17 juin 2017

Mes dernières volontés


Cette semaine, j'ai enterré le vieux Jacques. Vendredi, je vais enterrer mon copain Pierre. 52 ans. Il y a quinze jours, c'est Suzanne qui nous quittait. 93 ans, je crois. Et aujourd'hui, Tonnégrande est arrivé à la Comète en survêtement (notre illustration). La vieillesse est un naufrage, visiblement,  Miranda a réussi à transformer la cérémonie pour ce mécréant de Jacques en un machin religieux. Et on peut mourrir jeune. Il est temps que je rédige mes dernières volontés. 

Je me lance. 

Commençons par les aspects financiers. J'ai un appartement qui doit valoir "dans" les 300 000 euros mais il faut bien habiter quelque part. Je souhaite qu'il soit vendu et que mes deux neveux touchent le pognon. Ils feront évidemment ce qu'ils veulent mais je veux qu'ils gardent le pognon pour financer leurs propres acquisitions immobilières. C'est un conseil. Respectez votre vieil oncle. Qui a acheté son appartement à 28 ans ce qui lui a permis d'être débarrassé des problèmes financiers à 40 ans (des contingences financières comme on dit). Par pitié, Claire, Nathan, faites pas les cons. Pour le reste, j'ai quelques liquidités placées de anoere totalement immorale pour un blogueur de gauche. Répartissez le pognon entre les autres andouilles familiales, y compris les neveux par alliance. 

Pour ce qui concerne mon corps, faites en ce que vous voulez. Je serai mort. C'est à la mode de se faire incinérer et je me fous de la mode. Je connais le côté pragmatique de ma famille qui explique mon côté social démocrate. S'il reste de la place dans la tombe familiale à Loudéac, vous me collez dedans, ça évitera les notes de gaz. Je me répète : je m'en fous. Vous faites (ou ferez...) ce que voila vous voudrez. 

Le mieux serait que vous donniez mon corps à manger aux cochons. Ensuite vous tuez les cochons et vous les mangez sous forme de sandwichs au pâte et d'andouillettes. La boucle sera bouclée. 

Par contre, et j'y tiens, vous mettrez une plaque à mon nom sur le caveau familial. Je ne voudrais pas avoir l'impression de laisser tomber les lascars qui m'aiment et cherchent un lieu pour se recueillir.

Il me reste à organiser la cérémonie. 

Il ne devra n'y avoir aucune référence autre que musicale à la religion. Les errances seraient considérées comme un manque de respect et les coupables, forcément religieux, finiraient en enfer. C'est mal. Je me rappelle de l'enterrement de ma grand mère paternelle, ayant survécu une dizaine d'années ou damnées à son fils, mon père, qui avait été enterré très civilement. La branche catholique de la famille avait réussi à coller une bénédiction pour le fils lors de l'enterrement de la mère. J'étais assis à côté de ma mère. J'allais me lever pour les traiter d'enculés mais Maman avait failli le faire avant moi. J'avais calmé le jeu. Tous les connards qui veulent me bénir ou autre peuvent crever. Et je n'ai pas oublié la trahison. 

Revenons à la cérémonie. Elle doit se dérouler au cimetière, près de la plaque en question. S'il pleut, prenez une salle ou reportez la cérémonie. 

Commencez par un bref discours par le type des ompes funebres. Du genre : nous sommes réunis ce jour patati patata. 

Ensuite, vous passez un Ave Maria de Goux, Now. Ensuite, vous trouvez un glandus pour faire un discours de deux minutes sur ma vie familiale. Là, vous passez l'hymne à l'amour. Puis un discours à ma gloire. Ce n'est pas un exercice facile, mais si vous me demandez (dépêchez vous, les métastases pourraient me gagner), je peux Le rédiger. 

Là, vous passez "Love Paris" par Jonathan Richman. Puis, la traditionnelle minute de silence pour penser à moi.  Enfin, vous passez Everybody Hurt et vous commencez à penser à autre chose. 

Après, vous allez au 1880 vous saouler la gueule. La famille paiera la première tournée mais pas plus. Faut pas deconner non plus. Le patron aura néanmoins l'obligeance de mettre à disposition de la charcuterie et des trucs comme ça pour éponger. 

Le patron de la Comete aura prévu un écran géant pour retransmettre la cérémonie et organiser l'apéro parallèle pour les gens qui ne pourraient pas venir en Bretagne ce jour-là. 

Amen. 

21 commentaires:

  1. Si tu ne veux pas que tes neveux payent 60% de droits de succession, adopte les.

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  2. Sinon, Tonnégrande a fait combien de tours de comptoir en courant ?

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  3. Vu la musique de merde que vous imposez aux fucking survivants, vu aussi mon amour des crémations modernes, je pense que j'irai directement attendre le cortège de glandus au 1880. Tant pis pour eux si je suis déjà bourré à leur arrivée : pour une fois j'aurai une excuse.

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    1. Hé ho ! C'est à vous de choisir l'Ave Maria en question.

      Et en plus vous ne connaissez pas les deux autres trucs.

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    2. merde j'avais pas fini ma phrase, désolé.

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    3. j'ai commencé une phrase que j'ai cru avoir postée mais pas terminée et elle n'apparait pas ici. Je ne me souviens plus de la formulation exacte mais en gros, je demandais si vous vous adressiez au tout venant comme moi ou à certains seulement.

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  4. Merci de nous avoir prévenus, mais à 51 ans (si je compte bien) tu es bien jeune pour nous laisser tomber. Tu n'es qu'au milieu de ta vie et tu as encore le temps de sauver quelques brasseries de la faillite.

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  5. Suzanne, c'est la personne qui bloguait et chez laquelle Didier Goux et vous faisiez parfois des commentaires ?

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    1. Non ! (désolé, ton commentaire était resté coincé dans les tuyaux)

      Je ne sais pas ce que devient Suzanne.

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  6. "Ceux qui ne croient pas à l’immortalité de leur être se rendent justice" Robespierre.
    Charles B.

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  7. Billet à la con comme il se doit. je fais comme Goux, j'vais pas me taper ta zique à la mord-moi. Je préfère attendre au bistro au cas où il y aurait une cousine ronde et éperdue à réconforter.

    Pense à laisser quelques billets de blog d'avance, qu'on voit si tu avais raison.

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  8. C'est Stéphane Bern qui fera les commentaires ? Parce que, pour Léon Zitrone, il fallait te réveiller plus tôt.

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