J’ai fait mon dernier billet suite à la conférence de presse
de François Bayrou, hier, pour dire tout le mal que j’en pensais, mais c’est le
comportement du PS qui suscite des interrogations chez moi. En effet, Olivier
Faure a déclaré :
« Il est inimaginable que les socialistes
votent la confiance à François Bayrou ». Pour moi, il est
inimaginable que ce qui fut un grand parti de gouvernement déclare refuser de
voter la confiance avant d’avoir entendu la déclaration de politique générale.
Pour moi, il aurait dû faire preuve de prudence et dire :
« nous ne voterons pas la confiance si le
Premier Ministre n’ouvre pas des pistes au cours de son discours, comme l’abandon
de la suppression des deux jours fériés ou le rééquilibrage de la fiscalité sur
les revenus, voire la fortune, comme, par exemple, la suppression de la
flattax, le rétablissement de l’ISF, voire la taxe Zucman ».
Avec les propos de Faure, le PS ne fait que rejoindre les
propos de la gauche radicale et perdre toute singularité. Je conçois bien qu’il
soit amusant voire jouissif de faire tomber le gouvernement mais un parti raisonnable
devrait prendre en compte les priorités, à savoir montrer que le niveau de la
dette est suffisamment préoccupant pour que l’on souhaite travailler sur le
sujet et que l’on souhaite arriver à une certaine stabilité du gouvernement
jusqu’aux prochaines élections nationales, dans 18 mois.
N'oublions pas, par ailleurs, que le Rassemblement National
pourrait très bien l’emporter lors de législatives anticipées.
Et rien n’empêche d’annoncer d’ores et déjà : « nous déposerons une motion de censure ou voterons une
motion de censure déposée par des confrères lors du vote du budget si aucunes
de nos propositions n’est sérieusement étudiée ».
A propos du « blocage du 10 septembre », le même
Faure a déclaré :
« Il y aura une mobilisation forte dont chacun
mesure qu'elle peut être à la hauteur de l'exaspération et du rejet du pouvoir
actuel (...) Nous n'en connaissons pas complètement les contours. Ses
revendications sont floues, mais nous devons l'accompagner. » Remarquons
qu’ils font moins fort que LFI qui a revendiqué le fait que la journée sera un
succès grâce à eux car ils ont bien fait buzzer l’organisation… Il n’empêche
que l’on pourrait traduire ainsi les propos de Faure : « On ne sait pas de quoi il s’agit et tant pis si les
revendications sont populistes voire d’extrême droite mais l’on soutient ».
C’est toujours jouissif de participer à une grosse
manifestation mais, encore une fois, il faut se montrer un peu responsable et
éviter, encore une fois, de marcher dans les pas de la gauche radicale (je n’en
veux pas à la gauche radicale pour ce qu’ils font dans ce contexte mais si le
PS les suit éternellement, il va disparaitre). Un propos du genre « Nous serons à l’écoute des revendications portées par la
mobilisation » aurait été préférable à « nous accompagnerons ».
Enfin, l’autre jour, Faure a twitté : « Y a t il encore une hésitation possible sur la
qualification du génocide en cours à Gaza ? » Ben si, Olivier, il y
a une hésitation possible sur cette qualification compte tenu d’une part que la
qualification n’est pas utilisée dans des contextes bien plus graves et d’autre
part que le nombre de morts est relativement faible (mais évidemment bien trop
élevé !) par rapport à la population totale de Gaza*. Il y a des moyens d’exprimer
sa préoccupation autrement qu’en employant les mots préférés de LFI et d’organisations
internationales possiblement noyautées.
Le PS ne survivra jamais s’il est à la poursuite de LFI…
En effet ils auraient pu dire « chiche, débattons sur des amendements contenant des propositions » et là la vie parlementaire irait mieux et on verrait si Bayrou accepte ce débat. Mais non ils renversent la table avant.
RépondreSupprimerUne rare bêtise !
SupprimerJe suis curieux de connaître l'avis de Faure sur la proposition de destitution du président.
RépondreSupprimerIl va sûrement acclamer !
SupprimerUne question l'obsède « Que vont ils penser de nous » .
RépondreSupprimerIl fait avec LFI ce que faisait autrefois le PS avec le PC .
Si tu veux compter affirme toi si non , tu ne seras qu’une carpette sur laquelle on s’essuiera les pieds .Tu nous feras honte et nous désespérera . Amen
Ps
Olivier si tu veux t'amender , abonne toi à Nicolas , il est de bon conseil .
Vincent
Ils devraient se rappeler Mitterrand qui a gagné quand il a envoyé chier le programme commun...
Supprimer@ Nicolas
Supprimermitterand a gagné en envoyant ch..er le programme commun ?
Le largage du programme commun est pour beaucoup dans l’échec de la gauche aux legislatives de 1978.
Il faut dire que la rupture les a précédées de peu.
Les présidentielles ont eu lieu 3 ans après.
Mais je peux me tromper car j’étais du camp d’en face et un peu larguée dans ces péripéties. Celles des droites prenaient déjà beaucoup de place.
Mon constat aujourd’hui c’est que de droite ou de gauche, 45 ans après, voilà où nous en sommes.
Hélène
Je viens d'écrire un billet sur Bayrou qui va dans le même sens. Le PS qui s'accroche aux basques de la LFI, c'est consternant.
RépondreSupprimerLu !
SupprimerJ'espère que ce n'est que Faure et pas tout le PS... Mais je n'y crois pas trop...
Rien à rajouter à ton billet et à ta conclusion "Le PS ne survivra jamais s’il est à la poursuite de LFI…".
RépondreSupprimerLe PS a des possibilités. Les municipales. Ils faut qu'ils se séparent de LFI maintenant.