08 janvier 2007

Un cochon dans l'espace

« Le Conseil d’Etat a interdit la distribution de la soupe de cochons » : voilà ce que j’avais retenu de cette histoire, jusqu’à ce que je lise une série de billets dans les blogs ce matin. Je ne les cite pas, il y en a beaucoup, la plupart très bien… Certains auteurs avouent d’ailleurs avoir fait la même boulette que moi. Car c’est bien une boulette. Une grosse, inadmissible.

Voilà ce qui arrive quand on lit la presse en diagonale, voilà ce qui arrive quand des journalistes sont ambigus, principalement dans les titres.

Des blogueurs spécialistes du droit ont décrypté les textes de lois et les arrêtés rendus par les instances. Des blogueurs ont décrypté ces décryptages et en troisième niveau de vulgarisation, voilà ce que je crois avoir retenu : la décision est juridique et pas politique.

Je résume. Le préfet de police a interdit la distribution de cette soupe car il craignait un trouble à l’ordre public. En clair, il avait peur que des manifestants antiracistes cassent la gueule aux cochons, ce qui d’ailleurs ne me déplairait pas spécialement… Les cochons ont saisi le tribunal administratif qui a annulé la décision du préfet. Le chef du préfet, le Ministre de l’Intérieur, a alors saisi le Conseil d’Etat qui a jugé que l’arrêté pris par le préfet n’était pas illégal et que le tribunal administratif avait eu tort d’annuler le machin.

En d’autres termes, ce qui est en cause c’est la légalité de l’arrêté du préfet pas du tout la soupe de cochon.

Les politiques, le Maire de Paris et le Ministre de l’Intérieur en premier, qui ont exploité l’affaire n’avaient pas à le faire. Il me paraît ici impossible de les qualifier sans devenir grossier. Le même qualificatif pourrait être employé à propos des journalistes qui, d’une part, on abusé de l’affaire pour vendre des journaux et, d’autre part, on déformé la chose pour la rendre politique.

Toutes ces histoires ne font que de la publicité au Front National. Il s’agit d’ailleurs bien sûr d’une provocation destinée uniquement à ça. Fallait-il alors interdire cette soupe ?

Beaucoup de réflexions dans les blogs ce matin. La plupart des blogueurs pensent que non, pour éviter la publicité. D’autant, comme disent certains, comme je le disais moi plus haut, des militants antiracistes auraient pu casser la gueule aux cochons provocateurs, et le préfet de police aurait pu retarder l’intervention des forces de l’ordre pour leur permettre de finir le boulot !

Néanmoins, je suis un peu partagé. Il aurait fallu interdire, mais en silence, sans faire de publicité. Sinon, je crois que si on laisse ce genre de truc se faire, ça enracine encore plus le racisme ordinaire dans le paysage français. La difficulté est de trouver un motif légal pour interdire ! Sur quelle base juridique peut on interdire la distribution de cochon ? Le préfet avait trouvé ce truc de « risque de trouble à l’ordre public »…

Ceci était mon avis que je vous délivre gratuitement ce matin, et est issu de réflexions lues dans la blogosphère ce matin, qui, à mon avis, a très bien traité le sujet.

Contrairement à souvent où, pour ce genre de sujet, on voit beaucoup de commentaires à la limite de la xénophobie. Il est vrai que je n’ai pas lu tous les commentaires !

6 commentaires:

  1. Euh, c'est amusant dans cette décision de penser que les violents sont antiracistes et que ce sont eux qui risquent de créer du désordre.
    La solution ?
    Distribuer d'autres soupes, tout simplement !
    :-)

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  2. C'est à peu près la réflexion que je me suis faite en lisant ça.

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  3. on aurait peut etre pas besoin de faire appel a des associations connotés ainsi si l'action sociale publique etait a la hauteur... concernant l'association d'extreme droite qui distribuait cette soupe discriminatoire, autant dire qu'il serait plus adequat que la mairie de paris prenne le relais ou aide d'autres associations dans des pratiques moins discriminantes!

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  4. Roi,

    On aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet... Mais surtout, tout le monde aurait un niveau de revenus correct en France en 2007, on n'aurait pas besoin de donner à manger aux gens.

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  5. Nicolas : comme chante Didier Super : «si y'avait moins pauvres, y'aurait moins de misère».
    Remarque "chanter" pour Didier Super, je ne sais pas si c'est juste !!!
    :-)

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  6. Tiens, c'est les copains de Diorgucci, ils s'appellent Les Havrais (c'est pas à écouter au boulo):

    http://www.leshavrais.fr/index2.html

    Et je cite cette note très drôle de notre blogueur influent préféré:

    "Un visiteur pas trop miteu ( ça vas être dur sur ce blog...) pourrait il me dire ou clubber cet été pour rester "in"?"

    La fôté d'orthographe est indispensable.
    Imagine-t-on Guy interpeller semblablement ses commentateurs sangues en leur lâchant: "S'il y en a un parmi vous qui aurait un neurone, est-ce que vous sauriez me dire en quelle année Raymond Barre a prôné une politique du Franc fort et pourquoi?"

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