27 décembre 2006

Le candidat Nicolas Dublog s'occupe de Simon le Clochard

Pendant que d’autres se reposent lâchement, le candidat Nicolas Dublog continue à peaufiner son programme en traitant maintenant du logement social et du logement d’urgence.

Traiter des deux dans un même billet est lourdingue en première lecture mais finalement longuement réfléchi ! Petit 1 : où est la limite ? Petit 2 : quitte à loger une famille dans l’urgence, autant trouver dès le premier coup ce qui est intéressant pour elle !

Néanmoins, avant de traiter ce problème délicat, il convient de s’occuper deux minutes de celui des vrais clochards. Ceux qui refusent de s’intégrer dans le système et qui n’attendent de la société que le droit ne pas crever de froid sur le trottoir. Ceux qui puent, qui nous incommodent, qui nous engueulent quand on leur file des tickets restaurants à 7,40 € alors qu'ils préféreraient de la monnaie pour acheter un litre de rouge ordinaire, …

Un blogueur influent mais pas autant que Filaplomb parle parfois sur son blog de Simon le clochard. Par exemple, dans ce billet émérite il montre la vidéo de M. Jean, aimable patron de la Comète laver la recette de la journée de Simon. Il ne s’agit pas de blanchiment d’argent, mais bel et bien du lavage des pièces que des passants heureux ont donné à cet individu dans la journée. Monsieur Jean récupère les pièces de Monsieur Simon (je dis Monsieur, c’est pour la rime), prélève les consommations dues par cet individu (dans l’ordre, depuis le matin, un grand crème avec un croissant, un calva pour faire passer, un whisky pour se donner chaud, 3 ballons de vin rouge ordinaire. Ca c’est avant 6 heures du matin. Faut dire que Monsieur Jean ouvre à 5h30) et rend le reste – en billets – à Simon.

Ceci n’est pas un billet surréaliste. C’est la stricte vérité. Dans les bonnes journées, la dépense de Simon peut atteindre 2 ou 300 euros, ça dépend de la recette. Simon est un clochard de luxe. Même moi, je n’arrive pas à dépenser autant que lui dans les bistros. Comptez bien, mettons que j’abuse un peu, mais 100 euros par jour, 30 jours par mois, ça fait, je pose 10 et je retiens 1 : 3000 zeuros par mois. Nourri, logé. Et encore, les mauvaises journées, c’est nous qui lui payons à boire.

Ca me fait toujours marrer de voir les gens s’apitoyer sur l’ignoble. Il est là, marchant péniblement dans la rue avec ses deux béquilles (je jour où il a des béquilles, d’autres fois c’est d’autres costumes ou d’autres rôles. Par exemple, au début que je le connaissais il faisait périodiquement la quête pour l’enterrement de sa femme)… S’ils savaient ces pauvres gens que Simon gagne plus de pognon en faisant la quête qu’eux en bossant 8 heures par jour !

Simon est très bien logé. Tous les soirs, il appelle le 115 (Samu Social), le 18 (les pompiers) et un autre truc (de mémoire la croix la croix bleue) : le premier qui vient le chercher a gagner le droit de l’héberger. Les autres repartent… Vive le bénévolat, les œuvres sociales et tout ça.

Je répète, tout ceci est strictement véridique. Il ne faut pas généraliser à la majeure partie des clochards, ce n’est pas mon propos qui était de dire que certains clochards abusent de la société.

Je continue sur Simon. Quand Simon a trop bu, il lui arrive un problème de vessie que nous appellerons en latin « pissarer envitum ». Simon a généralement la décence de sortir du bistro avant de se laisser aller. Quand il n’est pas trop saoul, il traverse la moitié de l’avenue pour aller pisser dans le tunnel. En oubliant qu’il y a quelques motards et voitures décapotables. Quand il est saoul, il sort juste de la Comète, mais n’ouvre pas sa braguette pour ne pas effrayer les enfants. C’est très gentil de sa part. Mais qu’est-ce qu’il pue !

Je disais en introduction à ce billet : « ». Ah oui ! Que disais-je ? Ne quittez-pas, je reviens. « Avant de traiter ce problème délicat, il convient de s’occuper deux minutes de celui des vrais clochards ».

J’ai retrouvé ce que j’ai dit en début de billet, mais je ne sais plus où je voulais en venir.

Ca y est ! J’ai retrouvé ! Il y a deux catégories de SDF : ceux qui ne veulent pas de la société (comme Simon) et ceux dont la société ne veut pas. C’est pas beau ça ?

Il y a bien deux problèmes. Le plus grave, qui n’est pas l’objet du billet, est que tout le monde ne peut pas avoir de logement. Nicolas Sarkozy reprend à son compte les idées de Jospin sur le zéro SDF. C’est quasiment possible. Mais c’est une question de moyens. Et de volonté.

L’autre, moins grave, concerne Simon.

Ce qu’il veut Simon, c’est ne pas passer les nuits d’hiver au froid, continuer à pouvoir appeler le 115 pour être hébergé et les engueuler quand ils sont en retard. Ce qu’il veut Simon, c’est ne pas se faire agresser dans des structures d’accueil, par quelques collègues jaloux de sa recette. Ce qu’on veut, nous, c’est que Simon dispose d’un minimum de soins médicaux dans ces structures et soit obligé de se laver tous les jours. Ce qu’on veut c’est qu’il respecte le 115, les employés, les bénévoles, …

Alors si quelqu’un à la solution pour le cas de Simon et de ses collègues ?

25 commentaires:

  1. je le redis la solitude est la pire des choses
    meme si il profite de la credulite des gens
    quelle tristesse

    euh bien tes photos qui bougent...
    on dirait tv breizh en reportage special en roumanie....

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  2. Je suis un spécialiste de la photo qui bouge. Surtout en soirée.

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  3. Olive, la solitude n'est pas le problème de Simon.

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  4. superbe note Nicolas...chapeau bas...

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  5. Alexandre demande à Diogène : "demande moi ce que tu veux, tu l'auras."
    Diogène répond : "Ote toi de mon soleil".

    Et là deux questions :
    -c'est qui cet Alexandre ?
    -de quoi il se mèle ?

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  6. oui, de retour. ne t'en déplaise ?

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  7. Mais dès fois, Diogène n'a pas de plaisir...

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  8. en 2007, je promets d'être moins arrogant, moins suffisant...moins tout quoi !
    mais toujours à droite !

    car la débat n'a d'intérêt que s'il se fait dans le respect des autres et de leurs idées...et j'avoue avoir légèrement dérapé parfois fin 2006, ici et ailleurs. (mais c'est le propre des démocrates que de ne pas répondre aux provocations des extrêmes de tout bord). Il faut donc s'y tenir.

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  9. Nicolas : si je réponds sérieusement, je souligne que la désocialisation est un processus compliqué à réparer. Qu'il ne suffit évidemment pas de caser le Simon régulièrement à l'abri. C'est plus complexe que cela.

    Ton article pose une bonne question !

    :-)

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  10. Loïc,

    Je compte sur toi.

    Filaplomb,

    J'ai écrit mon billet tout à fait sérieusement ! Je n'aime pas ces termes (Solitude employé par Olive ou Désocialisation employé par toi).

    Parmi les 100 000 SDF (en gros), il y en a un pourcentage (5%, 10% ?) comme Simon que les gens regardent avec une certaine pitié dans les yeux alors que les clodos s'en foutent. J'ai vu plusieurs fois Simon rentrer à la Comète en disant "Il y encore un con qui m'a donné 10 euros"... Ou gueuler après les gens qui lui donnent des fringues, alors qu'en fasse de la Comète, il y a un magasin qui vend des vestes pour 10 ou 15 euros...

    Cela dit, je parle des 5 ou 10% de salopards... Il n'empêche que la société à du boulot à faire pour les 95 ou 90% restant, que tout le mon dispose d'un toit !

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  11. le probleme de simon est de savoir quoi faire de sa vie!


    si etre casé dans un foyer c est se retrouver face a ces difficultes... elles sont souvent sentimentales, affectives ou "maladives"
    je deteste aussi ces exploiteurs on ressent les joies que l on peut, que l on veut...
    j ai compris le message quels respects , quelles forces, quelles energies à eprouver pour reussir face a ces problemes :
    la ville, l'urbanisation peut-etre mais dans la manche et le finistere la solitude le manque d activites amene un taux d alcoolisme, de suicide et d accidents de voitures incroyables!
    les acteurs sociaux, les politiques qui se devouent sont souvent vus et elus sur les echecs et failles...qui sont inevitables..

    et les exploiteurs qui deconsiderent les gens qui ont besoin d assistance appellés "les assistés" qui ne trvaillent pas

    mais jusqu a ou nous pouvons/devons nous ingerer dans la vie d une personne?

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  12. Olive,

    C'est un vaste sujet et sûrement très compliqué. On parle beaucoup des SDF à la télé ces temps ci. Un effet de mode ? Notre gouvernement annonce entre des trucs ces temps-ci. On devrait distribuer des claques (5 ans pour agir et on attend qu'une association mette en place des manifestations concrètes pour agir).

    Par mon billet, je voulais juste dire qu'il ne fallait pas mélanger les catégories de SDF...

    Tu disais : "le probleme de simon est de savoir quoi faire de sa vie". Simon a 67 ans. Ce qu'il compte c'est pouvoir continuer à mener sa vie peinard à observer la rue et en pouvant boire quelques coups de temps en temps.

    Tu disais : "mais jusqu a ou nous pouvons/devons nous ingerer dans la vie d une personne?" Je ne sais pas. Par contre, je vois (et je sens) Simon tous les jours. Je peux exiger qu'il se lave et qu'il ne pue pas. Je peux aussi exiger qu'il n'abuse pas avec les services sociaux (quand il appelle les 3 numéros pour être d'avoir une place).

    Donc, je crois que l'on peut et que l'ont doit "ingérer" fortemment. De type : obligation de passer une semaine sur 4 en établissement médicalisé avec interdiction de sortir..., Obligation de se laver à chaque fois qu'ils profitent d'une nuit d'hébergement. Transformation des services d'assistance pour "optimisation" des boulots des bénévoles et autres travailleurs sociaux.

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  13. Avant de passer pour un affreux facho je reviens sur mon obligation de passer une semaine sur 4 dans un établissement médicalisé.

    Il ne s'agit pas de faire un lavage de cerveau (ou de foie...).

    Simon, à force de vivre dans des conditions d'hygiène douteuses, trimbale en permanence des petites plaies qui n'en finissent pas de guérir, et n'arrive pas à se soigner pour un tas de bricoles légères que tout type de 67 balais peut avoir.

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  14. Nicolas : ils sont 6% les clodos volontaires, d'après Les Enfants de Don Quichotte.
    C'est un peu gênant de ne parler que de Simon et pas des autres. Je ne te jette pas la pierre, je sais que tu pars simplement de ce que tu connais.
    Je suis d'accord pour la medecine obligatoire (comme je suis d'accord avec l'attribution de la CMU aux clochards sans-papier, les épidémies diverses n'ayant aucun a priori de nationalité).

    Avant hier, j'ai passé une heure sur un trottoir à fumer et à papoter avec Eric et Tommy, SDF du quartier.
    J'ai abordé le sujet des regroupements des enfants de Don Quichotte. Leur réponse est claire : regrouper les SDF, c'est faire le travail de la police pour pouvoir les arrêter ensuite.
    En clair, cette action en leur faveur ne les intéresse pas. Ce qu'il souhaite, c'est qu'on les laisse tranquilles comme ils sont. (Je cite leurs propos).
    C'est bien ce discours là que je qualifie de «désocialisation». Ils ne cherchent même plus à revenir dans la «communauté»…

    :-)

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  15. Roi,

    Oui et toi ?

    Filaplomb,

    "C'est un peu gênant de ne parler que de Simon et pas des autres"... Oui, mais je précise bien dans le billet que je ne parle que de Simon et que le cas des autres est plus important.

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  16. Obligation de se laver à chaque fois qu'ils profitent d'une nuit d'hébergement. Transformation des services d'assistance pour "optimisation" des boulots des bénévoles et autres travailleurs sociaux
    OUI OUI OUI


    toute la difference entre insertion et integration

    insertion tu es dans le systeme en y abusant pas (d accord sur obligation de soins et d hygiene car c est le systeme de securite sociale a des limites)et pourquoi pas les arreter filaplomb pourquoi pas si ils n arrivent pas a s auto-determiner.

    integration : les amener a prendre leur place a "partager" du plaisir de vie, de vivre avec les autres donc a decider vraiment

    m'en fous aussi d etre facho avec mes propos j ai bosse dans le secteur socio-educatif-insertion-communal-etc... et bien des fois les gestes de la vie courante doivent se réapprendre et les enfants avant 16 ans on ne leur demande pas leur avis d aller ou non a l ecole- les gens en reeducation on ne leur demande leur avis non plus

    neanmoins des qu'on oblige en france on est traite de fachos!

    c est meme qui a fait perdre jospin et ce qui va permettre a lepen de faire du score

    les assistes sont des faineants non la misere intellectuelle,le peu de capacites simplement existent

    et encore moins influence car depuis un mois a dublin je suis deconnecte de l info francaise (tv je veux dire)

    les politiques sociales de borloo du vent, de la ville de tapie de la tempete,...

    les droits et devoirs... mon frere

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  17. Olive,

    Je suis probablement à peu près d'accord avec ce que tu dis dans ton commentaire.

    Tu dis aussi "les assistes sont des faineants non la misere intellectuelle,le peu de capacites simplement existent"... J'espère ne pas me tromper en rétablissant la ponctuation : "les assistes sont des faineants : non ! la misere intellectuelle,le peu de capacites simplement existent". Fais attention ! On tolère le manque d'accent...

    Par contre, dans le détail, je ne suis pas d'accord avec certains points. Tu dis par exemple : "le systeme de securite sociale a des limites". S'il a des limites, il faut les résoudre... Si je parle des soins obligatoires, c'est tout simplement parce que "Simon" n'est pas capable de se prendre en charge pour des bricoles (soins quotidiens d'une petite plaie, ...).

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  18. Oui, mais c'est quoi résoudre une limite ?

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  19. bien sur! tu as raison..sur les accents et la comprehension des choses

    le systeme de protection de sante doit etre prioritaire à la defense nationale sauf des gens

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  20. Nicolas : proverbe du Mali :

    Ce que tu fais pour les autres, sans les autres, tu le fais contre les autres.

    Obligation certes, mais on fait quoi ? On les ramasse de force ?
    Qui s'en occupe ? La BAC et son régiment de douceur ?
    Sur le principe je suis d'accord.
    Quant à l'application attention.
    Les propos d'Olive sont extrémistes. On parle d'humain ici, de personnes avec des histoires et des peurs.

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  21. Filaplomb,

    Je suis d'accord avec toi (j'ai d'ailleurs demandé à Olive de revoir la ponctuation pour modérer l'extrémisme).

    Par contre, c'est toute la difficulé, on ne peut pas les embarquer de force par la police... Par contre, il faut peut être qu'un service dépendant du ministère de la santé puisse le faire.

    Ne serait-ce que pour limiter les odeurs dans le métro !

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