05 septembre 2013

Vive Christiane Taubira ! Vive qui ?

Ce soir Chistiane Taubira est à la télé, dans "#dpda". J'étais prévenu depuis longtemps, en tant que blogueur de gouvernement, mais pour une fois, j'ai préféré passer la soirée au bistro. Les copains sont partis et je commence à suivre sérieusement Twitter. L'émission est le sujet principal. 

Les Twittos de gauche la trouvent extraordinaire et je ne doute pas que si j'avais été devant mon poste, j'aurais eu la même impression. 

Les Twittos de droite, beaucoup moins nombreux dans ma TL (et probablement dans la vraie vie), la trouvent nulle. Tant pis.

Je me pose une question bête. Très bête. Est-ce que ces braves gens se rendent compte que seuls des citoyens intéressés par la politique et ayant donc une idée préconçue à propos de Mme Taubira regardent cette émission ? Et donc que politiquement cette émission ne sert à rien ?

Des propos de notre ministre préférée pourront être repris par la presse demain mais ils seront à peine visibles à cause du G20 "spécial Syrie", des meurtres à Marseille et de quelques autres faits divers. 

Il est bientôt 22 heures. Les spectateurs de droite désertent leurs écrans. Ils sont fatigués. Christiane Taubira va débattre avec Christian Estrosi. Il devrait se faire laminer, le pauvre, j'en suis éminemment convaincu, mais tout le monde s'en fout. Seuls des gens de gauche regardent la télé sur cette chaîne. 

Je pourrais faire un billet demain : comment cette droite est assez nulle pour envoyer Estrosi ferrailler avec Taubira ? De toute manière, il ne reste plus personne de droite devant la télé pour applaudir l'andouille utile.

Je pourrais m'en foutre, remarque ! Mais ça me fatigue d'imaginer les militants de gauche dire que Christiane Taubira a gagné une grande victoire alors que seuls des admirateurs ont regardé l'émission.

Je suis un admirateur mais je suis au bistro avec le vieux Joël qui vient de partir. Je n'ai pas regardé #dpda. 

Cette émission n'a aucun intérêt. 

12 commentaires:

  1. Le coup de la confrontation avec la mère d'une victime d'un récidiviste reste un grand moment de manipulation télévisuelle. Malsain et inutile. Voir même intox dans la mesure où les faits relevaient de l'application de lois héritées de la mandature précédente et qu'on demande des compte à la ministre actuelle. Malaise des deux côtés de l'écran. Décidément, DPDA est à la politique ce que "ça se discute" est à l'anthropologie. La politique par le petit bout de la lorgnette. T'as bien fait de rester au bistrot.
    Si j'avais su j'aurai fait pareil. Ceci dit c'est toujours un régal de voir le motodidacte se faire démonter...

    RépondreSupprimer
  2. Je viens de voir que ce que j'ai ressenti à ce moment là est très bien résumé dans un papier de BRP.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/933262-dpda-taubira-piegee-par-un-temoignage-anonyme-l-indignite-de-pujadas-et-france-2.html

    Ce bref et léger sourire que j'ai cru déceler sur le visage gourmant de Pujadas au soir du 21 avril 2002 prend tout son sens. On voudrait alimenter le discours sécuritaire de l'ump et accessoirement nourrir le fn en vue des prochaines présidentielles que l'on ne s'y prendrait pas autrement. C'est dégueulasse.

    RépondreSupprimer
  3. "Pourquoi voudriez-vous qu'il me fît peur"" ? disait-elle au moment où, zappant, j'ai atterri dans ce débat.

    Alors là, bravo pour ce petit subjonctif imparfait.

    RépondreSupprimer
  4. Christiane TAUBIRA est une Ministre exceptionnelle.
    Tant mieux que personne n'ait regardé : finalement, l'insécurité est un "sentiment" qui est induit par un discours politique et une certaine presse qui le porte.
    Ce n'est le fruit d'une expérience concrète que pour peu de gens : des personnes cibles ou bien des personnes inconscientes qui s'exposent sans le savoir.
    Cette anxiété n'a rien à voir avec la délinquance réelle qui n'augmente pas : elle est désespérement stable, dans sa récurrence comme dans sa violence, depuis de très nombreuses années.
    L'anxiété n'est pas non plus en rapport avec les moyens spécifiques de traiter d'une part les mineurs en difficulté avec la loi, d'autre part, les adultes délinquants.
    Même chose pour les malades "mentaux" : certains doivent être "contenus" dans un milieu fermé qui les rassure, d'autres peuvent être accompagnés sans camisole chimique dans la vie normale. Si certaines décompensations y compris sous une forme violente sont prévisibles, d'autres ne le sont pas, tout au moins, pas à long terme. C'est donc bien la proximité du lien avec le soignant ou avec l'éducateur qui est un rempart : pas un entassement derrière des murs.
    Pour Mirabeau déjà " L'entassement des hommes est comme celui des pommes, il engendre la pourriture" ... Rien de mieux à dire. Je soutiens TAUBIRA (tout en comprenant parfaitement les remarques de Manu, sur la faisabilité concrète, dans une période de budgets contraints : il faudra tenir compte de ces remarques, dans les décrets de mise en oeuvre de la réforme, pour que tout soit bien précis et bien financé).
    Bz

    RépondreSupprimer
  5. Est-ce que ces braves gens se rendent compte que seuls des citoyens intéressés par la politique et ayant donc une idée préconçue à propos de Mme Taubira regardent cette émission ? .
    Ah ?.... Je regarde toutes les émissions politiques quel que soit l'invité et n'ai aucunes idées préconçues je ne pense pas etre seul dans ce cas . Que le spectacle soit un passage hélas obligé je veux bien en convenir il ne satisfait que les amateurs de cirque ceux qui aiment la politique se soucient de l'argumentation . Pourquoi je te dis tout cela ? Parce que j'aime la politique et l'argumentaire .
    vincent axix

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu n'as jamais aucun a priori, c'est bien. Mais je te plains : ne pas avoir d'idées....

      Supprimer
    2. Curieuse ta réponse entendre cela pour un gars qui n'a cesser de défendre les salariés durant sa vie active ou la politique du gouvernement contre tous les bofs de la Lyonnaise que je rencontre tous les jours.. Enfin tu es chez toi.
      vincent axix

      Supprimer
    3. Donc tu as un apriori favorable pour le gouvernement donc Taubira.

      Supprimer
  6. Apolline, j'apprécie souvent vos interventions, mais là... l'insécurité est un "sentiment" qui est induit par un discours politique et une certaine presse qui le porte. Ce n'est le fruit d'une expérience concrète que pour peu de gens : des personnes cibles ou bien des personnes inconscientes qui s'exposent sans le savoir.

    La définition du Larousse pour le mot "insécurité" est :
    - "État d'un lieu qui n'est pas sûr, qui est soumis à la délinquance ou à la criminalité : L'insécurité qui règne dans certaines banlieues.
    - Sentiment de vivre dans un environnement physique ou social favorisant les atteintes aux personnes et aux biens.
    - État de quelque chose qui est instable, précaire : L'insécurité de l'emploi.

    Je vois bien à quoi vous faites allusion: au fameux "sentiment d'insécurité".
    Quelle est cette "certaine presse" ? Que fait-elle qu'elle ne devrait pas faire ? Savez-vous que les assurances scolaires, pour ne parler que de cela, incluent maintenant dans leurs contrats une clause "agression" pour les professeurs, et "racket" pour les élèves ? Pensez-vous que ce n'est que pour se faire du fric en surfant sur ce fameux "sentiment d'insécurité" (ne disait-on pas "fantasme" naguère ?), "sentiment" nourri de faits ordinaires montés en épingle et exploités par la "certaine presse" (et aussi par "certains medias, certaines télés"), et que tout se passerait mieux si on n'en parlait pas ?
    Voilà typiquement le genre de propos qui suscitent, chez ceux qui ont des problèmes d'insécurité justement, et qui n'ont rien fait d'autre que d'exister ou être là au mauvais moment, des réactions de désarroi, d'incompréhension, et les tournent vers des populistes qui, campés sur le réel, eux, proposent des analyses et les solutions que l'on sait.

    RépondreSupprimer
  7. Je vais simplement vous renvoyer au film L'Ecole Buissonnière qui évoque la pédagogie Freinet, Bertrand Blier étant un institeur inoubliable.Vous verrez que l'agression du Maître, ça ne date pas d'aujourd'hui et qu'il y a plusieurs façons d'y répondre.
    Quant aux agressions entre élèves, je vous renvoie à Los Olvivados de Luis Bunuel : surtout écoutez attentivement la voix off du début du film : pas un mot n'est à changer, 60 ans à peu près après la sortie du film.
    Pour les agressions entre filles et femmes, même bien pensantes ... et la maltraitance parentale ... allez, il suffirait que vous relisiez La Religieuse de Diderot.
    Nicolas, j'ai pas répondu : j'ai juste donné une bibliographie.
    Bz

    RépondreSupprimer
  8. Mais, Apolline, je n'ai pas dit que c'était mieux avant, qu'il n'y avait pas toute cette violence, etc...
    Je trouve quand même très gros le coup des agressions ciblées et des "personnes qui s'exposent sans le savoir". J'espère que vous ne pensez pas au viol et aux filles en minijupe qui l'auraient bien cherché, ou aux petites vieilles qui ont des boucles d'oreilles en or ou vivent dans des maisons isolées à la campagne. Par ailleurs, les chiffres des agressions sur les personnes en milieu urbain contredisent absolument ce que vous avancez.
    Diriez vous que par rapport à il y a, mettons, vingt ans, il n'y a pas davantage d'agressions dans le milieu scolaire, dans les transports publics, dans la rue ? Vous le diriez vraiment, pour de vrai, sans déconner ?

    RépondreSupprimer
  9. Alexis,

    C'est lu le billet de BRP. Ça ne fait que confirmer ce que je dis dans le billet : ces émissions ne servent à rien.

    Apo,

    Tu n'as pas à te justifier de répondre à quelqu'un. Ce que je ne souhaite pas, c'est qu'on réponse à ma place à des gens qui sont potentiellement des trolls. Suzanne n'est pas un troll, elle fait partie, comme toi, des meubles !

    Mesdames,

    Ne recommençons pas ce débat sur le sentiment d'insécurité. Tout le monde a raison, tout le monde a tort. Par exemple la délinquance a fortement augmenté sous Jospin à cause de la fraude par internet à la carte bancaire mais avant lui, il n'y avait que relativement peu de cartes (c'est mon job, je pourrais trouver les chiffres) et surtout il n'y avait pas internet.

    Je prends cette exemple parce que c'est mon boulot et que j'avais étudié le sujet. Je pourrais en prendre d'autres, comme Bicetre, où la délinquance a dimininué, je crois, et surtout elle a changé de nature du fait des modifications du quartier. En outre les travaux ont fait que le sentiment d'insécurité a diminué, réellement. On est beaucoup plus à l'aise depuis 18 mois.

    Ainsi le monde change. Je ne sais pas s'il y avait plus de délinquance avant. Et quand Roger Gicquel disait "la France a peur", le sentiment d'insécurité était déjà relayé par les médias.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.