17 novembre 2008

Alliance et combat de coq

Le débat sur les alliances au PS à quelque chose de surréaliste. Les « anti Ségo » l’ont mis sur le devant alors qu’il n’est annexe et Ségolène Royal en fait un enjeu de consultation des militants.

C’est surréaliste parce que ça met au cœur du débat une problématique qui n’en est pas une alors que le cœur de débat est bien un combat de personnes, pas un combat d’idées.

Les alliances ?

Tout le monde sait que c’est à étudier au cas par cas, pour chaque élection. Si un maire de gauche a besoin du Modem pour conserver sa commune, il s’associe nécessairement avec lui.

Les prochaines élections nationales auront lieu dans trois ans et demi. Nul ne peut savoir qu’elle sera la structure de l’électorat à cette date, les partis à la gauche du PS pourront représenter 20% des électeurs ou moins de 10 !

Imaginons que le président élu soit le candidat du PS, si la majorité ne peut pas se faire à l’Assemblée Nationale sans les 3 députés MODEM (complété des 10 opportunistes du Nouveau Centre qui auront vu le vent tourner…), je ne vois pas comment le PS pourrait faire passer des lois sans l’appui du MODEM.

François Mitterrand appelait ça l’ouverture. Moi, je pourrais l’appeler une alliance qui s’énoncerait ainsi : « si tu fais pas chier au niveau national, je pourrais t’aider à conquérir un ou deux départements, deux ou trois villes ou tout ce que tu voudras, mais, surtout, fais pas chier. »
Il y aura des alliances s’il y a besoin et les gugusses qui disent « on n’en veut pas » seront bien obligés de la fermer s’ils ne veulent pas rester dans l’opposition !

Les querelles de personnes ?

Ce n’est pas nécessairement péjoratif ! Il s’agit de trouver quelle personne sera la plus apte à monter une équipe pour diriger le PS (et concrètement, préparer la future présidentielle). Les partisans de Martine Aubry pensent que Ségo n’en est pas capable alors que ceux de Ségolène Royal pensent que Titine n’en est pas capable.

Les partisans de Ségolène Royal critique Martine Aubry en disant qu’elle est supportée par des vieux crabes du PS. Les partisans de Martine Aubry rétorquent que certains soutiens de Ségolène Royal ne sont pas des premières mains.

Ca ne serait pas des dames, j’aurais pu trouver quelques plaisanteries de mauvais goût à ajouter… mais je garde un fond de respect, contrairement à certains… qui ont perdu le respect en même temps que l’objectivité.

« Des noms ! Des noms » « Vos gueules, bordel, c’est mon blog ! ».

Je conçois le désarroi des militants qui s’imaginent encore que tel projet est meilleur que tel projet parce qu’ils ont travaillé dessus pendant des heures et des heures. De toute manière, les machins sont revus en toute hâte sur un coin de table pour faire plaisir à tout le monde. Je conçois leur peine quand ils imaginent qu’ils auront à travailler le parti de François Bayrou qui incarne la droite catholique abominable depuis son passage au Ministère de l’Education Nationale, mais à un certain moment il faut bien réunir une majorité pour gouverner.

Ce n’est pas toujours joli joli, la politique, mais arrêtez de nous faire croire que les alliances sont au milieu du bordel !

(Ca n’a rien à voir mais l’illustration vient de … Si j’ai encore des clients qui croient encore au mariage…)

22 commentaires:

  1. Je me demande si je ne vais m'abonner à ce blog.

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  2. Certains objets sont de belle facture...

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  3. David75

    A ceux qui ont sifflé Ségolène Royal pendant son discours en référence à Jean jaurès.



    Autre citation de Jaurès peut être ?

    « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho contre son âme aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »

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  4. Analyse logique, Nicolas.
    Reste à savoir si les querelles peuvent être dépassées ou sil 'lin veut garder la clique actuelle au pouvoir

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  5. David,

    Les gugusses qui se "moquent" de ceux qui ont hué SR alors qu'elle citait Jaurès pourraient avoir la délicatesse de reconnaitre qu'ils n'avaient pas reconnu la citation.

    Rébus,

    La réponse est : NON.

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  6. Martine et Ségolène sont sur un bateau, Bertrand tombe à l'eau et Benoît rame…
    Bayrou y croit toujours mais il n'a plus que cela alors…
    :-))

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  7. Bien résumé... et bien conclu.

    J'espère bien qu'un parti de gauche gouvernementale fera dans les 10 %...

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  8. Les vieux crabes pour lesquels les mêmes militants s'enflammaient il y a quelques années sont devenus infréquentables aujourd'hui.

    C'est marrant comme les militants ont tendance a reprocher a leurs chefs des retournements de veste qu'eux mêmes font au quotidien.

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  9. Nicolas, il ne faut pas envisager les alliances comme de simples additions de voix. Une alliance se fait sur la base d'un accord et d'un programme électoral commun.
    Pour un accord, il faut qu'il ait des convergences idéologiques, et je ne suis pas persuadé que sur des thèmes économiques ou sociaux le modem soit sur la même longueur d'onde que le PS.
    Dire on fait une alliance qui va de Besancenot à Bayrou relève de la farce.

    Maintenant que des alliances se nouent au niveau municipal ou il s'agit de gérer de kilomètres de voirie, et où somme toute l'idéologie n'est qu'un prétexte, pourquoi pas. Ca reste à examiner localement et au cas par cas.

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  10. Poireau,

    Vu le machin, il peut y croire !

    Pas perdu,

    Ouais... J'espère surtout que l'ensemble des partis de gauche machin feront plus.

    Benjii,

    Ouais... Surréaliste, je disais en début de billet.

    Le Coucou,

    Le national est un cas par cas ! Jamais Bayrou ne renoncera à se présenter... Donc une alliance préalable n'est pas possible, et on finira par compter les députés !

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  11. Oups ! Oups !

    C'était pas le Coucou mais Olivier...

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  12. Est-ce qu'un premier secrétaire est forcément le présidentiable ? Parce que, à force de dire que Ségolène n'est pas capable, les gens vont finir par le penser vraiment ; et Martine Aubry ? Elle me fait l'effet d'un Jospin 2, pas sympa. La machine à perdre continue à fonctionner !

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  13. Dodue,

    non, le premier secrétaire n'est pas obligatoirement le présidentiable.

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  14. Bon, en dehors du poncif éculé de l'assimilation de Bayrou à la droite catholique (parce que les cathos de gauche, c'est encore pire, n'est-ce pas ?) le billet m'a bien fait rigoler, et je suis assez d'accord avec le point de vue exprimé...

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  15. Dodue,

    De rien !

    L'hérétique,

    L'écart sur Bayrou fait partie du billet ! Merci.

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  16. Nicolas, le national n'est pas un cas par cas.
    D'abord gagner le premier tour des présidentielle sur un projet clair puis gagner le deuxième en fédérant les forces politiques qui soutiennenent le projet.

    1 mois après gagner les élections en ayant une majorité qui soutienne le président élu.

    Je ne vois pas où il y a du cas par cas.

    Si il n'y a pas de majorité absolue pour un camp, là d'accord on cherche à débaucher des non inscrits ou des marginaux, mais c'est le retour à la 4eme République.

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  17. Olivier,

    "Si il n'y a pas de majorité absolue pour un camp, là d'accord on cherche à débaucher des non inscrits ou des marginaux" :

    Oui ! Les députés du Modem.

    A part ça, c'est exactement ce que je voulais dire par "cas par cas". Si la majorité est large, on envoie chier, sinon on négocie...

    Ne fais pas dire à mon billet ce qu'il ne dit pas : je ne parle pas d'annoncer et de préparer des alliances, je dis juste qu'il faut arrêter de jouer avec les mots en permanence.

    Aujourd'hui c'est "les alliances avec le centre", hier c'était "le libéralisme" (de Delanoë).

    On ne veut plus de ces conneries : on sait très bien qu'il y a une certaine probabilité qu'on doive faire une "alliance électorale" après les prochaines élections... et je ne connais plus personne qui remette en cause l'économie de marché.

    Pourtant, on tombera d'accord sur un point : c'est bien à gauche que le Parti Socialiste reviendra au pouvoir.

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  18. Nicolas,
    ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.
    Débaucher quelques Modem pour avoir une majorité à l'assemblée, ça me rappelle cette période foireuse (1998-1993) ou le PS ne disposait que d'une majorité relative et allait débaucher quelques députés de l'UDC (Union du Centre) pour éviter les motions de censure que votait le PC.

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