Il y a eu, récemment, plusieurs décisions qui vont à l’encontre
des souhaits des écologistes et je m’en réjouis pour différentes raisons (dont
celle de voir la tronche des andouilles dépitées qui se foutent du bien des
gens à part qu’ils croient pouvoir le faire malgré eux). Je vais revenir sur
trois dont la reprise de la construction de l’autoroute A69, la fin des ZFE et
l’arrêt de l’interdiction des néonicotinoïdes. Je parle parfois des deux
premières sur le blog et je vais m’étendre un peu plus sur le troisième !
En préambule, je précise que je suis effectivement persuadé
de la dangerosité de la plupart des insecticides et autres produits utilisés
par l’agriculture intensive et des microparticules et autres saloperies émises
par nos machins modernes. Quant à l’A69, il est évident que nos infrastructures
ont un impact négatif sur l’environnement et, habitant à l’autre bout de la France,
je ne peux pas juger de l’intérêt de cet axe routier.
Mais la question n’est pas là… Elle est de ne plus d’intéresser aux avis des
militants bobos hors sol qui ne connaissent strictement rien aux fameux « problèmes
du terrain », à l’avis des gens concernés et aux autres aspects mais qui n’ont
qu’une vision théorique qu’ils colportent entre eux, réussissant parfois à
convaincre les autres élus qu’ils représentent le camp du bien.
Prenons les ZFE… Les effets de l’émission sont évidents (difficultés
respiratoires, mortalité infantile…) mais ceux de l’interdiction aussi avec notamment
des impacts pour tous ceux qui ont besoin de circuler dans ces zones mais qui n’ont
pas les moyens de changer de bagnole. Le côté surréaliste de la loi est également
évident : on va interdire des voitures en fonction de leur année de
production, d’un type de motorisation mais pas du tout en fonction de la
production réelle de pollution. Ainsi, les textes vont juger qu’un SUV de 2
tonnes polluera moins qu’une caisse légère construite il y a vingt ans tout simplement
parce que les normes de motorisation ont changé. Personne ne va vérifier les
émissions dans la pratique.
Si nos élus reviennent dessus, c’est bien parce qu’il y a une
raison et les prendre de haut ne résoudra rien. La loi était mal faite. Point barre.
En outre, les voitures ne sont pas les seuls producteurs de particules fines (on
trouve souvent des articles qui montrent que ce que l’on respire dans les
couloirs du métro est abominable) et le gros de la pollution vient d’ailleurs :
les camions, les usines…
Le cas de l’A69 est tout autre. On peut négocier sur l’opposition
entre les besoins de la population, leur ressenti… et l’impact sur l’environnement.
On peut parler de l’impact de l’arrêt du chantier alors que le gros des
ouvrages est construit. On peut évoquer les conséquences financières de l’arrêt,
y compris si on prend en compte la « déconstruction » à envisager.
Mon avis a peu d’intérêt en l’occurrence mais je rappelle
que les infrastructures diverses sont généralement utiles aux citoyens (et le
fait que les élus y consacrent du pognon n’est pas le moindre des signes). Elles
permettent de désenclaver des territoires. Elles ne sont pas systématiquement
mauvaises pour l’environnement (au fond, est-ce qu’une autoroute qui passe à
côté de route nationales va beaucoup nuire, par exemple à la biodiversité ?).
Le problème est plus sur la forme. La décision de la
construction avait été basé sur des études, des enquêtes d’utilité publique et
rien n’a été invalidé à ce sujet. Tout est normal. Il y a par contre un juge
(ou un groupe de juges) qui ont estimé que le projet n’était pas utile (en
gros). En quoi est-ce de la compétence des juges ? De quel droit peuvent-ils
décréter qu’un projet validé et entamé ne sert pas à grand-chose ? C’est
le rôle des élus.
D’ailleurs, quand on voit que la décision des juges a pu
être cassé par une loi, on se dit bien qu’il y a une faille. Les opposants à la
construction ont dit que l’arrêt de l’interdiction par le parlement constituait
une entorse aux principes de séparation des pouvoirs mais n’est-ce pas plutôt
la décision de la justice qui a invalidé la décision d’exécutifs qui est l’entorse ?
Il reste l’interdiction des néonicomachins (j’avais promis de m’étendre
plus sur ce dernier sujet que je n’ai jamais traité mais je me suis laissé allé
sur les autres). Je n’ai rien contre l’agriculture bio et, comme je le disais,
je suis persuadé que les produits qui étaient interdits sont néfastes pour la santé
en zones rurales, pour l’environnement. Même en se foutant de tout cela, on ne
peut que constater la baisse du nombre d’abeilles dans nos jardins et d’insectes
sur nos parebrises et se dire que ce n’est pas du tout bon signe.
Les deux premiers sujets que j’ai évoqués sont bien
différents entre eux et celui-ci l’est encore !
On ne peut pas faire peser sur des producteurs français des
contraintes que n’ont pas les producteurs étrangers et on ne peut pas imposer
de méthodes qui réduiraient leur productivité et qui se traduirait par des
trous dans les portefeuilles de nos concitoyens. C’est ballot mais c’est ainsi.
Nicolas Sarkozy avait dit « l’environnement, ça commence à
bien faire ! » C’était une belle connerie car c’est un sujet qui doit
rester au cœur de nos préoccupations mais que diront nous si nous avons sauvé
la planète avec nos actions strictement française mais qu’on n’arrive plus à
nourrir nos 70 millions de citoyens ? Est-ce que ça ne nous fera pas une
belle jambe d’avoir sauvé la santé de nos paysans quand il sera impossible de
vivre d’un travail à la campagne ?
En termes d’écologie, il faut savoir rester pragmatique et
raisonnable. Et je me demande si nos élus qui ont des bonnes idées pour sauver la
planète sont vraiment des pratiquants. Pour ma part, je voyage en train, je n’ai
pas de bagnole, je ne prends pas de bain, mes douches ne durent que deux
minutes et je m’essuie les mains sur les murs quand je vais faire caca.
Je ne plaisante qu’à moitié. Une fois, je suis allé fumer
une cigarette après avoir été pissé dans un bistro. Un lascar racontait à une
gonzesse qu’un type avait fait le mal : il n’avait pas fermé la porte des
toilettes pour sa miction (c’était to mais, à ma décharge, j’étais en état d’urgence).
J’avais alors répondu « oui mais moi je me suis lavé les mains ».
Il a eu la honte de sa vie et j’espère qu’il a commencé à
réfléchir avant de se prétendre dans le camp du bien.
Reprenons ! Quand les types privés d'autoroute mettront l'extrême-droite au pouvoir, que nous restera-t-il pour défendre l'environnement ? Les gugusses du camp du bien qui approuvaient une décision de justice uniquement par idéologie ne se rendent pas compte du mal qu'ils font.
Et on ferait mieux de se mettre autour d'une table pour réfléchir calmement à ce qu'il faut pour sauver les paysans et les abeilles tout en continuant à nourrir la planète.
Enfin, j'ai vu des écolos accuser Anne Hidalgo de la baisse annoncée récemment de la population parisienne. C'est sans doute signe de loyers trop élevé mais n'est-ce une bonne solution pour militer la circulation et est-ce vraiment inquiétant quand on sait que Paris est la cinquième ville la plus dense au monde et la première "de l'occident" ?
Mais les écolos bobos de la capitale cherchent à lui piquer sa place. Les ânes.
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