18 mai 2025

2027 : les jeux sont faits ?

 


Mes lecteurs n’aiment pas quand je fais un billet au sujet de la situation politique globale, des tendances pour les prochaines élections et tout ça. Ils préfèrent que je traite des sujets précis autour de l’actualité politique. Par exemple, mon billet qui a le mieux marché, cette semaine, est celui où je tape sur une tribune de personnalités de gauche au sujet de la situation à Gaza. Ce « désamour » a différentes explications. Il y a tout d’abord l’impression que je peux donner de jouer une espèce de billard à trois bandes mais c’est une erreur : je ne joue pas. Je ne suis pas candidat, ne dirige aucun parti… Il y a aussi le fait que j’exprime mes impressions alors que les lecteurs de blogs politiques partent des connaissances qu’ils ont et de leur culture, très certainement supérieure à la mienne. En fait, mon blog n’a jamais vraiment été aimé par ceux qui voudraient parler de politique sérieusement. Pourtant, j’aime à penser que j’ai souvent eu raison !

D’un autre côté, il ne fallait pas être franchement devin pour prévoir la déconfiture de la gauche tant qu’elle continuerait à rechercher des alliances débiles !



En plus, j’aime bien mes théories farfelues. Je vais en parler une récente, ici, pour illustrer mes propos (et uniquement pour cela). Le Sénat a adopté un texte pour valider les éléments qui avaient permis de lancer la construction de l’autoroute A69, invalidée il y a quelques semaines par la justice. Les penseurs écologauchistes ont immédiatement crié que c’était une entorse à la séparation des pouvoirs. La question n’est pas de savoir s’ils ont raison ou tort : le Parlement est là pour voter la loi et la justice est là pour l’appliquer… Si la loi « ne va pas », il n’y a rien d’aberrant à la changer. Ce qui importe est ce que va ressentir le peuple en découvrant les informations. En l’occurrence des pignoufs de gauche font de la masturbation intellectuelle pour empêcher la reprise de travaux visant à améliorer nos équipements et à désenclaver une partie du territoire.

 


Et c’est bien pour cela qu’il faut arrêter toute collaboration avec les insoumis et avec les écolos qui ont donné le parti à Marine Tondelier. Dans un récent billet, je parlais de la récupération par LFI d’une pétition dans le cadre des instances européennes pour tenter de mettre fin aux thérapies de conversion et qui en arrivent à mélanger les genres pour mettre en avant ce que la droite appelle la « théorie du genre » alors qu’il s’agit d’empêcher un traitement inhumain des homosexuels dans certains pays. Forcément, les électeurs vont les traiter de cinglés… C’est joli, le wokisme, quand il s’agit de défendre des minorités et on peut être fiers de nos combats mais quand il convient de convaincre les électeurs, c’est autre chose. Comme si les USA n’avait pas mis au pouvoir une espèce de fou furieux qui combattait le wokisme de son adversaire.

Et c’est ma culture politique que l’on va critiquer.

 


Dans les sujets politiques, ce qui fait plus bavasser les insoumis est ce qui se passe à Gaza. Ils étaient bien en forme, la semaine dernière, quand des « personnalités juives » ont dénoncé le gouvernement d’extrême droite en Israël. Ils en sont à expliquer que ceux qui n’ont pas soutenus les Palestiniens dès le 7 octobre sont des criminels. Comme je le disais, personne, pour autant, n’avait cautionné les massacres faits à Gaz et ils oublient un peu trop souvent que c’est Israël qui avait été attaqué (comme à chaque fois dans son histoire) à l’occasion d’une vague d’attentats terroristes que la fine fleur de la mélenchonnerie continue à nier. Les électeurs ne s’y tromperont pas d’autant que la situation redeviendra comme avant. Netanyhaou finira par être dégagé et on attendra sagement la prochaine période d’escalade de la violence. Comme avant, disais-je. Comme toujours, maintenant, à l’échelle d’une vie humaine.

C’est peut-être ça, aussi, l’erreur des analystes politiques à la petite semaine : ils oublient de se placer dans « le temps long » en accordant toujours une importance démesurée aux derniers titres de la presse.

 


Il est temps de revenir, pourtant, à l’actualité surtout que mes lecteurs n’aiment pas, non plus, que je traite plusieurs sujets (qui, pour autant, forment un tout, on le verra…). Comme souvent, maintenant, mes impressions, à un niveau politique, viennent souvent de TikTok, de mes conversations de bistro et des échanges avec des internautes qui ne sont pas de mon camp.

Ces impressions ne viennent pas d’une vidéo précise mais de la totalité de ce que je peux voir, même si certaines publications viennent enfoncer le clou. Hier soir, par exemple, j’écoutais Florien Philippot qui confirmait ce que beaucoup ont tendance à penser : Jordan Bardella a bien été mis sur les rails, aidé par les déboires judiciaires de Marine Le Pen, poussé par des médias à la solde de l’ennemi ou que sais-je et surtout par un ou deux milliardaires qui financent le parti. Il est insipide, n’a pas de fond, mais est très bon pour déblatérer les éléments de langage et apprendre des sujets. Et on sait que Marine Le Pen est à peu près incapable de gagner des points dans les débats.

Il devrait arriver au second tour.

 


Parallèlement, on voit la démarche d’Edouard Philippe. Il sillonne la France (la semaine dernière, il était vers Vannes). Il fait des discours, il parle de la droite, de la France… Il évoque sa démarche (on a par exemple appris qu’il construisait son projet et le présenterait dans environ un an).

Il devrait arriver au second tour, aussi. En effet, il se positionne clairement à droite, comme de la seule droite crédible et l’on voit bien que la guerre de chefs en cours chez LR est mortifère. Je voyais un vidéo de Laurent Wauquiez. Il explique qui veut construire une droite qui va de la droite basculée chez Macron (jusqu’aux limites de l’extrême droite) mais sans « la macronerie ». Je répète : il veut fédérer une droite qui comprend Darmanin mais pas les cadres de droites travaillant avec Macron. Il fallait le faire.

Indépendamment, je suis tombé sur un billet de blog d’une personne de droite qui résume ce qu’est devenue la droite républicaine. Lisez-le, ça m’évitera d’avoir à le résumer.

 


Comme nous avons déjà deux personnes qui devraient arriver au second tour, on pourrait arrêter là mais il reste deux ans à observer l’eau couler sous les ponts. On peut garder l’espoir !

Dès 2017, je disais dans mon blog que c’était une erreur de la gauche de se couper des personnalités issues de son rang mais soutenant Emmanuel Macron. J’avais raison : la gauche ne s’en est d’ailleurs jamais remise. La moitié des électeurs socialos a débarqué dans un autre camp : les ignorer relevait de la pure folie.

 


Le PS a un avantage sur LR : les candidats à sa tête n’ont pas vocation, a priori, à devenir candidats à la présidentielle. La personnalité qui sera soutenue par le PS pour la présidentielle ne devrait sans doute pas être issue de ses rangs. On parle beaucoup de Raphaël Glucksmann mais on n’a pas vraiment l’impression qu’il veule franche y aller et il continue à souffrir d’un déficit de notoriété.

La « macronnerie » avait fait réussi à aspirer la moitié de l’électorat de la gauche républicaine en 2017. Actuellement, elle est forcément divisée avec, d’un côté, les gens qui se revendique de droite, comme Edouard Philippe et les anciens socialistes qui sont fatalement orphelin.

On présente souvent Gabriel Attal comme leur chef de file. Sa notoriété est imporante.

 


Je dis ça, je ne dis rien. Comme on dit.

Qui donc pourrait faire la synthèse ? Je connais bien un autre lascar qui sillonne la France, prépare un projet, est ancien premier ministre, est chauve...

10 commentaires:

  1. parmi les socialistes que je rencontre de temps en temps, certains parlent encore de vol et de holdup en 2017 : Tant qu'ils insulteront les électeurs qui les ont abandonnés , ils n'auront aucune chance de les récupérer.
    J'en fais partie, et j'en connais qui pensent la même chose. le PS moins désormais et encore plus EELV sucent la LFI. On verra ce que donne le congrès du PS, par curiosité, voir si le clown Faure prend la porte et ce que ces gens annoncent comme projet. Attal est le chef de l'ex-LREM : Renaissance , il est le chef du parti et du groupe parlementaire. C'est un esprit brillant, d'une génération plus récente que celle des grisonnants qui gouvernent et ceci est important pour comprend comment la société évolue. Il me semble évident que s'il ne se présente pas à l'élection, il se mettra d'accord avec E.Philippe lui aussi esprit brillant. Ils ont tous les deux été premiers ministres : ils connaissent l'appareil d'état.

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    1. Je ne sais pas si Attal s'entendra avec Philippe mais ce qu'il y a de sur c'est que la gauche ne gagnera pas sans les centristes de gauche. Il faut donc les sucer et, donc, sucer leur chef pour que, à défaut d'être candidat, il puisse devenir un personnage clé d'une future majorité.

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    2. Pour que la gauche puisse gagner avec les centristes de gauche et Attal, il ne faut pas inclure la LFI ni un projet extrémiste. Il faut un projet et un candidat qui les touchent. Ça exclut beaucoup de monde, comme les EELV qui sont sur une ligne LFI (comme l’appel de la cruche Tondelier et son soutien à des actions illégales), et une partie du PS. Ça me semble être beaucoup de conditions. Et je vois mal des gens qui nous détestent devenir soudainement plus raisonnables et changer 10 ans de discours en quelques mois. Même un Glucksman (qui est aussi brillant) aurait du mal, vu toutes les forces qui s’opposent à nous.

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    3. Ne vas pas penser que je tire des conclusions rapides ou que j'ai un espoir inconsidéré... J'énonce seulement une évidence : sans les centristes de gauche, la gauche ne reviendra pas. Et récupérer les centristes de gauche adopter une position plus centriste donc se fâcher avec une partie de la gauche radicale. Donc on risque bien de perdre à gauche ce qu'on peut gagner à droite. C'est à se mordre la queue mais il n'y a pas d'autre solution. Et au moins, cette solution pourra faire se rassembler "la gauche raisonnable" pour la fois d'après... Et on peut aussi compter sur les coups du sort ! Philippe peut chuter pour des affaires judiciaires, par exemple. Par ailleurs, je ne crois pas du tout à Glucksmann. Plutôt que de s'appuyer sur lui, le PS ferait mieux d'aller récupérer des types à forte notoriété comme Attal et Cazeneuve.

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  2. Tiens Marine Tondelier Me PARLE (titre du papier) et regrette que la LFI ne soit pas dans son appel , quelle belle contradiction, et quelle conne.

    : https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/opinions/opinion-lettre-ouverte-a-celles-et-ceux-qui-ont-sauve-le-pays-en-juillet-par-leur-vote-par-marine-tondelier-secretaire-nationale-des-ecologistes-1025219.html

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    1. Ces gens n'ont jamais rien compris aux électeurs et à leurs motivations. Déjà, ils ne parlent pas du pays autrement que par les poncifs habituels ! Evidemment qu'on veut un pays qui favorise la solidarité et l'aide aux plus précaires et tout ça mais pas n'importe comment. Je vais parler de Philippe et d'Attal non pas par conviction mais eux, au moins, ils parlent de la France (Attal évoque des trucs concret et Philippe de la grandeur qu'il veut redonner au pays). Tondelier est persuadée qu'on a voté pour lutter contre l'extrême droite. Il faudrait lui expliquer que si je vote pour éviter l'ED en 2027, je choisirai Philippe pour avoir un candidat crédible face Bardella.

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    2. ils ne comprennent déjà pas les contradictions des électeurs (ordre/liberté) que l'on observe dans des sondages, alors leur demander de les comprendre. Moi aussi je veux qu'on aide les précaires, mais pas comme la gauche le veut avec des statuts (fantasmés, le cdi a vie): ça doit être individualisé tant il y a de situations. Donc pas n'importe comment. Idem sur la solidarité, eux parlent de prendre aux milliardaires , comme si le pognon se multipliait .On est déjà le pays le plus solidaire au monde, mais ça ne fonctionne pas comme prévu. Si ça se passe comme tu dis , je ferai le même choix que toi : l'assurance du sérieux face au risque fou.

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    3. Leurs histoires d'opposer les riches et les pauvres est de la pure folie. Comme tu dis, le pognon ne pousse pas comme ça. Le ruissellement n'a effectivement par fonctionné mais une stratégie opposée ferait courir à l'échec. Et les Français n'en veulent pas.

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  3. A part 2022 où y a pas eu d'élection, le vainqueur deux ans avant n'a que rarement été élu... On a même vu surgir Macron d'on ne sait où, alors faire des paris est risqué.

    Peut être que le vainqueur n'est dans aucune liste aujourd'hui.

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    1. Il y a d’autres exemples comme en 1986. Les sondages donnaient déjà le trio de tête pour 1988 alors que les socialistes étaient à la ramasse. En 2005, tout le monde voyait se pointer Sarko, déjà.

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