21 juillet 2025

Des mathématiques pour la droite

 


Je n’aime pas les slogans « gauchistes » du genre « il faut taxer les superprofits ». Je préfère des approches moins agressives. Du genre : « il faut que l’imposition du bénéfice des entreprises soit équitable, de la petite à la multinationale, et que les gains des actionnaires, entre les dividendes et les plus-values soient soumises à l’imposition progressive sur le revenu à l’identique de ceux du travail. » Il faudrait par ailleurs mieux définir ce que sont les superprofits. Il ne s’agit pas d’un gros profit mais d’un profit obtenu par un effet d’aubaine exceptionnel sans que l’entreprise n’ait rien fait de spécifique (par exemple, une guerre dans un coin du monde pourrait faire augmenter le coût du pétrole et je ne vois pas pourquoi les actionnaires des sociétés pétrolières s’en foutraient plein les fouilles).

Je n’aime pas non plus les chiffres balancés par des militants de tous les bords sans savoir ce qu’il y a derrière. Je le disais par exemple à propos de 211 milliards d’aide aux entreprises accordés par les collectivités : il y en a sans doute une partie injustifiée que l’on pourrait récupérer mais il faut tout étudier et ne pas oublier que les principales recommandations du rapport parlementaire sorti récemment tournent surtout autour du référencement de ces aides et des contrôles à effectuer, des justifications à donner ! Par exemple, si un département subventionne Orange pour améliorer le réseau téléphonique et le haut débit, on ne peut pas le remettre en cause, c’est de l’aménagement du territoire, mais on doit tout de même vérifier que la société en question et ses sous-traitants n’aient des marges quelque peu abusives…

 


Si je n’aime pas quelques trucs, en revanche j’aime bien rappeler quelques chiffres. Par exemple, les 40 milliards désespérément cherchés par ce bon Bayrou représentent uniquement 20% de ces 211 milliards et qu’il vaudrait mieux prendre le pognon qui serait abusivement versé à des honorables sous-traitants qu’à nos retraités, fonctionnaires et bénéficiaires des minimas sociaux.

Il ne me paraitrait pas inutile de rappeler à cet honorable Lolo Wauquiez qui nous les gonfle avec l’assistanat que « En 2021, les dépenses liées aux minima sociaux s'élèvent à 29,9 milliards d'euros. Le RSA en constitue la part la plus importante : à lui seul, il représente 41 % de ces dépenses, pour un coût de 12,3 milliards d'euros, soit 0,5 % du PIB. » A la louche (compte tenu que mes chiffres sont anciens), le RSA coûte vingt fois moins que ces 211 milliards et qu’il devrait arrêter de jouer à la vierge effarouchée.

On peut rigoler avec les chiffres ! Tenez, le pognon versé par les entreprises du CAC 40 à leurs investisseurs représente la moitié de ces 211 milliards (je n’ai pas dit qu’il y avait un rapport, je ne sais pas à quel point les entreprises du CAC 40 touchent de l’aide) mais trois fois plus que les minimas sociaux.

 


Tant qu’on y est, on pourrait rappeler aux chefs du RN qui veulent réduire le coût de l’immigration est de l’ordre de 40 milliards soit pif paf et pile poil nos 20% des aides aux entreprises. Mais ce montant (40 milliards) est une fakenews issu d’une organisation dirigée par des militants d’extrême droite. La vérité est probablement que le coût budgétaire de l’immigration est à peu près nul (vous pouvez lire les articles mis en lien, surtout le dernier et je ne vais pas jouer à qui à la plus grosse entre des officines socialistes et d’autres nationalistes même si les premières ont largement plus ma confiance).

En outre, « Dès leur arrivée dans un pays et tout au long de leur séjour, les immigrés prennent une part inhérente à la vie économique. Ils travaillent, ils consomment et ils épargnent. Ainsi, chaque année, l’immigration qualifiée permet d’innover et de produire davantage. Quant à l’immigration moins qualifiée, elle comble les besoins élémentaires dans les métiers en tension. Restauration, chantiers, BTP, aides à la personne sont autant de secteurs dans lesquels le recours à du personnel étranger est indispensable. Sans elle, de nombreux secteurs seraient tout bonnement à l’arrêt. »

 


Je n’ai pas la clé pour communiquer correctement au public (et il faudrait que la gauche arrête de sortir des grosses âneries, et pas seulement au niveau de l’économie) mais il faudrait tout de même expliquer sans relâche ce à quoi correspondent tous les chiffres…


Tant qu'à parler de chiffre, je rappelle certains que j'ai cités la semaine dernière : un Français actif travaille plus qu'un Allemand actif et quand des guignols de droite prétendent le contraire, ils mentent ! La difficulté, chez nous, est le taux de chômage élevé des moins de 25 ans et des plus de 55. Ca casse la moyenne.

 

 

 

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