27 mars 2020

#Journalduconfinement Jour 11 - Les affaires reprennent


France - Monde | L'argent liquide, espèce en voie de disparitionDans ce onzième jour de confinement, j’ai été happé par la crise sanitaire vu qu’elle est arrivée au centre de mon boulot. On est tous concernés par ce bordel. Certains doivent être en contact avec le public, maintenir la production. Nous, on a passé la première semaine à s’organiser tout en réglant les affaires courantes, affaires courantes qui ne changeait, jusqu’alors, absolument rien à nos missions sauf que certains collègues doivent être sur le lieu de travail alors que, nous, on peut rester en télétravail.

Un de nos clients nous a fait part, en début de semaine, d’un problème avec ses propres clients, du moins ceux qui ne peuvent pas aller jusqu’à nos machines, et nous a demandé de le résoudre, en tant que sous-traitant informatique. Pas de bol, c’est tombé sur mon interlocuteur qui s’est adressé à moi. En accord avec ma hiérarchie, j’ai répondu « ouh la la c’est compliqué et en plus avec le confinement on ne peut pas faire de mise en production, c’est trop dangereux et tout ça ». Il a dit « ah oui, je comprends bien. » Parallèlement, sa hiérarchie a « escaladé » auprès du directeur général qui a demandé aux directeurs variés de traiter le sujet sérieusement. L’adjoint du mien a récupéré le sujet. Ca devait être mardi ou mercredi et, entre chefs, ils ont décidé d’organiser la réunion avec tous les services ce matin mais l’adjoint a oublié de la planifier. Je l’ai relancé hier et, finalement, on a conclu que c’est moi qui m’en chargerai ce que j’ai fait immédiatement.

Ce matin, en rêvassant une heure avant le début, je me suis dit qu’en plus j’allais devoir me farcir le compte rendu de la réunion. J’ai donc commencé à le mettre en page ce qui était facile vu que j’étais absolument persuadé qu’il allait me laisser mener les débats ce dont j’ai absolument horreur. Ca fait 17 ans que je bosse dans la même direction que lui mais c’est la première fois que nous avons des « rapports hiérarchiques » (les autres chefs me connaissent…). Et j’ai appelé une collègue pour qu’elle m’assiste.

La réunion démarre, je fais un tour de table (nous étions 16 de cinq services différents) et lui passe la parole pour qu’il fasse l’introduction. Ca n’a pas loupé, à la fin, il m’a dit « je te laisse poursuivre. » Ce qui m’a navré c’est qu’il m’a intronisé ainsi responsable du projet alors que le gros du travail n’est pas dans mon équipe. C’est contraire aux usages…

Au milieu de la réunion, ça devenait un peu compliqué vu qu’on traitait d’applications qui ne sont pas de notre périmètre, il me dit : « au fait, Nicolas, je te laisse prendre des notes pour le compte rendu ». Quand va-t-il comprendre que je ne suis ni un chef de projet ni un organisateur mais un expert en un tas de sujets dont le montage applicatif de projets compliqués ? A sa décharge, en cette période, je ne suis pas le plus chargé vu que les temps ne sont pas à monter des projets… Sauf celui-là.

A la fin de la réunion, un lascar demande dans quels délais on doit faire le truc. Ce à quoi je lui ai répondu qu’on lançait la chose pour la période de confinement et qu’il faut donc qu’on soit prêts au maximum dans trois semaines. Il me dit : on ne peut pas avant juin. Je lui ai sorti : « bouge pas j’appelle le directeur général. »

Voila une journée bien remplie, sans compter les deux autres réunions.

Edouard Philippe a annoncé aujourd’hui une prolongation du confinement jusqu’au 15 avril. Au bureau, on table plutôt jusqu’au 15 mai. La deuxième semaine se termine (au onzième jour…). Officiellement, il en reste 3 mais sans doute 7. Ce qui va nous faire passer au moins trois jours fériés confinés. Il faudrait que ceux qui font du télétravail, puissent consacrer ces jours au boulot plutôt et les récupérer sous forme de RTT à prendre avant la fin de l’année. On serait peu à être avantagés mais tant pis. Désolé pour les autres.

A 15h40, j’ai été appelé par un pote. Il fallait absolument que je lui remette quelque chose. On a convenu d’un rendez-vous en bas de chez moi à 16h. La flemme de rédiger un laisser passer. Pardon, une attestation. Je suis descendu à 15h50. Comme il n’y avait pas grand monde je suis allé jusqu’au trottoir qui longe la Nationale 7 (en prenant bien soin de ne pas mettre les pieds sur le territoire public). Et je suis resté regarder pendant 10 minutes sans bouger, sauf pour m’écarter quand un quidam longeait de trop près les murs.

Les gens passaient. Quelques piétons, peu d’automobiles. On connait tous cette ambiance, maintenant. La frénésie au travail. La quiétude dans la rue.

Nous voila partis pour le deuxième week-end confiné.

2 commentaires:

  1. Je trouve fou l’activité « télétravail »... j’ai fait une réunion insupportable vendredi où j’ai fini par limite insulter mon n+1 (mais quand le confinement sera fini on règlera des comptes...)

    J’aime bien lire tes morceaux de vie professionnelle...

    Ces « confecalle » vont vite me casser les couilles. Mais bon, je fais la sieste quand on me demande de faire le « café skype super sympa » à 13h30 😜😜

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    1. Heureusement, personne de fait de café skype, chez nous. On fait une audio lundi prochain parce qu'on aime bien certains trucs...

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