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24 août 2015

La raison

Il s'est mis à pleuvoir comme vache qui pisse, ce matin. Ca sent la fin des vacances. Il me reste une semaine. Je vais la passer à Paris. Alors, je suis allé à la gare chercher mon billet retour (il faut, de toute manière, que je sois rentré demain pour la soirée de blogueurs à la Comète). J'aurais pu le faire par internet mais le type de la gare est particulièrement sympathique et gentil. Un dernier vestige du service public. J'espère qu'il ne lit pas mon blog et ne voit pas que je le traite de vestige. Une gare sans train mais avec un service pour les clients. Les usagers.

Je pense pourtant qu'il lit mon blog. Il sait que je fais de la politique et que je fréquente les bistros. D'ailleurs, nous avons parlé des bistros, de ceux que j'avais fréquenté pendant mes vacances et ceux qu'il avait vus. Nous étions d'accord : les bistros se meurent, il n'y a plus de client. A un moment, il m'a dit : « Ils doivent se faire chier les jeunes s'il n'y a plus de bistro. » Je lui réponds : « ah non, s'il n'y a plus de bistro et s'il n'y a personne dans ceux qui restent, c'est parce qu'ils n'y vont plus. »

Il m'a alors sorti : « ben oui, j'suis con, t'as raison. » 

Ben oui, j'ai raison. J'ai toujours raison. Ou alors, quand je n'ai pas raison, c'est que j'ai tort. Ce n'est pas très grave. Outre la connerie et l'abus de produits non recommandables, il y a plusieurs... raisons... d'avoir tort. En politique, il y a l'idéologie qui nous fait passer à côté de conneries et nous empêche de prendre un sujet sous tous les angles.

Tiens ! A Loudéac, il y a une gare mais il n'y a pas de train. Les transports publics sont faits par des compagnies de cars privées – sujet à la mode – organisées par les collectivités territoriales, le Conseil régional, en l'occurrence. Des purs gauchistes se croyant écolos pourraient se lamenter qu'il n'y a plus de train. En étant pragmatique, on ne peut que les traiter de réactionnaires, ce qui, ici, n'est pas une insulte. L'important est que le public puisse être transporté. Un car est plus rapide qu'un vieux train et pollue beaucoup moins qu'une vieille micheline. Certes, c'est moins sympathique. On a une gare et pas de train. Je suppose que la gare va fermer. Elle est probablement maintenue sous oxygène pour que l'on puisse dire que la SNCF maintient un point de vente en Centre Bretagne. Un jour, un technocrate quelconque verra que le seul chiffre d'affaire de la gare de Loudéac ne permet plus de payer le salaire des employés qui se relaient au guichet et le point de vente fermera. Nos gauchistes hurleront.

Pourtant, ils ne prennent pas le train à Loudéac et ne vont jamais à la gare. Ils réservent leurs billets par internet à l'occasion et, s'ils sont vraiment obligés de prendre le car alors qu'ils préféreraient aller avec leur voiture à la gare de Saint Brieuc ou de Rennes, ils achètent le billet au chauffeur. Et ils font des billets – s'ils sont blogueurs – pour lutter contre la loi Macron qui permet à des gens qui n'ont pas de pognon de voyager en prétendant qu'elle est contre les valeurs de gauche.

Amen. Je prends mon billet à la gare. Après je vais boire un coup au bistro, à l'autre bout de la commune. Et je tombe sur un copain, ancien patron de bistro... Gauchiste. Je lui dit que j'ai réservé un billet pour Paris via Saint Brieuc. Il me demande pourquoi je prends le car pour Saint Brieuc alors que ma mère et un copain pourraient m'y amener. Je lui ai dit : « bah, avec la pluie, ce n'est pas drôle et, en plus, on met le même temps en car qu'en voiture à cinq minutes près ».

Il m'a alors sorti : « ben oui, j'suis con, t'as raison. »

Laissons tomber les gares, les bistros,... et revenons au blog.

Hier je faisais un billet à propos de mon blog qui était cité par les Inrocks à l'occasion d'un article au sujet du copain Romain Pigenel. Ce billet était raté. Outre le fait qu'il contenait un nombre incroyable de fautes d'orthographes et petits lapsus, assez drôles avec du recul, je ne parlais que de moi, oubliant Romain et les copains blogueurs. On formait une sacré équipe, ce qui nous a permis de gagner la bataille politique de 2012 sur le web, sans même savoir si cela sert à quelque chose. Je les salue donc tous, y compris ceux qui se sont fâchés avec moi pour des raisons futiles notamment celui d'oublier que je puisse avoir raison. Et pas peu.

Tiens ! Cette semaine (ou la précédente), l'un d'entre eux me disait que je m'engueulait avec tout le monde. C'est une erreur. Certes, il m'arrive d'envoyer chier le gens ou de faire des billets ou commentaires désagréables mais je ne me fâche qu'exceptionnellement ou, plus précisément, s'il m'arrive de faire la gueule, cela dépasse rarement les quelques heures.

Ce n'est pas spécifiques aux blogueurs de gauche mais ils ont une sacrée manie de se fâcher avec ceux avec qui ils ne sont pas d'accord car ils refusent d'admettre qu'ils ne puissent pas avoir raison malgré des années de croyance, de politique, de militantisme, confondant ce qu'ils pensent être bon pour le peuple, pour la France, ce pour quoi ils ont raison, les opinions ne se discutent pas, et ce qui est politiquement acceptable, réalisable,... C'est peut-être pour cela que j'ai à peu près autant de copains à ma droite qu'à ma gauche : je refuse de me fâcher pour un désaccord.

Dans son article, les Inrocks expliquaient pourquoi j'avais été retenu par Romain pour participer à la campagne de François Hollande : j'étais « à peu près son seul soutien assuré sur la toile à l’époque. » J'étais effectivement assez d'accord avec le positionnement politique de Pépère et je le reste, ce qui est bien facile mais il y avait autre chose. Si un copain m'avait demandé ce que je foutais avec ce type hasbeen, sans charisme et tout ça, j'aurais répondu : « c'est le seul à pouvoir gagner contre Nicolas Sarkozy en 2012. »

Il m'aurait alors sorti : « ben oui, j'suis con, t'as raison. »

D'ailleurs, la suite m'a donné... raison. Non pas qu'il était le seul à pouvoir le faire mais qu'il a pu le faire et on a un peu tendance à l'oublier. Quatre ans après, on a un peu tendance à s'en foutre mais dans quelques temps, il faudra se poser la question : « qui peut battre la droite en 2017 ? »

Reposez la question après moi.

Parmi les copains de la bande de 2017, je ne vais en citer qu'un, Sarkofrance, parce qu'ils sont trop nombreux. Ce matin, il fait un billet où il tire le bilan – politique – des vacances. Il parle de l'évolution des blogs, du sien, de la politique,... Il dit : « J’écris parce que j’espère aussi que quelqu’un reprendra Sarkofrance au moment des élections de 2017. J’en parlerai plus tard. Je ne sais pas comment aujourd’hui pouvoir envisager de faire campagne. » Visiblement son fonds de commerce est à vendre.

Juan, il faut se battre, il faut bloguer, pour empêcher le retour de cette droite. Il faut faire campagne, continuer, distribuer des baffes, argumenter,...

On peut ne pas être d'accord avec le ligne qui semble majoritaire au PS. N'oublions pas de regarder ce que pourrait faire le camp d'en face si cette ligne majoritaire n'est pas élue et ne pas oublier que les lignes minoritaires ne sont pas élues.

D'ailleurs, la gauche de la gauche, comme le PS, a un air de déconfiture.

La raison doit l'emporter.

06 mars 2015

Qui de la fausse droite ?

Monsieur Treize se demandant ce qu'il fout sur un blog.
Koltchak, me fait rire, parfois. C’est un blogueur réactionnaire, donc à la droite de la droite. En commentaire à mon dernier billet, il dit : « Il y a des pays européen où la droite existe, mais en France, la droite est morte depuis très longtemps. Oh, il y a bien des machins qui tentent de donner le change, mais aujourd'hui cela ne trompe plus grand monde. D'où le succès actuel du FN, qui compte tenu de son programme et du niveau de ses candidats, ne pourra que les décevoir à son tour. » La vraie droite dit que la droite n’est pas à droite. D’un autre côté, la vraie gauche dit que la gauche n’est pas à gauche.

D’un autre côté (on a beaucoup de côtés, aujourd’hui, c’est normal, on parle de droite et de gauche), il m’arrive de dire que la vraie gauche n’est pas à gauche. C’est vrai, quoi ! Des gens qui proposent d’emprunter plus, donc de donner du pognon à des prêteurs privés, pour relancer ou qui défendent le port du voile donc une religion me paraissent éminemment suspects. D’un autre côté (on est à quatre, heureusement que les centristes ferment leurs gueules, ça nous en ferait cinq), le programme du Front National ne serait pas spécialement renié par les communistes des années 70.

C’est le bordel. Reconnaissons-le.

Dans le billet en question, j’évoquais Alain Juppé qui s’est déclaré pour l’autorisation du port du voile à l’école ou contre l’interdiction ce qui revient au même, convenons-en. C’est évidemment une posture politique. Tout comme la mienne, quand je me déclare opposé au voile. En vérité, en vérité, je vous le dis, je me fous totalement de la religion et de ses signes ostentatoires. A la limite, je pourrais défendre le voile : c’est très pratique pour se moucher quand on est tassés dans le métro et que la dame devant à un voile.

Des commentateurs s’engueulent. Didier Goux et Captain Haka. Je dis qu’ils s’engueulent, c’est pour mettre un peu de piment.

La stratégie d’Alain Juppé va-t-elle lui être bénéfique ? Là est la question. Imaginons qu’il soit le candidat de l’UMP à la présidentielle et soit opposé, au second tour, à Marine Le Pen ou à François Hollande. Il est à peu près sûr de gagner (tout comme Balladur et Jospin étaient sûrs de gagner en 1995 et 2002, j’entends… Tout peut arriver). Disons qu’il a plus de chance de gagner face à François Hollande que Nicolas Sarkozy. Face à Marine Le Pen, c’est plus compliqué : les électeurs de gauche auront un réflexe « républicain » et iront voter pour éjecter le Front National. Par contre, ces électeurs de gauche auront évidemment moins de mal à voter pour Alain Juppé

Mais prenons les choses dans l’ordre et commençons par la primaire de l’UMP. Alain Juppé a-t-il une chance de l’emporter face à Nicolas Sarkozy et aux autres rigoles ? J’aime bien ces billets en mode « Madame Soleil » mais on n’est pas sûrs, à ce stade, qu’ils y participent. Par exemple, il est possible que Nicolas Sarkozy refuse d’aller au combat s’il n’est pas sûr de gagner, il serait totalement ridiculisé pour sa fin de carrière…

Nicolas Sarkozy a annoncé les grandes lignes de son projet. Il semble avoir perdu la main mais ce n’est qu’une opinion personnelle : je ne suis pas très bien placé pour donner mon avis. Les sondages sont mauvais, les sympathisants UMP rejettent la plupart des mesures sauf la défiscalisation des heures supplémentaires mais je doute que ces dernières soient vraiment un facteur de décision (le contexte n’est pas le même qu’en 2008, les électeurs sont toujours d’accord pour gagner du pognon mais leur sécurité « sociale » et celle de leurs proches pourrait devenir plus important que d’accord plus de pognon à ceux qui ont la chance d’avoir beaucoup de boulot).

Il reste favori pour cette primaire, dans les sondages, mais il continue à baisser. C’est ballot. Il apparaitra rapidement (et je reste en mode « Madame Soleil », les sondages se plantent souvent…) aux électeurs qu’Alain Juppé est le plus apte à gagner le second tour. Il reste évidemment à savoir pourquoi ils vont aller voter : pour un candidat ou un programme ? Si Alain Juppé est bien dans une posture, ce que j’espère (mon dieu, le voile à l’université…), c’est évidemment pour faire plus consensuel, plus rassembleur, plus calme… Il dessine le contraire de Nicolas Sarkozy.

Et nous en arrivons surtout au débat entre Didier Goux et Captain Haka dont au sujet duquel je parlais auparavant plus tôt. La question est : pour qui voteront plus facilement les électeurs de droite au premier tour, Marine Le Pen, Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy ? J’écarte de ma question les réactionnaires qui ne peuvent pas blairer les deux derniers voire les trois premiers : ils voteront Marine Le Pen plus facilement. J’écarte également les centristes. Il me parait à peu près certains qu’ils se rangeraient plus facilement derrière le maire de Bordeaux. Occupons-nous des autres…

Mais, avant cela, je vais répondre à une question qu’on ne m’a pas posée mais qui aura le mérite d’éclaircir le débat. Les réactionnaires disent fréquemment que Juppé est le candidat de droite préféré de la gauche. Ce n’est pas totalement exact : si on avait le choix entre lui et l’ex, on le choisirait lui. Par contre, mon candidat préféré est largement Nicolas Sarkozy. Outre que cela nous rappellera le bon vieux temps, il me parait beaucoup plus facile à battre par un candidat socdem. Pour le reste, si Alain Juppé vient au pouvoir, il sera obligé de monter un gouvernement et on se retrouvera avec des NKM, Pécresse et autres Bertrand. Or, il n’y a que deux types que je supporte, à droite, Juppé et Baroin… Ou alors quelques gonzesses, mais ça devient sexuel.

Quelle était la question ?

Ah ! Oui ! Au premier tour, en 2017, il est probable que cela soit le bordel à gauche mais que, finalement, Hollande ou Valls pourraient être des candidats faisant l’unanimité « au centre gauche » vu que les autres seront encore plus à la ramasse, selon Madame Soleil. Il pourrait donc très bien faire 25% au premier tour, comme tous les candidats socialistes depuis belle lurette sauf ce brave Jospin en 2002. Le candidat de droite qui fera 25% sera au second tour (ne pinaillez pas pour un ou deux points ni même cinq : je n’ai pas que ça à foutre).  Le combat de l’UMP est donc de piquer des voix au Front National…

Je reprends : si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle, même avec la théorie du genre, et qui de Nicolas Sarkozy ou d’Alain Juppé raflera le plus de voix des électeurs de droite ? Du moins, de ceux qui votent traditionnellement à droite.

Vous avez deux heures.

J’ai mon idée, mais… J’ajoute néanmoins un élément. Je pense qu’ils diront à Nicolas Sarkozy : hé ho mon garçon t’es bien mignon mais tu nous as déjà fait le coup deux fois de chercher des voix à la droite de la droite et on a vu ce que ça donne.


21 avril 2014

Quelle stratégie pour François Hollande ?

"Si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017, je n’ai, ou aucune raison d’être candidat, ou aucune chance d’être réélu" a dit François Hollande. Mon confrère Grandludo semble penser que c'est un coup de génie, le retour de François Hollande, monstre politique, l'homme aux petites phrases assassines.  

Pourtant, ça ressemble à une phrase qu'il aurait dite comme ça, au détours d'une conversation mais Jean-Christophe Cambadélis a déclaré qu'il n'y aurait pas de primaire si Pépère reposait sa candidature. Il serait surprenant que le chômage ne baisse pas. Il n'empêche que si ça arrive, toute la gauche sera emmenée avec François Hollande. Aucun candidat de gauche n'aurait la moindre chance. Si le chômage baisse, par contre, d'autres à gauche pourraient avoir des velléités. Julien Dray avait demandé des primaires. Le nouveau chef du PS l'a calmé suite à la phrase de François Hollande.  

Ce qu'en dit Grandludo : "Dans ce cas, scénario le plus probable, le Président sortant empochera seul tous les fruits de cet engagement et de sa politique en matière d’emploi . Ce qui lui permettrait de partir grand favori pour 2017, éliminant, aussi, naturellement tout idée de primaires à gauche ." 

François Hollande est dans une position très fragile. Son premier ministre a une forte popularité et de bons réseaux. Avec cette petite phrase, était-ce Manuel Valls que François Hollande a voulu calmer, rappelant qu'il était le patron ?  

Le Figaro en fait son sondage du jour. "Comprenez-vous que François Hollande évoque déjà la question de sa candidature en 2017 ?" 80% des internautes (lecteurs du Figaro...) répondent "non". Sont rigolos, à droite... 

D'ailleurs, ce journal diffuse une chronique d'un économiste qui a une position totalement opposée à celle de Grandludo. Il pense que les fruits de la baisse du chômages seront récupérés par Manuel Valls. Il pense donc que l'intérêt de Pépère n'est pas que le chômage baisse mais d'avoir une situation qui empire pour pouvoir justifier une dissolution qui ramènerait la droite au pouvoir, ce qui lui permettrait de vivre en cohabitation et d'augmenter ses chances pour 2017. 

Penser que Pépère ne veuille pas la réussite du gouvernement est relativement grotesque. Il n'empêche que je suppose qu'il a déjà pensé à la dissolution mais attend les régionales  en 2015 pour prendre une éventuelle décision. 

Mais le chômage n'est pas le plus gros problème de François Hollande en vue de cette élection de 2017, qu'il soit en cohabitation ou pas. C'est sa popularité. Jacques Chirac, quand il a fait sa dissolution en 1997, n'a pas récupéré de popularité en restant au château. L'histoire retient ses 82% au second tour en 2012 mais il a eu un score dérisoire au second, inférieur à 20%. La droite traditionnelle avait fait moins de 40%.  

C'est ce à quoi il doit travailler, maintenant. Le départ d'Aquilino Morelle est probablement une bonne nouvelle. Outre le fait qu'il fut la plume de Lionel Jospin entre 1997 et 2002, la chute de la popularité de François Hollande date du jour où il est passé à ses côtés, il était donné vainqueur au second tour avec 60% des voix et est maintenant au ras des pâquerettes. Ne me faites pas dire non plus, ce que je n'ai pas dit : il n'est pas responsable. Il n'empêche que François Hollande doit tout repenser. 

La stratégie du président normal a échoué. Une des raisons de l'impopularité de Pépère est qu'il n'arrive pas, aux yeux du public, à incarner la fonction. Avoir une forte personnalité à Matignon l'aidera-t-il ? Manuel Valls passe pour un chef. François Hollande doit être le chef du chef... Il doit s'élever. Je ne sais pas si ses visites sur le terrain, comme vendredi à Clermont-Ferrand sont une bonne idée... 

Souhaitons lui bien du courage. 

La menace de la dissolution restera quoi qu'il arrive une arme pour éviter la fronde des députés. Mais elle ne garantit en aucun cas une réélection. Au mieux, si la dissolution est faite en 2015, François Hollande restera peinard à l'Elysée, pendant deux ans, à inaugurer les chrysanthèmes. 

Mais est-ce une vocation ? 

En outre, s'il y a dissolution, quel homme politique pourrait inviter François Hollande à prendre les clés de Matignon ? En toute logique, il appellera Jean-François Copé qui est le chef du parti qui devrait récupérer la majorité...  

Qui trouver pire pour la droite ? 


14 avril 2014

2017 : une primaire à gauche ?

Julien Dray s’est déclaré favorable à une primaire à gauche en vue de l’élection présidentielle de 2017, y compris si François Hollande est candidat à sa propre succession. Moi pas. Il faudrait que François Hollande entre en campagne un an avant la fin de son mandat, de même que les autres candidats, dont probablement Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Ca serait du grand guignol.

Il est trop tôt pour parler de 2017. C’est bien pour ça que je vais le faire. Après tout, quand j’évoque des sujets sérieux comme la réforme territoriale, personne ne lit.

Manuel Valls a annoncé dans son discours de politique générale une baisse des dépenses de l’Etat de l’ordre de 50 milliards. Il va le faire. Et cela va faire mal. Tiens ! On parlait ce week-end d’une baisse des APL pour les étudiants non boursiers. Ca va faire mal. Pas seulement au portefeuille des étudiants. Ils vont descendre dans la rue et on va avoir un gros bordel.

Pourtant, sur le fond, je suis d’accord avec cette baisse. Ne me dites pas que je suis opportuniste : relisez l’historique de mon blog. L’aide au logement va alimenter la spéculation immobilière. Ben oui ! Si les étudiants sont aidés pour payer, les locataires de logements n’ont aucune raison de ne peut pas en tenir compte en fixant les loyers. La politique du logement doit se focaliser sur la construction de logements (ou la transformation des bureaux vides en logements, ce qui était dans le programme d’Anne Hidalgo, il me semble).

Ce qu’il y a de rigolo, c’est que la droite avait proposé cette mesure en 2010. La gauche hurlait. Maintenant, la gauche propose. La droite hurle.

Toujours est-il qu’on va sentir passer une partie des 50 milliards. Précisément, voila ce que Manuel Valls a déclaré : « Je vous propose un changement de rythme pour éviter tout recours à l’impôt et financer le redressement de notre économie : 50 milliards d’euros d’économies sur trois ans de 2015 à 2017. L’effort sera partagé par tous. L’Etat et ses agences en prendront la plus grande part, 19 milliards d’euros. 10 milliards proviendront de l’assurance maladie et 10 milliards supplémentaires des collectivités locales. Le reste viendra d’une plus grande justice, d’une mise en cohérence et d’une meilleure lisibilité de notre système de prestations. »

On verra, unitairement, chacune des mesures et il nous reviendra de juger de l’état de la France en 2017, ce que ne manqueront pas de faire les électeurs.

La presse titrait sur l’écart de popularité en François Hollande et Manuel Valls, ce week-end. 40 points selon l’institut en question. François Hollande serait le président le plus impopulaire et Manuel Valls le premier ministre qui arrive au cours d’un quinquennat le plus populaire. A noter que si l’on prend le site de l’IFOP, les informations sont différentes.

Si les 50 milliards font mal, la cote de popularité de Manuel Valls va diminuer. Dans quelques mois, nos deux compères seront probablement à égalité, sans doute plus près du score de François Hollande que celui de Manuel Valls… Il est probable que François Hollande va tenter de se faire plus ou moins oublier, ou, du moins, laisser Manuel Valls faire les grandes annonces.

Si la France va mieux (si le déficit est inférieur à 3% et si la courbe du chômage va dans le bon sens), il est probable que le bénéfice en ira à François Hollande plus qu’à Manuel Valls. Ce dernier pourrait très bien connaître ce qui est arrivé à Edouard Balladur à une époque où l’économie allait très mal, aussi, il a réussi à maintenir une popularité supérieure à 50% pendant la presque totalité des deux ans qu’il a passés à Matignon (tout comme Lionel Jospin pendant cinq ans mais avec une conjoncture économique plus favorable). On notera d’ailleurs la très grande volatilité de la popularité des ministres (ils ont tous gagné 10% en avril, sauf Christiane Taubira qui était déjà à un haut niveau).

Toujours est-il que dans l’histoire de la Cinquième, les présidents ont toujours attendus le dernier moment pour annoncé s’ils se représentaient ou pas et que seul Valéry Giscard d’Estaing a connu une baisse de sa popularité en fin de premier mandat.

Ainsi, début 2017, François Hollande verra l’état du pays, de l’opinion, de l’opposition,… et verra s’il est opportun ou non de se représenter. S’il a un bon bilan, il se représentera. Il ne prendra pas le risque de se représenter devant les sympathisants…

Sans compter qu’il en aura probablement ras la casquette.

26 septembre 2012

Le retour de Sarkozy [encore ?][Déjà ?]

Selon Le Lab, Brice Hortefeux pense que Nicolas Sarkozy sera le candidat de l’UMP à la Présidentielle en 2017… Je suis parfaitement d’accord avec son argumentaire « Je pense que Fillon va gagner contre Copé. Aux municipales de 2014, la droite ne connaîtra qu'un succès en demi-teinte. Puis il y aura des sondages où Marine Le Pen devancera le candidat de la droite modérée. »

François Fillon devant Copé ?

C’est à peu près sûr…

Les élections locales ?

Souvent des lecteurs de droite commentent mes billets en disant, en gros : « Z’allez voir, nananère, de toute manière on va gagner les élections locales. » Ca serait en effet logique que les électeurs sanctionnent le Gouvernement lors des élections intermédiaires ne serait-ce parce que ça s’est toujours fait.

Il n’empêche que je n’y crois pas franchement.

On pourrait perdre des « villes intermédiaires » aux prochaines municipales, mais les villes importantes semblent bien ancrées dans leur bord. Si on perd Toulouse, on risque de récupérer Marseille…

Quand bien même perdrions-nous une ou deux régions, il nous en resterait 90%...  

Pour les départements, on pourrait en perdre quelques-uns, effectivement. Rien n’est plus sûr. Le mode de scrutin va changer (la droite avait fait la réforme territoriale mais la gauche va la supprimer. Je suppose que les Cantons vont disparaître et qu’on aura un brin de proportionnelle, le FN piquant des voix à la droite, on est peinards…).

La droite aura probablement plus de postes qu’avant et criera à la victoire mais cette victoire pourrait en demi teinte.

Marine Le Pen ?

Effectivement, son score dans les sondages pourrait devancer le score du « candidat naturel de l’UMP » (a priori le futur président de l’UMP, donc Fillon) d’autant que le nouveau parti de Jean-Louis Borloo pourrait ne pas baisser sa culotte (surtout si les sondages du deuxième tour donnent à nouveau la gauche gagnante mais rien n’est moins sûr). On ne sait pas ce qui pourrait se passer. Tiens ! Et si l’UDI soutenait François Bayrou… ? Je sais, il y a du boulot avant que ça puisse se faire.

Du cirage de pompe et un recentrage à droite, notamment. Mais sait-on jamais.

Marine Le Pen pourrait aussi s’écrouler. Elle a déjà fait une gaffe cette semaine avec cette histoire de kippa. Si la gauche prépare le droit de vote des étrangers aux élections locales, ça donnera une fabuleuse tribune au candidat de l’UMP comme à Marine Le Pen et les idées plutôt droitières pourraient bien s’inviter à nouveau dans la vie politique française.

Et alors ?

Si la droite ne relève pas la tête aux élections intermédiaires, seul Nicolas Sarkozy pourrait décider l’UDI à ne pas présenter de candidat et pourrait incarner une droite forte qui battrait Marine Le Pen.

On n’est pas dans la merde… Et en plus, je suis d'accord avec Brice Hortefeux...

25 juin 2012

Le retour de Nicolas Sarkozy

« L'ancien préfet de police de Paris Michel Gaudin rejoint l'état-major de Nicolas Sarkozy » nous apprend Marianne 2, ce qui laisse à penser que L’ancien Président de la République compte bien revenir sur le devant de la scène politique, probablement pour la Présidentielle de 2017, notamment si Jean-François Copé et François Fillon continuent à ne plus pouvoir se blairer.

C’est bizarre, ça semble très réaliste.

Alors que le 6 mai au soir, on pensait être débarrassés… En plus, la constitution est claire : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Vous allez voir qu’il va revenir en 2017, être battu en 2022 et revenir en 2027…

Le retour de Nicolas Sarkozy est très possible. Il a très bien réussi sa fin de mandat, par exemple avec l’invitation de François Hollande aux cérémonies du 8 mai. Il a très bien réussi sa sortie, partant en vacances et se faisant oublier tout en se mettant au boulot, au Conseil Constitutionnel dès son retour en France.

S’il l’UMP organise des primaires, en 2016, il est possible qu’il soit candidat, auquel cas les deux autres poids lourds n’auraient pas d’autre choix que de se retirer. Il pourrait même apparaître comme un « sage ». Les militants UMP ne se tromperont pas de candidat : ils savent que c’est bien Nicolas Sarkozy qui a réellement le plus de chance de l’emporter face à François Hollande, sauf si ce dernier réussi son mandat, le retour à l’équilibre, la croissance, la baisse du chômage,…

On pensait être débarrassés…

25 mai 2012

Deux capitaines dans le Titanic de l'UMP ?

C’est le bordel à l’UMP, j’adore ! François Fillon a déclaré récemment qu’il n’y avait pas de leader naturel dans le parti et il n’est pas loin d’avoir raison. Jean-François Copé ne fait qu’assurer un intérim parce qu’il n’y a pas le choix avant les législatives.

En allant manger, un collègue, de gauche, me demandait pourquoi François Fillon avait tapé maintenant et n’avait pas attendu les législatives. Je lui ai sorti une théorie qui ne doit pas être trop loin de la vérité. Si l’UMP fait un beau score aux législatives, même sans les gagner, mais en conservant plus de 250 députés (ce qu’ils avaient en 1997), Jean-François Copé sera « légitimé » dans la place. Si l’UMP fait un mauvais score, voire si JFC n’est pas réélu, le patron deviendra alors François Fillon. Tout le monde à droite n’a pas intérêt à ce que l’UMP gagne…

Ils semblent que les députés UMP aiment mieux Jean-François Copé que François Fillon mais la base n’est, à mon seul avis, pas du tout sur cette position.

Que faut-il penser de tout ça ?

Strictement rien. Mais il se trouve que je dois raconter des conneries sur mon blog. Une espèce de vocation. Je vais donc donner mon avis, voire des conseils.

Petit 1 : 2014 ou 2017 ?

On a l’impression que nos deux compères se positionnent pour l’Election présidentielle de 2017. C’est ce qui ressort des articles de presse. Or, on nous disait il y a quelques semaines que François Fillon visait la Mairie de Paris en 2014.

Les élections municipales de 2014 pourraient bien être reportées à 2015. En 2014, il y aura des élections européennes ainsi que des élections territoriales ou, plus vraisemblablement, des élections régionales et des élections cantonales. D’ailleurs, le mode de scrutin pour les cantonales pourrait bien être changé. Je ne sais pas ce que Marylise Lebranchu a dans ses cartons. Autant je suis favorable au retrait de la réforme territoriale et au retour d’élections bien séparées entre les régionales et les « départementales », autant la notion de « cantons » me parait dépassée.

Le résultat des législatives nous permettra d’éclaircir l’horizon politique. Bertrand Delanoë pourrait très bien devenir Ministre auquel cas Anne Hidalgo deviendrait Maire de Paris, pendant trois ans et occupant confortablement le fauteuil. La tâche de François Fillon deviendrait alors presque impossible.

Il ne sait donc pas lui-même quelle élection il doit viser.

Petit 2 : la ville ou la campagne ?

S’il ne vise pas la Mairie de Paris, François Fillon a fait une connerie de se présenter aux législatives dans la capitale. Tous les Présidents ont eu une longue période dans leur fief électoral (Jacques Chirac, par exemple, est resté près de 20 ans, dont les 7 dernières années sans activité nationale, dans son fief : la Mairie de Paris). En fait, seul Nicolas Sarkozy échappe à la règle, a priori. Même Giscard est resté Conseillé Général jusqu’en 1974.

Un des problèmes de l’UMP vient de la base pas assez considérée par « Paris » au cours des dernières années, perdant les élections locales, … La réforme territoriale leur ferait faire perdre un tas de postes (la victoire de la gauche est salvatrice pour l’UMP…). François Fillon aurait beaucoup plus de poids auprès les militants en tant qu’élu de la Sarthe qu’en tant que parachuté Parisien dans une circonscription facile.

Donc François Fillon vise donc bien la Mairie de Paris. Je l’ai dis : la tâche sera très difficile et, s’il perd, il perdra de la légitimité pour la Présidentielle.

Il vient de faire une grosse boulette…

Petit 1 : François Fillon a fait une connerie de se présenter à Paris. Il aurait du rentrer dans la Sarthe. Il est à peu près sûr d’être élu, mais n’en tirera aucun bénéfice : trop facile. La « base » de l’UMP est sonnée, les élus locaux n’ont pas été écoutés, la réforme territoriale (qui ne devrait pas être appliquée) leur porte de graves préjudice. Ca n’est que dans la Sarthe que François Fillon peut se refaire une santé. François Hollande est retourné pendant trois ans en Corrèze avant de revenir au premier plan au niveau national. François Mitterrand avait passé 20 dans la Nièvre. Jacques Chirac était planqué à la Mairie de Paris qui était devenue son fief électoral alors que François Fillon n’a pas d’implantation à Paris. Et Jacques Chirac était resté très Corrézien.

Il fait ce qu’il veut. Mais ce n’est que dans la Sarthe où François Fillon aurait pu retrouver le contact avec les élus locaux.

Par ailleurs, s’il mène la bataille de Paris, peut-être deux ans avant la prochaine Présidentielle, il va se retrouver au centre de l’actualité alors que tous les autres présidents provoquant une alternance se sont fait oublier avant l’élection. Avant 81, on pensait que Rocard serait candidat. Avant 95, on pensait que Balladur gagnerait largement. Et qui pensait à Hollande il y a 18 mois ?

Il ferait mieux d’aller se planquer dans la Sarthe. Juppé vieillissant, il apparaitrait comme le « sage », le « sauveur », … à l’occasion d’une éventuelle primaire en 2016.

Petit 3 : fromage ou dessert ?

On n’a absolument aucune idée de ce que sera la conjoncture en 2017. La France sera-t-elle sortie de la merde grâce à l’effet des mesures prises par François Hollande et ses gouvernements ou grâce à une reprise de l’économie ? Ou les deux…

Tout le monde l’espère mais personne ne sait rien… et ne sait rien non plus des conséquences. Le bilan du Gouvernement Jospin fut très bon : compte à l’équilibre, baisse du chômage,… Ca n’a pas empêché les électeurs de foutre Yoyo à la porte d’une manière qu’on aimerait oublier.

Mon conseil gratuit du jour

Tous les deux devraient se faire oublier dès le lendemain des législatives. Tant qu’ils resteront au premier plan, ils resteront les symboles de la défaite de Nicolas Sarkozy, l’un en tant que chef de parti, l’autre en tant que chef de Gouvernement.

Ils devraient se réunir et décider en commun de donner le parti à Alain Juppé qui aura 72 ans en 2017.

Mais je m’en fous.

Conclusion

C’est bien rigolo que la une de la presse porte sur les engueulades à l’UMP, ça renforce les chances de la gauche. Par contre, ceux qui écrivent les articles de presse et les billets de blogs devraient fermer un peu leurs gueules puisqu’on ne sait absolument pas ce qui pourrait arriver.

Ils gagneraient à présenter les projets des partis politiques, non mais sans blague.

Il est temps que nos deux compères entament les meetings pour commencer à dérouler le programme.

Et encore, j’espère qu’ils ont le même…

29 décembre 2011

C'est moi le gros mais qui est le petit ?

Sur Arte, hier soir, il y avait un sympathique reportage à propos de la carrière de Laurel et Hardy. J'étais persuadé que c'était un couple de pote qui était devenu célèbre progressivement. Il n'en est rien. Les deux étaient déjà plus ou moins connus quand ils ont commencé à jouer ensemble et il s'est passé dès années entre leur premier film ensemble et la formation du duo. Le tout est issu du plus grand des hasard. Le petit était le réalisateur du film dans lequel tournait le gros quand ce dernier s'est blessé en préparant un gigot à l'ail. Le producteur a alors proposé au petit de remplacer le gros derrière la caméra.

A part ça, dans l'actualité, « le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, s'est démarqué jeudi sur RTL du ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, partisan d'un "protectionnisme moderne". »

Faut qu'il fasse gaffe, le Copé ! Le Wauquiez est à la mode ! Déjà qu'on a MHPA qui lui consacre une partie de ses billets (lire celui-ci), il fait la une de Sarkofrance aujourd'hui. Il est vachement hype. Un des ses jours, il va atteindre les sommets : la une des Penséesde Manu. La gloire absolue !

Alors le Copé, il courre derrière. Il tape : « Personne ne peut penser raisonnablement que le mot de protectionnisme est un mot moderne » ! Ah ! Jean-François Copé qui tente de ringardiser quelqu'un ! On aura tout vu.

« "Le vrai sujet est de relocaliser les activités et faire du +made in France+", a précisé M. Copé. »

Oui ! Ca c'est moderne ! Tiens ! Du made in france par des entreprises Chinoises, tiens ! Avec des ouvriers sous payés dans des conditions de travail déplorable ! Ca, c'est moderne, que diable !

Nous informons notre aimable duo de comiques de l'UMP qu'il y a une élection présidentielle avant 2017...