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08 août 2013

Mes personnalités politiques préférées

Pour le redémarrage de son blog, Guillaume dresse la liste des personnalités politiques qu'il préfère. Excellente idée de billet. Je la lui pique ! Je pourrais aussi lui piquer une partie de son introduction mais je vais le dire autrement.

Petit 1 : j’ai horreur de la logique des courants au sein du PS, logique complètement absconse pour toute personne qui n’adhère pas au parti (ni aux parties comme le calbute quand il fait très chaud dans le métro). Ce que l’on retient d’un congrès du PS, c’est soit les batailles internes, soit le nom du type qui a été élu Premier secrétaire, pas le texte des motions…

Petit 2 : je me fous des personnes en tant que telles sauf que je n’oublie pas que ce sont elles qui vont dans les médias et ont en charge de recueillir les suffrages, ce que la gauche, contrairement à la droite, a souvent tendance à oublier. D'ailleurs, je pense que les militants du PS votent pour des motions en fonction de ceux qui les porte et pas de leur contenu. Dans les blogs, je trouve toujours rigolo les analyses des motions par les blogueurs engagés derrière une personne. Ca frise le grotesque.

Trois précisions en préambule :
-         pour faire ma liste, je ne prends pas en compte la ligne politique ! Je vais même citer deux types de droite,
-         pour beaucoup des gens que je cite (tous sauf deux), il y a une histoire personnelle qui fait que je me suis intéressé à elles avant qu'elles ne soient au premier plan au niveau national. Ces anecdotes personnelles n'ayant pas d'intérêt, je ne les raconte pas nécessairement ici.
-         il n'y a pas de hiérarchie dans la liste ci-dessous, sauf pour le premier.

François Hollande

Il y a plein de raisons pour le mettre dans cette liste. Je ne vais en citer que deux.

La première : c'est lui qui a permis le retour de la gauche aux manettes, ce qui est d'autant plus méritoire que personne n'aurait parié sur lui 18 mois avant son élection, sauf peut être des andouilles comme moi (mais j'ai hésité avec Martine Aubry).

La deuxième : je l'ai toujours apprécié pour ce que les militants socialistes pouvaient lui reprocher, comme d'être l'homme du consensus mou... C'est indispensable en politique et c’est avec ça qu’il a gagné la présidentielle.

Ségolène Royal

Mes vieux lecteurs seront peut-être surpris de la trouver là. D'ailleurs, je l'ai presque détestée pendant longtemps (contrairement à son pacte présidentiel que j’ai préféré aux 60 engagements). Un jour, tout a changé. Probablement pendant la primaire. Peut-être avant. L’anecdote de la législative à La Rochelle a renforcé cette impression. Pour moi, elle a été victime d’une injustice, voire d’un manque de respect.

Allez savoir ! Les sentiments, ça ne se discute pas...

Toujours est-il que c'est, actuellement, avec Martine Aubry et, peut-être Julien Dray, la seule personnalité d'envergure au PS qui ne soit pas au gouvernement et qui a des propos qui sonnent juste quand elle cause dans le poste.

C'est elle qui devrait être à la riposte contre la droite. Et ça nous changerait d'une quiche à la tête du PS.

Martine Aubry

Tout en n'y croyant pas, j'ai longtemps rêvé qu'elle succède à Nicolas Sarkozy. A l'époque je disais dans mon blog qu'elle pourrait incarner "la République apaisée".

Je n'oublie pas non plus qu'elle était la première secrétaire du PS pendant le long processus qui a permis au parti de conquérir le pouvoir avec ses alliés. Même si le processus d’accession à la tête du parti n’a pas été très clean, on peut dire qu’elle a fait un bon boulot : elle a fait gagner la gauche, c'est ce qu'on lui demandait...

Marylise Lebranchu

Les raisons de sa présence dans cette liste sont essentiellement personnelles. J'en ai déjà parlé ici et elles viennent du fait que nos familles (et nous…) soient originaire du même patelin. On a un tas de connaissances communes…

Il en découle, par exemple, que c’est la personnalité du PS de référence, pour Loudéac, un peu comme si elle était marraine de la section, alors qu'elle n'habite plus là !

Dans le cadre de son activité au gouvernement, c’est probablement la ministre qui en chie le plus : avec sa double casquette, elle doit se fader les syndicats de fonctionnaires et les élus locaux… Rien que pour ça, elle mérite beaucoup de respect !

Christiane Taubira

Je l’ai détestée, aussi, lui mettant sur le dos la défaite de 2002 mais j’ai appris à la connaître depuis (un de mes copains a milité en même temps qu’elle en Guyane et m’en parle souvent ; d’ailleurs, un jour où il était saoul, je lui ai piqué son portable et j’ai pu récupérer « le 06 » de la ministre)(je l’ai perdu depuis). Elle me semble faire un très bon boulot au ministère mais je ne suis pas persuadé d’avoir moi-même les compétences pour juger de celles d’un ministre, surtout de la justice ! Pourtant, beaucoup ont des avis. Surtout dans les blogs de droite.

C’est une des seules personnalités politiques à pouvoir faire un long discours structuré, avec des références historiques et tout ça, sans consulter ses notes.

Depuis sa nomination, j’adore comme elle sert de punching ball à la droite, cette pauvre droite qui n’a rien à se mettre sous la dent à part taper sur « une femme noire qui incarne le laxisme de la justice avec la gauche au pouvoir ». Je dis cette pauvre droite car elle est en train de se prendre les pieds dans le tapis et donne l’occasion à la gauche de démontrer qu’elle n’a pas échoué uniquement dans les domaines économiques, la gestion de l’immigration, la sécurité… : il y a aussi la justice. On va bientôt pouvoir s’occuper de l’Education… Un type de droite objectif finirait presque par voter à gauche, d'autant que la politique du gouvernement n'est pas spécialement gauchiste...

Ainsi, j’aime bien comment Christiane Taubira répond à la droite.

Tout ça devrait être l’objet de mon billet d’après déjeuner.

Manuel Valls

Lors de l'université d'été du PS, pendant la primaire, je glandais en salle de presse en regardant une interview de Martine Aubry par je ne sais quel journaliste célèbre. Nous étions deux, debout, Valls et moi. Il devait passer après Titine et avait visiblement le trac. Faisant le double de son volume, j’avais envie de le réconforter, presque de lui taper sur l’épaule en lui disant : « c’est pas grave, va, mon gars, c’est une étape à passer dans ta carrière politique. » C’était d’autant plus grotesque qu’il est plus vieux que moi et savait ce qu’il faisait.

C’est important de reconnaître que les raisons qui font qu’on suit des personnages politiques sont grotesques. Beaucoup de militants devraient faire pareil, ça permet de reprendre de l’objectivité à l’heure de faire des choix (voir l’introduction de ce billet : on choisit des gens dans les partis pour faire gagner le parti, pas parce qu’on les aime bien ou qu’on apprécie ses idées, finalement peu différentes des autres mais qu'il ne mettra pas en application, au final, à cause de compromis ou de contraintes extérieures).

Depuis, j’observe son parcours…

Par ailleurs, comme pour François Hollande, je l’apprécie pour des raisons qui font que d’autres ne l’aiment pas. Je me rappelle par exemple de son discours à l’université d’été de la Rochelle, l’année suivante, alors qu’il était ministre. Les militants-socialistes-qui-tweetent-en-se-croyant-plus-intelligents-que-tout-le-monde se foutaient de sa gueule, de la fermeté de son discours. Ils ne se rendaient même pas compte qu’il était normal qu’un ministre de l’intérieur parle de la République, de sécurité,...

Un autre exemple : on évoque souvent les expulsions de Rom : c’est son job. Les recaser ailleurs ne lui revient pas. Il est là pour faire respecter l’ordre sur le territoire de la République. Si on a des reproches à faire à quelqu’un, c’est à François Hollande qui avait promis qu’on n’expulserait personne sans les recaser ailleurs. Autre exemple, j’ai vu des types de droite lui mettre sur le dos les émeutes à Trappes, c’est profondément ridicule et du pur ressort de la posture politique.

Julien Dray

Allez savoir pourquoi, quand il était à l’Assemblée, avant que je ne le connaisse personnellement, c’était déjà un des députés de référence. Depuis, il a rencontré les blogueurs, dont moi au moins trois fois, et a su me séduire d’autant plus facilement que c’était la première personnalité politique de ce niveau que je rencontrais. Tous les chefs socialos que j’ai rencontrés ensuite m’ont aussi parlé d’une anecdote avec Mitterrand. Dray était le premier. Pour les autres, je me foutais de leur gueule.

Néanmoins, j’ai deux raisons supplémentaires de l’apprécier.

La première : c’est le premier homme politique à s’intéresser réellement à un de mes loisirs préférés, le blogage, et à penser que les réseaux sociaux (c’était avant le boum de Twitter) avaient de l’avenir en politique.

La deuxième : encore plus qu’Alain Juppé, je le considère comme victime des affaires judiciaires dans le sens où elles ont eu un impact démesuré sur sa carrière.

Dominique Strauss-Kahn

C’est cette histoire d’affaire judiciaire qui m’y fait penser (à cause de la cassette, quand il était ministre, pas du Sofitel et du Carlton !). Il n’est plus une personnalité politique donc n’en parlons pas mais si j’avais fait ce billet entre 2003 et 2007, il aurait probablement été largement en tête pour la pédagogie qu’il mettait en œuvre. Les personnalités politiques disent souvent qu’il faut faire preuve de pédagogie pour faire passer des mesures ce qui est grotesque : quand une mesure est nulle, elle est nulle. Par contre, DSK avait un réel don, ce qui lui a donné cette impression de « compétence » (comme si, un simple quidam pouvait juger de la compétence d’un ministre, voir ce que je disais à propos de Christiane Taubira et de ses compétences comme Garde des sceaux).

François Baroin

En 1995, je partais pour un week-end faire la fête avec un copain. Je conduisais et c’est avec la radio qu’on a appris que François Baroin était nommé ministre. Vu qu’on a à peu près le même âge (Baroin a un an de plus), 30 ans à l’époque, on rigolait avec mon pote, on partait faire la fête comme des types de 18 ans alors que d’autres allaient être ministre. On ne savait pas encore qu’il allait être viré six mois plus tard… Depuis, je me suis toujours intéressé à ce qu’il a fait.

Avec Alain Juppé (et peut-être Dominique de Villepin mais il a disparu), il est un des représentants de cette droite que j’estime hautement respectable (même si je ne suis pas d’accord politiquement). Je ne comprends d’ailleurs pas qu’il soit redevenu un des ministres de Nicolas Sarkozy. C’est le seul (bizarrement, je considère que Juppé avait sa place dans ce gouvernement, en tant que vieux sage).

Alain Juppé

J’en parlais à l’instant… Je dirais en plus que j’aime bien ce côté vieux sage de la droite qu’il représente. Je dirais aussi, d’une part, que la plupart de mes collègues bordelais de gauche reconnaissent qu’il fait du bon boulot comme maire et, d’autre part, que, comme Julien Dray, il est victime de ses affaires judiciaires.

On va dire que dans les affaires du RPR, il a payé pour d’autres et ça lui a coûté sa carrière puisqu’il était successeur désigné de Jacques Chirac.

Je considère en plus que Nicolas Sarkozy lui a piqué le job ce qui me le rend encore plus sympathique. Il aurait été le dernier rempart contre cette droite insupportable.

Mais aussi

J’aurais pu faire une liste des personnalités politiques que je déteste, il m’aurait suffi de copier l’organigramme de l’UMP.

J’ai probablement oublié du monde et il y en a certains que je n’ai pas cités pour des raisons précises. Par exemple, Jean-Luc Laurent, le président du MRC, aurait eu toute sa place ici (parce que je le connais bien, beaucoup mieux que les autres, mais aussi parce que j’aime bien le travail parlementaire qu’il a fait au moment du Grand Paris non pas sur le fond mais comme il ne fait pas partie du groupe socialo, il mené tout seul l’opposition de gauche au projet ou presque !). Mais il n’est pas connu par l’opinion (de même que Marylise Lebranchu que je cite pourtant)…

Je n’ai évidemment cité personne du Front National puisque je ne peux pas les blairer mais Marine Le Pen mérite une mention spéciale dans un billet sur l'efficacité des personnalités politiques vu que son parti est au top.

Je n’ai cité personne chez les écolos. J’aurais pu citer Cécile Duflot que j’aime bien mais il aurait fallu que je cite tous les ministres que j’aime bien, Benoit Hamon, Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian, Najat Vallaud-Belkacem, Stéphane Le Foll, Victorin Lurel, voire Arnaud Montebourg mais, au contraire de beaucoup d’autres, c’est une anecdote personnelle qui fait qu’il me gonfle, voire aussi Jean-Marc Ayrault, mais je trouve qu’il passe mal. A le faire, il aurait fallu que je prenne la liste des élus que j’aime bien comme Bruno Leroux et tant qu’à être objectif que je prenne les lascars de droite, y ajouter Alain Lambert (on est copains de Twitter). Et que j’aille voir plus loin : Anne Hidalgo et Jean-Luc Roméro, par exemple, à la mairie de Paris, de même évidemment que Bertrand Delanoë, Gérard Collomb. J’aurais fini par citer les copains blogueurs élus…

Je n’ai cité personne au Front de Gauche et c’est regrettable. Les militants et cadres devraient se poser des questions. J’espère que des gens comme Pierre Laurent pourront figurer dans cette liste dans quelques années. Jean-Pierre Brard aurait figuré dans cette liste quand il était à l’Assemblée, c’était mon député préféré.

Lecteur, si tu as un blog, à toi de jouer !

28 mai 2013

L'état de l'UMP

Je n’ai pas fait mon billet du jour pour me moquer de l’UMP : c’est mal. Hier, MM. Copé et Fillon ont conclu un accord. Les adhérents voteront pour savoir s’il faut un nouveau vote. Ils vont encore débattre quelques temps à propos du libellé de la question. Finalement, il ne devrait pas y avoir de nouveau vote pour le président de ce parti : les adhérents semblent assez favorables à Jean-François Copé.

Authueil, sympathique blogueur de droite, revient longuement sur ce bordel. Je vais traduire son billet en langage PMA.

Jean-François Copé et François Fillon ont déjà tellement pris dans la gueule qu’ils ne veulent pas recommencer une élection. Basta ! Copé reste à la tête du machin et semble vainqueur mais ce n’est pas évident. Le Conseil Constitutionnel pourrait le mettre sur la paille à cause des comptes de campagne. Bref ! Il est dans la merde et ça fera rigoler les lascars d’en face. En outre, Fillon a obtenu qu’une primaire soit organisée et les sympathisants de l’UMP lui sont probablement favorable.

François Fillon a mis en place sa propre structure pour la primaire, Force Républicaine. Bref, les deux ont des atouts et des handicaps.

« Ce faisant, la droite s'est encore un peu plus discréditée, car tout cet épisode est quand même une belle magouille d'appareil, où les militants sont magnifiquement cocufiés. » Oui ! Hein ! Mes militants dégoutés vont se barrer. De nouveau n’arriveront pas parce qu’elle est trop sous la main de Copé.

J’arrête là la traduction. Je résume : c’est aussi le bordel au PS. Les deux grands partis font n’importe quoi et on a un problème de démocratie.

Il y a un autre événement à l’UMP : la primaire pour les municipales à Paris. Je ne m’y suis pas intéressé. J’ai même découvert hier soir que les votes auraient lieu la semaine prochaine. L'UMP a complètement foiré la communication autour de la primaire.

D'après les sondages, NKM devrait être désignée, peut-être dès le premier tour ce qui lui donnerait une certaine légitimité.

François Baroin est longuement interviewé par l’Express. Comme pour Authueil, je vais traduire dans le langage du blog et résumer.

La défaite de 2012 a montré une vraie fracture entre ceux qui veulent déplacer le centre de gravité vers la droite et ceux qui, comme Alain Juppé, François Fillon, lui et bien d'autres, qui souhaitent conserver l’UMP comme le voulaient les créateurs : l’union du centre et de la droite.

François Baroin estime que plus qu’un glissement vers la droite, il y a un effondrement de la sociale-démocratie avec la naissance d'un nouvel ordre économique mondial, donc un nouvel ordre social. Il constate néanmoins un durcissement de la société et regrettent que certains appellent à manifester contre les institutions.

François Baroin pense que Nicolas Sarkozy devra faire le bilan de son mandat après les Européennes de 2014 et donner, à cette occasion, ses intentions pour 2017.

« Nicolas Sarkozy et François Fillon sont les deux plus solides candidats de l'UMP pour 2017
Je suis incapable de dire qui fera un meilleur candidat. Ce qui est sûr, c'est que ce sont les deux plus solides candidats. Si Nicolas Sarkozy décidait de revenir, ce qui serait en soi un événement politique considérable, cela justifierait que nous nous mettions tous autour d'une table pour nous organiser ».

Ensuite, François Baroin s’en prend assez violemment à Patrick Buisson et Guillaume Peltier et estime qu’ils n’ont aucune légitimité : leur influence est nocive. En cas de second tour à une élection entre le Front National et le Parti Socialiste, il pense qu’il faut faire barrage aux extrêmes.

« Le FN, c'est l'extrême droite, l'ennemi irréductible des gaullistes, donc de l'UMP. Il faut rétablir le barrage établi par Jacques Chirac, qui a eu pour effet de faire éclater le FN en deux. »

François Baroin se livre ensuite à une analyse de la politique de François Hollande sans trop rien dire… Puis tape sur le libéralisme…

Il donne une vague idée de la politique qu’il envisage : travailler plus longtemps et d’avantage sans remettre en cause les 35 heures. « Là aussi, il y a d'autres voies possibles que de s'attaquer aux symboles. »  Mouarf ! Rien !

Je résume le résumé… François Baroin est contre le libéralisme et le durcissement vers la droite de l’UMP mais il ne propose rien. Néanmoins, son analyse de la situation de l’UMP me parait assez bonne. « Nous sommes face à une querelle doctrinale profonde, pourquoi le taire ? »

Dans Twitter, Jean-Pierre Raffarin se réjouit suite à l’accord entre Copé tt Fillon : « Large approbation au comité politique de l'#UMP de la position commune de @francoisfillon et de @jf_cope. » Alain Juppé s’en félicite aussi sur son blog. Il estime que « nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses » à savoir clarifier la ligne politique de l’UMP sur trois points : la stratégie économique, la rénovation du modèle social et la refondation de la construction Européenne.

Rien sur la querelle doctrinale profonde !

28 juin 2012

Les politiques et la délicate équation de l'immigration

Je ne pense pas spécialement grand-chose de la position de Manuel Valls à propos de l’immigration. Le sujet est très compliqué et il déchaîne des passions des deux côtés de l’échiquier politique entrainant des malentendus qui n’ont même pas le mérite d’être rigolos.

Il faut être pragmatique. D’un côté on ne peut pas accueillir toute la misère du monde et tout ça et de l’autre, il faudrait voir à ne pas oublier qu’il s’agit d’êtres humains et on ne peut pas blâmer des braves gens qui pensent qu’ils pourraient vivre chez nous que dans l’espèce de dictature tiers-mondiste d’où ils viennent. Amen.

Manuel Valls a parlé dans le poste ou plus exactement dans Le Monde. Il a dit des trucs qui ont énervé des gugusses de la gauche de la gauche qui ont probablement oublié de lire l’article en entier.

Nos camarades n’ont lu que deux phrases. Une de Manuel Valls : « être de gauche, ce n'est pas régulariser tous les sans-papiers » et une de Jean-Luc Mélenchon : « Manuel Valls valide une thèse du Front national ». Nous allons laisser Méluche temporairement. Il pourrait apprendre à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. M. Mélenchon a échoué dans sa bataille contre le Front National et ça ne plait pas du tout à ses alliés du PCF qui pourraient commencer à préférer la stratégie du PS…

Donc, laissons Manuel Valls (et Madame Taubira) gérer l’immigration paisiblement, on verra l’état du Front National ensuite. Dans l’attente, j’invite tous mes camarades de gauche à lire l’ensemble des propos tenus par M. Valls dans Le Monde (ne serait-ce que pour me faire un résumé).

A propos de résumé, exceptionnellement, je vais donner la parole à Didier Goux qui a laissé une réponse à Dorham qui demandait un résumé : « en gros, il a dit que les sans-papiers seraient régularisés “au cas par cas” et non massivement comme le souhaitent les officines appointées. Et, du coup, il commence à se faire taper dessus. Je ne sais plus qui a dit qu'en partant, Sarkozy avait oublié un ministre sur place. Vous voyez l'ambiance ? »

Didier Goux n’est pas un mauvais bougre. Il a un copain noir. D’ailleurs, c’est moi qui le lui ai présenté, il s’agit de Tonnégrande. Il a fait un billet pour défendre pour Manuel Valls.

Restons sérieux.

L’immigration a été au cœur des campagnes en y rentrant par la porte et par la fenêtre. Elle est entrée par la porte avec la campagne de l’UMP (vous savez, celle qui a été « droitisée »…), au bout de plus années de stigmatisation de voleurs de poules et prieurs dans la rue. Elle est revenue par la fenêtre dans les campagnes des seconds tours pour terroriser l’électeur à propos du projet du PS d’accorder le droit de vote aux immigrés aux élections locales.

Il est temps d’apaiser les esprits.

Par exemple, se moquer de l’UMP permettra de réjouir les partisans de François Hollande.

Les pauvres. Ils ont commencé par taper sur Manuel Valls. C’est de bonne guerre. Mais ils ont fini par se rendre compte que leurs coups ne faisaient pas mouche puisqu’ils ne pouvaient critiquer que des aspects techniques dont tout le monde se fout. Par exemple, Jean-François Copé a déclaré, hier, que le « cas par cas » ne veut rien dire : « Ca peut cacher un projet d'une très grande rigueur ou d'un très grand laxisme, en fonction du nombre de cas et des critères retenus. » Ca va bien aider les électeurs, ça ! Eric Ciotti et Xavier Bertrand « avaient également critiqué les mesures sur l'immigration de Manuel Valls en parlant de "politique dangereuse" et de "double langage" pour le premier, de "rideau de fumée" pour le second. »

Etre dans l’opposition, ça n’est pas une sinécure, hein ! 6 ans et demi de blogueur d’opposition, j’ai fait. Je peux rigoler, maintenant… Il faut qu’ils se rendent compte, tout les trois, qu’ils viennent de dire aux électeurs, tous les trois, que la politique de Manuel Valls était probablement très bien mais qu’il fallait attendre pour juger.

Remercions-les… Parfois, il vaut mieux ne rien dire…

Heureusement que l’UMP a François Baroin… J’ai déjà dit ici que ce gars m’était très sympathique et expliqué les raisons « personnelles ». Toujours est-il que c’est le premier cador de l’UMP a avoir exprimé une position intelligente et presque compréhensible par les électeurs. « J'ai trouvé que les positions de Manuel Valls étaient à la fois courageuses et logiques ». « En tant que ministre de l'intérieur, il n'est pas là pour favoriser l'ouverture des frontières. La France, ce n'est pas l'hôtel des courants d'air. Donc, il est normal qu'il tienne ces positions, elles sont cohérentes avec sa ligne. » «la régularisation au cas par cas, c'est la méthode la plus logique, la plus naturelle, la plus humaine aussi parce qu'elle tient compte du parcours de la personne qui est venue chez nous et les critères qui sont retenus par Valls sont également excellents. » « Chacun a sa sensibilité dans son expression politique. Moi, il se trouve que j'ai été ministre de l'intérieur et ministre de l'outre mer et cette question de l'immigration clandestine, je la connais plutôt bien. Le cas par cas, c'est le seul moyen et j'ajoute qu'on l'a toujours fait. »

Les autres cadres de l’UMP sont restés dans la position qu’il fallait tenir avant les élections et sont maintenant dans une stratégie de reconquête de l’UMP pour un congrès à l’automne en vue de la Présidentielle de 2017, persuadés que l’immigration sera au thème de la prochaine campagne et que la droitisation est de plus en plus de rigueur.

Pendant ce temps, François Baroin montre qu’il est un gugusse raisonnable, posé, … Il rappelle aussi que le cas par cas est la seule solution possible (à part, bien sûr, les régularisations massives), ce qu’ont fait la plupart des gouvernements. Il rappelle surtout que parmi tous les prétendants, c’est le seul à connaître vraiment la question puisqu’il a fait un passage (éclair, il a remplacé Nicolas Sarkozy fin mars 2007, pendant la campagne).

Tiens ! Dans les propos qu’il a tenus, il a également dit que l’idéal était de ne pas dépasser 30000 régularisations par an… Et la seule année où cet « objectif » a été atteint depuis 2004, est celle où il passé 6 ou 7 semaines à l’Intérieur.

Tiens ! Alors que l’UMP qui perdait fixait des objectifs minimum d’expulsion favorisant une politique du résultat, François Baroin fixe des objectifs maximum de régularisation favorisant une politique plus réaliste, plus humaine…

Ca serait amusant que « la gauche modérée » parvienne à sauver une « droite modérée ».

Je ne sais pas comment Manuel Valls arrivera à gérer ce dossier, un des plus complexes que puisse avoir à gérer un ministre. Il deviendra peut-être seul contre tous dans son propre camp, tout en ayant à subir la logique opposition de Christiane Taubira, qui a aussi un job à faire.

J’espère que ces deux ministres phares sauront travailler ensemble !


09 novembre 2011

Effraction irréductible

Ce qu’il y a de rigolo avec la bévue de François Baroin, hier, à l’Assemblée Nationale, divisela droite, ce qui prouve quand même que la gauche a eu raison de s’offusquer. Ce qu’il y a de con, par contre, c’est que personne ne sait de quoi parlaient nos chers représentants à ce moment là. N’ayant pas encore téléchargé l’applicationGroland sur l’iPhone (la scène y ressemble…), je me suis pointé surle site de l’Assemblée Nationale.

François Baroin répondait à la place de François Fillon (en déplacement en Allemagne) a une question de Pierre-Alain Druet qui se terminait par une interpellation : « Le Premier ministre a parlé de faillite en évoquant les années où la France a vécu à crédit. La dette de notre pays aura doublé en moins de vingt ans, passant de 42 % du PIB en 1993 à 86 % en juin 2012 : ce doublement ne résulte pas de l’ensemble des gouvernements, mais uniquement des gouvernements de droite, car nous, nous avons réduit la dette. La faillite, c’est vous ! »

Il faut bien reconnaître… De temps en temps, les billets blogs gauchistes sont illustrés avec de courbes du déficit ou de la dette…

Voyons la réponse… : « Monsieur le député, vous avez posé la question du courage. Est-ce du courage que de proposer, pour satisfaire quelques catégories prétendument favorables sur le plan électoral, la création de 60 000 emplois dans l’éducation nationale ? »

On se demande bien ce que ça vient foutre à l’Assemblée Nationale, d’autant que l’élection en question ne concerne pas franchement l’UMP.

Je cite des passages, seulement, mais tout est pareil. Arrogant.

« Est-ce du courage que de ne pas revenir sur les 35 heures ? »

Ben non. Il a fallu être courageux pour les mettre en place. Et quand la droite nous promet depuis dix ans de revenir dessus, on se demande où est son courage. Sans compter, qu’il n’est pas inutile de rappeler que la France est un des pays où l’on bosse le plus par semaine.

« Est-ce du courage que de mentir, de basculer dans la démagogie, de taire la vérité, de vous accrocher à de vieilles lunes socialistes qui vous ont, certes, conduit par effraction au pouvoir en 1997, vous qui n’avez rien fait de la croissance venue de l’extérieur avec la bulle Internet ! »

A nous voila à l’effraction. Beaucoup de papiers sur ce mot depuis hier soir. On pourra toujours rigoler que lui aussi a obtenu sa place avec effraction, l’ayant récupérée au type qui l’avait remplacé, en 1995, et qui le remplace à nouveau depuis 2007.

Mais avant d’aller plus loin, il faut rigoler : si les socialos ont réussi, c’est de la faute à Internet.

« Oui, je le répète, c’est par effraction, car c’est sur un coin de table que vous avez rédigé l’affaire des 35 heures ! »

Quel coin de table ? Le projet était préparé. La réduction du temps de travail faisait partie du projet de Lionel Jospin en 1995. Les législatives suivantes étaient prévues un an après… Jacques Chirac a soit essayé de sauver les meubles soit donné volontairement le pouvoir à la gauche à cause de l’incompétence de la droite…

« C’est sur un coin de table que M. Strauss-Kahn et Mme Aubry ont rédigé l’affaire des emplois-jeunes ! Oui, c’est par un coin de table que vous êtes arrivé aux affaires, et c’est sur un coin de table toujours que vous avez rédigé un projet qui est aujourd’hui caduc et qui, dans le même esprit, vous a amené à proposer un projet qui ne correspond en rien à la réalité de la situation économique de notre pays ! »

Notre jeune ministre serait-il obsédé par les coins de tables ?

La réalité de la situation économique de notre pays, c’est que l’Allemagne a les moyens de s’offrir une réduction d’impôts alors que les Allemands travaillent en moyenne moins que nous par semaine alors que le gouvernement actuel, au pouvoir pendant 15 ans depuis 1993 est obligé de nous infliger une hausse des impôts.

« Vous pourrez crier, le bruit n’ajoutera rien à l’affaire ! Vous pourrez vous lever, cela ne réglera pas l’affaire du projet socialiste ! Vous pourrez quitter la salle et adresser des quolibets, vous serez vous aussi, face aux Français, au rendez-vous de la vérité ! Nous, nous le serons ! »

Nous y serons en mai… Comme nous l’avons été à toutes les élections « pas nationales » depuis 2002.

Qu’on a probablement gagnées par effraction.

19 octobre 2011

Le compte est con

Ca y est ! L’UMP a tenu sa convention à propos du programme du PS ! On n’a rarement autant rit dans Twitter que hier soir… « Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a qualifié mardi d'"imposture financière" le projet du PS pour 2012, affirmant qu'il représentait "255 milliards d'euros de dépenses supplémentaires" et "126 milliards d'euros de hausse d'impôts" sur cinq ans. »

L’art de manier des chiffres au hasard !

La preuve ?

L’Assemblée a commencé hier l’examen du budget pour 2012 et « La prévision officielle de croissance de la France pour 2012 est "probablement trop élevée", a reconnu, dans la matinée, le ministre de l'économie, interrogé sur France 2. Le gouvernement table pour 2012 sur une hausse de 1,75 % du produit intérieur brut. »

Le gouvernement prépare un budget et le jour où il le présente devant nos représentant avoue qu’il a fait n’importe quoi et que les prévisions sont totalement erronées.

Belle preuve de professionnalisme !

Et l’UMP voudrait avoir la moindre légitimité pour chiffrer le projet des socialos ?

06 septembre 2011

Redescendre sur terre pour augmenter les impôts

« Le gouvernement est ouvert au débat avec les parlementaires pour un éventuel abaissement du seuil à partir duquel s'appliquerait la taxe sur les hauts revenus, actuellement prévu à 500.000 euros, a déclaré mardi le ministre de l'Economie François Baroin. »

Ah ! Très bien ! Pouf pouf, une annonce d’un côté, un recul de l’autre, ça s’en va et ça revient.

« "On a supprimé le bouclier (fiscal, ndlr), on a maintenu l'ISF, on augmente les prélèvements sociaux, on augmente la fiscalisation sur les plus-values concernant les résidences secondaires, plus la taxation sur les hauts revenus, on voit bien que ce plan (d'économies) est équitable (...) parce qu'il repose pour beaucoup sur les épaules de ceux qui ont le plus de moyens", a dit le ministre. »

Il a oublié de dire que l’ISF avait été allégé. Manque de mémoire. Pas grave. Parler de plan d’économies quand il s’agit d’une augmentation des impôts devrait faire rager les libéraux. Comme quoi, la communication gouvernementale a des limites.

Revenons à nos moutons : le débat est surréaliste.

Nos braves députés envisagent d’abaisser de 500 000 à 250 000 euros le montant des revenus pour s’acquitter d’une taxe de 3%, si j’ai bien compris. Je précise « si j’ai bien compris » car je ne suis pas réellement concerné.

En français, ça veut dire que nos députés de droite et le gouvernement se demandent si on peut être considéré comme ayant un haut revenu si on touche 20 fois ou 40 fois le SMIC.

Il faudra penser à introduire une notion de très haut revenu pour les rassurer.

Si je croise François Hollande un de ces jours, par exemple ce soir avec d’autres blogueurs, il faudra que je lui demande s’il n’était pas un peu petit joueur avec ses 4000 euros de 2007…

J’espère que les journaux titreront sur ce « 20 fois le SMIC » pour être considéré comme ayant un haut revenu pour que les braves gens se rendent bien compte de quoi on parle…

Petit rappelle historique…

En 2001, la plus haute tranche des impôts était à 46 000 euros. Elle est maintenant à 70 000.  En gros, un type qui touchait quatre fois le SMIC était considéré comme riche, avec la droite, c’est passé progressivement à 6 fois… Ils se demandent maintenant s’il faut passer à 20 ou à 40 fois.

En 2001, la plus haute tranche des impôts était taxée à 47%. Elle l’est maintenant taxée à 41%.

La droite peut toujours nous parler de faire un prélèvement de 3% pour ceux qui touchent plus de 250 000 ou 500 000 euros…

Qu’ils reviennent sur terre !

10 août 2011

Foutons la dette à la corbeille !

La dette ! Toujours la dette ! Nos politiciens commencent à en parler sérieusement. Alain Jupé a confirmé que la règle d’or n’était pas la solution. Attendons de voir ce qu’ils vont nous sortir de leurs chapeaux, tous ces braves gens qui « candidatent » à la Présidentielle ou leurs ministres en poste. De toute manière, ça risque bien de faire comme en 2007 où tout le monde parlais de la dette quelques mois avant l’élection, avec des chiffrages de programmes, des comparaisons, … Dans la dernière ligne droite, tout était oublié…

On ne gagne pas une élection en disant aux électeurs : « Avec moi, vous vous serrerez la ceinture… »

Ce qu’il y a d’intéressant, dans cette période, c’est qu’on commence réellement à entendre parler de hausses d’impôts, par l’intermédiaire de la suppression de certaines niches fiscales.

Par contre, on ne sais pas lesquelles. Je m’attache bêtement à des détails. C’est d’ailleurs rigolo, le gouvernement nie les hausses d’impôt. C’est con d’attendre une année électorale pour les prévoir…

François Baroin était l’invité du JT de TF1, lundi (je n’ai pas regardé, j’étais occupé dans le Nord, comme l’atteste cette photo).

« Crise de la dette : pas de hausse d'impôts, promet Baroin. »

Ouf ! Sauvés…

« En évitant soigneusement les termes de rigueur et d'austérité, le ministre de l'Economie a assuré que Bercy "allait réduire les dépenses, mais pas augmenter les impôts", afin de réduire le déficit. » On supprime les niches sans augmenter les impôts ?

«  "La France sera au rendez-vous de ses engagements vis à vis de ses partenaires", a promis le ministre. "Nous devons être déterminés et exigeants. En 2013, le déficit de la France sera le même qu'avant la crise de 2008", a-t-il poursuivi. » Avant la crise de 2008 ? Et avant que les premières mesures fiscales prises suite à la l’élection de Nicolas Sarkozy fassent de l’effet…

« Néanmoins, pour le ministre, des leçons devront être tirées de ces tempêtes boursières : "La zone euro n'est pas suffisamment optimale, elle devra être plus rapide, plus efficace et répondre aux attentes des investisseurs." »

Si elle pouvait commencer par répondre aux attentes des peuples…

Qu’attendent les peuples ? Heu… Joker.

M. Mariani, de « la droite populaire », a relancé son éternel thème à propos de la chasse aux fraudeurs et son fameux fichier des allocataires. C’est bien la droite ! Remonter les gens contre eux et faire du fichage. Même quand le fichier existe déjà…

La peuple attend un fichier ? Ah ! Non ! Il attend de lutter contre les méchants fraudeurs…

Pourtant, « Le ministre espérait augmenter le rendement de la chasse à cette fraude au cumul indu d'allocations sociales, une chasse qui a permis de récupérer « un peu plus d'un milliard d'euros, soit 10 % de plus que l'année précédente ». » Un milliard… ? « un rapport parlementaire en juin dernier évaluait la fraude aux prélèvements sociaux par les entreprises à 8 à 15 milliards d'euros. On n'entend pas beaucoup la droite populaire, et encore moins le gouvernement, faire de lumineuses propositions sur le sujet... » Ah ! Voila du pognon.

D’après M. Mariani, le fichier des allocataires « permettra de constater les abus. Une même personne peut toucher indûment le RSA dans plusieurs départements, car aucun d’entre eux ne croise les dossiers. »

Je ne sais pas si c’est vrai, mais M. Mariani a oublié de rappeler que c’était la droite qui avait confié la gestion du RMI (puis du RSA) aux départements comme si ça pouvait avoir un sens de « départementaliser » la gestion de la solidarité nationale.

Mais je crois que je m’inquiète pour rien. Je ronchonne dans mon coin.

Alors que tout va bien. « le Dow Jones a gagné 3,98% et le Nasdaq 5,29%. »

29 juin 2011

Un remaniement efficace !

On ne peut évidemment aujourd’hui que se réjouir de la libération des deux Journalistes de France 3, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, otages depuis 18 mois en Afghanistan même si je n’ai suivi l’affaire que dans Twitter. Mes camarades nous expliquaient qu’il fallait se précipiter sur une chaîne (France 3 de mémoire) qui diffusait ça en direct comme si ça avait la moindre importance…

Sur l’autre chaîne, il y avait le match entre Tsonga et Federer. Je suis prêt à parier qu’on en parlera plus au bistro, ce soir, que des deux otages et des autres informations du jour qui ne sont pourtant pas rien.

Nous avons en stock un remaniement ministériel que je n’ai pas suivi, d’ailleurs, Twitter s’étant affolé. François Baroin est nommé ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Il est remplacé par Valérie Pécresse au Budget et comme porte parole du Gouvernement.  Elle-même est remplacée par Laurent Wauquiez, mais là, j’ai du mal à suivre. Je suppose qu’elle garde ses attributions.

François Sauvadet, du Nouveau Centre, rentre dans le rang et dans le gouvernement en prenant la Fonction Publique. François Laffineur, également centriste, devient Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants. Tiens ! Nicolas Sarkozy prépare 2012…

Thierry Mariani qui était Secrétaire d’Etat devient Ministre de la même chose.

David Douillet devient secrétaire d'Etat en charge des Français de l'étranger, un nouveau poste au sein du gouvernement. C’est nouveau, ça ! Je me rappelle qu’en 2007, Nicolas Sarkozy parlait d’un gouvernement resserré et d’un ministère de l’Immigration. Là, on n’a plus de Ministre de l’Immigration mais presque un Ministre de l’Emigration (ben oui, les Français de l’étranger…). La nouvelle n’est probablement pas sans importance : avec la dernière révision de la constitution, les Français de l’étranger ont plus de poids la législative. Il faut bien préparer 2012.

Madame Claude Greff devient Secrétaire d’Etat à la famille. C’est pour faire plaisir aux féministes suite au départ de Madame Lagarde ?

Il n’empêche que quelques heures après l’arrivée de Douillet au Gouvernement, on a enfin un Français qui fait un exploit dans une discipline sportive… Avec un peu de chance, Tsonga habite en Suisse pour les impôts.

C’est bien de mettre un sportif talentueux au gouvernement pour s’occuper des Français exilés fiscaux à l’étranger…

17 juin 2011

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social ?

Finalement, je suis très estomaqué par mes lectures, ce matin… Il y avait foule dans la ligne 7 mais j’ai néanmoins pu faire la photo du journal Métro, en attendant ma rame. Ensuite, on était tellement tassés comme des sardines dans une rame de métro, que je ne pouvais pas tourner les pages. J’ai donc pu lire plusieurs fois l’interview de François Baroin, propos qui n’ont d’ailleurs qu’assez peu d’intérêt.

C’est bien la une de ce quotidien gratuit qui m’interpelle.

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social après avoir coulé le budget de l’état ?

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social après foutu en l’air le système de retraites ?

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social tout simplement en insistant pour nous faire travailler plus ?

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social en détruisant, une à une, nos libertés sur Internet ?

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social tout simplement en pondant une vingtaine (voire une trentaine, j’ai arrêté de compter) de taxes et d’impôts nouveaux, de lois sécuritaires, … en quelques années ?

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social après avoir détruit le système de soins ?

Comment la droite peut-elle encore parler de sauver notre modèle social en supprimant une vingtaine de milliers de postes d’enseignants chaque année ?

Comment…

04 mai 2011

Des déficits dans une constitution

Cette information pourtant essentielle m’avait échappé. On va dire que c’est de la faute de la reine d’Angleterre, d’Obama et de Ben Laden. Toujours est-il qu’une réforme qu’est en cours, à l’Assemblée Nationale, « l'examen d'un projet de réforme constitutionnelle sur l'équilibre des finances publiques ».

Je ne suis pas un spécialiste de ces machins. Je vais donc vous le résumer rapidement tout ce que j’ai cru comprendre sur le site de l’Assemblée. Il s’agit d’une part de créer des « lois cadres » sur trois ans prévoyant les efforts à faire pour assurer l’évolution des comptes. Il s’agit d’autre part de transférer le monopole des décisions de prélèvements obligatoires aux lois de Finance (je ne m’étends pas, je pense que cela devrait sauter). Il s’agit enfin de transmettre au Parlement les machins de stabilité avant de les envoyer à la Commission Européenne (là, je n’y comprends rien).

Toujours est-il que ça ressemble à du pipeau et à du grand guignol : les législatures sont sur cinq ans, les lois peuvent se modifier et un gouvernement d’une couleur ne va pas imposer un cadre budgétaire au gouvernement suivant.

Je me doute que ce sujet ne passionnera pas les foules et moi et encore moins. Laissons nos députés en causer mais faire une énième évolution de la constitution pour ce pataquès est évidemment une mesure de communication pour que la droite fasse croire aux foules qu’elle a enfin pris à bras le corps le problème du déficit.

Nous ne serons pas dupes. « En retour, le ministre du Budget, François Baroin, a prévenu la gauche que "ceux qui voteront contre auront la responsabilité" d'une mauvaise gestion des finances publiques, alors que la France s'est engagée à ramener son déficit public de 7 à 3% du PIB d'ici à 2013. »

Nous allons simplement rappeler à M. Baroin que la France s’est engagée, par le funeste traité de Maastricht, à ramener son déficit à moins de 3% du PIB. La droite n’y arrivant pas, M. Chirac a provoqué une dissolution en 1997 pour permettre à la gauche d’y arriver (je résume !), ce qu’elle a fait puisque les déficits étaient ramenés dans les seuils admis quand elle a quitté le pouvoir.

C’est depuis que deux législatures de droite ont plombé le budget de l’état. Un bon schéma vaut mieux qu’un long discours, je pique celui-ci sur le site du Sénat. Regardez surtout la courbe rouge. Et je suis gentil, elle s’arrête en 2009. Faisons table rase du passé, de la bulle internet et de la croissance qui a favorisé la gauche, de l’éclatement de cette bulle qui a lésé la droite du temps de Jean-Pierre Raffarin.

Monsieur Baroin pourra-t-il en tirer la seule conclusion qui vaille : depuis quand les comptes sont-ils réellement dans le rouge ?

Est-ce bien la peine de continuer à donner des leçons ?

C’est sous la Présidence de Nicolas Sarkozy que les déficits ont atteint des sommets. Mettre sur le dos de la gauche une politique désastreuse ("ceux qui voteront contre auront la responsabilité") dépasse l’entendement.

14 octobre 2010

Harmonisation de la fiscalité avec l'Allemagne : on va droit dans le mur de Berlin

François Baroin l’a annoncé, on va se taper dès 2011, une réforme de la fiscalité. On nous annonce même un collectif budgétaire dans l’année mais je vois difficilement comment on pourra appliquer ça à l’année en cours (si des gens font des investissements en fonction de la fiscalité, on ne peut pas changer les règles du jeu…). L’essentiel de la réforme va donc s’appliquer sur la fiscalité 2012 et vous verrez le résultat sur votre fiche d’imposition en août ou septembre 2013, soit 18 mois après les élections.

Tournons une page de publicité. A propos de réforme, je tiens à vous signaler l’excellent billet d’Eric. Il nous rappelle la définition du mot « réforme » : « nom féminin. Changement dont le but est d'apporter des améliorations. » Entre nous, je ne vois pas en quoi reculer l’âge de la retraite est une amélioration. Ne le dites pas à. Woerth, il a assez de soucis comme ça.

Ainsi, M. Baroin nous promet une « amélioration de la fiscalité. » C’est bizarre, j’ai l’impression qu’on va pourtant l’avoir dans l’os.

Parallèlement à cette annonce, on lit dans la presse qu’une harmonisation de la fiscalité avec l’Allemagne était en vue.

Je me suis dit : « Pourquoi pas ? » Les taux de prélèvement obligatoire sont similaires entre nos deux pays, voyons donc ce que font nos Allemands préférés ! J’étais très curieux car, dans ma mémoire, un tas de truc, en Allemagne est de la responsabilité des « Landers » : je suppose que la configuration de la fiscalité est bien différente de chez nous. D’ailleurs, je me demande si « configuration de la fiscalité » est bien français.

Alors pour vous rendre service, car je suis un blogueur serviable, j’ai pris google pour avoir des explications sur la fiscalité en Allemagne, des détails sur les différences entre les budgets de nos deux pays, …

Mauvaise nouvelle ! La fiscalité en Allemagne est très complexe. Carrément imbittable. Vous cherchez sur Google, il y a plus de pages qui disent que c’est incompréhensible que de pages qui vous aident à comprendre. D’ailleurs, je suis en train d’en ajouter une.

L’harmonisation avec un truc imbittable me parait assez peu souhaitable. Je pense qu’une fiscalité efficace doit être une fiscalité compréhensible. Il ne reste plus qu’à définir ce qu’est une fiscalité efficace.

Je me suis néanmoins bien amusé avec cette tonne de lecture (oui, comme j’écris des conneries, les gens s’imaginent que je suis un charlot : ils ont raison, mais j’étudie quand même). Par exemple, les Allemands ont une Taxe Professionnelle.

J’ai donc compris ce qu’étais la politique du gouvernement pour 2011, en supprimant le bouclier fiscal et en recréant la Taxe Professionnelle : il s’agit d’annuler les mesures phares en matière de fiscalité prises depuis 2007.

Au nom de l’amélioration de la réforme ?

N.B. : La dame de la photo est très jolie. J’ai eu sa photo ici en cherchant Landers dans Google Image (par hasard, j’avais fait une recherche de Landers juste avant, je ne savais plus si on écrivait Land, Lands, Lander ou Landers).

01 septembre 2010

Vers une hausse des impôts en 2013

C'est en effet ce qu'a annoncé François Baroin, aujourd'hui. Ils ont bien raison de le faire après les élections : c'est moins risqué.

D'autant que la même bande ne sera peut-être pas au pouvoir. J'espère. Et j'imagine difficilement Nicolas Sarkozy faisant une campagne sur le thème "je vais augmenter les impôts".

Déjà qu'après son élection, il avait déclaré, de mémoire : "je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts".

Alors s'il annonce qu'il va augmenter les impôts, je me demande bien ce qu'on va prendre sur la gueule.