Je n’aime pas les slogans « gauchistes » du genre « il
faut taxer les superprofits ». Je préfère des approches moins agressives.
Du genre : « il faut que l’imposition du
bénéfice des entreprises soit équitable, de la petite à la multinationale, et
que les gains des actionnaires, entre les dividendes et les plus-values soient
soumises à l’imposition progressive sur le revenu à l’identique de ceux du
travail. » Il faudrait par ailleurs mieux définir ce que sont les superprofits.
Il ne s’agit pas d’un gros profit mais d’un profit obtenu par un effet d’aubaine
exceptionnel sans que l’entreprise n’ait rien fait de spécifique (par exemple,
une guerre dans un coin du monde pourrait faire augmenter le coût du pétrole et
je ne vois pas pourquoi les actionnaires des sociétés pétrolières s’en
foutraient plein les fouilles).
Je n’aime pas non plus les chiffres balancés par des
militants de tous les bords sans savoir ce qu’il y a derrière. Je le disais par
exemple à propos de 211 milliards d’aide aux entreprises accordés par les
collectivités : il y en a sans doute une partie injustifiée que l’on
pourrait récupérer mais il faut tout étudier et ne pas oublier que les
principales recommandations du rapport parlementaire sorti récemment tournent
surtout autour du référencement de ces aides et des contrôles à effectuer, des
justifications à donner ! Par exemple, si un département subventionne
Orange pour améliorer le réseau téléphonique et le haut débit, on ne peut pas
le remettre en cause, c’est de l’aménagement du territoire, mais on doit tout
de même vérifier que la société en question et ses sous-traitants n’aient des
marges quelque peu abusives…
Si je n’aime pas quelques trucs, en revanche j’aime bien
rappeler quelques chiffres. Par exemple, les 40 milliards désespérément cherchés
par ce bon Bayrou représentent uniquement 20% de ces 211 milliards et qu’il
vaudrait mieux prendre le pognon qui serait abusivement versé à des honorables
sous-traitants qu’à nos retraités, fonctionnaires et bénéficiaires des minimas
sociaux.
Il ne me paraitrait pas inutile de rappeler à cet honorable
Lolo Wauquiez qui nous les gonfle avec l’assistanat
que « En 2021, les dépenses liées aux
minima sociaux s'élèvent à 29,9 milliards d'euros. Le RSA en constitue la part
la plus importante : à lui seul, il représente 41 % de ces dépenses, pour un
coût de 12,3 milliards d'euros, soit 0,5 % du PIB. » A la louche
(compte tenu que mes chiffres sont anciens), le RSA coûte vingt fois moins que
ces 211 milliards et qu’il devrait arrêter de jouer à la vierge effarouchée.
On peut rigoler avec les chiffres ! Tenez, le pognon
versé par les entreprises du CAC 40 à leurs investisseurs représente la moitié
de ces 211 milliards (je n’ai pas dit qu’il y avait un rapport, je ne sais pas
à quel point les entreprises du CAC 40 touchent de l’aide) mais trois fois plus
que les minimas sociaux.
Tant qu’on y est, on pourrait rappeler aux chefs du RN qui
veulent réduire le coût de l’immigration
est de l’ordre de 40 milliards soit pif paf et pile poil nos 20% des aides
aux entreprises. Mais ce montant (40 milliards) est une fakenews issu d’une
organisation dirigée par des militants d’extrême droite. La vérité est
probablement que le coût budgétaire de l’immigration est à peu près nul (vous
pouvez lire les articles mis en lien, surtout le dernier et je ne vais pas
jouer à qui à la plus grosse entre des officines socialistes et d’autres
nationalistes même si les premières ont largement plus ma confiance).
En outre, « Dès leur
arrivée dans un pays et tout au long de leur séjour, les immigrés prennent une
part inhérente à la vie économique. Ils travaillent, ils consomment et ils
épargnent. Ainsi, chaque année, l’immigration qualifiée permet d’innover et de
produire davantage. Quant à l’immigration moins qualifiée, elle comble les
besoins élémentaires dans les métiers en tension. Restauration, chantiers, BTP,
aides à la personne sont autant de secteurs dans lesquels le recours à du
personnel étranger est indispensable. Sans elle, de nombreux secteurs seraient
tout bonnement à l’arrêt. »
Je n’ai pas la clé pour communiquer correctement au public
(et il faudrait que la gauche arrête de sortir des grosses âneries, et pas
seulement au niveau de l’économie) mais il faudrait tout de même expliquer sans
relâche ce à quoi correspondent tous les chiffres…
Tant qu'à parler de chiffre, je rappelle certains que j'ai cités la semaine dernière : un Français actif travaille plus qu'un Allemand actif et quand des guignols de droite prétendent le contraire, ils mentent ! La difficulté, chez nous, est le taux de chômage élevé des moins de 25 ans et des plus de 55. Ca casse la moyenne.
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