09 avril 2020

#Confinés Jour 24 - d'autres histoires de bistro


Point d’équipe traditionnel, suivi d’un Comité interne avec tous les types de la maîtrise d’ouvrage du domaine, deux comités projets avec deux fournisseurs. La vingt-quatrième journée de confinement est comme les autres.

Hier, j’ai parlé de bistros. Les lecteurs m’ont suggéré d’en faire un livre. Dans le temps, dans mon blog bistro, je racontais plein d’anecdotes (en voila une, que j’avais oubliée. Je l’ai choisie au hasard). J’y parle de mes potes d’alors, les vieux Jacques, Marcel et Joël (morts tous les trois), Jean le patron d’alors et Jim le serveur. Michou est toujours là et est parfois dans mes blogs avec son vrai prénom. Il a fallu plusieurs minutes pour que je me rappelle qui est Manu, par contre. On a bien un Manu dans la bande mais on le voyait dans un autre bistro… Qui avait changé de patron un peu avant. Il s’est donc rabattu sur la Comète. Je serais bien incapable d’écrire un livre. J’avais une petite quarantaine d’année à la fin de l’époque de Jean.

Je suis arrivé dans ce bar fin octobre 1996, un peu par hasard. J’avais repris le boulot le matin après deux semaines d’arrêt ; un gros coup de fatigue à cause de l’engagement associatif qui était le mien et que je pensais bien quitter le mois suivant. Je sortais du métro, le soir, et je me suis dit qu’il fakllait que je sorte de ma routine métro, boulot, asso, dodo… J’ai obliqué vers le premier bistro sur le chemin : la Comète.

Au bout de trois ou quatre jours, un type, Antoine, m’a payé un verre, j’ai remis ça et c’était parti. La Comète était fermé le samedi, je trainais un peu à l’Aéro du temps d’Abdel puis « chez Y » où était la bande. Outre Antoine, il y avait Casquette, Jaune Jeannine, parfois Patrice (le Michou ») et quelques potes à eux. Ils allaient parfois aux Monts d’Aubrac, pas très loin mais je n’aimais pas l’ambiance. Le patron a changé fin 2007, je crois, et j’ai commencé à y aller tous les samedis puis tous les dimanches. On était très potes avec les patrons, Brahim et Mouloud et d’autres clients comme Régine et Michel avec qui je suis parti plusieurs fois en vacances par la suite. Un des patrons était très fêtard, donc on faisait des belles fiestas. Il y avait Jean-Baptiste et j’ai oublié les autres sauf comme Jean-Baptiste et le vieux qui bossait chez But.

A la fin des années 1990, Antoine m’exaspérais tellement que je n’allais plus à la Comète quand il était là, le dimanche matin et surtout tous les soirs de semaine avant 19h20 (il était très précis…). Donc, après le boulot, j’allais souvent une demi-heure ou une heure à l’Aéro, juste en face. Dans ces deux bistros, j’ai fait la connaissance du gros Loïc, du vieux Jacques, de son pote Gérard de Ramdane, Manu. On discutait, sans plus.

Un jour, après avoir été à l’Aéro où je les avais vus, j’étais à la Comète. J’ai dit au loufiat en parlant fort « mets en verre à ces deux ivrognes. » Depuis, je suis resté très pote avec le vieux Jacques jusqu’en 2008 (et suis resté en bon contact jusqu’à la fin). Michel le cycliste était assez pote avec eux.

Toujours vers la fin des années 1990, comme la bande de potes ne venait pas tous les jours et que j’arrivais après le départ d’Antoine, je fréquentais d’autres gens, tels que Jeff, Pascal et Marcel le fiacre, vieux chauffeur de taxi proche de la retraite. J’étais bon pote avec les trois mais les deux premiers ont quitté le quartier au bout de trois ou quatre ans. Un peu avant, j’avais croisé Laurent. On était amis et j’ai même été son témoin de mariage.

J’ai fini par présenter Jacques et Marcel. Ils sont devenus inséparables.

En 2002, Tonnégrande est arrivé à Villejuif mais pour le boulot, il prenait un bus à Bicêtre puis le métro. Il s’arrêtait tous les soirs à l’Aéro où il discutait avec Ramdane. Un jour, ils se posaient des questions sur un sujet que je connaissais. Poliment, je me suis mêlé à leur conversation. Depuis, nous sommes devenus très potes et, progressivement, assez complices.

Un jour, la même année, peut-être, un grand black est arrivé à la Comète vers 20h. Il buvait des bières et rigolait de nos bêtises. Alors j’ai dit au serveur : « mets un demi à ce con, là ! ». Il n’était pas très loquace, comme moi, mais était là tous les soirs avec nous. C’est Djibril.

La bande était constituée. Il y avait d’autres personnes comme Jean-Michel et Jim, le loufiat, qui picolait avec nous quand il n’était pas de service. Et Franck, tiens ! Et Hassan qui passait par là vers 2130 tous les soirs.

Il y avait deux autres bande, des Sri-Lankais, Molière (Belzac de son prénom mais réellement Molière, Ravi et Fernand, et des lascars qui bossaient dans une miroiterie juste à Côté. Claude, Eglantine et Carlos. Quand tout le monde était là, qu’est-ce qu’on rigolait ! Et il y en avait d’autres : les Auvergnats, les copains du patron,…

Le samedi soir et certains dimanches soirs, j’allais aussi à l’Aéro ou au PMU. J’y ai fait connaissance de Jacky le boucher et surtout du vieux Joël. Quand le patron fermait tôt, nous allions à l’Amandine, chez Michel, jusqu’à 22h30 si ma mémoire est bonne.

Les années ont passé et les micro-drames ont commencé à arriver. Fin 2006, les Monts d’Aubrac ont été rachetés par un promoteur pour construire un Auchan dans le quartier. Les habitudes ont changé. La bande s’est un peu disloquée. Je n’aimais pas le bistro où des copains allaient alors que j’en avais d’autres à l’Aéro…

Le deuxième drame fût en avril 2007 quand l’Aéro a changé de gérant. Idir et Karim ont remplacé Abdel. Les copains n’y venaient plus mais je suis resté fidèle. Karim étant très fêtard, on fait des belles soirées.

Le troisième s’est passé à la fin de l’année. Jean et Martine sont partis à la retrait et le propriétaire a vendu à un type qui a mis la boutique en gérance auprès de sa sœur et du mari de cette dernière, Patricia et Patrick. Ils étaient tous les deux payés au SMIC. Ils n’étaient pas du métier. Je suppose que le nouveau propriétaire leur avais promis monts et merveilles. Ils ont tenus cinq mois.

Les nouveaux, Jérôme et Bruno, sont arrivés en juin et ont tout refait. Ce n’était plus le même bistro. Et ils ont changé la règle : ils ne voulaient personne au comptoir pendant le service du soir car ils voulaient privilégier le restaurant (ce qui fût une erreur). La bande n’y venait plus aussi souvent sauf Djibril et Tonnégrande. Les Auvergnats se sont regroupés ailleurs. On continuait à venir sauf de 19h à 21 ou 22h.  Au fil du temps, les règles se sont assouplies mais je suis devenu un pilier de l’Amandine et, pendant plusieurs années, j’y avais rendez-vous avec le vieux Joël et nous faisions les mots fléchés de France Soir.

Jérôme et Bruno ont tenu à peu près deux ans car ils ont eu beaucoup de chance : pendant les travaux de l’Auchan, les ingénieurs et contremaîtres y déjeunaient. Ca allait jusqu’à 160 couverts les midis… Puis quand Auchan à ouvert vers avril 2010, non seulement ces lascars ne bossaient plus dans le quartier mais, en plus, il y avait des restaurants dans la galerie marchande.  Il a tout perdu le chiffre d’affaire, ils s’entendaient pas, du personnel de clown, sauf Jim et deux ou trois types sympa, une carte qui n’avait pas su se renouveler à la nouvelle clientèle…

Leur gérance n’a pas été reconduite. Je crois que le propriétaire a vendu le fond. Deux nouveaux gérants sont arrivés, Nellie et Mathieu. On a retrouvé un bistro familial sympathique. Mathieu a tenu trois ans, Nellie deux de plus. Le soir, par contre, ça tournait souvent mollement, pendant tout un moment, il y avait une seule personne. Ensuite Ambre et François ont repris la gérance.

Michel a revendu l’Amandine il y a environ un an à Lounès. Un autre bistro, le Théâtre, à côté a fermé. L’Amandine a récupéré une grande partie de la clientèle.

Ambre et François auraient lâchés la gérance en début du mois (c’est reporté à cause du confinement).



Mais que sont devenus tous ces gens ? Tous les copains qui m’ont accompagné près de 25 ans à Bicêtre.

Vous avez des nouvelles dans mon blog bistro.

Je n'ai pas regardé les informations et les réseaux sociaux depuis ce matin. Je n'ai donc aucune nouvelle. Ca va venir. Ma mère est contente car quelqu'un a "fait le jardin" mais elle n'est pas contente car elle ne peut pas aller le voir.

Et elle n'est pas prête de le faire...


5 commentaires:

  1. L'inconvénient de ce billet est le même que celui des anciens annuaires téléphoniques (qui viennent d'être supprimés ) : il y a trop de personnages.

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  2. Super billet ! Je revois l’ambiance. Des gens que j’ai rencontré. C’est super.

    Je vais lire ton billet bistrot.

    Un très très beau billet

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