Me réveillant aux aurores, je me retournais dans mon lit à la recherche du sommeil, d’un passe temps et d’une réponse à faire au Coucou et à
Dagrouik aux commentaires qu’ils ont laissé à mon billet d’hier, à propos de la déclaration de Ségolène Royal. J’avais reçu les mails de notification dans la soirée et ils m’étaient sortis de la tête…
C’est toujours pareil : quand on est en désaccord profond avec des potes, on ne sait pas trop quoi dire.
Le Coucou revient sur cette annonce, dans son
dernier billet, mais je viens seulement de le lire.
Je voudrais dire à mes deux compères que je suis content qu’elle fasse cette annonce : ça évite toute ambiguïté. Ca ne m’empêche pas de regretter que le scénario de « l’entente des trois » ne se fasse pas. Ca leur aurait permis de faire le point, dans six ou huit mois, sur celui qui aurait été le mieux placé. Madame Royal aurait eu toutes ses chances tant il n’est pas certain que Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry aient vraiment envie de se jeter dans la bagarre. Avec un tel scénario, quel que soit le candidat, il aurait eu le soutien de tout le parti. Mais je suis un doux rêveur.
Où je rêve moins, par contre, c’est quand j’estime que Ségolène Royal n’est pas la meilleure candidate. Ils peuvent penser le contraire mais qu’ils me laissent à mes opinions : je ne la soutiendrai pas dans cette affaire, je me rangerai probablement derrière elle si elle est désignée candidate. Je dis bien probablement. Si je sens le scénario de 2007 se dérouler, je me casse.
Pourquoi j’estime que Ségolène Royal n’est pas la bonne candidate ? Je pense que Ségolène Royal irrite une partie des électeurs de gauche. DSK et Martine Aubry n’irritent qu’une partie des militants socialistes…
Dagrouik me demandait aussi si je connaissais une meilleure solution que ces primaires pour désigner le candidat. Non, je n’en connais. Dans la mesure où aucun leader ne s’est dégagé, le Parti Socialiste n’a pas de « candidat naturel » et il faut faire ces primaires. A droite, ils ont le culte du chef, à gauche, ça nous gonfle. Pourtant l’élection présidentielle se base avant tout sur une personne, le projet ne vient qu’après, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas important.
Par delà, on pourrait discuter stratégie électorale pendant des heures, chacun campant sur ses positions. Je suis là pour exprimer les miennes et je vais lire celles des autres dans leurs blogs ou dans les commentaires chez moi.
On ne va pas s’écharper pour des broutilles…
A droite, Nicolas Sarkozy s’est retrouvé « par hasard » à la tête de l’UMP. Je dis « par hasard » sans la moindre méchanceté : à cette époque, Alain Juppé, qui était l’héritier de Jacques Chirac, s’est retrouvé englué dans des affaires judiciaires. Toute l’UMP s’est rangé derrière l’actuel Chef de l’Etat. Tant mieux pour lui. Le phénomène est impossible à gauche depuis la disparition de François Mitterrand.
Ainsi, Des Pas Perdus, dans
son dernier billet, estime que
les primaires transforment le Parti Socialiste en gigantesque machine à perdre, ce en quoi il n’a probablement pas tort. Depuis 1995, ils nous font le coup des primaires et on a perdu trois élections.
Cela dit, c’est comme ça. Il n’y a pas de leader absolu, il faut donc trouver un candidat. Néanmoins Des Pas Perdus conclue ainsi son billet : « Il faut croire qu'une quatrième défaite socialiste à la présidentielle n'effraie pas nos amis socialistes qui - rappelons-le - avaient inauguré les primaires en 1995 ! En cas de défaite, nul doute qu'ils accuseront, encore une fois, l'autre gauche... C'est tellement plus simple ! »
Je vais donc lui renvoyer dans les dents que c’est tellement plus simple de monter un parti avec un leader à peu près sûr de faire entre 6 et 10% en quittant le Parti Socialiste puis en mettant sur le dos unique de ce dernier ses divisions. Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon était encore membre du PS lors des dernières élections et qu’il était même membre du gouvernement de Lionel Jospin lors qu’il a pris des décisions maintenant critiquées. On ne l’a pas beaucoup entendu à l’époque.
Les militants du Front de Gauche vont partir en campagne, bien leur en fasse, leur candidat ne sera pas élu et après, si le candidat du PS n'est pas élu, ils mettront la défaite sur le compte des divisions du PS qu’ils ont pourtant symbolisées en quittant le parti…
Sur ces réflexions, je me suis rendormi, la trame de mon billet dans ma tête. C’est un miracle si je m’en rappelle encore. Au réveil, tardif du coup, j’ai fait un rapide tour des blogs et je suis tombé sur ce billet d’
Elmone, où il parle aussi de stratégie électorale. Je vous laisse lire. Sa conclusion me fait néanmoins réagir, comme celle de DPP : «
Mais si le Président actuel est réélu, la Gauche aura pour moi la responsabilité directe de ce gâchis. Et à ce titre, je placerai le PS sur le même plan que l'UMP. »
Nous sommes « la Gauche » et je m’associe au résultat de l’élection.
Il n’y a pas de leader, c’est comme ça.