16 octobre 2020

Le couvre-feu comme couvre-chef ?


Alors que nous en sommes au 214ème jour depuis le début du premier confinement, le gouvernement et surtout Emmanuel Macron viennent de sortir la mesure la plus débile depuis le début de la crise sanitaire : le couvre-feu ! Evidemment, des imbéciles expliquent que cela rappelle des années sombres de notre histoire ce qui gâche tout le plaisir de l’opposition : ces connards oublient qu’on ne risque que 125 euros pour le non-respect alors que, à l’époque en question, on avait surtout droit à un aller simple vers des contrées relativement orientales.

 

Cela étant, je m’en fous, j’ai négocié avec ma hiérarchie le fait de pouvoir rester en Bretagne mais ça n’a pas été simple. J’y reviendrai. Il n’empêche que quand je suis à Paris, j’ai l’habitude d’aller au boulot de 10h à 18h30 puis d’aller vagabonder (ce qui contient une heure de métro) jusqu’à 22h ou 22h30… Je vais donc pouvoir aller au boulot à 8h30 pour pouvoir être à la maison à 21h… Mon propre cas est ainsi doublement réglé !

 

Et je suppose que beaucoup vont agir ainsi, notamment tous les cadres à happy hour que je voyais au quotidien à la Défense, entassés dans des terrasses jusqu’à 21 heures. En fait, les bistros vont récupérer de 18h à 19h une double clientèle : celle des ouvriers qui débauchent à 17 heures et celle des cadres qui débauchaient à 18h30. D’un autre côté, c’est très bien pour la mixité sociale, me direz-vous. Malgré l’odeur des prolétaires. On ne peut pas tout avoir. Il y aura donc deux fois plus de monde avec l’impossibilité de pratiquer la moindre distanciation.  

Ces crétins qui nous gouvernent feraient mieux de faire appel à des vrais spécialistes de bistro…

 


Tout d’abord, malgré les dénégations, il y a forcément plus de contamination par la covid dans le métro, dans les écoles et au travail que dans les bistros (je parle en valeur absolue, pas en taux). Il y a, par ailleurs, tout à fait la possibilité de pratiquer les mesures de distanciations dans les bars et autres restaurants. Les patrons de ces établissements n’ont pas joué le jeu et ne peuvent s’y prendre qu’à eux-mêmes. Le gouvernement a aussi déconné. Il y a environ 200 000 personnes dans les forces de l’ordre et 40 000 bistros : ce n’était pas compliqué de faire en sorte que tous les bistros soient visités tous les deux jours par des keufs voulant boire un Perrier (par exemple) afin de donner des conseils, d’engueuler sympathiquement les clients… Cela aurait en plus créé une certaine complicité entre les forces de l’ordre et la population. Et rendu totalement inutile ce crétin de couvre-feu.

J’ai failli recracher ma Guiness (c’est nouveau chez moi, c’est à cause du 1880 qui en a mis à la pression), hier, quand j’ai vu « qu’ils » ressortaient une attestation, ce truc qui avait déjà été montré que expressément taré. Comme s’il n’était pas évident qu’un type qui se promène avec un chien à 21h30, le soir, le fait uniquement pour défier la police !

Nous avons donc un monde où on peut prendre les transports en commun librement pendant les heures de pointe mais où il faut une attestation pour le faire pendant les heures creuses au cours desquelles les risques de contamination sont dérisoires.

 

On se moque, on se moque, mais on voit très bien où veut en venir le gouvernement, à savoir limiter les rencontres superflues entre les individus mais il fallait peut-être y penser avant : dès le déconfinement, il fallait interdire les rassemblements sur la voie publique et inciter les gens à ne pas faire multiplier les rassemblements familiaux et autres barbecues entre voisins. Il est quand même titillanolesque de constater que le type qui avait en charge le déconfinement et qui s’est planté à ce point soit maintenant aux commandes pour nous imposer de nouvelles mesures à cause de son lamentable échec (je n’ai pas dit qu’il était responsable : le déconfinement ne s’est pas spécialement bien passé dans d’autres pays. Je dis qu’il a fait des erreurs et fait prendre maintenant des mesures qui auraient été utiles à l’été et sont devenues inutiles avec la mauvaise saison… sans prendre du recul sur les motifs de l’échec).

 

Il y avait une mesure à prendre avant tout : empêcher les gens qui peuvent faire du télétravail de revenir au bureau ce qui revient à interdire aux employeurs d’obliger les retours. Rien n’est fait dans ce sens et il n’y a aucune mesure incitative pour les entreprises. Je le disais plus haut, la négociation avec ma boîte n’a pas spécialement été facile. Il n’y a quasiment aucun travail de bureau qui nécessite une présence (même si l’on pourra trouver des exceptions, comme la nécessité de former les stagiaires et les nouveaux arrivants).

Cela veut dire, par exemple, que rien qu’à Paris et en petite couronne, on pourrait « enlever » des centaines de milliers de personnes des transports en commun et diminuer énormément les risques de transmission.

J’entendais une andouille ministérielle qui expliquait qu’on ne risquait absolument plus rien avec le masque ! C’est absurde après nous avoir dit qu’il ne servait à rien, et l’on sait maintenant que c’est faux, puis nous avoir indiquée que ce n’était pas la panacée. On constate par ailleurs qu’absolument aucune vraie mesure n’a été prise pour les écoles. J’en passe.

 


Je ne suis pas laxiste avec ce virus. Je fais partie de ceux qui pensent qu’il est très dangereux (et mon mur Facebook aurait tendance à me faire penser que je suis ultra minoritaire). Il y a près d’un mois, alors qu’on sentait réellement venir cette deuxième vague, j’avais proposé des mesures assez fortes dans mon blog (un reconfinement sans les attestations sauf celles des employeurs pour les transports en commun et la voiture, le tout basé sur du bon sens).

Mercredi, avant que Macron ne parle dans le poste, j’avais même dit dans Facebook qu’il allait enfin prendre la mesure de la chose et faire preuve d’un peu de logique. Genre : on confine rapidement, on déconfinement pour la semaine de la Toussaint pour nous permettre de répandre la covid auprès de nos chers disparus, on reconfine en novembre et on fait ce qu’on veut jusqu’après les fêtes).

Rien ! Ces ahuris continuent avec des mesures inefficaces à la petite semaine. Le seul progrès, si on peut appeler ça comme cela, c’est qu’ils avouent que la pandémie pourrait durer des mois et des mois, ce que je dis moi-même depuis assez longtemps (sans la moindre certitude et une seule hypothèse : on ne peut pas mettre au point un vaccin en peu de temps, contrairement, sans doute, à un médicament, vu qu’il faut des expérimentations pour s’assurer qu’il n’y a pas d’effets secondaires).

 

Je crois que je vais aller au bistro maintenant, je ne sais pas ce que ces andouilles peuvent nous pondre d’ici ce soir.

9 commentaires:

  1. sauf qu'envoyer la police expliquer à des gens alcoolisées (jeunes parisiens) : hop "ACAB" et autres .. ca peut dégenerer rapidement dans certains cas avec videos dans twitter etc.

    Et sinon le traitement c'est pareil que le vaccin : y'a des protocoles pour tester et verifier que dans un nouveau contexte t'as pas des effets secondaires.. et le médicament soigne des malades, donc des gens qui sont déjà à l'hopital ou le medecin avec donc des dégrés divers de la maladie.

    Moi je pensais en mai (et je l'ai écrit dans un tweet) qu'on allait reconfiner en septembre/octobre , on a un confinement nocturne en fait.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour les flics, non détrompe toi ! Les quartiers visés ne sont pas ceux où il y a de la vermine... Et ils peuvent compter sur l'appui des patrons, sinon : fermeture administrative.

      Le traitement n'est pas pareil que le vaccin, les protocoles sont moins chiant et les médicaments peuvent avoir faits leurs preuves auparavant (réduire les effets de la maladie, la température et des trucs comme ça).

      En mai, pareil ! Tu peux relire mon blog.

      Supprimer
  2. « mon mur Facebook aurait tendance à me faire penser que je suis ultra minoritaire »

    C'est plutôt rassurant… vu que, en effet, ce Chinois clandestin n'est pas vraiment "très dangereux". Surtout quand on a moins de cent ans.

    Sinon, j'ai hâte de voir comment on va s'y prendre pour faire respecter ce stupide et scandaleux (suivant l'angle sous lequel on le regarde) couvre-feu dans les quartiers "émotifs"…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est dangereux pour la société en général pas pour chaque humain... On va se retrouver à nouveau avec les réanimations pleines et tout ça.

      Supprimer
    2. Et vous n'avez pas eu de témoignage de gens qui ont été réellement malades ?

      Supprimer
    3. Non, aucun. Il est vrai que mes rapports avec mes contemporains sont de plus en plus limités…

      Supprimer
  3. ben dans min coin (non, il ne manque pas un O), les pandores sont bien au bistrot, ils n'engueulent pas les clients mais se font engueuler par la patronne parce qu'ils ne respectent pas les gestes barrières :)

    Hier, ils ont perdu à la belote. ils ont donc payé leur tournée

    et la patronne fait chier parce qu'on lui demande de respecter la fermeture à 21 heures et que ca lui ferait une heure de plus parce qu'elle ferme d'habitude à 20 heures...

    Ah oui, j'habite à la campagne :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vive la campagne. Dans mes coins (la Bretagne et la banlieue parisienne), les pandores ne vont pas au bistro et c'est bien dommage.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...