24 juin 2017

Fête de la musique à Loudéac : les quinquas se rebiffent !

Depuis toujours voire plus longtemps mais à partir de 1981, la fête de la musique est organisée le vendredi qui suit le 21 juin, à Loudéac. Je pourrais dire assez facilement que, de ce fait, elle a un caractère bien différent que dans les autres villes mais, je n’en sais rien, je n’y vais jamais ailleurs, j’ai horreur de la musique et des fêtes organisées, et, à Loudéac, je me limite à un seul bistro, le 1880. J’essaie de venir chaque année mais ce n’est toujours possible. Faire 400 kilomètres pour assister à ça ne vaut pas le coup, d’autant que, dans le fond, j’aime bien les soirées au comptoir, peinard avec quelques potes ou tout seul. Mais j’aime bien ce bistro, son taulier, ses vieux, ses accortes serveuses, ses clients maigres et les gras. Ils font un effort, c’est la moindre des choses que j’en fasse à un mon tour.

Surtout que j’ai fais les comptes : hier, je n’ai pas dépensé beaucoup plus de 30 euros ce qui veut dire que j’ai bien réussi à me faire rincer la gueule par les passants, ce qui est quand même un des buts du jeu, ce qui n’a rien à voir avec de la radinerie, c’est bien un jeu. Un arrive, il ne connaît personne mais vous reconnaît vaguement, il se présente, vous rappelle que vous avez été en classe ensemble il y a 40 ans. Vous dites « ah oui mais c’est bien sûr où avais je la tête, tu te rappelles de machin, je l’ai vu tout à l’heure ». Le type tout content vous offre un verre, vous raconte sa vie, vous faites semblant de vous intéresser mais vous ne racontez pas grand-chose de la votre. Le type ne se rend pas compte que vous n’avez strictement rien à cirer de ce que vous raconter. Un autre lascar arrive, offre une tournée, raconte sa vie,… Et ainsi de suite.

Je m’en fous, je ne suis pas bavard. A l’oral. Plantons le décor : le bistro était fermé. Ils avaient installé une buvette sur le parking, une plage devant (ils sont un peu tarés), une estrade en face avec des musiciens ou des DJ (c’était le bonheur, le type qui s’occupait du son était mal placé, du coup, à la buvette, on n’entendait quasiment pas la musique). La route était fermée à la circulation et les gens pouvaient déambuler d’une « scène » à l’autre dans la commune, par groupe de potes, en famille,… A un moment, vers 11 heures, je suis allé pisser, fâcheuse conséquence de ce genre de soirée. Je voulais aller derrière la scène mais il a fallu que j’aille plus loin vu qu’il y avait du monde partout. Au retour, j’ai tenté d’évaluer le monde. Je pense qu’il y avait près de 500 personnes entre la rue et le parking. Disons 300 selon la police et 600 selon les organisateurs. J’en ai parlé à mon pote Gilles qui a utilisé une méthode plus scientifique que moi (compter le nombre de rangées de 10 personnes, le nombre de personnes sur 10 lignes, évaluer la densité, et estimer le nombre de tas de 100 gugusses). Il est arrivé au même résultat.

Gilles et moi avons une situation particulière : nous sommes célibataires endurcis et piliers de comptoirs depuis plus de trente ans alors que la plupart des gens de notre âge se sont rangés, le temps, notamment d’élever les gamins. Ainsi, la fête de la musique est leur sortie bistro annuelle et, depuis qu’ils ont environ 45 ans, leur première sortie sans les gamins, voire avec les gamins parmi les autres clients. Nous étions avec un autre copain, qui s’était rangé sur le tard mais avec qui nous avions été très proche avant qu’il parte faire de l’élevage, dont celui de Cécile, serveuse accorte du 1880. Tous les trois, nous dépassons allègrement le quintal ce qui est, pour moi, le cas depuis plus de vingt ans alors que les deux autres grossissent.

Tiens ! Du coup, je me suis pesé, ce matin. 102 kg. Bientôt, j’aurai la peau sur les os.

Mais la buvette était petite et nous prenions forcément de la place surtout que nous tenions à rester à proximité, une histoire de rapidité de service. Nous avons donc passé la soirée à être bousculés par des jeunes et vieux imbéciles tout en se foutant de la gueule d’inconnus qui galéraient pour avoir un verre (nous avions la chance de connaître trois des cinq serveurs, en tant que client – voire père).

Je ne suis pas totalement un ours. Il y a des gens que ça me plaisir de revoir, 5, 10, 20 ou 45 après, ceux que j’ai réellement connus et pas seulement ceux avec qui on a passé trois ans à l’école ensemble…

Pour le reste, je me disais que c’est moche de vieillir. Je parle pour eux. Pour ma part, j’ai toujours le même âge : celui de boire des bières, debout, au comptoir !


15 commentaires:

  1. Un joli billet avec pleins de photos, tu n'en fait pas souvent.

    Le billet retour chez moi me touche toujours. C'est un joli billet

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  2. J'ai vu qu'il y avait beaucoup d'événements culturels ou autres dans l'année.
    Ville active pour 9000 habitants.
    35 mn de st Brieuc,
    Vraiment sympa comme endroit.

    Il y a 50 ans, j'a passé 2 mois de vacances chez mes cousins (médecin de campagne) à Eréac (40 km de Loudeac)
    Chez les agriculteurs, les animaux vivaient dans les maisons, les sols étaient en terre battue et le cidre embaumait le village. C'était petit et l'inverse de la Côte d'Azur d'où je venais.

    Je n'ai jamais oublié et j'ai une passion pour la Bretagne.

    Hélène dici

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    1. J'aime aussi beaucoup la Bretagne ; à condition de fuir comme la peste les endroits où ont lieu des "événements culturels", lesquels me feraient facilement prendre en grippe la plus attrayante des régions. Malheureusement, ces oasis préservées de la lèpre post-moderne se font de plus en plus rares…

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    2. Les événements culturels y sont l'occasion de prendre une cuite. Toujours.

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    3. Depuis quand avons-nous besoin d'occasions particulières pour boire, et a fortiori d'occasions aussi bruyantes que stupides ?

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    4. C'est vous qui dites ça ? Avec votre journal où vous raconter tout ce que vous faites pour trouver un prétexte pour picoler...

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    5. @Didier
      Cet événement notamment semble rencontrer un réel succès.

      Si je n'étais pas 1100 km je suis sûre que j'irais le voir.

      http://www.passionbretagne.com/index_m.html

      Hélène dici

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    6. Eh bien, moi, si j'étais sur place, je me dépêcherais de parcourir 1100 km pour être bien certain d'y échapper.

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    7. Didier Goux est un fada, mais il me fait rire, alors je lui pardonne tout 🤣🤣🤣

      Hélène dici

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    8. Oh!!! Didier, ce n'est pas si terrible d'être appelé "fada". En Provence cela veut dire "qui a vu les fées". On ne précise pas les couleurs (même si elle est verte)

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  3. Merci pour la précision te concernant. En lisant, je me demandais si le dépassement du quintal était pour vous trois ensemble ou individuel.
    A la bonne vôtre.

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