25 août 2017

La circulation à Paris expliquée par la cantine

J'ai un tas de potes, dans Facebook, qui sont réactionnaires de gauche ou hollandistes voire les deux. Nous sommes d'accord sur presque tout mais un sujet nous divise fortement : la voiture à Paris. Je suis pour à peu près toutes les mesures d Anne Hidalgo. 

Je vais raconter une anecdote. A la cantine, nous avons une fontaine à eau. Elle a une entrée d'eau (heureusement) et deux robinets de sortie. Quand je vais déjeuner avec les collègues, je suis très souvent le premier à table. C'est logique et hors sujet (quoi que...). En entrée, je prends un œuf mayonnaise ou une assiette de charcuterie. Ils prennent un assortiment de crudités qu'ils composent eux mêmes. Je suis donc le premier au comptoir où on sert le plat du jour. Et donc le premier à table. Je vais donc remplir deux carafes d'eau vu qu'on n'a pas de pinard et que le coca ne passera pas par moi. 

Je mets une carafe sous le robinet de gauche et une sous celui de droite. J'ai remarqué que celle de gauche se remplit plus vite que celle de droite ce qui n'est pas le cas des urnes avec des bulletins de vote mais je m'égare encore. Je ne sais pas pourquoi. Mais ça m'a donné une idée que je n'ai pu tester que cette semaine (il y a peu de monde et j'ai l'air moins con en regardant le chronomètre de mon iphone pour voir le temps mis à remplir des carafes en le faisant). 

J'ai vérifié : je mets exactement le même temps à remplir les deux soit en les mettant chacune sous un robinet soir en les mettant successivement sous le même. Quelqu'il soit. J'en ai donc conclus une évidence : le débit en sortie est conditionné par le débit en entrée et la capacité de traitement. 

Revenons deux minutes sur les entrées  qui n'étaient pas tellement hors sujet. Quand on va au plus simple (des assiettes déjà préparées par une sympathique cuisinière), ça va plus vite. Comme l'amour, au fond (si je puis me permettre), mais il y a généralement la moitié des gens qui ne sont pas satisfaits. 

Revenons aussi sur mon chronomètre de l'iPhone. On peut l'utiliser en remplissant des carafes car cette action n'est pas une des plus passionnantes au monde. 

C'est comme dans le métro. Ce qui nous ramène directement à la circulation dans Paris. Au moins, dans les transports en commun, on peut s'occuper utilement. 

Oui, mais tes carafes, abruti, elles viennent faire quoi ici ? Me demanderez-vous. Je réponds : quand il n'y a pas assez de débit en entrée, le débit en sortie importe peu. Vous me direz qu'on peut mettre ce raisonnement à toutes les sauces. Vous avez sans doute raison et je vous en félicite. 

Mais il y a trop de voitures à Paris, cela crée de la pollution. Et on n'a pas assez de pognon pour créer les infrastructures nécessaires pour en faire passer plein (pourquoi pas faire des tunnels routier sous Paris, non plus ?). Notre ville a été aménagée dans les années 60 ou 70 par des andouilles qui n'ont pas prévu l'évolution. Du coup, on est obligés de faire le Grand Paris et tout ça. C'est amusant d'ailleurs de regarder l'histoire du RER A (on fête le 40ème anniversaire au fait !). Il a été construit plus ou moins en urgence quand les successeurs des andouilles se sont rendu compte qu'on allait dans le mur. 

Il faut donc réduire le nombre de voitures dans Paris et donc favoriser les transports en commun de gré ou de force. Ce que fait la mairie de Paris. Et développer l'aménagement du territoire. Un exemple qui me touche (je cite des arguments très personnels, vu que les arguments généraux circulent). Je bosse à La Défense ou ce vais en métro ou en RER. Le matin les transports en commun sont pleins pour aller vers La Défense et vides dans le sens inverse. Ca me paraîtrait assez équilibré de mettre du trafic dans les deux sens et donc des lieux attractifs à l'autre bout. Plutôt que de dire, je cite "putain de bordel, il y a des bouchons et ils réduisent les voies de circulation".  

Je parlais d'arguments personnels. En janvier, je me suis fait une entorse. Je ne pouvais pas prendre le métro. Il me fallait aller en voiture. Je n'en ai pas. Je prenais le taxi. Je mettais une heure quinze à aller au boulot alors qu'il me faut 50 minutes en métro. C'est déjà une preuve que les transports en commun sont préférables. Sur le périphérique, je regardais les voitures avec une personne. Je me demandais si les conducteurs avaient vraiment besoin d'une voiture. Et je pestais, moi qui avait vraiment besoin d'une voiture. 

Je disais que je n'avais pas de voiture. J'en ai eu une pendant quinze ans. Et j'ai mesuré les inconvénients. J'en cite deux outre le fait que ça me coûtait cher et que le métro pour aller au bureau était plus rapide. Il me fallait pendre une journée de congés pour faire des vidanges et je ne pouvais pas aller en Bretagne avec vu que le vendredi matin, c'est pire que tout et qu'il me fallait deux heures pour aller bosser. Je pourrais aussi citer des arguments pour. J'ai bossé à Ivry. Habitant Bicêtre, je mettais moins de temps (beaucoup) en prenant la voiture. Mais je ne marchais plus et j'ai pris 10 kg. 

Je vais vous laisser. Il est plus simple de prendre les transports en commun. Comme de prendre la première entrée venue. Et plus rapide. La circulation ne se réglera pas comme un problème de robinet. 

Les voies de circulation doivent être réservées à ceux qui en ont vraiment besoin. Et ce n'est pas forcément à eux de décider. C'est bien de dire qu'il faut une voiture pour amener les gamins à l'école mais on n'est pas obligés d'habiter à la campagne.  

On n'est pas obligés de venir à Paris en voiture si on ne supporte pas les conditions de circulation. Mais on peut le faire. Chacun fait ce qu'il veut.

Ce qui ne me dit pas si je suis devenu progressiste de droite. 

16 commentaires:

  1. Les commentaires des vieux cons aigris sont interdits pour ce billet.

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    1. Ah, merde, c'est con : j'en avais justement un…

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    2. C'est pas vous. Vous n'êtes pas SAE ialement aigri

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  2. Pas de pinard à la cantine, c'est quand même scandaleux quand tout le monde sait qu'un verre de vin par repas est bénéfique pour la santé.

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  3. A part pour la Comète où je préfère rentrer bourré en voiture, je n'utilise plus que mon vélo pour me déplacer. La voiture dans Paris est une aberration.

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  4. « favoriser les transports en commun de gré ou de force »

    Favoriser de gré ou de force, cela s'appelle imposer, en bon français.

    Sinon, je serais assez pour que Mme Hidalgo soit rapidement fusillée sans jugement. Si elle le souhaite, on la laissera commander le feu.

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    1. Oui. Il faut imposer. C'est mon côté gauchiste.

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    2. C'est l'emploi du verbe "favoriser" que je critiquais…

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    3. J'aurais dû dire "prioriser"... (même mon iphone n'en veut pas. Pourtant je l'entends 10 fois par semaine en réunion)

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    4. Conclusion : votre appareil à la con parle un meilleur français que vos collègues…

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    5. Je sais... Je pourrais vous mettre en copie de mails professionnels, vous seriez effaré (mais je suppose que dans votre job, vous en avez vu de belle de la part de soi-disant pro de l'écriture ; au moins, nous on est pro de l'informatique).

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    6. Je suis con. On en a déjà parlé. Je viré gâteux aussi.

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  5. prioriser... c'est tout de même plus franchouille que matcher.

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