13 avril 2014

Les évolutions territoriales

La décentralisation, qui consiste au transfert de compétences de l’Etat vers des Etablissements publics, éventuellement des collectivités territoriales, n’est pas une idée neuve mais date du début des années 60 avec la création d’un machin qui est rapidement devenu la DATAR. Mais, un de ses plus grands symboles est le referendum de 1969 dont l’échec explique le départ du Général. On l’assimile souvent à un échec de la réforme du Sénat mais c’est surtout l’échec d’un début de régionalisation.

Wikipedia nous dit : « Le titre Ier du projet constitutionnaliserait l'existence des régions comme collectivités territoriales. Il s'agirait des circonscriptions d'action régionale créées en 1960, plus la Corse. Leurs compétences seraient élargies, en matière d'équipements collectifs, de logement et d'urbanisme surtout. Pour exercer ses compétences, la région pourrait ester en justice, recourir à l'emprunt, passer des contrats, prendre des participations dans des sociétés d'économie mixte, créer, gérer ou concéder des établissements publics et conclure des conventions avec d'autres régions. »

Le général avait commis l’erreur de mettre son départ dans la balance. La gauche a fait campagne contre et, à droite, certains ont voulu lui mettre des bâtons dans les roues pour récupérer la place.

On peut même considérer que la décentralisation avait commencé avant, dès 1956 avec la loi cadre Defferre concernant l’Outre-Mer, qui a ouvert la voie de la décolonisation. Mais c’est bien Gaston Defferre, le même, qui est l’emblème de cette décentralisation avec les lois de 1982. Jean-Pierre Raffarin en a remis une couche avec « l’acte II », « l’acte III » ayant été lancé sur à l’élection de François Hollande, par Jean-Marc Ayrault et Marylise Lebranchu. Manuel Valls en a fait un point central de son discours. Entre temps, Nicolas Sarkozy avait commencé une réforme territoriale qui a été annulée par la gauche. Auparavant, en temps que Ministre de l’intérieur, il avait fait une transformation des plaques des voitures pour en supprimer le numéro de département.

Cette dernière réforme était très positive. Pendant mes déplacements en Bretagne et mes vacances en province, j’étais fatigué d’être catalogué comme le Parisien de service. Les Français sont très attachés à leurs régions et départements. C’est un peu délirant de voir des types se revendiquer du 93, espèce de machin qui n’a pas de culture, pas d’histoire… D’ailleurs, ce département, comme le mien et le 92 ont été créés par le Général de Gaulle pour enlever des pouvoirs au préfet de la Seine qui commençait à en avoir plus que le premier ministre.

L’histoire ? Certaines régions françaises ont une histoire forte, comme l’Alsace, la Franche Compté, la Corse, la Bretagne. Hier soir, je diffusais un tweet des bonnets rouges qui disait : « jamais nous n’accepterons la dissolution de la Bretagne dans une région Grand Ouest. » En fin de compte, c’est assez rigolo, puisque les propositions de redécoupage que l’on voit sont à peu près identiques : la seule modification pour la Bretagne serait le rattachement de la Loire Atlantique, vieille revendication d’une partie des Bretons (alors que le sud de la Loire n’a jamais été en Bretagne). Ainsi, le gouvernement pourrait mettre en place ce qu’ils exigent depuis toujours et ils commencent à lutter contre.

Le sujet est très sensible.  A peu près tous les acteurs sont d’accord pour dire que l’organisation des collectivités territoriales doit être changée mais le cœur parle avant la raison. Les braves gens sont attachés à leurs communes, départements et régions. Ils sont d’accord pour que les autres évoluent… Moi-même, je suis relativement attaché à ma double « nationalité », Loudéaciens et Kremlinois, du 94 et du 22. Je suis peu attaché à l’Ile-de-France mais me sent Parisien et Breton. La Bretagne ? Je la vois grossir pour la renforcer et, en aucun cas, se replier sur elle-même, contrairement à nos bonnets rouges…

Faire rentrer dans la tête des gens que les départements ne seront pas supprimés ne sera pas facile. Le maillage départemental de préfecture et de sous préfecture ne disparaitra pas. Leur faire admettre que le découpage des régions et des départements ne ressemble actuellement pas à grand-chose et très peu à une vision historique ou culturelle des territoires.

Quant aux élus, on voit bien qu’ils s’accrochent à leur poste et à leurs fonctions. Ceci n’est pas qu’une critique. Le président d’un exécutif local sait ce qu’il fait au quotidien et n’imagine probablement pas une autre organisation.

J’ai parlé des années 60 mais le processus de refonte de l’organisation territoriale pourrait remonter infiniment plus loin, avec la révolution, Napoléon,… qui ont permis la mise en place des départements pour asseoir la République sur tout le territoire mais même bien avant, jusqu’à la nuit des temps.

Il n’empêche qu’il ne faut pas oublier le 19ème siècle qui a vu naître les premières associations de communes pour répondre à de nouveaux besoins (adduction d’eau…). C’est ainsi que sont nés les syndicats intercommunaux. C’est dans les années 50 qu’ils ont surtout été formalisé avec la création des districts urbains, des communautés urbaines, des métropoles d’équilibre, des villes nouvelles,… puis plus récemment les communautés de communes et communautés d’agglomérations. En 2010, par la loi partiellement annulée ensuite par la gauche, le rattachement des communes à des intercos a été rendu obligatoire.

Il n’empêche que ces échelons ne sont jamais réellement entrés dans le cœur de la population, peut-être du fait qu’elles n’ont pas d’élections propres mais aussi, voire surtout, du fait qu’elles apparaissent artificielles. C’est ainsi qu’avec ma double casquette, je fais partie du Val-de-Bièvre (et bientôt de la métropole du Grand Paris) et de la Cidéral (qui pourrait devenir « le Pays de Loudéac » ou « le Pays de Centre Bretagne »).

Les intercos sont très critiqués. Souvent le fonctionnement est très chaotique et les économies attendues sont loin d’être là. La loi de 2010 a prévu que les noms des représentants de la commune à l’assemblée de l’interco soit sur les listes municipales mais on ne peut pas vraiment parler de suffrage universel.

On le voit ainsi, dans l’histoire récente, la volonté de réformer le fonctionnement des territoires est universelle, n’est pas dans une logique droite – gauche. Il n’empêche que nos élus, l’Etat, … se heurtent à un fort esprit de clocher. On le voit avec nos bonnets rouges qui ont une vision assez stricte de la Bretagne mais on le voit pour son propre cas particulier. Par exemple, avec la métropole du Grand Paris, j’ai un peu l’impression que mon Kremlin-Bicêtre sera noyé dans un immense bazar… qui plaira sans doute à une grande partie de la population qui considère un peu Bicêtre comme un dortoir de Paris, probablement à raison (je ne serais pas venu habiter ici si Paris n’était pas à côté).

Pourtant, j’invite les acteurs à revenir à la base : ce qui est bien pour les habitants, à quelle échelle organiser tel ou tel service,…


Bon courage.

13 commentaires:

  1. A la Révolution, celle de 1789, les départements ont été créés avec des préfectures et sous-préfectures pour représenter le pouvoir central. La façon dont ces villes ont été désignées nous indique la facilité des transports. Tous devaient pouvoir faire le trajet AR dans la journée. De nos jours les moyens de transport permettent d'aller bien plus loin et bien plus vite.
    La suppression des conseils départementaux me semble n'être qu'une pilule pour faire avancer le schmilblic en avançant des économies qui ne seront pas vraiment importantes. Le coûteux du mille-feuille vient surtout des clauses de compétences généralisées. Si on prend le tourisme par exemple, il est présent au niveau de la Région, du département et de la commune et le tout à grand renfort de publicité multiple et chevauchante. On peut imaginer un office régional avec des bureaux communaux.
    Les réactions à la proposition de l'ex de supprimer les départements vient avant tout que tout c'est avancé sans aucune concertation avec en prime une recentralisation.

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    1. Sans compter que ce n'est qu'une proposition de discussion.

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  2. C'est fou comme le sujet passionne.
    Trop compliqué ? Je propose une simplification essentielle: plus de départements, plus de régions.
    Paris /Province seulement. Ce sera parfait.

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  3. "Hier soir, je diffusais un tweet des bonnets rouges qui disait : « jamais nous n’accepterons la dissolution de la Bretagne dans une région Grand Ouest. » En fin de compte, c’est assez rigolo, puisque les propositions de redécoupage que l’on voit sont à peu près identiques : la seule modification pour la Bretagne serait le rattachement de la Loire Atlantique, vieille revendication d’une partie des Bretons (alors que le sud de la Loire n’a jamais été en Bretagne)."

    Les propositions que l'on voit viennent du rapport Balladur où la réunification bretonne a surpris tout le monde. Les élus des PdL sont vite monté au créneau et d'ailleurs, rien ne s'est passé.
    Penchez-vous sur la carrière de Guichard, premier délégué du DATAR. Vous comprendrez qu'il a oeuvré, en plus d'enlaidir la Baule, ses fausses factures, et un projet délirant de Marina en lieu et place des marais salants de Guérande (sauvés par la contestation populaire et qui vont très bien aujourd'hui) à la création d'un Grand-Ouest.
    Il a été le premier président des PdL. Fillon se revendique comme son héritier (il a pleuré en perdant la présidence de région, il a inauguré un buste de Guichard, avec Auxiette, dans l'enceinte de l'hôtel de région, sachant le sort qu'il lui serait réservé dans l'espace public).
    Auxiette se place aussi en héritier sur ce point. Je vous rappelle qu'il a écrit à Hollande et Valls pour ce GO. Ayrault s'est toujours prononcé pour le GO.
    Sous prétexte que les media, qui se désintéressent de cette question, prennent la 1ère carte venue, les Bonnets Rouges crient au loup sans raison?

    Quand ces media sont régionaux, ils ne se privent pas de défendre leur pré carré.
    http://pays-de-la-loire.france3.fr/2014/04/09/la-region-pays-de-la-loire-vers-la-disparition-ou-la-fusion-avec-la-bretagne-455869.html
    Voilà le genre d'article partiaux dont les habitants sont abreuvés.
    L'incohérence du nom de cette région est à la base d'une dépense du denier publique dans la com' énorme. C'est déjà pathétique dans beaucoup de régions, dites-vous qu'en PdL, c'est pire (voir le musée de Nantes, dans le Château des ducs de Bretagne où on ne parle de la Bretagne que dans une salle sur 15, et encore, en embrouillant le visiteur; château que la com' s'acharne à intégrer dans le parcours des châteaux de la Loire).
    Le gentilé "ligérien" est apparu dans les media public et Ouest-France depuis une dizaine d'années. N'importe quel dictionnaire vous dira qu'il se rapporte aux habitants du département de la Loire (42) ou aux habitants de la vallée de la Loire. Ce qui ne concerne finalement que les Angevins. En Loire-Atlantique, c'est l'estuaire, non la vallée (les marées se font ressentir jusqu'à Ancenis, limite est de la Loire-Atlantique).

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  4. (suite)
    Accessoirement: http://www.ouest-france.fr/region-les-lectures-contradictoires-dun-sondage-2147479
    Titre typique. Il n'y a pas de lecture contradictoire dans ce sondage sur la question bretonne. Ce sondage légitime les dizaines d'autres. Ce n'est pas faute d'avoir demandé des référendums.
    Référendums toujours refusés sous prétexte que la démocratie est censé s'être exprimée au travers des élus, qui n'abordent jamais la question. Où quand ils le font (Rugy/Le Fur, soutenu par un nombre d'élus bretons et 44 non négligeable, souvent aussi du 73, mais minoritaires, car n'ayant pas pu atteindre les manettes les plus hautes), le Sénat les renvoie à la maison.

    Il y a une manifestation le 19 avril à Nantes pour la réunification, une énième, elle ne surfe sur aucune vague récente contestataire. Jetez un oeil à la mobilisation. Peut-être comprendrez-vous que le monde qui se déplacera le fera, car vivant dans la région, ils sont au fait du problème.
    La fuite relayée par Challenges est organisée pour tester l'opinion.
    Le vrai changement dans la classe politique qui a toujours plus soutenu le GO qu'une Bretagne réunifiée est les claques aux municipales à Laval, Angers et la Roche-sur-Yon (le Mans n'était pas loin).
    La Région Bretagne est PS. Le 44 est PS. Les PdL reviennent à droite. Accessoirement, les Bretons font chier Hollande. Voilà pourquoi cette fuite présente une Bretagne réunifiée. Mais d'ici 2017, les retournements de veste (n'est-ce pas Lebranchu, Le Drian?) sont à prévoir.

    Enfin, depuis la création de la Bretagne jusqu'à sa disparition en 1789, le Pays de Retz et le vignoble nantais ont TOUJOURS fait partie de la Bretagne. Entendre le contraire, c'est suivre une légende. Sur la carte judiciaire, le sud-Loire comme le reste du 44 font partie de la Bretagne pré-89.
    Ce dernier point est incontestable et facile à vérifier, contrairement aux cas PdL. On ne peut pas attendre que vous connaissiez tout sur toutes les régions. Mais écrire avec tant de conviction des erreurs aussi grossières ne peuvent que décrédibiliser vos autres propos qui peuvent être intéressants.
    Ceci explique peut-être le désintérêt de vos billets sur la question.

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    1. Un de des jours tu vas nous expliquer que le royaume de Nretagne allait jusqu'à Bordeaux.

      Et je suis moi même favorable à la fusion des régions.

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    2. Est-ce que j'ai dit que sous prétexte que le sud-Loire a été breton sans interruption du royaume, au duché (moins la période d'anarchie viking qui, de toute façon, contrôlait les deux rives de l'estuaire) jusqu'à la Province, il devait l'être aujourd'hui? Non.
      Toi, tu affirmes qu'il ne l'a jamais été. Ne cherche pas à me décrédibiliser à coup de petites phrases là-dessus. Je ne suis pas de mauvaise foi. Tu l'es.

      C'est quoi tes arguments sur cette fusion en particulier? Reconnais que tu n'as aucune idée de ce que sont les PdL (t'arriverais à tous les citer sans te tromper?), alors n'aborde pas le sujet.
      "ouvrir la Bretagne plutôt que de la fermer sur elle-même", tu entres en contradiction avec ton billet précédent que "bigger is not better", sous prétexte que tu n'aimes pas les Bonnets Rouges.
      Un GO, c'est 7 millions d'habitants allant de la pointe bretonne à la Sarthe, aux portes de Paris. Vachement cohérent.
      Une Bretagne à 5, c'est 5 départements maritimes pour 4,5 millions.
      T'as des attaches en Centre-Bretagne? Il en chie déjà assez à vivre et tu veux lui rajouter des centres urbains comme Angers et le Mans?
      Il y aura déjà assez de boulot par rapport à Rennes et Nantes, pas la peine de lui compliquer encore plus la tâche (dans le délire, je souhaiterais Vannes comme capitale pour rééquilibrer un peu).

      Moi, je n'ai aucune idée de ce qu'il faut pour le "Grand Paris". Mon opinion est que la concentration parisienne est une aberration en Europe, ce n'est pas pour ça que je vais ouvrir ma gueule sur les détails de l'affaire (à la manière d'un Ayrault), je ne les connais pas.
      Je ne sais pas ce qui est bon pour la Picardie.
      Je ne sais pas ce qui est bon pour la Corse. Mais je sais que les Corses ont approuvé par référendum l'organisation de leur assemblée actuelle. Donc, je suis contre une fusion avec la PACA (ça ne se fera pas de toute façon, mais c'est pour l'exemple).
      Je ne sais pas ce qui est bon pour l'Alsace. Mais je sais qu'ils ont eu droit à un référendum, qu'ils s'en foutaient, alors je me fous de ce qu'il leur arrivera.

      Je suis pour ce redécoupage. J'aimerais qu'on demande son avis au peuple le plus possible. Et si c'est vraiment trop le bordel, qu'on ne se limite pas à diviser par 2 pour couper la poire en deux. C'est poursuivre le technocratisme du DATAR et de Guichard.

      Je pense aussi que c'est d'abord au niveau des communes qu'il faut travailler un redécoupage en actant les associations de communes. Si possible, par référendums (ah oui, ça prend du temps et ça coûte cher la démocratie). Comme quoi, je ne suis pas arrêté au passé, ces communes remontant, au moins, au temps des paroisses. Mais là, du courage politique, il en faut plus que pour les régions.
      Bon, je pense surtout que c'est au niveau de l'Etat central qu'on a besoin d'alléger les troupes et le budget mais ça, c'est pas prévu. Je suis plus Girondins que Jacobins, plus Condorcet que Robespierre. Je suis un peu tout seul aux pays des droits de l'homme et du citoyen, quoi.

      Quant aux Bonnets Rouges, tant que Valls leur promettra une réunification, ils ne joueront pas contre lui. Notre 1er a bien compris qu'il a trouvé le meilleur moyen de les calmer (il est tellement énergique et batailleur que ça la foutrait mal à son image que le bordel recommence, vu que dans les faits, il s'écrasera comme l'autre), d'où la fuite de cette carte. Mais comme ils sont au fait de la situation et qu'ils ne veulent pas se laisser enfumer, ils restent vigilants.
      Tu peux être contre les Bonnets Rouges, mais tu ne peux pas leur nier une cohérence sur ce point précis.

      Bref, continue à creuser, à chercher des exemples comme tu le fais de façon intéressante. Mais tes opinions sur le redécoupage des Régions Bretagne et Pays de la Loire, garde-les, tu n'y connais rien.

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    3. Bug...
      Bref... Je ne reviens que sur un point.
      Tu as des attaches en Centre-Bretagne?
      Ils en chient pas assez là-bas? Ca ne va pas être assez compliqué pour eux de déjà faire face à Rennes et à Nantes? Tu veux leur ajouter Angers et le Mans (qui n'en a rien à foutre de l'ouest, regardant vers Paris)?
      Le DATAR, Guichard, c'est le "désert français". Si tu penses que la sagesse est de ce côté sous prétexte que les gens sont bien habillés, pas comme ces ploucs de Bonnets Rouges, libre à toi.

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    4. Prends tes cachets. Et arrêtent de dire que les autres n'y connaissent rien par rapport à toi parce que tu n'es pas d'accord avec eux.


      Maintenant, fais un référendum avec les gens qui habitent le sud de la Loire. Je ne connais pas plus le coin qu'ils ne connaissent le Centre Bretagne.

      On est au moins d'accord sur un point : la capital pourrait être Vannes. Ou Pontivy ou Loudéac tiens !

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  5. Mes pavés abordent beaucoup plus la question du GO que du sud-Loire, tu ne retiens que celle-ci. L'idée de la Loire frontière est un cliché. Ses habitants, que je connais très bien, sont évidemment plus proche des Vendéens que des Léonards, comme l'est le gars de Fougères d'un Mayennais. Mais va leur dire qu'ils sont Vendéens ou de l'Anjou, tu vas voir comment tu te feras recevoir. Sans doute qu'ils seront moins nombreux à se revendiquer breton qu'à Redon, mais ils se diront Nantais. Le 44 souhaitant le rattachement de la Bretagne, je te laisse conclure.

    Je ne souhaite que ça, un référendum. D'autant plus que je suis sûr du résultat. Raison pour laquelle, il n'a jamais été pratiqué. Les élus sachant que le peuple irait contre leur projet. Ce n'est pas pour rien qu'ils ne proposent des référendums régionaux que quand le risque est inexistant (Corse, Alsace).

    Et ce n'est pas avec l'ironie facile que tu me convaincras que tu connais quoi que ce soit au projet GO. Au-delà de "l'ouverture" qui devient fumeux sous prétexte que c'est grandir. Revendiquer une Bretagne par sa cohérence maritime, c'est être au contraire tout ce qu'il y a de plus ouvert sur le monde.
    On pleure en France de ne pas être au centre de l'Europe comme l'Allemagne. Alors qu'elle a un coup à jouer en étant la porte d'entrée et de sortie vers le monde. Notre pays a les plus longues côtes d'Europe, seul avec l'Espagne à avoir l'Atlantique et la Méditerranée. Plus grand territoire maritime du monde grâce à l'outre-mer. Faudrait peut-être qu'un jour on se demande pourquoi on a pas les plus grands ports. Avec la fonte de l'Arctique et l'ouverture de nouvelles routes maritimes, la pointe bretonne sera encore plus stratégique qu'elle ne l'est déjà.

    Il en faut des billets comme les tiens, à teneur général. Il en faut de la technocratie. Mais ça ne suffit pas quand on aborde les points particuliers.
    Je ne connais pas Loudéac. Mais la prochaine fois que tu iras, demande leur ce qu'ils en pensent. Vu que le satu quo n'est plus envisageable, tu sais tout comme moi ce qu'ils veulent: la réunification plutôt qu'un GO.
    Il y en aura certes beaucoup pour des raisons bassement folkloriques, identitaires. Mais il y a le souci primordial de la cohérence territoriale qui va aussi dans ce sens.

    Quant à l'histoire de capitale, il n'en sera évidemment pas question. Mais c'est justement parce que je pense au Centre-Bretagne (je suis Nantais) que j'ai conscience qu'ils en chieront encore un peu plus avec Nantes. Mais moins qu'avec le GO (je pense aussi aux Vendéens ou aux Mayennais, d'autres dindons de la farce en puissance).
    Du coup, Rennes me convient. La force de cette entité bretonne est la mer. La seule grande ville bretonne terrienne peut alors jouer d'une certaine neutralité si Brest, Lorient ou Nantes se disputent des projets maritimes.

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    1. 1. Il y a eu un référendum en Alsace. Ils étaient sûrs de gagner. Ils ont perdu. Ils suffit de dire aux habitants de Colmar qu'il seront bouffés par Strasbourg.

      2. S'il y a un référendum en Bretagne, on est pas sûrs du résultats. Les gens ne se déplaceront pas sauf peut-être ceux du centre qui auront peur que la dimension maritime prenne le dessus. J'ai dit peut-être.

      3. Je n'ai pas fait campagne pour le grand ouest. J'ai lancé une phrase. Je crois qu'il ne faut pas oublier d'être technocrate parfois. Posons la question aux habitants du Mans. Voire à ceux de Loudéac qui se verraient dans une grande région agricole.

      4. D'accord pour un référendum. Les électeurs devront déclarer auparavant ce que sont les domaines de compétence de la région. S'ils font plus de 80% d'erreur, on leur retire leur carte d'électeur. C'est très démago le truc du référendum. Ce qui m'intéresse, moi, c'est le fonctionnement des élus.

      5. Je ne vais pas me prononcer sans connaître le contenu, à savoir, les responsabilités qui seront confiées aux grandes régions.

      Comme je ne sais pas comment est gère un lycée, je prenais pour exemple, récemment, les transports. C'est favorable au grand ouest qui obligera la future région à s'ouvrir sur le sud.

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    2. 1. Ce référendum ne changeait pas grand chose. Peu importe le résultat, la région Alsace existait toujours. Je serais curieux de connaître la réaction des Alsaciens maintenant qu'on leur dit qu'ils vont fusionner. Surtout, c'était une initiative d'élus. Qui n'ont pas pris de risque. Qui a perdu son siège à la suite de ça? Personne. C'est aussi à des choses comme ça qu'on juge de l'importance des réformes.

      2. La question d'un référendum breton vient du peuple. Peut-être d'une frange minoritaire mais cela reste une sacré différence. Et les choix diffèrent. Retrouver un territoire qui a déjà eu une existence ou se fondre dans un nouveau territoire, avec perte de nom à la clef. Jamais entendu parlé d'une Région Bretagne-Pays de la Loire. Toujours d'un Grand-Ouest ou Ouest mais surtout pas Nord-Ouest (bah non, "nord", ça fait pas bien... qu'est-ce que c'est débile, c'est ça le niveau de nos bonhommes... Bretagne en anglais, c'est Brittany, un prénom féminin mais tant pis pour la poésie).
      De plus, c'est un vieux débat folklorique que je pense qu'il passionnerait bien plus que la proposition molle pour l'Alsace.

      3. Les habitants du Mans, en tant que Nantais, j'en rencontre peu. Je sais néanmoins que parmi les élus, c'est en Sarthe et en Loire-Atlantique qu'on trouve le plus de remise en cause des PdL.
      Et à mon avis, l'agriculture du Centre-Bretagne a beaucoup à perdre à se fondre avec celle plus à l'est. Les modèles ne peuvent pas se répondre. A la limite, en 35/44, l'arboriculture et le maraîchage sont à des niveaux plus comparables. Mais là encore, ça ne suffit pas.
      Prenons l'exemple du vin, on peut se demander si l'introduction du Muscadet dans les appellations Val de Loire est si bonne. Il peut bien sûr profiter du réseau, c'est le but du regroupement. Mais d'un autre côté, il souffre beaucoup de la comparaison avec les autres crus. En plus, le Muscadet est bien connu pour s'accorder surtout aux produits de la mer. Peut-être vaut-il mieux être le seul vin breton qu'à la traine du Layon, Saumur ou Pouilly?
      Si l'on peut être technocrate, soyons aussi commercial. La dimension marketing de la Bretagne, on peut la blâmer, mais mine de rien, c'est un atout. Comme la pub Paysan Breton à la TV qui nous met du rouquin (alors que le Breton est plutôt brun), du biniou et de la pêche à pied pour finir sur une plaquette de beurre... doux. Mais si ça se vend?

      4. A démago, je réponds mauvaise foi. Combien de nos concitoyens sont capables de dire les réels compétences du Président? D'un député? D'un maire? C'est à la limite du permis de voter, ta position. Tu veux le retour à l'Ancien Régime?
      Ce qui m'intéresse, moi, c'est favoriser l'intérêt des citoyens pour la chose publique. Je suis pour plus de vote, obligatoire, et prise en compte du blanc. Je sors du sujet mais le coup de la démago... Voilà quoi...

      5. D'accord. On nous balance des cartes et des mecs s'amusent à tracer des lignes mais on ne sait pas trop pour quoi faire au final.
      C'est bien parce que j'apprends des trucs dans tes billets sur la question, que ça m'énerve d'être polluer par des piques d'opinion.
      En quoi la Bretagne a besoin de s'ouvrir vers le sud? Si on rattache le 44, je ne vois pas en quoi déborder de 150 bornes en ajoutant la Vendée va changer quoi que ce soit. Que le Grand-Ouest ouvre la Bretagne à l'est (hihi), à la limite, j'entends l'argument. Au sud, c'est débile. Tu perds le nord (hoho).

      Auxiette a convoqué une assemblée extraordinaire le 13 mai pour s'opposer à la destruction de son pré carré. Alors c'est pas parce que ya des magazines qui présentent une Bretagne réunie que les Bonnets Rouges ne devraient plus se mobiliser sur la question. Tu ne les aimes pas. Très bien. Mais reconnait que sur ce point, ils sont cohérents.

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    3. Arrête donc la masturbation.

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