31 mai 2025

Les nouvelles interdictions de fumer (et les blogs politiques)

 


Dans quelques jours, il sera interdit de fumer dans de nouveaux lieux comme devant les écoles, dans les parcs, sur les plages. J’ai bien entendu un avis (en tant que fumeur gros, ex gros fumeur, qui a failli en crever), que je vais exprimer mais il importe peu. On lit beaucoup de commentaires d’internautes dans les réseaux sociaux, notamment plein de lascar qui trouve anormal qu’il ne devienne pas interdit de fumer en terrasse des bistros…

Alors parlons de tout cela, si vous le voulez bien. Si vous ne voulez pas, n’oubliez pas que je n’oblige personne à lire mes billets de blog…

Tout d’abord, je suis favorable à ces mesures. Ou, du moins, je n’y suis pas opposé... mais vu que je ne vais jamais devant les écoles, les plages ou les parcs, je m’en contrepignole. Depuis que je bosse ou que j’ai quitté la maison des parents, je me souviens de toutes les nouvelles interdictions qu’on a pu avoir, qu’elles viennent de la loi, de réglementations obscures, de décisions de chefaillons autant merdiques que tyranniques et, à chaque fois, j’ai fait facilement avec. Ou sans…

Il faut savoir qu’un fumeur ne ressent pas de manque s’il ne peut pas fumer. Eventuellement, il pourrait être pressé d’en griller une mais la vraie envie vient vers la fin, quand il sait qu’il va être libéré.

 


Je vais illustrer pour vous faire plaisir. Allez ! Soyons bon : deux exemples. Vous avez une réunion importante avec des clients. Elle est planifiée pour durer deux heures mais vous savez d’avance, selon les circonstances, que tout peut être bouclé plus vite (mais vous avez bloqué vos deux heures). Vous savez aussi qu’elle peut durer plus longtemps pour différentes raisons (un nouveau problème, un interlocuteur qui cherche à approfondir certains points)… Un fumeur commence à avoir envie de fumer au moment où il sent que la réunion touche à sa fin, quand les participants commencent à discuter de futilités, comme le beau temps qui s’annonce pour le week-end. Il trouve ça exaspérant. Mais le phénomène est le même quelle que soit la durée de la réunion. Si la réunion est très longue, le fumeur aura envie de fumer quand son attention commencera à baisser sérieusement, non pas que la cigarette lui manque mais parce qu’il pense que l’animateur devrait faire une pause pour tout le monde ce qui lui permettra de s’adonner à son plaisir immoral.

Pour mon deuxième exemple, je vais recommencer à parler à la première personne ! Toutes ces conneries commencent à suffire. Quand je rentre de Bretagne à Paris, en train… Dans le temps, on pouvait fumer dans certaines voitures. On le faisait. Après, ces voitures ont été supprimées. On attendait sagement les prochains arrêts. Puis il a été interdit de fumer sur les quais de gare (interdiction assez peu respectée mais que je suis rigoureusement depuis que j’ai failli avoir une amende…). Alors, il ne restait plus qu’à attendre d’arriver à Montparnasse. Il y a alors deux solutions : si je suis dans une voiture de tête, je devrai alors rejoindre la station de taxi et ne pourrai pas fumer avant l’arrivée chez moi. Si je suis dans une voiture plus proche du milieu ou du bout de la rame, je prends mon taxi « à Pasteur » où je trouverai un endroit pour fumer… Ainsi, le moment où j’aurais envie de fumer dépend plus de ma position dans la rame que de la durée du trajet…

 


La gêne de ne pas pouvoir fumer vient aussi de la justification de l’interdiction. Par exemple, il est maintenant interdit de fumer dans les chambres d’hôtel (je ne connais pas la loi mais il y a des inscriptions). On peut le concevoir : les draps et couvre-lits pourraient puer, gênant ainsi de futurs clients sans compter qu’un hôtel est aussi un lieu de travail (les femmes de chambre n’ont pas à subir vos fraques). Par contre, pourquoi ne pourrait-on pas fumer dans les salles de bain où il y a une puissante VMC ?

Je parlais de « Montparnasse Pasteur » où je fume avec délectation malgré les interdictions : dans la mesure où il y a des grands espaces et très peu de monde, je ne comprends même pas qu’il soit interdit de fumer. Dans la même série de lieux qui m’emmerdent, il y a aussi les voitures de location.

Nous avons trois lieux prochainement interdits de fumettes : devant les écoles, à la plage et dans les parcs. Il est évidement qu’on ne peux qu’inciter les gens à ne pas fumer devant des enfants, quand la présence d’enfants est logique. En outre, à la plage, quand on vient se taper l’air pur de la mer, on n’a pas à se taper les relents des abrutis d’à côté !

 

Plutôt que d’en venir à la loi, il faut aussi faire appel au bon sens. Par exemple, je reçois du monde à la maison pour ce week-end prolongé. Je ne fume pas dans les pièces où mes visiteurs sont susceptibles de venir pour ne pas les déranger. Je fume dans d’autres pièces et je ne vais pas jusqu’à vérifier que les portes soient fermées hermétiquement et donc qu’ils ne sentent pas mes clopes…

 


Je disais, en introduction, que mon avis n’a aucune espèce d’importance. C’est la stricte vérité. Ce n’est pas pour cela que je suis en train de pondre un texte de « 3 A4 en police 12 ». Beaucoup de gens se méprennent sur l’utilité des blogs politiques. Ayant un des plus anciens, en France, je suis bien placé pour savoir à quoi ils servent (et à quoi ils ne servent pas).

Dans mon billet d’hier, je parlais en particulier de la ré autorisation des néonicojenesaisplusquoi et un copain m’a expliqué dans Facebook que je ferais mieux de parler dans mon blog des lobbies qui font que nos élus ont pris ce qu’il trouve être une mauvaise décision. Outre le fait que je ne connais rien aux lobbies de la chose, aux insecticides, aux exigences des agriculteurs, je ne vois pas quel serait l’intérêt que j’en parle ! Je ne suis pas un « blogueur d’investigation » et mon blog n’a pas une audience telle qu’il pourrait être qualifié d’influent. J’ai fait un billet où je rappelle que je crois au danger de ces machins mais aussi que ça a été une erreur de les interdire parce que cela va pousser des populistes au pouvoir et qu’il deviendra impossible de travailler pour la sauvegarde de la planète. Ce qui me pousse à parler de ça ne regarde que moi. Les autres commentaires Facebook à ce billet saluaient plutôt mon bon sens…

 

Alors je vais traiter le dernier volet de ce billet avec une virulence qui m’est assez rare : il s’agit de la non-interdiction du tabac dans les terrasses de bistro. Tout d’abord, il faut être un sacré gougnafier pour fumer si des voisins sont en train de manger. D’ailleurs, je ne le fais que quand je suis saoul.

Les internautes rappellent par ailleurs que les gamins des autres sont beaucoup plus emmerdants que leurs clopes. C’est peut-être un peu léger comme réflexion mais c’est la stricte vérité. Dans les gènes diverses, on a les imbéciles qui regardent des vidéos sur leurs smartphones en activant le son, les crétins qui ont des conversations téléphoniques assez longues et les ploucs qui échangent des futilités ou des inepties. On parlera de l’interdiction de la clope quand on pourra cesser les autres nuisances, bien pires, quand on veut passer un moment peinard, ce qui est généralement le cas quand on est en terrasse.

 


Des gens ont cité, notamment dans Threads, un sondage qui disait que 70% des Français étaient favorables à cette interdiction. J’ai expliqué que ce sondage n’était pas valable et qu’on ferait mieux d’interroger les gens qui dépensent vraiment du pognon sur les terrasses.  Il faut être sérieux : le type qui vient trois fois un mois d’aout pour boire un Orangina avec ses gosses n’a pas à se prononcer pour les types qui boivent quatre bières tous les jours de l’année. Il ne faut pas déconner tout de même.

Un type m’a répondu que l’on disait la même chose lors de la mise en place de l’interdiction de fumer dans les bistros, le 1er janvier 2008. J’aurais du le traiter de connard vu que ma publication portait sur l’intérêt d’un sondage absolument grotesque. Il n’empêche qu’il a balancé une platitude montrant qu’il ne connaissait pas du tout le sujet.

Le texte de 2008 n’empêchait pas d’aller au bistro et arrangeait beaucoup les fumeurs (j’en avais marre d’avoir des fringues qui pues). Il se trouve qu’une grande partie des clients des terrasses y viennent parce qu’on peut y fumer. Ceux qui viennent pour boire vraiment peuvent aller au comptoir ou en salle. En outre, les buveurs sont généralement des fumeurs et je ne pense pas que les patrons de bistros seraient ravis de perdre des clients à cause d’une loi stupide.

Il y a même des gens qui ne viennent que parce que c'est fumeur (ceux qui prennent un café après avoir déjeuné, parce la cafet de la boite est non fumeurs, ce qui viennent s'en jeter un en happy hour après le taf, ceux qui s'échappent de la maison parce qu'ils ne peuvent pas y fumer à cause de leurs gamins...).

 


C’est aussi mon propos en tant que blogueur politique : il faut arrêter de raconter des généralités basées sur des idées préconçues sur des sujets qu’on ne connait pas. Je suppose que ce sont les mêmes connards qui s’inquiètent de la baisse du nombre de cafés en France mais vont acheter leur bouffe du midi dans des sandwicheries : ils peuvent crever.

Enfin, ce qui peut-être vraie en ville quand il fait très beau ne l’est pas forcément en cas de « temps moyen » ou de « zones rurales » où, respectivement, les terrasses sont fréquentées que par des groupes où il y a des fumeurs et où il est possible de raconter des conneries avec des potes sur la terrasse d’un pavillon individuel.

 

Et ne me dites pas que je ne connais pas les usages des bistros… Et des blogs politiques. Même si j'ai commencer à boire avant de raconter des conneries en ligne.

6 commentaires:

  1. Encore un bon billet. Je me suis rendu compte que je n'étais pas contre cette mesure non plus, mais pas enthousiaste non plus. Je m'amuse à voir les gendarmes verbaliser les fumeurs dans des lieux non permis (quand tu passes devant des gens qui empestent de chichon, ça m'amuse).

    Par contre fumer devant les collèges (lycées je ne sais pas si ça rentre)... Quand j'amène mes enfants, je reste surpris de voir que ceux qui fument devant ne sont pas les parents, et ça me pose soucis.
    (mais quand on ne s'étonne qu'un jeune de 17 ans conduise un bolide et ne s'arrête pas quand les flics lui demandent....)

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    1. Le problème des verbalisations dans les lieux non permis est souvent que les interdictions sont idiotes. J'en cite deux ou trois dans le billet. Attention ! Je ne suis pas démago et je ne conteste pas les interdictions. Par exemple, interdire de fumer sur un quai de gare est logique mais appliquer la règle strictement quand il y a peu de monde est grotesque. Il faudrait que les forces de l'oeuvre fassent preuve de discernement (et, encore une fois, je ne suis pas démago, je sais que ce n'est pas facile, qu'il faut des critères précis). Ca me rappelle pendant le Covid quand le masque était obligatoire en extérieur et qu'il fallait que je le mette pour amener ma poubelle au bout de l'impasse alors qu'il n'y a que cinq maisons et que la probabilité que je croise quelqu'un dans la rue est nulle... ou du moins inférieure à celle que j'invite un voisin à la maison pour prendre l'apéro sans masque.

      A contrario, je connais des connards qui fument le cigare dans les terrasses des bistros et là, ça pue vraiment.

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  2. Les gens sont de plus en plus crado.
    La plage devient une poubelle à ciel ouvert.
    On y a interdit les piques niques et c’est tant mieux.
    Le sable qui sert de cendrier c’est immonde.
    La mer c’est pas mieux, déjà que "les poissons b...nt dedans" explique Renaud !
    Je ne sais pas si c’est bien ou pas bien d’interdire d’y fumer, mais moi ça me va.
    Hélène

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    1. Le sable qui sert de cendrier est effectivement un truc que j'avais dans le crâne en écrivant mon papier. C'est effectivement immonde.

      A contrario, les interdictions de jeter des mégots dans certaines villes sont idiotes. D'une part, elles utilisent des forces de polices qui ont mieux à faire. D'autre part, on ne "civilisera" pas les abrutis (qui jettent leurs clopes) par la force.

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    2. Juste pour obliger le gros dégueulasse à le ramasser, ça me plairait bien qu’on y affecte des emplois rsa quelques heures.
      Maintenant ce flicage qui prend des proportions inconnues jusqu’à présent, m’oblige à retirer aussitôt ce que je dis.
      On peut pas surveiller les gens jusque dans la rue quand même. Sinon ce sera chez nous (déjà ces foutus téléphones espions...😡
      Hélène

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  3. Notons qu’Arie vient de laisser un commentaire en réponse à Hélène en sachant que je ne vais pas le publier, alors que la finale de la coupe machin vient de se terminer par une victoire écrasante de Paris
    Et qu’il va continuer à dire que j’apporte trop d’importance à mon blog.

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