21 juillet 2009

Tous fous et moi aussi

« En même temps […] tous les socialistes sont indispensables, surtout dans l'épreuve que nous vivons aujourd'hui, Manuel Valls comme les autres. » Voila ce qu’a dit Bertrand Delanoë et il a parfaitement raison, ce que ne semblent pas comprendre tous ces cadors du PS qui préfèrent tirer sur l’ambulance.

Manuel Valls, d’abord. En répondant à Martine Aubry, il avait eu le dernier mot. On pouvait s’attendre à ce qu’il ferme sa gueule quelques temps. Non ! Il a fallu qu’il lance une nouvelle charge.

Jack Lang, ensuite. Dans l’histoire « Aubry – Valls », les partisans de Valls – de Ségolène Royal pour être précis – avaient critiqué Martine Aubry parce qu’il méritait plus que Valls de se faire tirer les oreilles. On pouvait s’attendre à ce qu’il fasse preuve d’un peu de discrétion. Vu son âge, on aurait presque aimé un appel au rassemblement ! Il serait presque remonté dans notre estime (encore que… le chemin est long). Et non, encore une finasserie politique. Il tire aussi sur l’ambulance tout en annonçant son soutien à Marine Aubry. Posture grotesque. Dénuée de tout semblant de moralité.

Bertrand Delanoë a raison. Le « refondateur » du PS ne gagnera pas une majorité en supprimant le mot « Socialiste » du nom du parti et en se refermant sur la moitié du « futur ex PS ». Tout le monde est nécessaire et il faudra, ensuite, aller chercher du soutien à sa droite et à sa gauche pour former une majorité de gouvernement. La tâche ne sera pas facile, le PS est tiraillé en deux et la gauche aussi. Le clivage n’est pas le même.

Tous les socialistes sont indispensables.

Manuel Valls a dit : « Je crois en effet que le mot +socialisme+, hérité des concepts du 19e siècle, contribue aujourd'hui à brouiller notre identité ». S’il ne veut pas être socialiste, il peut créer un parti. Tiens ! Qu’il l’appelle « Gauche Moderne » qu’on rigole. Il aura la majorité à Evry. Peut-être à Mulhouse s’il arrive à créer des alliances sympathiques. Mais toutes les chances de rassemblement à gauche auront été enterrées.

Tous les socialistes sont indispensables. Si certains ont honte d’être socialistes, qu’ils quittent la boutique !

Et Lang n’a toujours rien compris. Hadopi revient à l’Assemblée. Jack Lang a pris position pour. Au moment où le PS a besoin d’unité. Lang soutient Martine Aubry mais va à l’encontre des positions du Parti.

Foutez-le dehors, bordel ! Au moins, ça fera rigoler mes copains partisans de la « motion E » !

23 commentaires:

  1. Je crois qu'il sera nécessaire qu'il éclate ce PS qu'on tire à hue et à dia ç tout bout de champs.
    Les plus à gauche, les moins à droite et les opportunistes devront se séparer, créer de nouveaux mouvements, un dynamisme politique neuf pour éventuellement s'associer plus tard dans des mouvements électoraux…
    Enfin… Je crois !
    :-))

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  2. Poireau,

    C'est ce que je disais, il y a un an. Mais je n'y crois plus trop (à force de fréquenter les gauchisses, je connais un peu mieux le bazar).

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  3. Moi je suis d'accord avec monsieur Poireau. Et depuis 15 ans que je m'intéresse au PS en vue d'y adhérer (c'est raté maintenant !), je vois toujours le même bazar. Je ne peux plus croire au fait qu'il faille y adhérer pour le gauchiser et l'améliorer de l'intérieur, etc. Des années que deux philosophies inconciliables cohabitent. Je pense que cette recherche d'unité, dans les conditions actuelles, est vaine.

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  4. MGP,

    Pourtant l'unité est nécessaire si on veut la victoire.

    Mais je ne vois pas de solution.

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  5. C'est le bordel, je vous le dis, c'est le bordel !

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  6. Ah, la tentation sécessionniste.... Qui ne résoudrait malheureusement rien :(

    C'est clair que la période est délicate, mais les tensions et les positions "inconciliables", en cinq ans de parti, j'en ai déjà vu plusieurs passer, rarement avec les mêmes personnes et rarement sur les mêmes éléments.

    Ce qui, d'un côté, est rassurant, aucun différend n'étant insurmontable. Mais qui est aussi assez inquiétant, car l'ensemble génère une accumulation de vieilles rancoeurs bien recuites et une instabilité systémique intéressante.

    Sans avoir l'impression d'avoir jamais changé dans mes convictions, je me rends compte que mes "alliés" successifs (et mes ennemis jurés successifs) représentent à peu près toutes les sensibilités du parti.

    Le tout, toujours, sur des vrais clivages de fond, sur la vision qu'on a d'un parti politique et de son rôle (je suis assez peu concerné, comme militant de base, par des positionnements tactiques pour devenir chef du monde).

    J'en conclus que, en effet, ce ne sont pas les girouettes qui tournent, mais le vent

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  7. « Tous les socialistes sont indispensables » :

    Faut p't'êt' pas exagérer non plus...

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  8. Parce que si on n'éxagère pas, on est cuits...

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  9. Effectivement, il faut se poser la question de l'éclatement du PS. Sûr que ça foutrait le bordel et que ça maintiendrait la gauche dans l'opposition pour dix ans. Mais ça ferait vraiment du bien à la gauche à long terme.

    Et en plus, je crois que les haines qui rongent le PS plomberont le PS plus de dix ans. Depuis 2006, quand on voit un socialiste à la TV, il passe plus de temps à débiner ses petits camarades que la droite...

    Tiens, j'en ferai un billet un de ces jours si j'ai la patience.

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  10. Etiam,

    Je ne sais pas ! Ca ne dure pas que depuis 2006 !

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  11. Blague à part, je ne comprends pas bien pourquoi vous vous accrochez au mot "socialiste" comme une moule à son rocher. Après tout, dans SFIO, il n'y était pas.

    Contre-exemple : le PC français s'est accroché au mot "communiste", et voyez où il en est.

    Du reste, renoncer à l'appellation "parti socialiste" ne veut pas dire renoncer aux idées/idéaux socialistes (encore que... faut voir...) mais envoyer le message clair (un "signal fort", comme disent les cons modernes) que la gauche est fermement décidé à évacuer une fois pour toutes les démons et la sclérose qui la plombent depuis au moins dix ans (depuis le calamiteux Jospin, en fait).

    Après tout, le PS a été créé en 1971 et, trois ans plus tard seulement, Mitterrand faisait jeu gal avec Giscard d'Estaing. il est vrai que c'était Mitterrand et pas Aubry...

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  12. Didier,

    On ne s'accroche pas ! Je m'oppose juste à ce "faire moderne" qui ne changera rien au fond.

    Et dans trois ans, on nous expliquera que "gauche", ça fait ringard. Il faudra alors s'appeler Démocrates, mais c'est déjà pris. Alors, on deviendra quoi ? "Le Parti des Travailleurs" ?

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  13. Et puis, Didier, ce changement de nom est un leurre ! Le PS arrive très bien à gagner les élections locales.

    Je crois qu'il faut d'abord changer le fonctionnement du parti, puis redéfinir son idéologie, qu'elle soit compatible avec sa droite et sa gauche (faut bien gagner des élections), puis redéfinir un cadre "extérieur" au parti (l'union de la gauche ou la gauche plurielle, on l'appellera comme on veut, pour Martine Aubry, c'est la maison commune).

    Le nom importe peu...

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  14. Et arrêter de me faire réfléchir à cette heure-ci, je vais arriver en retard à l'apéro.

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  15. "Gauche" et "socialiste" ça fait pas ringard du tout et les moules ont besoin d'un rocher solide pour vivre :))
    (Par contre, s'appeler socialiste ET voter au parlement européen pour un réac de droite à la présidence, ça peut faire désordre.) Moi je suis d'accord avec Etiam ; et je crois que la "tentation sécessionniste" se justifie pleinement. Je suis pour l'unité ET la cohérence. L'unité façon patchwork, même si c'est très joli et distrayant à regarder, bof. Les militants ont besoin de garder leur énergie pour lutter contre les conséquences désastreuses de la droite au pouvoir en France, et non la consumer dans des querelles internes qui n'en finissent jamais.

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  16. @ Nicolas : Montebourg a dit tres justement (interview de Vandel, a voir chez moi) que le PS doit changer de nature. Un retour a la SFIO peut-être. Pourquoi pas, l'union peut se faire quand même, comme le Front Populaire, et je persiste a penser que la diversité des opinions c'est la richesse de la démocratie. Faire du PS un UMP de gauche n'est pas mon idéal.

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  17. David75

    Comment oublier cette certitude d'être indispensable, sans orgueil, l 'homme ne fait que se poursuivre dans ce qu'il fait il n'est indispensable qu'à lui-même, dans l'absolu il n'est pas sensible à la détresse des autres.

    Par contre il est urgent et indispensable de changer toute cette direction composée du TSS, qui a trempée dans les magouille, les trahisons, la corruption.

    On ne tire pas sur une ambulance certes, mais la pour le coup ils ne sont pas dans une ambulance il s'agit d'un bunker. S'ils veulent la paix des braves et la vie sauve (politiquement parlant) ils doivent se rendre sans condition pour éviter la destruction totale.

    Par ailleurs, les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables

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  18. Je ne trouve pas souhaitable que le PS éclate. S'en serait terminé de tout espoir d'un retour de la gauche au pouvoir. Revenir vers la SFIO ne changerait pas la Ve république, ses institutions qui feraient barrage à une opposition insuffisamment structurée, sans un puissant parti pivot.

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  19. En deux jours tout le monde parle d'un éclatement. Je n'y crois pas. Si le PC continue à s'appeler communiste, le PS continuera à s'appeler socialiste, malgré les revers et les contradictions...

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  20. Quand les élus de Paris râlent sur Delanoë, on peut ne pas être d'accord sur le fond, mais c'est bien inhabituel et distrayant :
    http://delanoe-illusionniste.hautetfort.com/

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