Récemment,
au sujet de Gaza, « des personnalités de
la communauté juive française prennent position pour dénoncer la situation ».
« Bravant ce qu’elle décrit comme une «
injonction au silence », et par « amour d’Israël », la rabbine Delphine
Horvilleur a dénoncé, dans une tribune publiée jeudi 8 mai, la « déroute
politique » de l’Etat hébreu. La journaliste Anne Sinclair et l’historien Marc
Knobel, ainsi que des philosophes, historiens et sociologues ont également pris
la parole ces derniers jours face à la situation catastrophique dans l’enclave
palestinienne. »
Immédiatement, on a vu des personnalités d’LFI les accuser d’avoir
mis 18 mois après les événements déclencheurs de l’offensive israéllienne avant
dévoquer la culpabilité de l’Etat d’Israël en mode « nous n’oublierons pas »,
« ce sont des complices, des collabos », « nous sommes les vrais
résistants ».
Je ne suis par le porte-parole de ces gens mais, pour ma
part, j’ai toujours critiqué les terroristes du Hamas, les actions démesurées
du gouvernement d’extrême-droite d’Israël et la défense de la Palestine par LFI
à peu près dans l’ordre de mesure de la colère que ça provoque en mois (mais
largement en bas d’une échelle qui inclurait des événements dramatiques d’une
autre ampleur, comme les bistros qui restent fermés le soir des jours fériés
près de chez moi).
Néanmoins, mon blog concerne la politique intérieure car je
suis fatigué de voir différents groupes de Français, quels qu’ils soient, donner
leurs avis sur des affaires étrangères auxquelles ils ne comprennent pas grand-chose
et sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir. Ca m’a toujours fait marrer de voir
des fils à papa gueuler contre un mouvement étranger et, bien évidemment, de
voir ces clowns manifester contre la guerre, comme si quelqu’un de la vraie vie
en dehors de fous furieux aimait la guerre !
LFI ne fait qu’encourager ces pingouins. Par exemple, ils ont
critiqué l’intervention putative de la France contre la guerre en Ukraine en
oubliant totalement que c’est la Russie qui avait attaqué son voisin et pas le
contraire et que c’était la moindre des choses, au fond, de soutenir les
peuples opprimés par des puissances militaires du coin. Et s’il faut la guerre,
ce n’est pas par divertissement, c’est parce que la Russie l’a déclarée.
Pour en revenir à la défense de la Palestine par LFI, la
critique que je leur ai faite (et je ne suis pas le seul) est d’avoir refusé de
reconnaitre qu’Israël avait été victime d’attaques terroristes de la part du
Hamas, une organisation palestinienne. Et quand on traite un sujet, il ne faut
pas oublier de traiter les responsabilités initiales (sans toutefois remonter l’histoire
jusqu’à la genèse en se mélangeant les pinceaux pour expliquer que les Palestiniens
étaient dans le coin avant les juifs ; d’autant qu’ils suffiraient de
remonter au déluge, pour voir que les sémites sont les descendants de Sem, fils
de Noé).
Dès l’instant où Israël était attaqué, cet Etat n’avait pas
d’autre choix que de traquer les fautifs, à savoir les dirigeants du Hamas. Et
si ces derniers se cachent dans des sous-sols d’hôpitaux et d’école, les ripostes
ont forcément des dommages collatéraux dramatiques mais les lâches, dans cette
histoire, voire les fumiers, sont bien les dirigeants terroristes.
Après, évidemment, on peut, on doit même, déplorer que les
actions d’Israël sont largement disproportionnées et passibles de traduction devant
les tribunaux internationaux.
Mais il faut rester prudent dans ses propos, notamment quand
on est dirigeant d’un parti politique d’un pays éloigné. Je disais l’autre jour
que Mathilde Panot parlait de génocide sans avoir consulté la définition de ce
mot. En l’occurrence, il n’y a pas de destruction méthodique d’un groupe
humain. La volonté d’Israël (du moins du gouvernement actuel) est sans doute de
vider les territoires des peuples palestiniens (mais pas de les tuer) et on
peut se demander si les pays voisins ne sont pas un peu coupables également. Je
n’ai pas vu de pays arabes accueillant les Palestiniens les bras ouverts…
Comme je le disais, la politique internationale n’est pas
fin simple et il faudrait, parfois, s’abstenir de donner son avis. Le mien
porte sur LFI.
J’ai toujours pensé et dit que la position de LFI était
poussée par le clientélisme, pour l’obtention du vote des musulmans de France.
La lecture du récent livre « La meute », montre que, effectivement,
les dirigeants de LFI n’ont absolument rien à cirer des musulmans. Comme on ne
comprend rien à la stratégie de LFI, on a du mal à l’admettre ce fait.
Par ailleurs, dès la sortie de cette tribune « d’Horviller
et Sinclair », on a des guignols proches de LFI qui ont recommencé à dire « vous
voyez bien, on n’est pas antisémites ou alors il faut dire que ceux qui
approuvent ce texte le sont ». C’est n’importe quoi. Je suis assez grand
pour être en désaccord à la fois avec Netanyahou et Mélenchon (même si je n’ai
pas besoin de Google pour vérifier l’orthographe du nom de ce dernier).
Et l’argument fatal : vous voyez bien qu’il y a des juifs
qui critiquent Israël. Comme on ne peut pas les qualifier d’antisémites, ils
sont donc antisionistes comme nous vous voyez bien nananère. Il faudrait voir
avec Mme Horviller si et Sinclair si elles sont l’existence de l’Etat d’Israël.
Les mots ont un sens…
Ca me rappelle un excellent ami à moi (dont mes vieux lecteurs
se rappellent, un grand noir originaire de Guyane…) qui se défendait d’être
antisémite au prétexte qu’il n’était qu’antisioniste. Il votait aussi pour
Mélenchon même si nos grandes discussions sont antérieures à l’ancienne
présidentielle (si on se voit moins maintenant, c’est qu’il a pris sa retraite
et n’a plus de prétexte pour venir à Bicêtre… Mais, comme je le disais
récemment, l’amitié passe avant toute opinion politique ou tout travers sexuel).
Pour rigoler, je le cherchais souvent au sujet du
communautarisme des noirs en France. A chaque fois, il me faisait remarquer que
le communautarisme des juifs était largement supérieur en France mais qu’à eux,
on ne leur disait rien. Je le traitais d’antisémite. Il me répondait qu’il n’était
qu’antisioniste comme si l’existence de l’Etat d’Israël avait un grand rapport
avec l’existence d’écoles confessionnelles juives en France.
Il faisait de l’antisémitisme sans le savoir.
Mais lui, il ne défendait pas des causes débiles uniquement
par clientélisme.
N.B. : ne me critiquez pas pour avoir fait deux billets contre LFI aujourd'hui, je l'annonçais dès ce matin. Mais mon billet matinal n'a nécessité que cinq minutes de rédaction, celui-ci a occupé ma pause déjeuner.
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