26 octobre 2006

Un peu de méthode !

J’ai entendu dire qu’une de mes concurrentes à la fonction suprême a décidé de mettre en place des jurys populaires tirés au sort pour analyser l’action des élus.

C’est une excellente suggestion que je vais reprendre à mon compte, car je vous rappelle que je suis candidat (ma candidature, mon programme, mon style et mes engagements).

Je parle du tirage au sort, parce que cette histoire de jurys populaires me paraît un peu louche pour ne pas dire populiste.

Le meilleur moyen de juger le résultat des élus est ce qu’on appelle bêtement « l’élection suivante ». Encore faudrait-il que les journalistes n’oublient pas de faire correctement leur boulot, c’est-à-dire, avant une élection, reprendre les promesses de l’élection précédente et regarder ce qui a été fait. Je dis les journalistes, ce n’est pas une accusation (je ne vais pas me mettre mal avec la presse pendant une année électorale ; ou faire comme certains de mes concurrents : demander à des grands groupes privés amis de racheter la presse en question), il faut bien qu’ils vendent. Mais nous, citoyens lambdas, ce n’est pas notre boulot ! Nous sommes là exclusivement pour rigoler dans les blogs.

Je vais ainsi reprendre à mon compte cette idée de tirage au sort. Pour tout.

Par exemple, on nous bassine de temps à autres avec la proportionnelle, ce qui est parfaitement louable : il faut que tout le monde soit représenté. Mais c’est compliqué à mettre en place et on n’est pas sûr d’avoir une majorité, ce qui fout le bordel.

Je propose donc le système suivant pour les législatives. On fait un premier tour « normal ». Les 300 candidats qui font le meilleur score sont retenus, même s’il y en a plusieurs dans une circonscription. Ensuite, on conserve les candidats qui dépassent 20% (ou tout autre seuil, du moment qu’il soit tiré au sort), et on tire au sort parmi eux pour obtenir 500 députés. On observe alors la majorité qui se dégage et on nomme le nombre de députés qu’il faut pour avoir une majorité absolue.

Vous me direz : c’est n’importe quoi. Je suis bien d’accord. Comme je suis de votre avis, je retiendrai vos propositions.

Un autre exemple. Nous avons dans notre pays un certain nombre de secteurs prioritaires : la justice, l’éducation, l’emploi, la sécurité et la charcuterie artisanale. Dans le budget, nous allons dégager une enveloppe de 10 milliards et nous allons tirer au sort le domaine prioritaire qui en bénéficiera.

Nous allons étendre ce principe à bon nombre de secteurs pour faire des économies. La justice, par exemple, nous pourrions gagner beaucoup de pognon en limitant les procédures judiciaires à rallonge. L’affaire Grégory : meurtre ou suicide ? Tirage au sort.

La carte scolaire : on tire au sort un établissement dans les 30 kilomètres à la ronde.

La CMU ou le RMI : actuellement ils sont systématiquement attribués aux pauvres sans aucun soucis de justice. Tirage au sort parmi les électeurs. Plus de jaloux.
La sécurité : tirage au sort avec huissier de justice des banlieues qui s’embraseront et des voitures qui seront brûlées. Et hop ! Plus de fraude à l’assurance.

Environnement : tirage au sort des voitures réputées non polluantes. Transport : tirage au sort des limitations de vitesse pour le déclenchement des radars. Energie : tirage au sort du prix du pétrole.

Blogs : tirage au sort de l’influence.

N’importe quoi ? Non. Les élus ont peu d’influence sur la plupart de ces trucs. Ils sont manipulés par l’opinion publique qui les oblige à dire et à faire n’importe quoi. En conséquence, ils ne respectent pas leurs programmes. Ces tirages au sort permettront de limiter les frais de campagne, des sessions parlementaires, de la presse, …

Les élus ne seront plus consultés que sur des problèmes de société qui intéressent vraiment les gens. Encore faut-il faut choisir les sujets !

Pour ou contre le mariage homosexuel ? On s’en fout ! Du moment que la nuit de noce soit télévisée pour qu’on puisse rigoler !

Pour ou contre les
39 heures dans la restauration ? On s’en fout, je n’ai pas 39 par semaine à passer au bistro.

Pour ou contre la prostitution sur le Boulevard des Maréchaux ? On s’en fout ! Le tramway n’est pas encore en service.

Pour ou contre l’encadrement des jeunes par les militaires ? On s’en fout ! Du moment qu’ils ne nous fassent pas chier (les militaires et les jeunes).

Pour ou contre la légalisation du
cannabis ? On s’en fout ! On a toujours du mal à faire le joint en fin de mois.

Pour ou contre l’attribution du Prix de l’Académie française à Jonathan Littell pour "
Les Bienveillantes" ? On s’en fout. Ce n’est pas nous qui décidons. Et en plus, ça m’étonnerait que je lise ce truc là.

Pour ou contre la reconnaissance des génocides, colonisations et atrocités par-ci par-là. On s’en fout ! Du moment que ça fasse des jolis sujets pour les blogs.

Pour ou contre l’indépendance du Val-de-Marne ? On s’en fout ! Du moment que personne n’invente une taxe pour l’importation des produits qui rendent joyeux bien que désapprouvés par la faculté.

Pour ou contre la
droite polonaise (qui, rappelons le, veut ancrer l'interdiction de l'avortement dans la Constitution) ? On s’en fout ! Du moment où une constitution ça se change.


Bon. Je m’en vais tirer au sort ce que je fais ce soir : télé ou bistro.

2 commentaires:

  1. Nicolas : juste sur la Pologne, cette petite info : un parti propose de créer une taxe sur les couple marié sans enfants, puisqu'ils ne participent pas au développement national !
    C'est une vraie réforme ça : obligation de pondre pour tous !
    Je te laisse réfléchir là-dessus…

    [en attendant overblog est inaccessible et je ne peux rien poster !]

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  2. Ca existe aussi en France... puisque les enfants donnent droit à des parts supplémentaires pour l'impot sur le revenu !

    Et je peux te dire qu'en tant que célibataire sans enfant, ça me défrise un peu.

    Mais ça fera l'objet d'un billet !

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