05 juin 2017

Mutations

Rénovateur de la vie politique usagé
Le premier tour des législatives pour les Français de l’étranger ont eu lieu ce week-end. Sur les 11 circonscriptions, 11 devraient revenir à des candidats « REM » (même s’il y a encore un second tour…). Ce matin, j’errais dans les réseaux sociaux. Cette information était une des plus commentées par les internautes, la prenant sous différents angles, en oubliant peut-être le principal : il est logique que des Français ayant choisi de vivre à l’étranger aient choisi des représentants du plus « internationaliste » des mouvements.

Pur exercice de style dans mon billet mais pourquoi des Français ne vivant pas en France et donc pas soumis pour grand-chose à la loi française ont-ils le droit de vote ? A quoi correspondent ces circonscription ? Pourquoi leurs représentants ne sont-ils pas élus à la proportionnelle ? Vous allez me dire que j’en veux aux Français de l’étranger, il n’en est rien. Je rappelle que ces circonscriptions ont été mises en place « sous Sarkozy », à l’occasion d’une réforme de la Constitution qui avait quasiment fait l’unanimité contre elle dans les rangs de la gauche.

L’autre information qui traîne dans les réseaux sociaux tourne autour d’un article du Parisien qui détaille les grands axes des modifications du droit du travail voulues par Emmanuel Macron. Je ne veux même pas en débattre. Je suis opposé à tout ce qui va vers une augmentation du temps de travail mais me fous un peu du reste. Plus précisément, j’ai la chance de bosser dans un secteur créateur d’emplois, l’informatique, dans un milieu relativement protégé, les grandes entreprises du tertiaire. Les opposants nous expliquent qu’on a déjà tout essayer et que la libéralisation du travail n’avait jamais permis de créer le moindre emploi. Généralement, ils ne citent qu’assez peu d’exemples de libéralisation du travail. Ils oublient que ça a fonctionné dans quelques pays d’Europe et feraient mieux de se préoccuper des dommages collatéraux, notamment le taux de pauvreté des salariés. Disons le franchement, si on me donne la possibilité d’employer une femme de ménage (ou un homme, hein!), pour 2 euros de l’heure en ayant le choix de ses horaires, je veux bien la (ou le…) prendre 15 heures par semaine. J’aurais contribué à la diminution du chômage (et à l’augmentation de la pauvreté des travailleurs).

Cela fait plus de dix ans que je traîne dans les réseaux sociaux et en particulier les blogs. Début 2011, on a eu les printemps arabes et, en mai, l’affaire DSK. Depuis, les réseaux sociaux, notamment Twitter, ont explosé. Dans mon billet précédent, je parlais du « bashing ». Je ne sais pas comment traduire ce mot. C’est un peu après cette période qu’il a explosé, disons à la rentrée 2012, quelques mois après l’élection de François Hollande. Mes aimables commentateurs de droite me répondaient que j’avais participé pour ma part au bashing lorsque Sarkozy était président. Du coup, je suis allé faire un tour dans les archives de mon blog, en juin 2007. Il n’y a pas beaucoup de « bashing ». Il y a surtout de la grosse rigolade.

C’est bien vers 2012 ou 2013 que tout a commencé à partir en vrille. Pour ma part, je me suis toujours efforcé de faire des billets de différents genres : « Youplaboum, vive les blogs et les copains », des grosses conneries d’analyse politique, tapant sur tout le monde, des sujets de fond sur des thèmes qui me tiennent à coeur, souvent relatif à l’aménagement du territoire, les institutions,…

Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume… A une époque, nous étions assez peu nombreux à donner notre avis. On faisait des billets qui sortent des tripes. Aujourd’hui, n’importe qui donne son avis (et je ne conteste pas ce droit) mais en 140 caractères ou, dans Facebook, sans la moindre argumentation étoffée ce qui donne l’impression d’une espèce de bouillie.

Aujourd’hui, nous avons des militants ou sympathisants qui militent ou sympathisent mais oublient peut-être d’ouvrir les yeux sur les métamorphoses en cette séquence électorale. Un nouveau parti va avoir plus de 400 députés. On ferait mieux de se demander comment on va gouverner avec plutôt que de savoir comment on va s’y opposer.


Parce qu’on n’a plus le choix, il reste deux semaines et les réseaux sociaux continuent à ne rien peser.

11 commentaires:

  1. Il est finalement assez juste ton billet

    Je continue quand même à trouver le terme bashing ridicule et un peu navrant.

    (Sur les souvenirs que j'ai de toi, que j'ai connu je crois en 2008, tu avais une opposition claire à Sarkozy, mais "normale". Par contre il y avait dans les left-blogs des acharnés qui ont rendu l'ambiance insupportable. Mais de la même manière que sous Hollande des blogs de droite ont fait une opposition orduriere, à laquelle je n'ai jamais souscrite (je pense à un blog en particulier...))

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    1. Les blogs de gauche dont tu parles n'étaient pas réellement dans les leftblogs, à part peut-être Sarkofrance mais c'était son fond de commerce assumé et ses billets étaient fouillés.

      Quant aux blogs de droite, il y en a toujours relativement peu ce qui fait qu'on avait du mal à trouver de la qualité. Heureusement, il y avait Authueil...

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    2. Bashing?
      : mot qui désigne en anglais le fait de frapper violemment, d'infliger une raclée)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bashing

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  2. La virtualisation et le recours massif à l'offshore me semblent avoir pesé sur un secteur informatique que je ne trouve pas aussi florissant qu'il ne devait être.

    Sur le fond du billet, la massification de l'utilisation des réseaux sociaux est inversement proportionnelle à la création de contenus pourtant facilitée par un accès plus simple aux outils numériques. Paradoxe.

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    1. Pour le premier point, je parle de l'informatique en grosse boite. L'off shore y est encore marginal. Ou, du moins, ont peu d'impact.

      Pour le reste, oui. Mais c'est aussi révélateur d'une bêtise. En outre, ça découragé beaucoup de blogueurs qui produisaient des trucs de qualité (sur le fond, parce que la forme,...).

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  3. Une évolution que j'espère profonde et socialement juste est attendue , les "Gens" (Un terme affreux !!) comme dirait JLM et contrairement à ce qu'il dit; y semble prêt . Soyons vigilant et laissons les bosser .
    La police de caractères était plus claire , changement volontaire ?....
    vincent

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    1. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi, depuis quelque temps, comme un seul homme, tout le monde semble trouver affreux ce mot de "gens". C'est parce qu'il est employé par Mélenchon, ou il y aurait une raison valable qui m'échappe ?

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  4. C'est vrai ...c'est quoi cette police de mes deux ? Hein ?

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  5. Mais enfin, vous avez parfaitement le droit d'être libéral en économie, pro-fédéralisme européen, etc. Mais pourquoi diable vous obstinez-vous à vous qualifier "de gauche" ??? Parce que vous n'êtes pas pro-FN ?

    Albert

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