10 septembre 2022

Du travail contre les allocs



Fabien Roussel, s’il n’avait pas une mauvaise tendance à taper sur Israël, me plairait davantage tous les jours. Il a déclaré en ouverture de la fête de l’Huma qu’il ne voulait plus de la « gauche des allocs » ce qui a évidemment fâché les partenaires du PCF alors que la fête devait marquer une lune de miel entre les partis de gauche. Plus précisément, il a déclaré : « la gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minima sociaux. »

Je vous laisse lire l’article, y compris la conclusion du patron du PS : « un homme de gauche qui tire un bilan globalement positif des législatives alors qu’il y a 89 députés RN a un peu de caca dans les yeux. » C’est un peu ce que je rumine depuis les élections : ce n’est pas parce que le résultat des macronistes n’est pas géniale pour eux que la gauche doit continuer à s’autopersuader qu’elle a gagné les élections et qu’elle est une force majoritaire en France.

Je voyais encore Mathilde Panot expliquer à Emmanuel Macron que la Nupes était prête à gouverner et qu’il pouvait donc dissoudre l’assemblée. Je ne suis pas persuadé que nos camarades puissent vraiment gouverner…

 

Je remercie chaleureusement Monsieur Roussel d’avoir fourni une introduction au billet de blog que j’avais en tête. Les grands esprits se rencontrent, visiblement.

 


Hier matin, je suis allé prendre le café dans mon bistro préféré et le patron était présent car une des serveuses était malade. Il discutait avec un lascar que je ne connais pas mais visiblement habitué. Leur discussion tournait autour de la difficulté à embaucher pour ces établissements. J’ai fermé ma gueule mais proposer des jobs au SMIC avec des horaires à la con n’est pas très attirant… Pour les bistros de taille moyenne, c’est très compliqué : il faudrait proposer plus mais cela pourrait nécessiter d'augmenter les tarifs et donc de dissuader les clients. Le sujet est très complexe et je n’ai malheureusement pas la science infuse. La difficulté est aussi d’offrir une cadre de vie agréable pour les clients… Mais s’il faut se taper deux fois une heure de route (en région parisienne) ou payer 800 euros de loyer (en province), autant rester chez les parents et profiter du blanchissage du linge et de la cuisine de maman (ou du barbecue viril de papa).

Mes deux gugusses se montaient le bourrichon et le sujet des allocations diverses est venue sur la table, pour donner, par anticipation, raison à Roussel : ils trouvaient logique que des gens qui pouvaient avoir des aides de 1000 euros n’aient pas envie de chercher un boulot à 1400. Je n’ai pas voulu rentrer dans la discussion pour parler, par exemple, de la structure de ces aides et de certains détails comme le fait que l’assurance chômage est… une assurance.

Dix ans après l’éjection du pouvoir de Nicolas Sarkozy et de la droite qui va avec, j’ignorais que ce genre de propos pouvaient encore être tenus, avec une opposition entre le travail et les allocations…

Roussel a raison : il faut privilégier le travail et arrêter d’opposer les gens, ça me fatigue.

 

La maconnerie a ressorti son idée de faire bosser les bénéficiaires du RSA 10 heures par semaine. Ils sont totalement fou voire con, ce qui est sans doute pire. Personne ne se complet au RSA et le mec qui y « tombe » n’a pas le choix. Déjà, je suis prêt à parier que 80% des allocataires de ce machin ont une pathologie « reconnu » qui les empêche de travailler. Je veux bien parier, aussi, qu’une bonne partie, disons 60% (ce n’est pas exclusif) sont marginalisés dès la fin de l’adolescence ou ont eu un accident de la vie qui leur ont fait perdre toute envie de mettre les mains dans quelque cambouis que ce soit.

Ou alors, il faudra que les gens de droite et ceux de gauche qui cherchent des noises à Roussel nous expliquent comment on peut se complaire dans la merde…

 

Rappelons enfin que le nombre de chômeur a baissé de 30% depuis 2015 (et qu’il continue à baisser même si la crise économique que l’on sent venir pourrait mettre un frein momentané à ce progrès). Excusez du peu. Excusez aussi pour la date de début de l’amélioration. A ma connaissance, ce ne sont pas les contraintes sur les allocations qui ont provoqué cette croissance de l’emploi et je ne comprends pas les idées de ces centristes franchement à droite.

Continuons donc à favoriser l’emploi par les entreprises avant de ronchonner tout en améliorant l’emploi public notamment à l’école et dans la santé sans bricoler des cochonneries autour des aides pour les pauvres types qui n’ont pas la chance d’avoir un travail. 

10 commentaires:

  1. Déjà, je suis prêt à parier que 80% des allocataires de ce machin ont une pathologie « reconnu » qui les empêche de travailler. Je veux bien parier, aussi, qu’une bonne partie, disons 60% (ce n’est pas exclusif) sont marginalisés dès la fin de l’adolescence ou ont eu un accident de la vie qui leur ont fait perdre toute envie de mettre les mains dans quelque cambouis que ce soit. + 10000000^42 même si pas d'accord sur le 80% , les pathologies en question c'est de 3 à 5% de la population, et sont reconnues par la loi comme handicap depuis 2005. Avec une population active de 30 millions, ça fait de 1 à 2 million de personnes dont une partie bénéficie déjà de l'AAH ( 1.3 millions) et y'a 1.95 millions de foyers au RSA. Ces pathologies sont connues : dépression (cyclique) , trouble bipolaire, schizophrénie, TOC, borderline, autisme. Bref, qu'on s'occupe des gens au RSA qui sont dans ces pathologies qui n'oblitèrent pas l'intelligence mais le comportement social, communication etc.. Et là c'est un autre sujet documenté par exemple ici https://informations.handicap.fr/a--3122.php

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    1. Je ne suis pas sociologue et n’ai pas toutes les billes mais tu ajoutes les problèmes psychiques et ceux physiques et tu dois être proche des 80…

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    2. en principe le handicap physique se voit et ça donne droit à AAH/RQTH et donc ce dernier truc aux emplois réservés par la loi, mais la loi est elle appliquée ? éternel problème français.

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    3. Ce que je veux dire, c'est que le pourcentage que j'évaluais au pif n'est pas totalement faux.
      Je pense, en outre, qu'il y a un tas d'exclus de tout, qui sont au RSA mais ne vont pas "chez le toubib" pour entrer dans une catégorie.

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  2. On peut compléter le propos en indiquant que ce ne sont pas ceux qui reçoivent des allocs qui sont des assistés dans ce monde, mais ceux qui reçoivent des héritages ! Mais ce sujet là, la petite bourgeoisie de centre ville, qui en bénéficie, ne veut pas le mettre sur la table …

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    1. Un commentaire, ça se signe. Et celui ci est hors sujet.

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    2. L'héritage n'a évidemment rien à voir avec une quelconque "assistance". Quant à la "petite bourgeoisie de centre ville", on se demande bien à quelle réalité sociologique elle pourrait bien correspondre.

      Bref : anonyme et, en plus, con.

      D.G.

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    3. Bah. Faut laisser tomber, je crois.
      NJ.

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  3. Très rare, mais pour une fois et par hasard, j'ai regardé le JT1 ce midi et l'invité était Fabien Roussel à l'occasion de la Fête de l'Huma.
    Il a clairement expliqué son appel à "du travail pour tous plutôt que des allocs".
    Il est difficile de ne pas être d'accord avec lui.
    Le problème vient des pseudo commentateurs qui ne prennent qu'une partie de la phrase pour réagir et faire croire qu'ils existent.

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    1. Oui mais ils sont inaudibles sauf auprès de leurs fans... Ca fait plutôt rigoler le grand public et ça met Roussel en avant.

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