En salle

05 décembre 2010

Quand j'étais petit, je croyais que...


Bientôt la période de Noël. Pour tous les enfants il s'agit d'une période magique. Pour les adultes une façon de retourner en enfance. C’est d’ailleurs ce qu’Olivier a proposé à 31 blogueurs. Chaque jour de ce mois de décembre, un d’entre nous évoque son enfance.


Pour ma part, c’est le 17 décembre que je m’y colle.

04 décembre 2010

L’Hémorroïdothon

Tiens ! C’est le Téléthon. Je ne sais pas si je vais donner. Je vous encourage néanmoins à le faire. Mais à reculons.

Pour moi, le Téléthon est le symbole d’un tournant de la société, peut-être dans les années 80, peut-être au même titre que les Restos du cœur. Ils marquent la fin de la solidarité nationale par un appel massif au don. D’ailleurs les dons pour le téléthon sont en baisse depuis 2007. Ils ont récolté 90 millions seulement, en 2009 contre 101 en 2006.

Le budget de l’Elysée dépasse lui, maintenant, 110 millions. Je ne cite pas ce chiffre par démagogie mais parce qu’ils sont du même ordre.

On fait appel à la Solidarité Nationale (l’impôt, quoi !) pour payer le fonctionnement de l’Elysée mais à la charité pour soigner les gens.

Plus de 65 milliards (certains parlent de 120) d’euros sont dépensés au titre des aides publiques aux entreprises. Sur l’impôt. Sur la Solidarité Nationale. Pendant ce temps, il faut faire appel aux dons pour donner à manger à ceux qui en ont besoin.

Jeudi soir, j’ai croisé un pote que je n’avais pas vu depuis des années. Il travaille dans le social, dans une grosse structure qui gère l’accueil de mômes, en difficulté, malades, handicapés…

Ces associations sont depuis très longtemps le relais du secteur public qui les subventionnait pour faire leur boulot. Pour faire simple, les associations hébergeant des mômes bénéficient d’un forfait par jour et par enfant.

Depuis peu, tout a changé. Les Conseils Généraux lancent des appels d’offre. Du style « Hé ho ! Cette année nous prévoyons d’avoir à aider 1000 enfants, que proposez-vous et à quel prix ? »

Les associations sont mises en concurrence. Les Conseils Généraux n’ont plus de sous.

Pour pouvoir continuer à accomplir leurs missions, les associations sont amenées à casser les prix.

Pour pouvoir continuer à accomplir leurs missions, les associations sont obligées de faire appel aux dons…

Le désengagement de l’état ou la fin de la Solidarité Nationale.

Ce fonctionnement se traduit par une concentration, dans le secteur, un peu comme dans l’industrie. Le but du jeu, à terme, est qu’il ne reste plus qu’une demi douzaine d’associations, en France, qui se concurrenceront entre elles et n’auront plus d’autres choix que de faire appel aux dons.

Tout comme le Téléthon et le Sidathon. Qui se font concurrence entre eux…

Cette année, les hémorroïdes sont à la mode ! L’association qui gère l’Hémorroïdothon a fait la meilleure campagne de publicité, sur le thème « Pénétrons au coeur de la maladie » avec des belles affiches dans le métro. Des photos spectaculaires. Des spots de publicité, à 20 heures, sur TF1, détaillant le fondement de cette maladie.

Donnez pour l’Hémorroïdothon ! Ne laissons plus les malades souffrir. L’état ne s’en occupe pas.

La Solidarité Nationale se meurt.

En mai 2012, organisons la Solidariténationalothon.

03 décembre 2010

Au plus bas...

La rumeur trainait dans Twitter, hier soir. La nouvelle semble pourtant officielle : la cote de popularité de Nicolas Sarkozy est au plus bas… à 24%. Yann se demande qui va profiter de cette baisse.

C’est à peu près le niveau de celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1978. Tous les rapprochements ont déjà été faits entre les deux présidents : élus jeune, lors de leurs premières candidature (ce qui est rare !), …

La fin sera-t-elle la même ?

Au revoir…

Invalidation de l'élection de Jean-Paul Huchon ?

Je lisais dans le journal, ce matin, que l’élection de Jean-Paul Huchon, un pote de Twitter, risque d’être invalidée par le Conseil d’Etat sous prétexte qu’une campagne d’affichage pour les transports en Ile-de-France aurait été lancée moins de six mois avant les élections régionales.

Dans ce cas, il faudrait penser à interdire tous les canards locaux, édités par les mairies ou les départements, qui coutent la peau des fesses et qui ne servent à rien. Pas plus qu’une campagne pour les transports en commun, d’ailleurs : les usagers savent de quoi il retourne.

Et le discours du Chef de l’Etat, pour lancer les travaux du Grand Paris, le 17 septembre 2009, il n’était pas moins de six mois avant le premier tour ?

Tentative de déstabilisation déstabilisée...

Suite à son récent cambriolage, Ségolène Royal avait hurlé contre une tentative de déstabilisation. Il s'agit en fait d'une tentative de cambriolage par une mineure connue des services de police.

C'était bien la peine de crier... Et de mes commentateurs, hier, me disait que Ségolène Royal privilégiait le fond à la mise en avant de sa personne...

Ca va durer jusqu'aux primaires ? On ne pourrait pas faire de la politique, plutôt ?

02 décembre 2010

Classement Wikio des blogs politiques - décembre 2010

Je dois avouer : la situation est confuse. L'Hérétique devait le diffuser mais Vogelsong a menacé de se suicider parce qu'il baissait au blogonet pendant que Gaël envenimait la situation en faisant croire que le vieux était ivre mort pour éviter d'aller lire le vrai faux classement publié chez CC.

Cela dit, on aimerait bien un peu de sérieux dans la blogosphère politique qui gagnerait tout à s'occuper moins de futulités.

Mais on rigolerait moins.

Edit : le vrai classement est .

Le but ultime : privatiser la sécu

Avec la réforme des retraites, on subodorait une volonté, de la part du pouvoir, de casser le système des retraites au profit d’un système par « capitalisation » ou autre à la charge du secteur privé. On parlait déjà de la société Malakoff Médéric, dirigée par le frère du Président de la République.

« La réforme "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près", nous explique le site Médiapart. Le Président assècherait donc la retraite par répartition au profit d'un mode de capitalisation. » « "Cette société [filiale de Malakoff Médéric et de la CDC] n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", nous explique le site du Nouvel Obs. En effet, la CDC est une institution publique présidée par un parlementaire, la CNP est une filiale de la CDC et présidée par François Pérol, ancien secrétaire adjoint de l'Elysée. »

H16 – qui ne roule pourtant pas pour le même bord que moi – nous apprenait récemment, d’ailleurs, une accélération de la casse avec la pulvérisation du Fond de Réserve des Retraites, qui aurait du gérer tout ça à long terme…

Récemment, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d’une nouvelle branche de la sécu, pour gérer la dépendance. Il serait question d’une « cotisation obligatoire » auprès d’organismes privées.

Après les retraites, la dépendance, donc !

Ainsi, la majorité amorce pas à pas la privatisation de la sécu, ce que confirme cet article du Point (signalé par Slovar dans Twitter, hier)

« Mais à y regarder de plus près, la majorité pourrait bien amorcer discrètement le débat sur un système concurrentiel. Et alors que la dette française atteindra le record de 87,4 % du PIB en 2012, certains estiment même que le gouvernement est bel et bien en train de préparer le terrain pour une réforme en profondeur»

Tenons-nous prêts…

Hallucination collective

L’actualité politique est parfois amusante. Quand Ségolène Royal a annoncé sa candidature, certains commentateurs politiques ont dit « Ah ! Bien joué ! Ca va obliger Dominique Strauss-Kahn à parler… »

Il n’a évidemment rien fait.

« WikiLeaks » l’a fait à sa place et des propos de DSK font maintenant la une de certains sites d’informations : « L'actuel patron du Fonds monétaire international a qualifié [le 16 mai 2006] la forte popularité de Ségolène Royal dans les sondages d'"hallucination collective". »

Si j’écoute certains de mes commentateurs, on n’est pas loin de rejouer le même scénario.

01 décembre 2010

Démarrage des primaires à droite

Les débats se sont accélérés à gauche pour savoir qui serait le candidat du PS. Pourtant, ça n’est qu’une tempête dans un verre d’eau, notamment dans les blogs, on ne va pas s’étriper, on l’a déjà fait avant 2006, après mai 2007, à l’automne 2008, …

A droite, pourtant, ça les amuse, ils voient un énième signe de division du PS. Jean-François Copé « a déclaré: "ça y est! Maintenant le match de boxe peut commencer au PS". "On a à peu près tous les protagonistes de la pièce: Montebourg en lever de rideau, Hollande pour toute sa carrière, Ségolène Royal qui (...) nous fait le remake de 2007. Il nous reste le dernier inconnu de l'équipe, Dominique Strauss Kahn qui va (...) être obligé de se déterminer assez vite", a-t-il dit. »

Il peut gloser.

Mais la démarche est naturelle, le calendrier prévu est respecté (même si je n’y suis pas favorable) : le dépôt officiel des candidatures aura lieu en juin, libre aux candidats d’annoncer leurs intentions avant et le vote à la rentrée 2011. On n’a jamais imaginé que Ségolène Royal renoncerait à se lancer : elle n’a fait que formaliser une broutille mais peut encore renoncer à aller à la bataille de la Présidentielle. Je n’imagine pas qu’elle puisse  foncer sans être sûre d’avoir tout le parti réellement derrière elle. Elle a déjà donné.

Pourtant, qu’avons-nous, à droite ? Nicolas Sarkozy a annoncé à demi-mot à un groupe d’élus qu’il se présenterait à nouveau en 2012. N’aurait-il pas lui-même lancé la bataille à droite de peur d’être débordé par François Fillon qui a une bien meilleure popularité ?

N’a-t-il pas, lui-même, incité les centristes à se lancer dans le combat en leur laissant une part légère dans le nouveau gouvernement ?

A gauche, on n'a pas de leader mais des idées... différentes.

Me réveillant aux aurores, je me retournais dans mon lit à la recherche du sommeil, d’un passe temps et d’une réponse à faire au Coucou et à Dagrouik aux commentaires qu’ils ont laissé à mon billet d’hier, à propos de la déclaration de Ségolène Royal. J’avais reçu les mails de notification dans la soirée et ils m’étaient sortis de la tête… C’est toujours pareil : quand on est en désaccord profond avec des potes, on ne sait pas trop quoi dire.

Le Coucou revient sur cette annonce, dans son dernier billet, mais je viens seulement de le lire.

Je voudrais dire à mes deux compères que je suis content qu’elle fasse cette annonce : ça évite toute ambiguïté. Ca ne m’empêche pas de regretter que le scénario de « l’entente des trois » ne se fasse pas. Ca leur aurait permis de faire le point, dans six ou huit mois, sur celui qui aurait été le mieux placé. Madame Royal aurait eu toutes ses chances tant il n’est pas certain que Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry aient vraiment envie de se jeter dans la bagarre. Avec un tel scénario, quel que soit le candidat, il aurait eu le soutien de tout le parti. Mais je suis un doux rêveur.

Où je rêve moins, par contre, c’est quand j’estime que Ségolène Royal n’est pas la meilleure candidate. Ils peuvent penser le contraire mais qu’ils me laissent à mes opinions : je ne la soutiendrai pas dans cette affaire, je me rangerai probablement derrière elle si elle est désignée candidate. Je dis bien probablement. Si je sens le scénario de 2007 se dérouler, je me casse.

Pourquoi j’estime que Ségolène Royal n’est pas la bonne candidate ? Je pense que Ségolène Royal irrite une partie des électeurs de gauche. DSK et Martine Aubry n’irritent qu’une partie des militants socialistes

Dagrouik me demandait aussi si je connaissais une meilleure solution que ces primaires pour désigner le candidat. Non, je n’en connais. Dans la mesure où aucun leader ne s’est dégagé, le Parti Socialiste n’a pas de « candidat naturel » et il faut faire ces primaires. A droite, ils ont le culte du chef, à gauche, ça nous gonfle. Pourtant l’élection présidentielle se base avant tout sur une personne, le projet ne vient qu’après, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas important.

Par delà, on pourrait discuter stratégie électorale pendant des heures, chacun campant sur ses positions. Je suis là pour exprimer les miennes et je vais lire celles des autres dans leurs blogs ou dans les commentaires chez moi.

On ne va pas s’écharper pour des broutilles…

A droite, Nicolas Sarkozy s’est retrouvé « par hasard » à la tête de l’UMP. Je dis « par hasard » sans la moindre méchanceté : à cette époque, Alain Juppé, qui était l’héritier de Jacques Chirac, s’est retrouvé englué dans des affaires judiciaires. Toute l’UMP s’est rangé derrière l’actuel Chef de l’Etat. Tant mieux pour lui. Le phénomène est impossible à gauche depuis la disparition de François Mitterrand.

Ainsi, Des Pas Perdus, dans son dernier billet, estime que les primaires transforment le Parti Socialiste en gigantesque machine à perdre, ce en quoi il n’a probablement pas tort. Depuis 1995, ils nous font le coup des primaires et on a perdu trois élections.

Cela dit, c’est comme ça. Il n’y a pas de leader absolu, il faut donc trouver un candidat. Néanmoins Des Pas Perdus conclue ainsi son billet : « Il faut croire qu'une quatrième défaite socialiste à la présidentielle n'effraie pas nos amis socialistes qui - rappelons-le - avaient inauguré les primaires en 1995 ! En cas de défaite, nul doute qu'ils accuseront, encore une fois, l'autre gauche... C'est tellement plus simple ! »

Je vais donc lui renvoyer dans les dents que c’est tellement plus simple de monter un parti avec un leader à peu près sûr de faire entre 6 et 10% en quittant le Parti Socialiste puis en mettant sur le dos unique de ce dernier ses divisions. Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon était encore membre du PS lors des dernières élections et qu’il était même membre du gouvernement de Lionel Jospin lors qu’il a pris des décisions maintenant critiquées. On ne l’a pas beaucoup entendu à l’époque.

Les militants du Front de Gauche vont partir en campagne, bien leur en fasse, leur candidat ne sera pas élu et après, si le candidat du PS n'est pas élu, ils mettront la défaite sur le compte des divisions du PS qu’ils ont pourtant symbolisées en quittant le parti

Sur ces réflexions, je me suis rendormi, la trame de mon billet dans ma tête. C’est un miracle si je m’en rappelle encore. Au réveil, tardif du coup, j’ai fait  un rapide tour des blogs et je suis tombé sur ce billet d’Elmone, où il parle aussi de stratégie électorale. Je vous laisse lire. Sa conclusion me fait néanmoins réagir, comme celle de DPP : « Mais si le Président actuel est réélu, la Gauche aura pour moi la responsabilité directe de ce gâchis. Et à ce titre, je placerai le PS sur le même plan que l'UMP. »

Nous sommes « la Gauche » et je m’associe au résultat de l’élection.

Il n’y a pas de leader, c’est comme ça.

Alors faisons sans…

(illustration)