17 octobre 2006

Pourquoi choisir ?

(deuxième version du billet que je n'avais pas eu le temps de terminer)

Réveillé aux aurores par une insomnie insupportable, je me demandais ce que je pouvais trouver pour me rendormir jusqu’à 7 heures avant de rejoindre l’usine où je travaille pour gagner péniblement de quoi payer le loyer de mon studio et le bifteck du soir.

J’ai trouvé : j’ai lu les professions de foie (ce qui n’est pas une faute mais un jeu de mot idiot) de nos trois candidats à la candidature. Il fallait le faire avant d’observer les débats sur LCP dès ce soir.

Ce n’est pas vrai. Je n’ai pas LCP et j’ai mieux à faire de mes soirées. Et je ne bosse pas à l’usine. Et je n’ai pas de loyer à payer. Et je ne mange pas de bifteck le soir sauf si j’ai envie.

Mais j’ai réellement lu les professions de truc. J’ai bien lu les trucs sur le site de l’UDF hier. Et les commentaires dans les blogs et un tas de truc.

Nous avons trois personnes brillantes qui me convainquent toutes les trois. Ce que j’ai envie de lire, ce n’est pas franchement un affrontement entre « les gauches ». Nous allons les laisser trancher.

Et je vais aller bosser. Dans ma banlieue qui n’est pas encore en flamme, mais c’est l’histoire de quelques jours, et c’est à prendre en compte dans les débats prochains.

A la limite, les débats à l’UMP sont plus intéressants, puisque M. Sarkozy semble trouver de plus en plus d’opposants. Je n’ai pas à me mêler de ce qui se passe à droite, c’est comme si des sympathisants de gauche essayaient de définir la social-démocratie ! (Loïc, je plaisante)

Il n’empêche que… Ils pourraient choisir un candidat qui ne nous mène pas directement à la guerre civile. Car c’est quasiment de ça qu’il s’agit.

L’an dernier, j’observais les émeutes dans les banlieues avec une certaine bonhomie et en espérant voir repartir à la hausse l’industrie automobile… Cette année, ces différents, on a des jeunes qui attaquent effrontément les forces de l’ordre. Ce n’est pas tolérable et ils méritent des sanctions exemplaires, ce qui ne résoudra d’ailleurs pas le problème. Je ne sais pas ce qu’ils veulent. Probablement faire la une du Parisien ? On en arrive à se demander comment on va pouvoir rétablir l’ordre « républicain »…

Il n’empêche que 4 ans de provocation de la part du Ministre de l’Intérieur (résumons : la racaille des banlieues qu’on va nettoyer « à la haute pression », des baisses de subventions des associations, la suppression de la police de proximité remplacée par la police spectacle, des promesses non tenues, … Et on est au bord de la guerre civile.

Six mois comme ça et il faudra envoyer l’armée dans les banlieues pour mettre de l’ordre.

Alors, Mesdames, Messieurs de droite, par pitié, faites acte de repentance. Vous vous êtes plantés pendant 4 ans. Si vous reprenez le pouvoir, faites le avec discernement.

On pourra recommencer à s’engueuler gentiment sur l’origine de la dette, la politique sociale à mener, la manière de réformer l’école et tout ces trucs habituels. Mais ne nous menez pas à la guerre.

13 commentaires:

  1. un peu de respect s'il te plait pour les millions de travailleurs qui bossent à l'usine...dont moi. L'usine n'est pas tut le temps synonyme de travail à la chaîne. perso, je ne fais pas ça. je bosse à la gestion des stocks de joints toriques, à l'édition des bons de livraison et à l'expédition (ce dernier endroit étant peut-être un peu plus rébarbatif quoi qu'il demande une attention de tous les instants...)
    Je vais créer un syndicat dans cette entreprise..cfdt sans doute...

    Concernant la social-démocratie, je sais gré à Anne de m'en avoir donné une belle définition...mais je savais à peu près ce que c'était évidemment. je faisais un peu mon idiot. Anne a bcp de talent et le sens de l'à propos.

    l'ump est plus 'socdem' que le ps. J'en suis convaincu.

    bye

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  2. Quel manque de respect ? Et je ne parle pas de travail à la chaîne...

    C'était juste une introduction pour dire pourquoi j'avais lu les professions de foi à 5 heures du mat !

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  3. Sur la soc dem, wiki nous dit ceci : "La social-démocratie désigne aujourd'hui un courant politique de gauche, réformiste et non-marxiste."

    Je n'aime pas mettre les gens ou les partis dans des cases et donc je n'aime pas discuter de ce genre de trucs...

    Mais tu auras du mal à me faire croire que l'UMP est un parti de droite.

    Ensuite, dans wiki, ils disent ceci :

    "En rupture avec le communisme, la social-démocratie au sens moderne du terme s'est placée, au cours du XXe siècle, sous le signe de la doctrine keynésienne alliant initiative privée et impulsion de l'Etat, tout en restant dans le cadre économique du capitalisme.

    Mais elle n'est pas seulement une politique, la social-démocratie est de manière indissociable une culture politique, qui part du pluralisme social et défend la « modération », le "compromis" politique et des structures d'organisation pour la négociation et la concertation."

    Je ne vois pas beaucoup de grands négociateurs à l'UMP (au PS non plus, mais la question n'est pas là).

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  4. Loïc,

    Mes derniers échanges avec Bilou sur ton blog étaient significatifs.

    Elle s'y connait en économie et moi pas, elle l'a dit.

    La dette correspond à des dépenses supplémentaires de l'état. Ces dépenses supplémentaires permettent d'alimenter la croissance (c'est comme ça que ça marche aux USA, mais on ne peut pas tout comparer : les USA ont la faculté à rembourser la dette de temps en temps alors que nous on la traine de puis longtemps).

    Cette alimentation de la croissance profite aux "marchés". Donc aux "actifs privés gérés" que je mentionnais la dernière fois, qui ont augmenté de 6% par an entre 2000 et 2005.

    Ces économistes distingués me diraient : "c'est n'importe quoi". Ben non, c'est la vérité, mais ça n'est pas très propre à dire.

    Je ne sais pas si tes propres "actifs privés gérés" (globalement tes comptes en banque) ont pris 6% par an entre 2000 et 2005.

    Moi, si...

    Mais ce n'est pas le revenu du travail (je sépare bien mes revenus boursiers, placés sur un PEA, de mes revenus du travail, placés sur des comptes type CODEVI ou autre, et généralement dépensés vite fait !).

    Bref... Réfléchis bien sur le thème "à qui profite le crime ?" à propos de la dette.

    Dans le "programme" de l'UMP, il y a des trucs comme "suppression des droits de mutation". Ca profite à des gens qui ont des héritages à transmettre (des actifs privés gérés !).

    Pas nécessairement aux millions de travailleurs qui bossent à l'usine.

    Je suis bien d'accord que le système "économie de marché" est le seul à avoir donné ses preuves, et que la liberté individuelle d'entreprendre (et autre) est importante. Les soc dem sont probablement d'accord.

    Je ne suis pas un "gauchiste" comme je l'entends sur ton blog, mais peut-être un soc dem.

    Mais l'UMP n'est pas soc dem.

    La dette a augmenté de 10 points du PIB depuis leur arrivée au pouvoir. Ca a profité à qui ? Tu en profites beaucoup de l'augmentation du CAC40 qui a récemment atteint des sommets (mais aujourd'hui, ce n'est pas génial...) ?

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  5. "Il n’empêche que 4 ans de provocation de la part du Ministre de l’Intérieur (résumons : la racaille des banlieues qu’on va nettoyer « à la haute pression », des baisses de subventions des associations, la suppression de la police de proximité remplacée par la police spectacle, des promesses non tenues, … Et on est au bord de la guerre civile."


    Oui, et quand on voit par exemple, la grève au centre Pompidou, on se dit que la morosité est générale.

    En ce moment, il faut lire le Figaro, pour rigoler!

    Mais voici un article du Monde (il faut le lire pour relever la façon pour le moins biaisée dont le journaliste utilise les statistiques:


    Les forces de l'ordre, cible privilégiée des violences urbaines
    LE MONDE | 16.10.06 | 11h13 • Mis �jour le 16.10.06 | 17h08


    'indicateur national des violences urbaines confirme un sentiment né ces dernières semaines, au gré de quelques agressions de policiers fort débattues : les violences contre les forces de l'ordre et, plus généralement, les représentants des services publics (pompiers, personnels de santé, etc.) sont en hausse de 30 % au mois de septembre par rapport à août, un mois traditionnellement calme dans les cités en raison des vacances.

    Près de 480 faits ont été recensés par la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) et la direction centrale des renseignements généraux (DCRG). "Le paradoxe de la situation actuelle, c'est que la situation est plus calme qu'on ne le pensait, si on compare à la période du contrat premier embauche au printemps ou au mois de juillet, souligne Michel Gaudin, le directeur général de la police nationale. Il y a, cependant, un phénomène d'amplification médiatique autour des agressions de policiers." Les syndicats de policiers estiment, pour leur part, qu'un désir inédit de cibler la police se diffuse actuellement.

    Si les estimations mensuelles nécessitent toujours d'être prudents dans l'analyse, elles sont confirmées par d'autres chiffres. Depuis le début de l'année, le nombre de ces violences s'élève à près de 4 200. Selon le ministère de l'intérieur, le nombre de policiers blessés en mission au cours des six premiers mois s'est élevé à 2 458 et celui des blessés en service (simples accidents du travail) à 3 183. Pour les blessés en mission, la tendance est donc largement supérieure à 2005 (4 246 pour toute l'année) et 2004 (3 842). "Il y a une façon très simple d'avoir moins de policiers blessés, c'est de laisser les quartiers à l'abandon. Nous, nous avons choisi de multiplier les interpellations", remarque Michel Gaudin.

    Au total, l'indicateur des violences urbaines – outil mis en place en 2005, qui compte neuf rubriques et ne prétend pas à l'exhaustivité –, a enregistré 7 690 faits en septembre, contre 7 350 en août, soit un total de près de 76 900 depuis le 1er janvier. Une tendance se dessine depuis la rentrée : la violence se déplace des cibles matérielles aux cibles humaines. Les incendies de poubelles et de biens publics ont ainsi baissé de 10 % en septembre ; le nombre d'incendies de voitures semble aussi se tasser depuis la fin juin (près de 3 200 faits en septembre, contre 3 100 en août).

    En revanche, les jets de projectile ont augmenté de 30 %, de même que les rodéos urbains, qui servent souvent d'appât pour faire entrer les forces de l'ordre dans les cités (près de 510 faits en septembre). Derrière ces statistiques, les spécialistes policiers perçoivent une délinquance plus dure, mieux organisée, sans pour autant tirer de conclusions définitives sur la multiplication des agressions contre les policiers. Les RG s'interrogent particulièrement sur un effet de mimétisme que pourrait susciter la multiplication des reportages et des articles sur l'anniversaire des violences urbaines de novembre 2005.

    Toutefois, selon eux, les conditions de la commémoration ne sont pas réunies à l'heure actuelle. Il n'existerait pas de solidarité fédératrice entre quartiers sensibles; les auteurs habituels de ces violences urbaines ne peuvent pas s'appuyer sur une date symbolique forte, comme le 14 juillet ou le 31 décembre, nuits traditionnellement marquées par une multiplication des incendies de voitures. La fin du ramadan et les vacances scolaires, à la fin du mois, seront un test important.

    Le ministère de l'intérieur note aussi le rôle très actif joué par les syndicats de policiers dans la médiatisation des agressions contre les forces de l'ordre, le 19 septembre dans la cité des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essonne) et le 1er octobre dans la cité des Musiciens aux Mureaux (Yvelines). "Il y a eu, c'est incontestable, une mise en scène syndicale très efficace, une façon de monter les choses en épingle, notamment au moment des Mureaux", explique-t-on au cabinet de Nicolas Sarkozy.

    A la fin du mois de novembre auront lieu les élections professionnelles chez les policiers. Cette échéance provoque actuellement une activité syndicale intense, d'autant plus que, chez les gardiens de la paix et les officiers, le scrutin s'annonce indécis.

    A l'approche de l'anniversaire des violences urbaines, tout événement qui a trait aux banlieues provoque sur le champ la rédaction de communiqués syndicaux, réclamant plus de moyens ou dénonçant le sort fait aux fonctionnaires. Les représentants des principales organisations devraient être reçus, mardi 17 octobre, au ministère de l'intérieur.

    Pour l'heure, Nicolas Sarkozy n'envisage pas de faire de déplacement en banlieues, afin de ne pas "forcer dans le symbolique", comme le résume son entourage.
    Piotr Smolar

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  6. Et pour compléter, une mesure phare de super-socialo:


    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-824392@51-824505,0.html


    Désormais, il faut l'appeler "Abbé Pierre"

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  7. juste un petit rectif : le record du cac est de 6900 points et des poussières (atteind en septembre 2000) et aujourd'hui il est à....5300 pts donc à 2/3 de son record !!!

    Je ne sais pas qui a 'profité' de la hausse de la dette depuis 4ans...personne n'a encore su me dire...mais je sais par contre qui en n'a pas profité : les plus riches...par définition (la redistribution ne va pas dans leur direction...)

    alors, Nicolas, pourquoi la dette a-t-elle augmenté depuis 4ans ? Tu as des pistes ?

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  9. Loïc,

    La redistribution profite aussi aux plus riches.

    Dans ton histoire, n'oublie pas l'éclatement de la bulle "informatique", le machin du 11 septembre et tous ces trucs. Les plus riches avaient leur pognon bien planqué.

    Les deux tiers de 6900, ça fait 4600. Et étant moi-même actionnaire, je sais ce que c'est... (et à l'occasion je t'en parle par mail, Je ne vais pas raconter ma vie sur le web). (par mail ou autre... je passe souvent à Loudéac !).

    Ne nous trompons pas de calcul !

    Sur la redistribution, je croix que tu te trompes un peu. Elle profite bien aux plus riches, mais les classes "moyennes sup" en patissent.

    La dette, elle a augmenté parce que personne n'a intérêt à la réduire.

    Déjà, la dette, c'est quoi ? Des placements financiers de types qui en ont les moyens...

    L'état emprunte de manière badine (pour reprendre une expression d'un de mes anciens commentaires) sur les marchés. Un placement sûr, garanti, ... qui fournit du pognon aux marchés...

    Pourquoi veux-tu que la droite la réduise ?

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  10. Eric,

    Ce que je trouve fort, c'est le
    ""Il y a eu, c'est incontestable, une mise en scène syndicale très efficace, une façon de monter les choses en épingle, notamment au moment des Mureaux", explique-t-on au cabinet de Nicolas Sarkozy."

    Parce que chez NS, ils ne "mettent pas scène" ?

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  11. Oui, c'est toute la rhétorique sarkozienne: reprocher aux autres ce qu'on fait soi-même.

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  12. Nicolas : comment être de gauche et gagner en bourse ?
    Très bon prochain sujet d'article !!
    Jusqu'à présent, je considère que les paris boursiers tels qu'ils se pratiquent (c'est à dire en misant à court terme et en espérant des retours à deux chiffres. Ce qui fait la différence entre le Capitalisme et le Libéralisme) est une des causes de la misère générale. Donc, par pureté d'âme gauchiste, je n'ai aucune action…

    Je note la hauteur des débats sur ce blog. Ça fait plaisir.
    :-)

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  13. Filaplomb,

    Déjà, il n'y a pas de paris boursiers. Sauf chez les petits gars qui pensent encore s'en foutre plein les fouilles. La bourse, ça rapporte aux gros (et aux mecs comme moi qui ont des opportunités, mais c'est un autre débat).

    Un débat sur la gauche et la bourse... Soit.

    Prenons mon cas personnel que je connais assez bien, allez savoir pourquoi ? J'ai un peu de pognon, je gagne un peu d'argent. Le système existe, je ne vois pas pourquoi, avec mon étiquette de gauche, je n'aurais pas le droit d'en profiter. Ca ne m'empêche pas de militer pour que les plus values boursières soient aussi imposées que les revenus du travail.

    Prenons le cas général, j'en ai discuté récemment avec une copine riche de gauche qui me critiquait mes investissements boursiers.

    Je lui ai demandé ce qu'elle faisait de son pognon. Elle a des assurances vie, des OPCVM, des SICAV...

    Autant de trucs qui sont investis en bourse.

    Je préfère placer mon pognon en bourse que d'engraisser des intermédiaires qui ne sont que des banques, pur produit du capitalisme.

    J'en rajoute un peu, c'est pour l'image.

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