En salle

26 août 2025

Le PS, toujours à la poursuite de La France Insoumise !

 


J’ai fait mon dernier billet suite à la conférence de presse de François Bayrou, hier, pour dire tout le mal que j’en pensais, mais c’est le comportement du PS qui suscite des interrogations chez moi. En effet, Olivier Faure a déclaré : « Il est inimaginable que les socialistes votent la confiance à François Bayrou ». Pour moi, il est inimaginable que ce qui fut un grand parti de gouvernement déclare refuser de voter la confiance avant d’avoir entendu la déclaration de politique générale.

Pour moi, il aurait dû faire preuve de prudence et dire : « nous ne voterons pas la confiance si le Premier Ministre n’ouvre pas des pistes au cours de son discours, comme l’abandon de la suppression des deux jours fériés ou le rééquilibrage de la fiscalité sur les revenus, voire la fortune, comme, par exemple, la suppression de la flattax, le rétablissement de l’ISF, voire la taxe Zucman ».

Avec les propos de Faure, le PS ne fait que rejoindre les propos de la gauche radicale et perdre toute singularité. Je conçois bien qu’il soit amusant voire jouissif de faire tomber le gouvernement mais un parti raisonnable devrait prendre en compte les priorités, à savoir montrer que le niveau de la dette est suffisamment préoccupant pour que l’on souhaite travailler sur le sujet et que l’on souhaite arriver à une certaine stabilité du gouvernement jusqu’aux prochaines élections nationales, dans 18 mois.

N'oublions pas, par ailleurs, que le Rassemblement National pourrait très bien l’emporter lors de législatives anticipées.

Et rien n’empêche d’annoncer d’ores et déjà : « nous déposerons une motion de censure ou voterons une motion de censure déposée par des confrères lors du vote du budget si aucunes de nos propositions n’est sérieusement étudiée ».

 

A propos du « blocage du 10 septembre », le même Faure a déclaré : « Il y aura une mobilisation forte dont chacun mesure qu'elle peut être à la hauteur de l'exaspération et du rejet du pouvoir actuel (...) Nous n'en connaissons pas complètement les contours. Ses revendications sont floues, mais nous devons l'accompagner. » Remarquons qu’ils font moins fort que LFI qui a revendiqué le fait que la journée sera un succès grâce à eux car ils ont bien fait buzzer l’organisation… Il n’empêche que l’on pourrait traduire ainsi les propos de Faure : « On ne sait pas de quoi il s’agit et tant pis si les revendications sont populistes voire d’extrême droite mais l’on soutient ».

C’est toujours jouissif de participer à une grosse manifestation mais, encore une fois, il faut se montrer un peu responsable et éviter, encore une fois, de marcher dans les pas de la gauche radicale (je n’en veux pas à la gauche radicale pour ce qu’ils font dans ce contexte mais si le PS les suit éternellement, il va disparaitre). Un propos du genre « Nous serons à l’écoute des revendications portées par la mobilisation » aurait été préférable à « nous accompagnerons ».

 

Enfin, l’autre jour, Faure a twitté : « Y a t il encore une hésitation possible sur la qualification du génocide en cours à Gaza ? » Ben si, Olivier, il y a une hésitation possible sur cette qualification compte tenu d’une part que la qualification n’est pas utilisée dans des contextes bien plus graves et d’autre part que le nombre de morts est relativement faible (mais évidemment bien trop élevé !) par rapport à la population totale de Gaza*. Il y a des moyens d’exprimer sa préoccupation autrement qu’en employant les mots préférés de LFI et d’organisations internationales possiblement noyautées.

 

Le PS ne survivra jamais s’il est à la poursuite de LFI…

22 commentaires:

  1. En effet ils auraient pu dire « chiche, débattons sur des amendements contenant des propositions » et là la vie parlementaire irait mieux et on verrait si Bayrou accepte ce débat. Mais non ils renversent la table avant.

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  2. Je suis curieux de connaître l'avis de Faure sur la proposition de destitution du président.

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  3. Une question l'obsède «  Que vont ils penser de nous » .
    Il fait avec LFI ce que faisait autrefois le PS avec le PC .
    Si tu veux compter affirme toi si non , tu ne seras qu’une carpette sur laquelle on s’essuiera les pieds .Tu nous feras honte et nous désespérera . Amen
    Ps
    Olivier si tu veux t'amender , abonne toi à Nicolas , il est de bon conseil .
    Vincent

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    1. Ils devraient se rappeler Mitterrand qui a gagné quand il a envoyé chier le programme commun...

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    2. @ Nicolas
      mitterand a gagné en envoyant ch..er le programme commun ?
      Le largage du programme commun est pour beaucoup dans l’échec de la gauche aux legislatives de 1978.
      Il faut dire que la rupture les a précédées de peu.
      Les présidentielles ont eu lieu 3 ans après.
      Mais je peux me tromper car j’étais du camp d’en face et un peu larguée dans ces péripéties. Celles des droites prenaient déjà beaucoup de place.
      Mon constat aujourd’hui c’est que de droite ou de gauche, 45 ans après, voilà où nous en sommes.
      Hélène

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  4. Je viens d'écrire un billet sur Bayrou qui va dans le même sens. Le PS qui s'accroche aux basques de la LFI, c'est consternant.

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    1. Lu !

      J'espère que ce n'est que Faure et pas tout le PS... Mais je n'y crois pas trop...

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    2. Pendant que j'y suis, Juliette, ton blog est maintenant correctement dans ma bloguerolle : j'avais fait une erreur de manip. Désolé...

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    3. Pas de souci! Un grand merci :-)

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  5. Rien à rajouter à ton billet et à ta conclusion "Le PS ne survivra jamais s’il est à la poursuite de LFI…".

    Le PS a des possibilités. Les municipales. Ils faut qu'ils se séparent de LFI maintenant.

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    1. On est d'accord. Je vais néanmoins apporter des précisions en réponse à Marc, ci-dessous.

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  6. Je trouve que FB a mis le PS dans une situation délicate à propos du conclave. Le PS n'a pas suivi LFI, mais sa ligne, et n'a rien obtenu.
    Ne pas suivre LFI, est-ce une condition nécessaire à la survie du PS ? Peut-être. Mais pas une condition suffisante. Toutes les leçons n'ont pas été tirées. Je le vois localement.
    FB a toujours été pointé comme très perso dans sa façon de fonctionner (carrière, exercice du pouvoir). Il a construit son isolement.
    Marc

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    1. "Ne pas suivre LFI, est-ce une condition nécessaire à la survie du PS ? " Bonne question qui mérite une réponse. Si Marine Le Pen proposait le retour de la retraite à 62 ans, je suivrais sa proposition...

      Dans ce billet de blog, je cite trois des prises de position récente du PS, peut-être les plus entendues depuis quelques jours. Pas une, mais trois. Elles sont les mêmes que celles de LFI, énoncées bien avant et plus fort : dans ces conditions, le PS ne sert à rien et les électeurs se tourneront vers les autres...
      Elles concernent toutes des modes de pratique "de la République", pas des sujets programmatiques : la réaction à une annonce du premier ministre, le positionnement face une mobilisation pas organisée par des partis politiques ou des syndicats, le positionnement face à un important sujet de politique internationale. Elles sont toutes discutables (voir le billet). Les TROIS pas UNE seule. Elles sont par ailleurs contraires aux traditions républicaines du PS (traditions discutables mais assez réelles). Elles tournent le dos aux électeurs socdems.

      Il n'y en aurait eu qu'une, ça serait passé. Elles ne sont pas exprimées clairement. Pour la première, et pour reprendre ton exemple, ils auraient pu dire franchement : "on s'est fait baiser avec le conclave pour les retraites, on ne va pas baisser notre froc à nouveau : Bayrou nous demande de lui faire confiance et il a prouvé qu'on ne pouvait pas". Ce n'est pas ce qui est dit.

      Pour la fin de ton commentaire, je suis partagé : on lit beaucoup de commentaires sur le suicide politique du lascar mais, au fond, on ne sait pas ce qui va se passer dans quinze jours ou dans dix huit mois. L'histoire lui donnera-t-il tort ? Elle lui a donné assez raison par le passé, depuis son refus que son parti centriste rejoigne l'UMP : le parti en question est maintenant au coeur du pouvoir (il est premier ministre mais surtout, c'est bien le centrisme qui nous gouverne et qui nous aura sans-doute gouverné pendant 10 ans, même si le centrisme en question penche bien à droite).

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  7. Tiens, c'est amusant, j'évoquais cet après-midi cette idée que le PS pourrait voter la confiance, au motif que Bayrou leur ferait des promesses quant à des amendements à venir sur le projet de loi. Pourtant, rien ne l'engagerait à les tenir, sous couvert de tout un tas de raisons possibles (malentendu, changement de contexte, etc). Or après les échanges passés, comment croire encore d'éventuelles promesses de Bayrou ? Car sauf erreur, le PS a déjà voulu conserver une certaine stabilité et a déjà accordé sa confiance à Bayrou par son vote, en échange de concessions faites par lui; sauf que, de mémoire, elles n'ont pas été tenues? Je ne suis pas assez l'actualité, mais c'est ce que j'avais retenu de la situation...

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    1. Dans mon dernier billet, je propose une solution qui rendrait caduque ma réponse ici. Mais, pour revenir au présent billet, le problème est surtout la manière avec laquelle le PS a annoncé le fait de ne pas voter la confiance.

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  8. Idem pour le RN d'ailleurs, puisque MLP perdra son siège en cas de dissolution (un gros risque à envisager en cas de vote de défiance), sans pouvoir le retrouver faute d'être éligible pour le moment; elle aurait intérêt à trouver une raison de voter la confiance, quitte à expliquer que Bayrou lui a accordé des garanties...
    Concernant le fait de voter ultérieurement (ou proposer) une motion de censure par la suite, dans la mesure où les faits se sont déjà produits, est-il bien raisonnable de reporter encore quelque chose qui ne sera probablement pas obtenu, à l'heure où le temps presse ? Je regrette également l'instabilité, mais tenir si peu compte du vote des français pour constituer un gouvernement, à deux reprises, c'est donner des bâtons pour se faire battre (même si sur ce coup là, Bayrou n'a pas la main finale)...

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    1. MLP retrouvera l’éligibilité pour la présidentielle quand l’appel aura été jugé.
      NJ

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    2. Je reprends ma réponse : tu aurais du signer. Je t'ai publier uniquement parce qu'il y avait plusieurs bug de Blogger hier soir...

      Effectivement, MLP perdra son siège de député mais elle peut aussi choisir de quitter l'AN pour se "présidentialiser" avant fin 2027. De toute manière, si elle ne retrouve pas l'éligibilité et qu'elle ne puisse pas se présenter à la présidentielle, elle perdra aussi son siège de député.

      Je ne sais pas si elle fait un coup de billards à 18 bandes mais je suis persuadé que Bardella ne gagnera pas le second tour de la présidentielle (il tombera lors des débats d'entre deux tours à cause de son incompétence, comme MLP en 2017). Par contre MLP a une chance de gagner : elle a déjà de l'expérience de ces cérémonies et saura ajuster son comportement.

      Pour ta phrase commençant par "concernant", je crois que c'est raisonnable d'essayer de passer pour raisonnable. Le temps ne presse pas tant que ça pour la dette mais il presse pour les élections suivantes (elles sont bien sûr moins importantes mais la dette n'est pas récente et pas à un niveau absolument catastrophique).

      Pour le "tenir si peu compte des résultats du vote", la vérité est que la gauche n'a toléré qu'un premier ministre, Castets, lors de la composition du gouvernement suite aux législatives de 2024. Macron avait le choix entre deux solutions : prendre Castets ou un type de son camp ou plus à droite. Quel que soit le choix qu'il aurait fait, on lui aurait reproché de ne pas avoir tenu compte du résultat du vote.

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    3. A priori en effet, Bardella ne passerait pas le second tour, et probablement que MLP va récupérerer son égibilité à temps (le calendrier a été annoncé pour, même si je trouverais ça anormal au vu des décisions précédentes sur le même sujet).
      Par ailleurs, je te rejoins sur l'annonce radicale et maladroite du PS concernant sa défiance, mais je maintiens qu'elle a eu raison d'annoncer sa défiance a priori (et j'espère qu'il la maintiendra, je ne crois pas aux promesses de Bayrou).
      Ceci étant, je ne tiens pas suffisamment compte de 2027 dans mes réflexions, et c'est certainement un tort.
      Quant à "la vérité est que la gauche n'a toléré qu'un premier ministre", et "Macron avait le choix entre deux solutions", ce n'est pas du tout mon analyse ! Mais on ne va pas rouvrir un vieux débat.
      Concernant l'anonymat, je te comprends, et je suis désolée: j'ai du mal à assumer mes opinions politiques dans le contexte qui est le nôtre... mais je me soigne ! Promis, je vais faire un effort...

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    4. Pour les efforts pour signer, tu as oublier de commencer. Prends au moins un pseudo. A un moment où je ne pouvais pas "assumer mes opinions politiques" (ou plus précisément assumer le fait de tenir un blog), je bloguais sous pseudo, soit "Jégoun" (mon vieux pseudo Twitter qui est devenu le nom de domaine du blog) soir "Nicolas J" ce qui revient à une espèce d'anonymat. Mais l'anonymat n'est pas en cause ici, je veux bien des pseudonymes pour mes commentateurs, ça me permet de les identifier. Et j'ai beaucoup de trolls dont je ne diffuse pas les billets. Quand je diffuse un billet non signé, il faut que je le lise avant (notamment pour ne pas diffuser les trucs insultants) ce que je n'ai pas toujours le temps de faire. Alors je ne publie pas.

      Pour ce qui concerne ma phrase sur la gauche qui n'a toléré qu'un seul premier ministre, ce n'est pas exactement ce que je pensais : la gauche a dit Castets ou rien. LFI aurait refusé un PM issu du PS (et vice versa, je suppose).

      Pour 2027, il faut le prendre en compte mais aussi toute la vie des partis et nous avons des municipales avant (et j'admets l'oublier assez souvent).

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