01 mars 2007

Dénonçons ceux qui abusent

Hier soir, sur le blog de filaplomb (vous savez, le gars qui a des problèmes de balise a href), il y a eu une longue discussion.

Ca a commencé par une p’tite dame qui se plaignait de voir ses voisins vivre mieux avec les aides sociales qu’elle avec son salaire.

J’ai bondi ! Je lui suis tombé dessus… et je ne suis pas le seul !

Ca m’a fait mal ! Pas de lui tomber dessus ! Ses propos !

Ca m’a fait mal de voir une personne visiblement de gauche reprendre cet argument démagogique qu’on nous sort périodiquement pour fustiger ces faignants de chômeurs, pour virer ces profiteurs d’immigrés, pour dépenser inutilement notre pognon, pour détruire le système de protection sociale, pour détourner les regards de la réalité du pays !

Ca m’a fait mal de voir une personne de gauche oublier tout bêtement que le problème en France n’est pas le montant des allocations sociales mais la rémunération du travail, largement défavorisée au profit de la rémunération du capital !

Mal de voir des gens oublier à qui profite le programme de Nicolas Sarkozy avec ses baisses d’impôts ! Oublier que l’exonération de droits de succession est complètement contradictoire avec la doctrine affichée « Travailler plus pour gagner plus ». ! Oublier que les principales propositions de Nicolas Sarkozy et François Bayrou utilisent ce point de sensibilité des gens pour proposer un programme contraire aux intérêts des gens : les heures supplémentaires !

Si l’heure n’est pas assez rémunérée, ce n’est pas plus d’heures qu’il faut faire, c’est augmenter la rémunération horaire !

La p’tite dame disait qu’elle ne pouvait pas aller manger au restaurant avec ses 2 filles… Ca m’a fait mal de voir qu’elle oublie de compter le nombre d’heures supplémentaires qu’elle devra faire pour aller au Mac Do… si son patron a du boulot à lui filer. Mal qu’on oublie les priorités…

Qu’on me lâche la grappe avec cette histoire d’allocations sociales qui rapportent plus que le travail. CE N’EST PAS VRAI. Il y a quelques incohérences qu’il faut corriger, comme la possible baisse des revenus quand on retrouve un travail, si la rémunération du travail est moins importante que les ASSEDIC !

Mais n’oublions, qu’à la base, s’il y a baisse de revenu, c’est que, avant cette période de chômage, le salaire était plus élevé qu’après !

Le problème en France n’est pas qu’on puisse parfois vivre mieux avec des allocations qu’avec un travail, mais qu’un type puisse voir sa rémunération baisser au cours d’une vie de travailleur !

Bon. Ne t’énerve pas, Nicolas !
D’accord !

Je vais détailler un autre exemple qui m’avait fait mal sur les blogs il y a quelques mois.

Notre gouvernement, ou je ne sais plus quel service, avait dit : « le montant de la fraude à la Sécurité Sociale en France est trop important en France, de l’ordre de 100 à 120 millions d’euros ».

« Hou ! Horreur ». Ca avait généré des débats passionnés. De la simple fraude, le débat était passé aux immondes immigrés qui viennent profiter de notre sécurité sociale ou aux salopards qui arnaquent la sécu ici pour se faire rembourser des médicaments qu’ils revendent ensuite en Roumanie !

Posons le débat calmement. Le trou de la sécu est de l’ordre de 10 milliards. Les 100 millions de fraude en représentent donc 1%, autant dire une goutte d’eau. Le problème n’est donc pas là. Notre gouvernement a focalisé l’opinion sur un détail sans aucune importance pour faire oublier le vrai problème : le financement et le coût de la santé en France.

Pour rigoler, rappelons également que le bénéfice de Total se situe également aux environ des 10 milliards. La fraude à la sécurité sociale représente aussi seulement 1% des bénéfices de Total !

A partir de là, notre gouvernement à mis en place un plan d’action. On commence par créer un observatoire… et on finit par mettre la photo sur la carte Vitale.

Combien va coûter cette photo ?
Petit 1, on invite les Français à se rendre à leur caisse de SS avec une photo.
Petit 2, on reçoit chacun des possesseurs de carte Vitale, pour vérifier leur identité et leur photo.
Petit 3, on fabrique de nouvelles cartes à puce.
Petit 4, on envoie ses cartes à puce aux braves assurés sociaux.

Quel coût par carte ? 20 euros pour tout ça ? Combien de cartes à renouveler ? 5 millions par an ? Coût total ? 100 millions, soit le montant de la fraude. Est-elle évitée pour autant ?

Tout le bruit fait autour de cette histoire n’a servi à rien.

Juste à faire marcher l’industrie privée de la carte à puce (je ne vais pas m’en plaindre !), à satisfaire les intérêts des mutuelles privées et à brosser l’électeur dans le sens du poil !

Qui fraude la sécu ? Les braves gens qui sont malades et qui n’ont pas les moyens de ce soigner… Collectivement, on a le devoir de les soigner. Pour celà, les cent millions sont dérisoires !

Par contre, les mutuelles privées en pâtissent !

20 commentaires:

  1. Nicolas : merci de faire de mon blog et de ses très bon(nes) commentateurs(trices) une référence !

    La "p'tite dame" comme tu l'appelles disait surtout quelque chose de juste : comme elle a de quoi se maintenir à flots socialement, personne ne l'aide.

    Elle ne s'en prenait pas vraiment aux «assistés» mais soulignait surtout l'épuisement que cela représente de s'en sortir tout juste avec le quotidien sans jamais être soutenue ou encouragée.

    Elle soulignait l'absence d'engagement des autres, notamment des parents, dans la vie sociale en général.

    Elle fait visiblement partie de cette classe moyenne qui s'en sort tout juste et qui ressent les aides aux autres comme une absence de reconnaissance de ses propres efforts !

    Ce serait bien si le «bas de la classe moyenne» pouvait obtenir de l'aide au quotidien ou par exemple pour partir en vacances…

    Comme c'est un probleme de repartition des richesses, tu as raison, ce n'est certainement par du côté de Nicolas Sarkozy que se trouve la solution.
    C'est bien ce qu'elle disait aussi !

    :-)

    RépondreSupprimer
  2. Fil,

    Je n'en veux pas à la p'tite dame en question. C'est pour ça d'ailleurs que je l'appelle la p'tite dame, pour conserver l'anonymat.

    Je ne veux surtout pas lui répondre ici ! Si je devais lui répondre, ça serait chez toi ! Sinon, c'est de la malhonnêté...

    Je rebondissais juste sur son commentaire pour lancer mon billet. Mais il s'agit bien d'un autre billet !


    "Ce serait bien si le «bas de la classe moyenne» pouvait obtenir de l'aide au quotidien ou par exemple pour partir en vacances…"

    Non ! Surtout pas ! Sinon, la classe juste en dessus va être jalouse...

    Il faut que tout le monde en France ait les moyens de partir en vacances...

    RépondreSupprimer
  3. Il y a quelques semaines, mon ainée (j'en ai trois, des filles) rentre de l'école et me demande de lui donner 2 euros. Ça arrive souvent qu'elle me demande de l'argent pour l'école. Pour un spectacle, ou d'autres choses.
    Je lui demande pourquoi et elle me répond que c'est pou racheter un autocollant pour que l'argent soit collecté et que les enfants qui ne sont jamais partis puissent partir en vacances.
    Je lui demande alors de me dire, quand était la dernière fois qu'elle est partie en vacances et où. Elle n'a pas su quoi me répondre. Elle aura 9 ans la semaine prochaine.
    Je lui ai répondu "non" et expliqué que si elle n'était jamais partie en vacances, je n'allais pas donner pour que les autres partent. Et que lorsque nous pourrons partir, nous donnerons sous réserve que ça nous prive pas de quelque chose de vital.

    Hou, la vilaine p'tite dame qui ne partage pas !
    Et oui, je sais, mais à l'heure actuelle, la p'tite dame elle peut donner son temps, mais pas d'argent. Alors elle donne ce qu'elle peut.

    Merci pour cet éclaircissement, en tout cas.

    RépondreSupprimer
  4. La p'tite dame,

    Encore une fois, ce n'était pas une attaque, je prenais juste ton propos en exemple.

    Et le fait que tu ne donnes n'a rien à voir avec le problème. Il y a des gens qui touchent de l'argent qui devraient donner. Sarkozy nous explique qu'il faut donner moins d'impôts.

    Voilà ce que je combats. Et pour faire passer la pillule auprès des travailleurs il sort le "travailler plus pour gagner plus". Un tas de gogos tombent dedans car il prend l'exemple des gens qui vivent des allocations ("ce n'est pas normal qu'avec un travail vous gagnez moins qu'en ne foutant rien"). Ils tombent dedans en oubliant qu'après une année d'heures sup trépidantes qui leur aura fait gagner 50 euros de plus par mois, ils seront quand même licenciés et vivront des ASSEDIC.

    C'est pour ça que j'ai bondi sur le blog de filaplomb hier après ton propos. Il était évidemment personnel, et je l'ai pris dans un sens général !

    RépondreSupprimer
  5. C'est rigolo, c'est la deuxième fois que je prends pour exemple des commentaires vu sur un blog... et que les gens prennent mon billet pour un truc personnel... (la dernière fois c'était au milieu de l'été, un billet sur le racisme ordinaire).

    RépondreSupprimer
  6. Nicolas : je pense qu'on dit la même chose et tu n's pas l'air de le voir !

    Je dis comme toi, qu'on manipule les électeurs en leur laissant croire que les profiteurs seraient les pauvres et que c'est en s'aliénant encore plus au travail (et donc en perdant en temps de vie sociale ou familale) qu'on pourrait changer les choses.

    Je maintiens qu'il faut que la classe moyenne profite aussi de certaines aides, notamment parce que ça casse cette séparation entre les plus pauvres et les moins pauvres.

    Evidemment, l'ideal serait un pays où l'ensemble de la population profite des richesses produites, d'une manière ou d'une autre.

    Non ?

    La P'tite dame : tu as raison de ne pas donner, bien sûr !
    Ta démarche est tout à fait logique : tu ne peux pas partager des vacances que tu n'as pas !

    Nicolas : je prenais la défense de cette commentatrice (ici nommée "la p'tite dame") tout simplement parce que hier, c'était un peu chaud sur mon blog et je craignais que d'autres commentateurs, moins posé que toi, refasse la référence avec des organisations politiques extrèmes.
    C'était une sorte de prévention, je pense !!!

    RépondreSupprimer
  7. Merci Fil !

    Je pense qu'on est à peu près d'accord sur beaucoup de sujets...

    Je dis juste qu'il faut faire gaffe quand on parle des avantages accordés à certains... Justement, comme tu dis, ça peut tourner à la confrontation ! Tu remarqueras d'ailleurs que je n'ai pas argumenté sur ton blog hier !

    Il y a des trucs plus grave à dénoncer que le Rmiste qui part en vacances. Par exemple, si le maire d'une commune recevait un avantage de 300 000 euros de la part d'un promoteur immobilier, mais ça ne pourrait pas arriver en France.

    RépondreSupprimer
  8. Nicolas : un maire qui ferait refaire sont appartement à peu de frais alors qu'il vient de le sous-payer, tu veux dire ? Non, ca ne pourrait pas arriver dans notre pays !!!
    :-)

    RépondreSupprimer
  9. Vous faites des commentaires aussi longs que les billets! C'est de l'écriture automatique! Vous êtes surréalistes dans le blogging.

    "Si l’heure n’est pas assez rémunérée, ce n’est pas plus d’heures qu’il faut faire, c’est augmenter la rémunération horaire !"

    Une question: quel est le pourcentage, dans le prix final d'un produit (métériel ou non) de la masse salariale?
    Je crois savoir que c'est autour de 15%. Ce qui veut dire qu'en augmentant les salaires de 10% on n'augmenterait le prix des produits que de 1,5%.
    A vérifier, bien sûr.

    RépondreSupprimer
  10. Je pense que c'est beaucoup plus dans la mesure où ce qui n'est pas du travail c'est de la "matière première" ou des "composants divers". Eux aussi on nécessité de la main d'oeuvre.

    Et tu soulignes encore une fois le problème de l'inflation... qui est combattu par ceux qui ont beaucoup de pognon, puisqu'avec de l'inflation, le pognon en question perd de la valeur relative...

    Allez ! Je vais faire un long commentaire chez toi pour n'énerver !

    RépondreSupprimer
  11. On dit pas "ceux qui abusent", on dit "ceux qui ont bu".

    RépondreSupprimer
  12. Merde, j'ai pas lu les autres com avant. Pourvu que personne d'autre ne l'ait faite.

    RépondreSupprimer
  13. Eric : désolé, ce sont des sujets un peu "loruds", ça demande de l'argumentation. Encore que même là, on parvient à faire des contresens ! :-)

    Franssoit : personne ne la fête ?

    RépondreSupprimer
  14. Je suis content de voir qu'on aborde des sujets loruds dans mon blog.

    Mais qui abuse boira... Donc contrairement à ce qu'il dit Sarkozy finira alcoolique.

    RépondreSupprimer
  15. D'ailleurs en parlant de Sarko, je vais en faire une avant que quelqu'un repasse ici :

    Qui abuse aboiera !

    RépondreSupprimer
  16. J'aime bien ton blog!:-)
    les lieux communs se véhiculent à droit comme à gauche, toujour sur le même principe de cet "Autre" diabolisé qui profite et qui a plus en s'échinant moins (l'histoire ne raconte pas si celui qui prétend avoir moins a Vraiment moins..les p'tites éconocroques au cas-où),
    c'est le discours facile du sécuritaire;
    moi qui suis assistante sociale(tant pis,je l'ai dit),je confirme que nous ne sommes pas toutes des crétines qui nous faisons bercer par les vilains "profiteurs",que les organismes sociaux exigent des justificatifs et qu'il n'y a "plus d'argent dans les caisses",c'est le leit-motiv actuel..alors,que ceux qui "profitent"en profitent,d'autres profitent pendant ce temps,en toute impunité,et les travailleurs sociaux se font critiquer par ceux qui auraient besoin mais qui "ont leur dignité" et qui jalousent ceux qui réclament,ces assistés qui abusent:je vous rassure,c'est réellement un MYTHE!merde alors!:-))

    RépondreSupprimer
  17. Cat : on le sait bien que c'est un mythe !
    Moi je vois que soudain Villepin qui n'avait plus un sou pour acheter des tentes aux SDF nous sort un paquet de millions parce qu'Airbus vient de se découvrir 10.000 employés en trop !
    Les priorités politiques, c'est ça l'important !

    :-)

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.