Mes lecteurs n’aiment pas quand je fais un billet au sujet
de la situation politique globale, des tendances pour les prochaines élections
et tout ça. Ils préfèrent que je traite des sujets précis autour de l’actualité
politique. Par exemple, mon billet qui a le mieux marché, cette semaine, est
celui où je tape sur une tribune de personnalités de gauche au sujet de la
situation à Gaza. Ce « désamour » a différentes explications. Il y a
tout d’abord l’impression que je peux donner de jouer une espèce de billard à
trois bandes mais c’est une erreur : je ne joue pas. Je ne suis pas candidat,
ne dirige aucun parti… Il y a aussi le fait que j’exprime mes impressions alors
que les lecteurs de blogs politiques partent des connaissances qu’ils ont et de
leur culture, très certainement supérieure à la mienne. En fait, mon blog n’a
jamais vraiment été aimé par ceux qui voudraient parler de politique
sérieusement. Pourtant, j’aime à penser que j’ai souvent eu raison !
D’un autre côté, il ne fallait pas être franchement devin
pour prévoir la déconfiture de la gauche tant qu’elle continuerait à rechercher
des alliances débiles !
En plus, j’aime bien mes théories farfelues. Je vais en
parler une récente, ici, pour illustrer mes propos (et uniquement pour cela).
Le Sénat a adopté un texte pour valider les éléments qui avaient permis de
lancer la construction de l’autoroute A69, invalidée il y a quelques semaines
par la justice. Les penseurs écologauchistes ont immédiatement crié que c’était
une entorse à la séparation des pouvoirs. La question n’est pas de savoir s’ils
ont raison ou tort : le Parlement est là pour voter la loi et la justice
est là pour l’appliquer… Si la loi « ne va pas », il n’y a rien d’aberrant
à la changer. Ce qui importe est ce que va ressentir le peuple en découvrant
les informations. En l’occurrence des pignoufs de gauche font de la masturbation
intellectuelle pour empêcher la reprise de travaux visant à améliorer nos
équipements et à désenclaver une partie du territoire.
Et c’est bien pour cela qu’il faut arrêter toute
collaboration avec les insoumis et avec les écolos qui ont donné le parti à
Marine Tondelier. Dans un récent billet, je parlais de la récupération par LFI
d’une pétition dans le cadre des instances européennes pour tenter de mettre
fin aux thérapies de conversion et qui en arrivent à mélanger les genres pour
mettre en avant ce que la droite appelle la « théorie du genre »
alors qu’il s’agit d’empêcher un traitement inhumain des homosexuels dans
certains pays. Forcément, les électeurs vont les traiter de cinglés… C’est
joli, le wokisme, quand il s’agit de défendre des minorités et on peut être
fiers de nos combats mais quand il convient de convaincre les électeurs, c’est
autre chose. Comme si les USA n’avait pas mis au pouvoir une espèce de fou
furieux qui combattait le wokisme de son adversaire.
Et c’est ma culture politique que l’on va critiquer.
Dans les sujets politiques, ce qui fait plus bavasser les
insoumis est ce qui se passe à Gaza. Ils étaient bien en forme, la semaine
dernière, quand des « personnalités juives » ont dénoncé le
gouvernement d’extrême droite en Israël. Ils en sont à expliquer que ceux qui n’ont
pas soutenus les Palestiniens dès le 7 octobre sont des criminels. Comme je le
disais, personne, pour autant, n’avait cautionné les massacres faits à Gaz et
ils oublient un peu trop souvent que c’est Israël qui avait été attaqué (comme
à chaque fois dans son histoire) à l’occasion d’une vague d’attentats terroristes
que la fine fleur de la mélenchonnerie continue à nier. Les électeurs ne s’y
tromperont pas d’autant que la situation redeviendra comme avant. Netanyhaou
finira par être dégagé et on attendra sagement la prochaine période d’escalade
de la violence. Comme avant, disais-je. Comme toujours, maintenant, à l’échelle
d’une vie humaine.
C’est peut-être ça, aussi, l’erreur des analystes politiques
à la petite semaine : ils oublient de se placer dans « le temps long »
en accordant toujours une importance démesurée aux derniers titres de la
presse.
Il est temps de revenir, pourtant, à l’actualité surtout que
mes lecteurs n’aiment pas, non plus, que je traite plusieurs sujets (qui, pour
autant, forment un tout, on le verra…). Comme souvent, maintenant, mes
impressions, à un niveau politique, viennent souvent de TikTok, de mes
conversations de bistro et des échanges avec des internautes qui ne sont pas de
mon camp.
Ces impressions ne viennent pas d’une vidéo précise mais de
la totalité de ce que je peux voir, même si certaines publications viennent
enfoncer le clou. Hier soir, par exemple, j’écoutais Florien Philippot qui confirmait
ce que beaucoup ont tendance à penser : Jordan Bardella a bien été mis sur
les rails, aidé par les déboires judiciaires de Marine Le Pen, poussé par des
médias à la solde de l’ennemi ou que sais-je et surtout par un ou deux
milliardaires qui financent le parti. Il est insipide, n’a pas de fond, mais est
très bon pour déblatérer les éléments de langage et apprendre des sujets. Et on
sait que Marine Le Pen est à peu près incapable de gagner des points dans les
débats.
Il devrait arriver au second tour.
Parallèlement, on voit la démarche d’Edouard Philippe. Il
sillonne la France (la semaine dernière, il était vers Vannes). Il fait des discours,
il parle de la droite, de la France… Il évoque sa démarche (on a par exemple
appris qu’il construisait son projet et le présenterait dans environ un an).
Il devrait arriver au second tour, aussi. En effet, il se
positionne clairement à droite, comme de la seule droite crédible et l’on voit bien
que la guerre de chefs en cours chez LR est mortifère. Je voyais un vidéo de
Laurent Wauquiez. Il explique qui veut construire une droite qui va de la droite
basculée chez Macron (jusqu’aux limites de l’extrême droite) mais sans « la
macronerie ». Je répète : il veut fédérer une droite qui comprend
Darmanin mais pas les cadres de droites travaillant avec Macron. Il fallait le
faire.
Indépendamment, je suis tombé sur un billet de blog d’une
personne de droite qui résume ce
qu’est devenue la droite républicaine. Lisez-le, ça m’évitera d’avoir à le
résumer.
Comme nous avons déjà deux personnes qui devraient arriver
au second tour, on pourrait arrêter là mais il reste deux ans à observer l’eau
couler sous les ponts. On peut garder l’espoir !
Dès 2017, je disais dans mon blog que c’était une erreur de
la gauche de se couper des personnalités issues de son rang mais soutenant Emmanuel
Macron. J’avais raison : la gauche ne s’en est d’ailleurs jamais remise. La
moitié des électeurs socialos a débarqué dans un autre camp : les ignorer
relevait de la pure folie.
Le PS a un avantage sur LR : les candidats à sa tête n’ont
pas vocation, a priori, à devenir candidats à la présidentielle. La
personnalité qui sera soutenue par le PS pour la présidentielle ne devrait sans
doute pas être issue de ses rangs. On parle beaucoup de Raphaël Glucksmann mais
on n’a pas vraiment l’impression qu’il veule franche y aller et il continue à
souffrir d’un déficit de notoriété.
La « macronnerie » avait fait réussi à aspirer la
moitié de l’électorat de la gauche républicaine en 2017. Actuellement, elle est
forcément divisée avec, d’un côté, les gens qui se revendique de droite, comme
Edouard Philippe et les anciens socialistes qui sont fatalement orphelin.
On présente souvent Gabriel Attal comme leur chef de file. Sa notoriété est imporante.
Je dis ça, je ne dis rien. Comme on dit.
Qui donc pourrait faire la synthèse ? Je connais bien un autre lascar qui sillonne la France, prépare un projet, est ancien premier ministre, est chauve...
parmi les socialistes que je rencontre de temps en temps, certains parlent encore de vol et de holdup en 2017 : Tant qu'ils insulteront les électeurs qui les ont abandonnés , ils n'auront aucune chance de les récupérer.
RépondreSupprimerJ'en fais partie, et j'en connais qui pensent la même chose. le PS moins désormais et encore plus EELV sucent la LFI. On verra ce que donne le congrès du PS, par curiosité, voir si le clown Faure prend la porte et ce que ces gens annoncent comme projet. Attal est le chef de l'ex-LREM : Renaissance , il est le chef du parti et du groupe parlementaire. C'est un esprit brillant, d'une génération plus récente que celle des grisonnants qui gouvernent et ceci est important pour comprend comment la société évolue. Il me semble évident que s'il ne se présente pas à l'élection, il se mettra d'accord avec E.Philippe lui aussi esprit brillant. Ils ont tous les deux été premiers ministres : ils connaissent l'appareil d'état.
Je ne sais pas si Attal s'entendra avec Philippe mais ce qu'il y a de sur c'est que la gauche ne gagnera pas sans les centristes de gauche. Il faut donc les sucer et, donc, sucer leur chef pour que, à défaut d'être candidat, il puisse devenir un personnage clé d'une future majorité.
SupprimerPour que la gauche puisse gagner avec les centristes de gauche et Attal, il ne faut pas inclure la LFI ni un projet extrémiste. Il faut un projet et un candidat qui les touchent. Ça exclut beaucoup de monde, comme les EELV qui sont sur une ligne LFI (comme l’appel de la cruche Tondelier et son soutien à des actions illégales), et une partie du PS. Ça me semble être beaucoup de conditions. Et je vois mal des gens qui nous détestent devenir soudainement plus raisonnables et changer 10 ans de discours en quelques mois. Même un Glucksman (qui est aussi brillant) aurait du mal, vu toutes les forces qui s’opposent à nous.
SupprimerNe vas pas penser que je tire des conclusions rapides ou que j'ai un espoir inconsidéré... J'énonce seulement une évidence : sans les centristes de gauche, la gauche ne reviendra pas. Et récupérer les centristes de gauche adopter une position plus centriste donc se fâcher avec une partie de la gauche radicale. Donc on risque bien de perdre à gauche ce qu'on peut gagner à droite. C'est à se mordre la queue mais il n'y a pas d'autre solution. Et au moins, cette solution pourra faire se rassembler "la gauche raisonnable" pour la fois d'après... Et on peut aussi compter sur les coups du sort ! Philippe peut chuter pour des affaires judiciaires, par exemple. Par ailleurs, je ne crois pas du tout à Glucksmann. Plutôt que de s'appuyer sur lui, le PS ferait mieux d'aller récupérer des types à forte notoriété comme Attal et Cazeneuve.
SupprimerTiens Marine Tondelier Me PARLE (titre du papier) et regrette que la LFI ne soit pas dans son appel , quelle belle contradiction, et quelle conne.
RépondreSupprimer: https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/opinions/opinion-lettre-ouverte-a-celles-et-ceux-qui-ont-sauve-le-pays-en-juillet-par-leur-vote-par-marine-tondelier-secretaire-nationale-des-ecologistes-1025219.html
Ces gens n'ont jamais rien compris aux électeurs et à leurs motivations. Déjà, ils ne parlent pas du pays autrement que par les poncifs habituels ! Evidemment qu'on veut un pays qui favorise la solidarité et l'aide aux plus précaires et tout ça mais pas n'importe comment. Je vais parler de Philippe et d'Attal non pas par conviction mais eux, au moins, ils parlent de la France (Attal évoque des trucs concret et Philippe de la grandeur qu'il veut redonner au pays). Tondelier est persuadée qu'on a voté pour lutter contre l'extrême droite. Il faudrait lui expliquer que si je vote pour éviter l'ED en 2027, je choisirai Philippe pour avoir un candidat crédible face Bardella.
Supprimerils ne comprennent déjà pas les contradictions des électeurs (ordre/liberté) que l'on observe dans des sondages, alors leur demander de les comprendre. Moi aussi je veux qu'on aide les précaires, mais pas comme la gauche le veut avec des statuts (fantasmés, le cdi a vie): ça doit être individualisé tant il y a de situations. Donc pas n'importe comment. Idem sur la solidarité, eux parlent de prendre aux milliardaires , comme si le pognon se multipliait .On est déjà le pays le plus solidaire au monde, mais ça ne fonctionne pas comme prévu. Si ça se passe comme tu dis , je ferai le même choix que toi : l'assurance du sérieux face au risque fou.
SupprimerLeurs histoires d'opposer les riches et les pauvres est de la pure folie. Comme tu dis, le pognon ne pousse pas comme ça. Le ruissellement n'a effectivement par fonctionné mais une stratégie opposée ferait courir à l'échec. Et les Français n'en veulent pas.
SupprimerA part 2022 où y a pas eu d'élection, le vainqueur deux ans avant n'a que rarement été élu... On a même vu surgir Macron d'on ne sait où, alors faire des paris est risqué.
RépondreSupprimerPeut être que le vainqueur n'est dans aucune liste aujourd'hui.
Il y a d’autres exemples comme en 1986. Les sondages donnaient déjà le trio de tête pour 1988 alors que les socialistes étaient à la ramasse. En 2005, tout le monde voyait se pointer Sarko, déjà.
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