26 mars 2011

Au comptoir de la Comète, les verres entrechoquent les Verts

Une fois n’est pas coutume, il y avait hier une réunion publique à la Comète, organisée par Europe Ecologie Les Verts. Je me suis intéressé à partir du moment où les braves gens ont demandé aux clients du comptoir de fermer leur gueule car ils ne s’entendaient plus parler. Au comptoir, il y avait Djibril, le vieux Joël, Tonnégrande et le gros Nicolas moi. Et d’autres, mais on s’en fout, s’il fallait s’occuper du peuple, maintenant…

Mes camarades de comptoir étaient très remontés et j’ai fini par larguer aux organisateurs « Hé ho, à quatre, on va faire plus de chiffre d’affaire que vous à 30 alors il faudrait arrêter de nous casser les couilles et replonger immédiatement dans la vraie vie ».

Etant sensé être une sommité locale en matière de politique, mes camarades m’ont demandé de quoi il retournait, quel était l’objet de cette réunion. N’étant absolument pas au courant du dossier, j’ai rangé le fond d’objectivité qu’il me restait et leur ai sorti ma version : « la commune a un projet immobilier dans le haut du Kremlin-Bicêtre, avec une petite partie de logements sociaux. Les gens réunis ici sont des propriétaires de logement dans le coin qui vont être expulsés comme de vulgaire sans papier. J’ai même vu une dame qui se prétendait de gauche propriétaire d’un petit pavillon qui n’allait pas être expulsée mais allait avoir un immeuble construit au pied de chez elle, si ce n’est pas malheureux, en pleine campagne, à un kilomètre de Paris. Dans le quartier, les pouvoirs publics sont en train de couvrir l’autoroute qui fait tant de bruit pour limiter ce dernier et dessiner une belle avenue au dessus, avec des espaces verts, et tout ça. Les braves gens sont malheureux, ils vont être expulsés et ne vont être indemnisés qu’à hauteur de 80% du prix du marché. Mais ils ont oublié de penser que les prix du marché s’établissaient après les travaux en question, y compris la démolition de leurs baraques et qu’ils ont bien de la chance de se voir verser des clopinettes. »

Je répète : c’est ma version, pas celle des braves gens et des organisateurs.

A un moment, je suis sorti avec la petite dame en question, celle qui se prétend bien à gauche et qui l’est probablement, et nous avons eu une explication un peu franche. Presque virile alors que je n’avais rien demandé, ne connaissant pas le dossier et étant là pour boire un coup avec mes copains. Elle me disait que ceci n’avait rien à voir avec la gauche et la droite mais je lui ai demandé si elle serait allée, quand même, à cette réunion si elle n’était pas propriétaire de son pavillon. Elle n’a pas répondu. Je lui ai demandé si en tant que personne de gauche, ça ne la dérangeait pas de participer à une réunion politique organisée par un parti politique qui se prétend à gauche pour défendre des propriétaires contre la mairie et un projet de construction de logements sociaux.

Ca me faisait d’autant plus rigoler que je ne connais absolument pas le dossier.

Elle m’a donc répondu que ce n’est pas organisé par EELV mais que c’est bien une association de quartier et qu’il n’y avait que 17 logements sociaux construits dans un projet de 57 logements (je cite les nombre de mémoire). Je lui ai alors demandé comment il se faisait que le responsable local d’EELV avait réservé la petite salle du bistro et pourquoi le responsable en question avait demandé au patron de lui mettre l’addition de côté pour qu’il la paye en fin de soirée…

Elle m’a alors dit que « mais non, je vais régler mes consommations et patati patata » et est rentrée dans le bistro. Le patron a refusé qu’elle paye, ça lui foutait la merde dans les comptes et, effectivement, le responsable d’EELV a tout payé.

On est joueurs, au bistro, et je me demande si je n’ai pas foutu la merde, notamment où le responsable d’EELV est venu discuter avec moi et est parti tout rouge tellement il était en colère après m’avoir expliqué qu’il n’y était pour rien, que l’association était venue le trouver pour demander d’organiser tout ça, qu’il s’agissait d’un enjeu de démocratie locale. Probablement n’a-t-il pas apprécié quand je lui ai demandé s’il était normal que le parti politique paye les consommations et si on ne pouvait pas, par pure facétie, se demander si un parti politique pouvait manipuler les citoyens au point d’essayer de leur faire croire qu’il n’agit pas en tant que tel mais au nom de la démocratie locale…

Toujours est-il que je me demande s’il est bien légitime qu’un parti de gauche anime une réunion de propriétaires luttant contre un projet immobilier comprenant la construction de logements sociaux orchestrée par une municipalité de gauche

Je me demande ce que Momo fait dans cette galère.

Après cette longue introduction, je vais en venir au corps de ce billet qui ne tiendra qu’en une phrase : si j’étais le responsable d’un parti politique de gauche, je ne viendrais pas engueuler les gens qui parlent trop fort au comptoir d’un bistro.

Surtout quand il y a parmi eux un type qui tient un blog où il parle de politique et de bistro et qui en relatera nécessairement cette anecdote.

Si vous connaissez l’adresse email de Cécile Duflot, vous pouvez lui envoyer l’adresse de ce billet, elle saura en faire bon usage.

Chacun porte sa croix : les militants politiques locaux veulent exister… Que les responsables nationaux se débrouillent.

Je me demande néanmoins si je n'ai pas abusé au moment où j'ai démontré à la petite dame que j'étais un fervent communiste. Je me demande aussi si ce billet sera repris par Kremlin-Village.

22 commentaires:

  1. d'habitude tu es clair, mais là j'ai rien compris, qui est pour ou contre quoi ?

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  2. Merde, je me suis gouré de blog, ce billet était pour PMA...

    Olympe,

    Je n'en sais trop rien...

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  3. Oups ! C'est le bon blog, mais le titre de ce billet porte le nom de l'autre blog, j'ai mal interprété.

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  4. Dis donc je connais l'histoire, j'ai la même dans ma ville.

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  5. David,

    ouais, les militants des formations minoritaires font n'importe quoi pour exister...

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  6. Un vendredi soir à l'heure de l'apéro, aussi...
    Connu ça à Rennes également, dans un bar qui s'appelait le Scaramouche, sauf que j'étais le seul à braire au bar (mais avec quelques épaves), en face de tous ces militants révolutionnaires qui voulaient changer notre vie.

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  7. Olympe,

    Je précise : le fond de l'affaire a peu d'importance et je m'en fous, péripétie locale. Le tout est qu'un parti de gauche fait n'importe quoi pour lutter contre une majorité de gauche indétrônable...

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  8. T'es sûr que c'était pas des scientologues ou des témoins de Jéhovah ? Y'a vraiment des gens allumés prêts à défendre n'importe quoi n'importe comment.

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  9. @David Burlot
    ...Tu m'cherches toi ! :)
    Continues et je te dénonce à la Halde, la CNIL, Hadopi, au MRAP, à la LICRA et au CRAN

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  10. Pas le CRAN, ce sont les pires. T'as oublié la LPLM aussi

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  11. Tiens je ne les connais pas ceux-là...

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  12. Si tu te goures toi-même de blog, pourquoi on ne s'emmêlerait pas aussi?
    Les écolos pratiquent le bon vieux clientélisme en somme, une valeur sure de la république à la française. Qu'est-ce qu'elle en dit C. Duflot, elle n'est pas encore venue s'expliquer ?

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  13. Flûte, j'ai oublié l'accent ^ de valeur sûre… Mais c'est également une valeur sure, au fond : l'honneur est sauf.

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  14. Mouais, pas convaincant ton histoire : je ne vois absolument pas en quoi la construction de logements sociaux justifie une expropriation. Je trouve même le principe parfaitement dégueulasse, en fait...

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  15. L'Hérétique,

    Je ne me suis pas prononcé sur le dossier, je ne le connais pas. Mais il s'agit de vieux quartiers de Bicêtre, une modernisation est nécessaire.

    Le Coucou,

    ouais... Tout à fait ça.

    David, Vlad,

    Je vous laisse papoter...

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  16. Toute la différence entre des gauchisses et des bobos est là ! Défendre de beaux projets ornés de caution sociale mais surtout pas près de chez moi. C'est que ça pue un peu, les pauvres…
    :-))

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  17. Poireau,

    Et encore, je ne donne pas toute la discussion...

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  18. Vu sur le site l'Alain Lipietz http://lipietz.net/?page=blog&id_breve=419 des réunions de pavillonnaires autour du cancer campus. Les pavillonnaires sont La cible.

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  19. Il n'a pas encore été viré, lui ?

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