04 novembre 2008

70 ans en toute discrétion

A l’insu des pieds de notre plein gré, la droite vient de faire passer l’âge possible de départ en retraite à 70 ans. Les zozos vont argumenter sur le fait que ce n’est pas un décalage du départ en retraite mais juste une possibilité.

Il n’empêche que compte tenu du faible niveau de certaines retraites, certains n’auront pas le choix que de bosser plus longtemps. Surtout, c’est une porte ouverte à la généralisation. D’ici trois ans, on nous dira : « Je ne vois pas pourquoi certains partiraient à 70 ans et pas les autres qui cotisent moins, le système est injuste, il faut généraliser la retraite à 70 ans ».

Après, on passera à 75.

Cette mesure est évidemment une hérésie : faire travailler plus certains alors que le chômage repart à la hausse (le nombre de Rmistes aussi, d’ailleurs, mais ça ne fait pas la une de l’actualité) est grotesque. La faire passer sous la forme d’un amendement ridicule alors qu’il s’agit d’une évolution majeure du système de retraites, sans dialogue avec les syndicats, sans débat public, … est un viol de la démocratie.

Mais ce qui m’a mis en colère, ce matin, est l’approche utilisée par France Info (oui, vers 7h50 ils ont consacré cinq minutes à autre chose que la victoire annoncée d’Obama malgré le décès de sa grand-mère).

France Info interviewait des « personnes âgées » qui se vantaient d’avoir encore une activité salariée après 65 ans. Il y avait une petite dame qui se vantait de faire des remplacements dans son ancienne entreprise et un agriculteur de 80 ans qui était content de pouvoir nourrir ou traire ses lapins et monter sur son tracteur.

L’argument final de ce dernier étant qu’il fallait bien s’occuper et qu’on ne pouvait pas rester en permanence devant sa télé !

Hé ! Papy ! Pour s’occuper il y a aussi les promenades, la lecture, le blogage, les sorties, les bistros, le cul, les voyages et les copains. Je connais des types de 40 ans qui, eux, aimeraient bien s’occuper par une activité salariée pour nourrir leur famille !

46 commentaires:

  1. C'est du lavage de cerveaux en bonne et due forme..

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  2. Mais peut-on compter sur la lucidité de discours de quelqu'un qui bosse au delà de la date limite de péremtion?
    Ce qui m'amuse autant que ça t'agace, c'est les cibles prises, des activités pas forcément "pénibles" des gens qui ont continué.
    Pas pénibles dans le bon sens du terme, à savoir qu'on peut encore travailler la terre le cul sur le tracteur ou peser des fruits et légumes à l'épicerie du coin.
    Mais qu'en est-il des commerciaux par ex, des manutentionnaires, des hôtesses de caisse ou d'accueil, des cheminots?
    Ah non, merde,mauvais exemple.

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  3. Christie,

    Oui. On nous prépare discrètement.

    Mélina,

    Exact ! Les exemples sont orientés.

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  4. D'un autre côté, pourquoi se priver des compétences, de l'expérience, etc. d'un homme (ou d'une femme) qui, à 66 ou 67 ans, désire continuer à exercer une activité qu'il aime ?

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  5. Didier,

    Vous pourriez presque écrire les discours de Sarkozy !

    Je vais quand même répondre :

    Tout simplement parce que rien de l'empêche actuellement (sauf pour les fonctionnaires)... sauf votre patron qui peut vous mettre à la retraite d'office à 65 ans. La mesure est donc purement démagogique pour préparer la généralisation des retraites vers 65 et 70 ans.

    Tout simplement parce qu'on nous prépare à ne pouvoir toucher une retraite pleine qu'au bout de 45 ans de cotisation.

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  6. A chaque fois le même raisonnement totalement faussé selon lequel un travailleur en vaut un autre. Si un travaille plus il en met un au chomage et s'il ne travaillait pas l'entreprise embaucherai automatiquement.

    Raisonnement faux à la base de toute la réflexion socialiste et de l'énormissime connerie des 35h.

    Sur le principe maintenant. Je crois que tu as raison mais je n'avancerai pas le même argument. Mon argument serait plutot que l'on arrive déjà pas a bossé lorsque l'on a 55 ans alors 70...

    Réglons ce problème la avant.

    Sympa la remarque de Goux. Non ?

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  7. Les deux tiers des plus de 55 ans sont déjà en inactivité, retraite, pré retraite, chômage pré-retraite, etc.

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  8. Seb,

    Superbe commentaire ! Bravo !

    Presque totalement hors sujet puisque généralisant à tout un billet ce qui est l'objet d'une seule phrase dans ce billet.

    Trollesque à souhait puiqu'attaquant les 35 heures alors que ça n'a rien à voir.

    Finissant par approuver le billet en ajoutant un argument contredisant les premiers arguments du commentaire : comme on n'arrive pas à bosser à plus de 55 ans, c'est idiot de faire bosser les gens après 65... Entièrement d'accord : autant faire bosser les gens qui sont en âge de bosser...

    Le bon partage du travail...

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  9. Jean,

    Ouais ! Et pour finir la réponse à Didier Goux, il n'y a pas 1% de la population qui souhaite travailler après 65 ans pour une autre raison que des motifs financiers.

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  10. Réponse généraliste. Comme souvent. Je suis sceptique sur le principe comme toi. Mais pas pour les même raisons. Le bon vieux partage du travail effectivemment. Qu'est ce si ce n'est la base du raisonnement des 35 h ? Ma remarque n'est donc pas hors sujet.

    C'est à la base de ta réflexion et de ton argument pour repousser cet amendement.

    Le problème c'est justement que ce partage du travail c'est des conneries.

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  11. Seb,

    Non, ça n'est pas des conneries mais je ne vais pas essayer de te convaincre.

    Mon billet ne parle pas du partage du travail mais de la manière dont nous sort une mesure grotesque et donc on en parle à la radio pour la justifier alors qu'il s'agit probablement de nous préparer à une nouvelle étape.

    C'est une poursuite du torpillage de la retraite par répartion au moment où la crise boursière devrait justement montrer qu'il faut la renforcer.

    Tu dis : "C'est à la base de ta réflexion et de ton argument pour repousser cet amendement". Ce n'est pas vrai. Tout au plus trois ou quatre lignes.

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  12. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  13. Seb,

    Pourquoi as-tu effacé ton commentaire ? Tu te plantes sur toute la ligne, admets-le ! Tu essaies de faire dire à mon billet ce qui n'y est pas indiqué.

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  14. @Nicolas. Désolé pour le commentaire fausse manip. Non dans tom billet il y a deux choses. 1. Le fait de faire passer la mesure en douce.

    2. Le fond de la question et ton argument. C'est celui ci que je conteste et je pense que tu te trompes en disant ce que tu dis.

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  15. On pourrait tourner en rond longtemps en disant que l'autre se trompe... Il n'empêche que je crois avoir rédigé moi-même ce billet et ne consacrer qu'une très légère partie à la défense du partage du travail. Je cite : "Cette mesure est évidemment une hérésie : faire travailler plus certains alors que le chômage repart à la hausse (le nombre de Rmistes aussi, d’ailleurs, mais ça ne fait pas la une de l’actualité) est grotesque." et plus loin : "Je connais des types de 40 ans qui, eux, aimeraient bien s’occuper par une activité salariée pour nourrir leur famille !"

    Tu m'expliques en commentaire que c'est une connerie, sans argumenter d'ailleurs.

    Le fond du billet est qu'on nous fait passer un truc en douce en le justifiant avec des conneries (dont le fait de devoir s'occuper...) alors que c'est précurseur d'un torpillage du système.

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  16. à 70 ans et même à 65 je doute que mon dos me laisse travailler en maternelle.
    Ce que tu soulignes est très important : la progression lente mais sûre vers la dégradation des conditions de travail pour TOUS, le faussement égalitaire "je ne vois pas pourquoi" et l'imposture du soi-disant choix des travailleurs.

    C'est bien connu : face à son patron et au vivier de chômeurs nous passerons notre temps à choisir notre temps de travail (demandez aux caissières !) et à partir à la retraite quand bon nous semble (le chômage des cinquantenaires n'est plus un problème ? C'est beau !).

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  17. MGP,

    Oui. Ce qui m'attriste le plus sont les réactions de Didier et de Seb qui vont se focaliser sur une bricole alors qu'on assiste à un torpillage progressif "de tout", qui va retomber sur le dos des brave gens.

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  18. Didier,

    Joker accepté ! Mais, par exemple, vous qui bossez dans le monde de l'édition et de la presse, ne me dites pas qu'il n'y a pas quelques vieux crabes qui n'arrivent pas à publier des trucs abondamment, en bossant "en free lance".

    Ou que la moitié des paysans retraités en France ne continuent pas à bosser dans la ferme reprise par le fils !

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  19. Hé, oh... Les trolls de droite et les gauchos ! J'ai bien envie de vous renvoyer dos à dos !
    Vous semblez être d'accord sur une chose : que le travail est une finalité en soi. Désolé, je ne le pense pas !
    Ce qui devrait être la finalité absolue et indiscutable, c'est que CHACUN ait les moyens de vivre et de faire vivre sa famille. En travaillant ou PAS !
    Aujourd'hui la misère frappe de façon sordide ceux qui ne peuvent pas travailler. Intolérable.
    La misère frappe de façon tout aussi pernicieuse de plus en plus nombre de ceux qui travaillent et qui doivent quand même faire appel aux Restos du Coeur.
    La misère est là aussi, ou approche de ceux qui ont travaillé toute leur vie comme des forcenés.
    Et je ne ferai allusion qu'en passant à ceux qui meurent au boulot, en fin de carrière ou à l'aube d'une retraite qui n'aura été que rêvée...
    ... ...
    Je rêve, moi, d'un monde où chacun aurait selon ses besoins, sans avoir à se faire esclave. Et où chacun pourrait exercer les activités de son choix. Quand il le veut, comme il le veut. En travaillant comme un forcené jusqu'à 95 ans s'il le souhaite.
    Ou en passant sa vie à refaire la Tour Eiffel avec des allumettes. Ou à écrire des romans qui ne seront lus que par quelques fidèles.
    Ou à faire l'amour.
    ... ...
    Utopique dites-vous ?
    Mais justement, la Gauche ne manque-t-elle pas un peu trop de cette qualité ?
    En préférant voir dans Obama le Saint Graal...

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  20. Si, bien sûr ! Je parlais essentiellement pour les salariés, ce qui représente tout de même du monde. Et puis, un journaliste qui veut continuer à bosser (parce qu'il aime ça) est obligé à partir de 65 ans, de le faire "par la bande", en solitaire. Il est, quoi qu'il arrive, exclu de la rédaction à laquelle il appartenait. Et, ça, je peux vous dire qu'un certain nombre le vit assez mal, au moins dans un premier temps.

    Ne pourrait-on imaginer que la retraite reste possible à 65 ans pour ceux qu'il le désirent, mais avec possibilité de "prolongation" pour ceux qui le veulent (reconductible chaque année, par exemple) ?

    Remarque annexe : l'allongement du temps de travail est la solution qu'à choisie le Japon, par refus d'une immigration massive et forcée : je ne sache pas que le pays s'en porte plus mal que les nôtres, en Europe.

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  21. Boby,

    Hého toi même ! ;-)

    Je ne mets pas du tout le travail en avant et je dis à longueur de billets que ce n'est pas un fin en soi...

    Et tu as raison : le gauche oublie parfois de rappeler le projet de société.

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  22. Boby : on rêve tous plus ou moins d'un autre monde... mais on vit dans celui-ci ! Et même si vous avez le droit de penser que le travail n'est pas une fin en soi, il n'en demeure pas moins vrai, pas moins réel que de nombreuses personnes n'ont guère d'autre univers, notamment lorsqu'il n'y a plus d'enfants à la maison pour s'occuper et s'étourdir. Qui n'a pas connu de ces hommes et ces femmes que la retraite transformait en six mois ou un an en de véritables fantômes, les plus poignants (j'en ai connu) étant ceux qui, chaque jour ou presque, reviennent errer sur leur ancien lieu de travail pour se persuader qu'ils font encore, d'une certaine manière "partie de la société" ?

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  23. Didier,

    Le départ à la retraite à 65 ans est souvent une exigence des patrons pour se débarrasser des vieux crabes et légalement, rien n'empêche un type de 80 ans de faire partie "d'une rédaction".

    Si le départ à la retraite "devient possible" à partir de 65 ans mais "pas obligatoire", tous les gugusses qui seront en poste devront rester travailler pour conserver des revenus. Ca équivaut à repousser l'âge de la retraite alors qu'une majorité de types de plus de 55 ans n'arrive pas à travailler.

    Pour ce qui concerne le Japon : joker aussi. Mais je ne crois pas qu'on puisse comparer ce qui n'est pas comparable.

    Vous êtes un troll remarquable. Motivé par Seb ? Vous arrivez à parler d'immigration sur un sujet qui n'a rien à voir et en quelques échanges nous allons pouvoir mettre sur l'immigration les difficultés du système de retraite en France. Encore une démonstration de la loi de Godwin ?

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  24. Didier,

    Par rapport à votre réponse à Bobby : vous en connaissez encore beaucoup de ces gens qui reviennent errer sur leurs lieux de travail ? C'était peut-être fréquent, il y a 100 ou 50 ans, ces ouvriers qui revenaient vers leur usine par nostalgie.

    Depuis la fin des 30 glorieuses, peut-être, le rapport au travail a changé. Les ouvriers ont plus tendance à penser qu'ils se sont fait entubés par leur patron alors qu'avant ils pensaient avoir construit quelque chose avec leur patron.

    Un type qui part à la retraite, maintenant (s'il n'est pas fonctionnaire), aura vécu les 10 dernières années avec la peur de ne pas pouvoir conserver son boulot jusqu'au bout.

    C'est peut-être ce monde que le rêve voulu par Didier pourrait nous faire oublier.

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  25. Nicolas : oui, j'en connais hic et nunc, ne vous en déplaise ! Ce que vous semblez oublier, ou au moins négliger, c'est que le travail ne se résume pas au patron-qui-exploite : il y a tout le reste, souvent infiniment plus important.

    Quant au reste, ce n'est tout de même pas moi qui serine sur tous les tons et dans tous les médias que l'immigration est une chance puisque les nouveaux entrants vont payer nos retraites. Ce que je trouve du reste assez méprisants pour eux : on vous accepte ici, mais seulement pour servir la soupe dans les hospices...

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  26. Didier,

    Je n'ai pas seriné... En outre, le financement des retraites n'est pas en jeu "officiellement" dans la mesure annoncée.

    "le travail ne se résume pas au patron-qui-exploite" : je n'ai pas dit (j'ai moi même un boulot plaisant), mais le travail n'a pas QUE des bons côtés et que le rapport au travail a changé en quelques dizaines d'années (ce qui n'est pas plus mal mais ça rend l'exclavage moins facile).

    Aussi, JE ne connais personne à qui il manquerait de revenir sur son lieu de travail après son départ à la retraite (à part un serveur de bistro à la retraite, mais c'est un autre sujet...).

    Je pense qu'arrivé à la retraite, une partie de la population (hormi les "privilégiés") doit se dire : "ouf, j'ai tenu jusque là".

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  27. C'est vrai pour certains, faux pour d'autre, un peu des deux pour d'autres encore : on tourne en rond, là...

    J'vais déjeuner, tiens.

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  28. David75

    Ce qui est lamentable dans cette affaire, c'est que l'amendement soit passer en catimini la nuit sans consultations ni débats ce qui devrait être la moindre des choses avec les partenaire sociaux.
    Cette démarche n'est pas très digne d'une democratie j'espère que le député qui a fait cette démarche sera sanctionné par les urnes aux prochaines élactions.
    Par ailleurs, le travail n'est pas une fin mais un moyen et ceux qui veulent faire croire que c'est pour le bien de la nation à mon avis n'ont pas fini de prendre les français pour plus sots qu'ils ne le sont ...
    Faire travailler jusqu'à 70ans y compris le dimanche et mal payé bien sur, la world company l'a rêvé notre assemble l'a fait ..

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  29. Didier,

    Oui on tourne en rond ! Mais comme je suis têtu, je vais ajouter un truc auquel j'ai pensé en mangeant (car j'ai mangé, moi). Quand on est ouvrier ou employé, les outils de travail changent. J'ai connu un type (pas encore retraité) qui était imprimeur. Il avait une vieille machine dont il était extrèmement fière, il faisait tous les réglages des couleurs à "l'oeil", il était fier de son boulot. Il nous ramenait des fois des échantillons de sa production et nous expliquait comment il avait fait...

    Puis, son patron a renouvelé l'équipement en question pour prendre un truc tout informatisé.

    Je doute qu'il retourne parfois sur les lieux de son travail...

    David,

    Oui, c'est lamentable, mais le plus lamentable est que l'amendement n'ai pas été retiré le lendemain...

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  30. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  31. Personnellement moi ça me fait assez peur.
    J'ai 22 ans et j'ai encore deux ans d'études avant d'arriver sur le marché du travail alors me dire qu'il y a de fortes chances pour que je ne sois en retraite qu'à 70 ans, ça fait quand même très peur. 46 ans de cotisations et surtout, je ne suis pas sûr de voir un jour ma retraite...

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  32. Mais non ! Pas 46 ans. 45. Car tu vas galérer au chômage pendant au minimum un an...

    Tu sais, j'ai à peu près le double de toi (un peu moins...) et j'ai la même peur. On prend ça au jour le jour, chaque année de boulot est accumulée. C'est presque une nouvelle forme de précarité. On a un bon salaire mais on ne sait pas si on l'aura encore dans 6 mois. Alors, dans vingt ans...

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  33. C'est encourageant :/

    Je me dit que je serais obligé de mettre de côté chaque mois pour partir plutôt sinon je serai dans le trou sans avoir eu le temps de lever le pied.

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  34. Je plaisantais !

    Mettre de côté ne sert pas à grand chose... Une bonne crise financière et tout est foutu ! Regarde ces millions d'épargnants Américains. Ce qu'il faut, c'est se battre POLITIQUEMENT pour que "la vie" des personnes qui ne sont plus en âge de travailler soit payés par ceux qui bossent.

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  35. Gularu : vous pensez sérieusement qu'il y aura encore des retraites permettant de vivre, dans 45 ans ?

    Les jeunes sont merveilleux d'optimisme...

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  36. Didier,

    Oui ! Nous allons bâtir un monde meilleur...

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  37. Nicolas, je trouve qu'il y a du vrai dans la plupart des commentaires. Cet amendement est scélérat parce qu'il est effectivement une étape de plus dans la régression sociale. Il se mijote certainement dans certains esprits l'idée qu'il faudrait prolonger le travail jusqu'aux limites où une personne pourrait être encore utile.
    D'un autre côté, sauf dans les boulots ingrats, j'ai souvent observé un malaise durable chez les nouveaux retraités : le sentiment d'être devenus inutiles (à tort ou à raison)… J'ai moi aussi connu des gens qui jubilaient de pouvoir reprendre momentanément leur activité (mais c'étaient en général des gens exerçant des métiers valorisant).
    Il est par contre évident que les lois d'une société évoluée sont faites d'abord pour améliorer la vie des gens, et de ce point de vue le travail n'est pas une fin en soit.
    D'autant que tu sembles dire qu'il est déjà possible dans le cadre actuel de travailler plus longtemps (quand le patron ne nous vire pas), que ce soit par nécessité ou pour soigner des tourments existentiels…

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  38. Le coucou,

    Oui. Le sujet n'est pas simple, il y a du vrai dans ce que dit chacun (sauf Seb, nananère).

    Mais je suppose que 70% ou 90% des gens prennent leur retraite avec plaisir, sans regarder derrière eux, parce qu'ils ont passé 35 ou 40 ans avec des contraintes qu'il est temps de lever.

    C'est vrai qu'il y a une partie de la population (et j'en connais pas mal) qui ne sait pas s'occuper et perd pied dès la retraite arrivée.

    Mais il y a un moment où on peut consacrer 100% de son temps à sa famille (petits enfants et parents) et à soi en faisant des trucs qu'on ne prenait pas le temps de faire avant, des conneries comme prendre le temps de lire le journal en buvant son café un dimanche matin parce que quand on bossait il fallait s'activer à faire le marché, tondre la pelouse, laver le linge, sauter bobonne, ...

    Alors, l'argument "avoir le droit de travailler" m'énerve "humainement" (d'autant que certains n'ont pas le droit de travailler). Probablement des gens qui sont passés à côté d'une vie.

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  39. Nicolas : bien sûr que 80 à 90 % des gens prennent leur retraite avec plaisir, ou se persuadent qu'ils la prennent avec plaisir (parce que c'est le sentiment qu'il convient d'afficher. Ce qui est intéressant, c'est ce qui se passe en eux une fois qu'ils y sont - depuis quelques semaines, quelques mois, un an. Et, là, le pourcentage chute, j'en suis absolument certain.

    Du reste, ce que je viens de dire n'a que peu de rapport avec le sujet de votre billet, car, pour ceux-là, le même phénomène se produira à 70 ans aussi bien qu'à 65.

    D'autre part, tout le monde ici semble admettre que le travail « n'est pas une fin en soi » : c'est un peu vite dit, et la question mériterait d'être approfondie. Le travail peut parfaitement être une fin en soi, au moins chez certaines gens (plus nombreuses qu'on ne le croit, il me semble), et je vois pas en quoi cela serait blamâble.

    Moi, ce serait plutôt le loisir pour le loisir qui ne me paraîtrait pas une fin en soi. On voit des tas de retraités dont la principale préoccupation reste de savoir comment ils vont emplir leur temps, comment ils vont s'y prendre pour ne pas s'ennuyer.

    Mais, là, nous sortons nettement du cadre de ce billet.

    Pour finir, Nicolas : je ne suis pas plus cynique qu'on autre (enfin, bon...), mais votre futur monde meilleur me fait doucement rigoler. (Ou il me serre la gorge, c'est selon les jours et l'humeur.)

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  40. Didier,

    Pour le "monde meilleur", je plaisantais (malheureusement).

    Pour les gens qui cherchent à s'occuper, vous n'êtes pas hors sujet (le vieux paysan disait qu'il voulait continuer à conduire son tracteur "pour s'occuper" car il ne conçoit pas de passer son temps devant sa télé).

    Le travail, fin en soi ? Je ne sais pas. J'ai un boulot qui me plait, je n'y vais pas à reculons. Il n'empêche que c'est essentiellement un moyen de subistance (pour payer les bières). On pourrait faire un débat philosophique sur le sujet (mais je vais appeler Dorham, je n'ai pas les moyens...) mais le travail est aussi un moyen pour apporter une "contribution" à la société.

    Je connais des gens qui "vénèrent" le travail et je les respecte beaucoup. C'est le cas, par exemple, de beaucoup de patrons de bistros ! (ce sont d'ailleurs eux qui traitent les chômeurs de fainéants). Ce sont typiquement ceux qui m'engueulent le matin car ma chemise est mal repassée car j'ai préféré le loisir (faire le con sur le blog) au travail (repasser ma chemise). Ou ceux qui ouvrent à 5h30 du matin car le précédent patron ouvrait à 5h30 du matin et considèrent ça comme "une mission" !

    Pour eux, le travail est une "fin en soi"... Mais quand ils prennent leur retraite, ça ne leur manque pas spécialement de se taper un ouverture de bisto à 5h30 après s'être coltiné les pochetrons à 22h30...

    Ils font partie de ces gens qui ne peuvent pas concevoir la vie sans travailler.

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  41. J'ai un peu essayé de suivre... Mais boudiou...
    Le travail "fin en soi", je rigole.
    Le souhaiter pour certains... Je frémis...
    Il ne s'agit pas de confondre "activité", dont "activité sociale" et "travail rémunéré"... Ya une sacré marge !
    Bien sûr que l'on peut prendre son pied avec un job rémunéré. J'ai été la majeur partie du temps très heureux dans ma vie professionnelle.
    Bien sûr que l'on a besoin de se sentir utile. Je ne le sais que trop, hélas.Par l'absurde.
    Mais le travail rémunéré n'est PAS la réponse !
    C'est en ça que la droite se montre, non seulement sous son plus mauvais jour, en affichant son profond mépris du peuple et de la concertation, mais en plus COMPLETEMENT en dehors de la réalité !
    Car du travail, messieurs, du mùoins comme vous l'entendez ici, que vous le vouliez ou non, il y en aura au fl des années, DE MOINS EN MOINS !
    Il y a un siècle, il fallait des centaines de gugusses pour faire tourner une chaîne de fabrication. Dans moins de cinquante ans, il ne faudra pas plus de trois ou quatre ingénieurs pour faire tourner une usine entière 24h/24...
    C'est ce que je voulais dire en affirmant que le travail ne devait pas être une fin en soi !
    Et il y aura en parallèle, de plus en plus de citoyens à faire vivre !
    Le fric nécessaire, il existe !
    Alors le slogan "travailler plus pour..." !!
    Hé bien si, messieurs de droite, il faut penser "partage du travail" !
    ... ...
    La réflexion de Nicolas sur le vieux paysan s'accrochant à son tracteur après l'âge de la retraite m'a aussi fait penser à autre chose :
    Autrefois, (un temps que j'ai connu), les familles restaient ensemble dans la ferme. On ne quittait celle-ci que pour fonder une nouvelle famille. Il y avait toujours une pauvre vieille fille qui restait là, sans trop d'espoir, et qui s'occupait des enfants quand le couple travaillait dans les champs, puis de la mémé devenue sénile...
    Triste vie...
    Aujourd'hui, on propose comme la panacée qui va sauver le monde, de "payer" (avec un lance-pierres) le "travailleur social" qui va torcher les mômes et garder la vieille...
    Vous parlez de progrès ??
    ... ...
    Pour en revenir à l'âge de la retraite, dans ce monde-ci :
    J'ai toujours pensé que chacun devrait avoir le droit de travailler aussi longtemps qu'il le souhaitait. Je n'ai jamais pu m'imaginer à la retraite. Jusqu'à ce que je sois licencié, à 57 ans...
    Mais ceci ne serait acceptable et envisageable que si, en contrepartie, celui qui voudrait cesser son emploi plus tôt, voire avant cinquante ans,avait la certitude de pouvoir vivre décemment. Sans luxe, mais dignement.

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  42. Boby,

    Le sujet est compliqué mais il y a des gens (par exemple les patrons de bistro dont je parlais "pour rigoler") qui ne vivent QUE par le travail.

    Toi et moi considérons le travail avec nos propres yeux (la manière de gagner notre pitance, la façon de contribuer à la marche du monde...) mais certains le considère comme une espèce de priorité. Il n'ont pas le recul (et n'auront jamais le recul) pour l'analyser comme une chierie qui nous tombe dessus. Et c'est hautement respectable !

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  43. Je ne vois pas pourquoi je devrais encore à 70 ans retourner à mon usine qui est en Roumanie ou en Chine !
    :-)

    [Surtout sur la méthode de contournement de la démocratie, c'est assez révélateur de leur pensée. Il ne s'agit pas d'un "projet de société" à discuter et à argumenter, il s'agit d'une certaine vision à imposer à tous...].

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  44. Qu'as-tu contre la Roumanie où les éditions Filaplomb vont bientôt s'implanter ?

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  45. Nicolas : nan mais ça va pas ? Les éditions Filaplomb impriment local sur du papier recyclé et tout et tout, ce n'est pas pour faire bosser des types à bas prix en Roumanie !
    [Je signale au passage que j'ai des imprimeurs chinois qui viennent me relancer par mail !!!].

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