Après les attentats du 7 octobre, ma position au sujet des
événements qui ont suivi était simple : le Hamas a commis les attentats
terroristes et Israël ne pouvait pas laisser passer ça et rester dans la
crainte d’une récidive. Israël doit assurer sa sécurité. Je n’ai pas oublié que
des partis français de gauche ont refusé cette qualification de « terrorisme »
alors que c’est pourtant une évidence.
Leurs motivations étaient grotesques et leurs comportements
étaient indubitablement liés à des motifs électoraux en France, pour moi. Mais
ce n’est pas l’objet de ce billet. Il se trouve tout de même que, ne pouvant
pas grand-chose pour la Palestine, j’ai plutôt gueulé, dans le blog et dans les
réseaux sociaux, sur les actions de nos gauchistes d’opérette. Par exemple, j’ai
beaucoup parlé de l’épopée du Madleen qui était une pure opération de
communication. Cette fois, ils ont récidivé avec un nouvel esquif : le
Handala. Et le cirque continue. Hier, ces guignols avaient perdu tous les
contacts avec ce bateau et ils ont accusé Israël, sa marine, ses drones… Deux heures après, le
navire était retrouvé. Aussi bien, ils avaient coupé la radio le temps de
la sieste. Des charlots.
Revenons à la Palestine. La vraie, si je puis me permettre,
par opposition au support de communication des gauchistes français.
Si je donnais tous les torts au Hamas et donc comprenais les
actions d’Israël, je n’en étais pas moins préoccupé avant tout par la
population gazaouie. Ces braves étaient évidemment les premiers à souffrir que
ça soit par les bombardements et autres fusillades qu’ils se tapent que par le
manque d’aide humanitaire et, maintenant, la grave famine qu’ils semblent
subir. Il est devenu évidement que les actions d’Israël étaient
disproportionnées.
Il n’empêche que…
Tout d’abord, tout cela aurait pu s’arrêter si le Hamas
avait libéré les otages et rendu les armes. C’était tout de même simple. Et je ne
comprends pas les réactions des différents pays et militants qui confondaient
le soutien au peuple palestinien et celui à une organisation terroriste donc
les actes nuisent essentiellement au peuple qu’ils sont sensés défendre.
Ensuite, j’ai toujours eu des doutes sur l’objectivité des
informations qui parvenaient à nos oreilles. Pourquoi Israël aurait bloqué l’aide
humanitaire et alimentaire alors qu’il ne l’a pas fait lors d’autres conflits ?
Le Hamas n’était-il pas un peu responsable des blocus ? On dit même qu’ils
auraient pu intercepter les vivre pour les revendre… Plus récemment, on nous a
parlé d’Israël qui mitraillait la foule des gens venus chercher de l’aide mais,
honnêtement, j’ai du mal à comprendre à qui profiterait le crime !
Il y a évidemment ce fameux « génocide ». Mais si
je voulais génocider quelqu’un, je n’irait pas tuer 50 ou personne par ci ou
par là alors que la population est de plusieurs millions.
Cette histoire de génocide est la base de la communication
de certains dirigeants de la gauche radicale en France mais il y a des tueries
de masse envers les peuples beaucoup plus graves que ce qui se passe à Gaza et
les zozos semblent manquer un peu de recul…
Cette focalisation sur une région et les suspicions que l’on
peut avoir sur la qualité de l’information qui nous parvient sont renforcé par
une vraie désinformation dans les réseaux sociaux. Je vais en citer deux. La
première vient de gens qui nous expliquent que la Palestine était un pays ou un
Etat avant Israël ce qui est évidemment faux (la Palestine n’a jamais existé
comme Etat reconnu par presque tous les Etats alors qu’on a bien eu des royaumes
d’Israël dans un lointain passé, sans compter que le pays existe actuellement).
La deuxième vient de gens qui citent des dates dans l’histoire moderne du
conflit en oubliant un tas de détails dont le fait que certaines actions qui
auraient dû aboutir à la paix ont été mises à mal par des organisations
terroristes palestiniennes.
Il y a quand même eu deux événements récemment qui ont fait
déborder la coupe.
Il y a évidemment ces gros cons de l’extrême-droite
israélienne qui ont débattu sérieusement de la possibilité de transformer Gaza
en riviera alors même que les habitants actuels des lieux sont une immense
souffrance. On ne peut plus les tolérer. S’ils avaient voulu se transformer en
ennemis, ils n’auraient pas procédé autrement.
Il y a évidemment aussi la famine qui semble avoir franchi
un nouveau pas cette semaine et on n’a d’autres sources d’information. Il ne s’agit
plus d’avoir des doutes sur l’information ou sur les responsabilités. Il faut
faire quelque chose et entrer franchement dans le lard du gouvernement
israélien et du Hamas.
Je reviens, en aparté, sur les informations dont on peut douter.
Elles viennent souvent d’organisation non gouvernementale et je ne mets pas en
cause leur probité. Elles sont sur le terrain, constatent des tirs sur la foule
(par exemple), des difficultés à se procurer de l’alimentation, du matériel
médical… Mes doutes portent sur l’origine des événements : qui tire sur la
foule ou bloque la bouffe ? Elles viennent aussi, ces informations douteuses,
« d’organismes onusiens » et me demande bien qui tient les rênes…
Il y a donc eu récemment les deux événements dont je parlais
(et sans doute d’autres) qui poussent à changer de paradigme comme on dit sans
savoir ce que cela signifie. Emmanuel Macron a annoncé qu’il a allait prononcer
à l’ONU un discours pour la reconnaissance de l’Etat palestinien…
J’ai longtemps été, comme beaucoup, favorables à cette
solution à deux Etats mais depuis quelques mois, je me demande tout de même si
c’est la bonne solution.
Certains critiques Macron pour cette décision pour des
raisons loufoques : on va se mettre à dos le gouvernement israélien puis
Trump. Et alors ? Quand un connard me casse les burnes au bistro, je me le
mets volontairement à dos pour avoir la paix. Se fâcher avec des fascistes en
coulotte courte ne me parait pas très immoral.
Il n’empêche que Macron a tort. Reconnaître un Etat
palestinien ne résoudra rien. Il aurait du conditionner cette reconnaissance à
la libération des otages, au désarmement du Hamas, à la mise hors d’état de
nuire de ce dernier, à la recomposition d’un vrai gouvernement (ils nous ont
ressorti Mahmoud Abbas dont on va fêter les 90 balais dans quelques mois).
En outre, la Palestine, notamment la Cisjordanie, est jonchée
de colonies israéliennes. J’ai tout de même autant de mal à me demander comment
tous ces braves gens vont se dépatouiller avec ce gruyère.
Espérer résoudre le problème à Gaza avec cette
reconnaissance ne risque-t-il pas déporter les ennuis dans les autres
territoires ?
Je ne suis évidemment pas un spécialiste de tout ce bordel
mais n’aurait-il pas été plus sage d’envisager une solution avec un important
déploiement de casques bleus à Gaza pour faire le ménage, garantir l’aide
humanitaire et, en accord avec les autorités palestiniennes commencer, à
reconstruire le pays ?
Pourquoi pas avec une riviera si c’est à la mode et pourrait
faire rentrer de l’oseille mais sous la responsabilité finale du peuple ?
Suite aux engagements de Monsieur Mahmoud Abbas qui vont je le pense dans le bon sens le Président Emmanuel Macron s'engage a reconnaitre l'Etat de Palestine en septembre outre les difficultés que tu soulignes je voudrai faire ici deux remarques,
RépondreSupprimerQu'elles est l'autorité régaliennes de Monsieur Abbas actuellement sur l'ensemble du territoire Palestinien ?....
Qu'elle est son pouvoir réel sur le Hamas , sans le soutien entier des gazaouis ?...
Qui peut conduire suite à des élections a la victoire au combien dangereuse des terroristes du Hamas .
Abbas est une vieille baderne qui n'a plus d'autorité, surtout sur le Hamas. Mon "idée" sur l'intervention des casques bleus est justement que personne ne peut aujourd'hui assurer l'autorité à Gaza et qu'il faudra du temps pour en refaire une démocratie un peu normale (et Abbas aura quitté ce monde...).
SupprimerExcuse je viens de publier sans signer
RépondreSupprimerVincent
Je t'avais "à moitié" reconnu (du moins, j'avais reconnu que ton commentaire venait d'un de mes commentateurs habituels "non trolls").
SupprimerMerci Nicolas
Supprimerje te lisais toujours mais intervenais peu.
Suite Avc et ennuis familiaux .
Tiens le Feux a moins d'un Km de Chez moi commune près de Port la Nouvelle Aude
Je me suis fixée une règle d’or lorsque je parle d’un évènement : se baser sur une analyse logique et factuelle et ne pas se laisser aller à l’émotion, qui souvent parasite tout. Je devrais donc normalement éviter de commenter ce billet : en effet, j’ai vécu 7 ans en Israël et ai perdu un proche lors d’un attentat-suicide du Hamas. Gageons que je ne peux pas être décrite comme un modèle de neutralité sur la question.
RépondreSupprimerMais je suppose que toutes les règles sont faites pour être violées de temps en temps. voici donc mon avis sur la question.
Il y a quelques mois, il me semblait avoir entendu dire de la bouche de Macron que toute reconnaissance d’un état palestinien ne pourrait se faire qu’à la condition que le Hamas soit démantelé (ou tout au moins démilitarisé) et tous les otages israéliens (encore 50 à l’heure actuelle) soient libérés.
Aucune de ces conditions n’est remplie à l’heure actuelle mais pouf, une déclaration unilatérale de reconnaissance de la Palestine sort soudainement du chapeau du locataire de l’Elysée. Le Hamas congratule la France, et la LFI se réjouit. Merveilleux, n’est-il pas ? (grimace cynique et humour second degré)
Le timing de cette histoire me paraît des plus malvenus, et le message qui en émerge on ne peut plus douteux : tuez, massacrez, violez, il y a bien un moment où l’opinion publique versera une larme et vous donnera un susucre géopolitique. L’immoralité de la chose ne fait aucun doute à mes yeux. Ma colère est profonde…mon mépris aussi.
Et désolée de casser l’ambiance : ni la France ni les autres nations européennes n’ont de levier direct sur Israël. Ce qui attend la Palestine à court ou moyen terme, ce n’est pas un Etat. La Knesset (parlement israélien) vient d’adopter une motion à 71 voix contre 13 visant à l’annexion de la Cisjordanie. Ce texte n’a pas valeur de loi, mais d’autres viendront, le train est sur ses rails avec Netanyahu et son gouvernement de faucons aux commandes. Ce ne sont pas des jacasseries enrobées de moraline à la tribune de l’ONU qui les arrêteront. (*)
Mais il y a pire encore : j’ai lu cette semaine dans Le Figaro un extrait du rapport sur l’entrisme des frères musulmans en France. Il dit, entre autres, que les populations françaises d’origine maghrebine sont profondément irritées par ce qu’elles perçoivent comme une attitude pro-israélienne de la France et un dédain vis-à-vis du sort des gazaouis. Et qu’une piste pour calmer le jeu serait une reconnaissance d’un Etat palestinien (**)
C’est peut-être une coïncidence, mais elle m’interpelle. Si ce n’en est pas une, cela a fichtrement une odeur de Munich 1938, où la compromission, l’apaisement et, disons-le, la lâcheté ont mené à des conséquences que Winston Churchill décrivait fort bien : le déshonneur, et la guerre.
Je ne suis pas une diplomate, je ne connais pas la partie cachée de l’iceberg de cette décision unilatérale de reconnaissance d’un Etat palestinien. Mais je sais une chose : quand le vin du déshonneur est tiré il faut le boire, jusqu’à la lie.
L’Histoire nous a monté que nos démocraties occidentales font régulièrement preuve de compromis, voire de soumission, face à des forces qui ne rêvent que de les éviscérer. Soit par erreur de jugement, soit par lâcheté. Leurs peuples le paient parfois de leur liberté et de leur vie.
Sources :
(*) Sam Sokol, quotidien « The Times of Israel”, 24 juillet 2025.
(**) Amaury Courtansais-Pervinquière, “Apaiser les frustrations : la reconnaissance d’un Etat palestinien, une recommandation du rapport sur les Frères Musulmans en France », Le Figaro, 25 juillet 2025.
Je pense faire une analyse logique et longue sans me baser sur les sentiments. J'avais un peu arrêté de m'exprimer sur le sujet il y a quelques semaines (j'en avais sans doute trop fait) mais j'ai craqué...
SupprimerSur le fond, je crois qu'on est assez d'accord. Je confirme que Macron avait fixé des conditions à la reconnaissance. Je ne sais pas pourquoi il a changé d'avis cette semaine. Peut-être bien pour faire chier la droite et l'extrême-droite (ça semble réussi) mais aussi la gauche en adoptant la position qu'elle souhaitait (elle se retrouve sans plus rien à s'opposer sérieusement). il semble néanmoins avoir fait une erreur dans la mesure où il donne raison au Hamas face à Israël... Et le peuple palestinien (les gazaouis, je ne sais pas) ne sont pas spécialement favorables à la solution à deux Etats (encore faudrait-il qu'ils reconnaissent Israël qui continue tout de même à coloniser). Et tu as raison : les populations étrangères d'origine "du monde arabe" sont exaspérées par la position "pro Israël".
"Il n’empêche que Macron a tort. Reconnaître un Etat palestinien ne résoudra rien. Il aurait du conditionner cette reconnaissance à la libération des otages, au désarmement du Hamas, à la mise hors d’état de nuire de ce dernier, à la recomposition d’un vrai gouvernement."
RépondreSupprimerC'est justement ce qu'il a fait dans le courrier qu'il a adressé au président de l'Autorité Palestinienne (parce que, sinon, à qui ?). Mais, évidemment, une certaine droite (et ses médias) et une certaine gauche omettent de mentionner les conditions exprimées par Macron...
Lis https://x.com/carel_naim/status/1948702285476884847 (avec une copie de ce courrier).
Sauf que les actions ne sont pas un prérequis à la reconnaissance. il se contente de noter les engagement de l'autorité palestinienne qui n'a aucune autorité à Gaza. Dans sa précédente communication, il y a quelques mois, il donnait bien des conditions à la reconnaissance. Là, il note un vague engagement.
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