12 avril 2020

#Confiné jour 27 - La confinement en zone rurale et le discours de Macron


https://static.lexpress.fr/medias_12214/w_2048,h_1146,c_crop,x_0,y_44/w_1000,h_563,c_fill,g_north/v1586372012/le-president-macron-lors-de-son-allocution-televisee-le-16-mars-2020-a-paris_6253710.jpgLe confinement ayant commencé un mardi midi, lundi, nous en serons au 28ème jour, nous en sommes donc au vingt-septième ! Elodie ne s’est pas trompée. Il reste Seb qui a toujours un décalage comme s’il avait commencé avant les autres. Il est vrai que les bistros sont confinés depuis samedi soir et qu’on a voté dimanche pour s’assurer le renouvellement des équipes municipales, notamment ceux qui auront récupéré le Covid en tenant un bureau.

Mais revenons à hier soir où se tenait en visioconférence un apéro avec les copains de la bande de blogueurs ou ex. La prochaine fois, j’inviterai Didier Goux pour foutre la merde. Son épouse aussi car il n’arrivera jamais à se connecter…

Il y avait des gens que je n’avais pas vus depuis une éternité comme CC, Laurent, Yann ou Eric. Je ne vais citer tout le monde. Les gens, si vous boulez venir, il faut m’envoyer un mail lorsque j’annoncerai le prochain dans Facebook, généralement la veille ou l’avant-veille (mon pseudo twitter chez Gmail). Ne l’envoyez pas à l’avance, je l’oublierai : je ne suis pas une secrétaire. Je crois bien que je vais faire ça toutes les semaines (tous les samedis à 19h) et sans doute avec un autre outil.

Et je vais le faire parce que ça fait beaucoup de bien de causer en voyant bouger les gens qu’on connait. On a bu et rigolé, c’est l’essentiel, tout en parlant élections municipales et, évidemment, confinement. Je ne vais pas évoquer précisément tous les points abordés sauf un.

Alors que le contraire parait évident, le confinement serait plus difficile à supporter en zone rurale qu’en zone à forte densité de population psychologiquement.  J’habite dans une zone urbaine de près de 4000 habitants au km2 (plus de 21000 à Paris (et 15000 dans ma commune). Bref, il y a du monde partout. En Bretagne, en comptant les grandes villes, on est environ à 130 habitants au km2.  A Saint-Eloi-de-Fourques (Denis, le maire, fait partie de notre bande de blogueurs), elle tombe à 70. Au Plessis-Hébert (pour prendre un autre exemple en Normandie), elle est à 33… Finissons par Loudéac : 119.

Ainsi, dans la zone urbaine de Paris, on sait pourquoi on est confiné, il y a du monde partout. Le métro, les grandes surfaces, les trottoirs,… sont pleins. A la campagne, pour un type qui y a toujours vécu, la donne est différente. Il ne voit pas pourquoi il devrait rester chez lui alors que la seule personne qu’il risque de rencontrer est un gendarme contrôlant les attestations. Il va comprendre le respect des « gestes barrière », le fait de mettre un masque ou de se protéger, mettre un masque,… quand il va au supermarché de la ville voisine. Il ne peut pas comprendre qu’il ne peut pas prendre sa voiture pour aller chez son beau-frère dans la commune voisine même sans lui serrer la main ou en prenant l’apéro à un mètre et le beauf avec des gants pour servir le Ricard… Dans la voiture, il ne risque rien (je remarque d’ailleurs que pour l’instant, dans mes promenades kremlinoise, je n’ai vu que des contrôles d’automobilistes).

Et le tout est empiré par ce questionnaire débile. Aussi bien, le gars n’a pas un seul voisin à moins d’un km alors que mon immeuble a plus de 130 personnes et a un Leclerc à côté. Quoi que je fasse, je peux dire que je vais faire un truc de première nécessité.

Par ailleurs, il y a ces récits de lascars qui se font arrêter et sont verbalisés parce que les forces de l’ordre ont jugé que ce qu’ils achetaient n’était pas de première nécessité ou que ce n’est pas raisonnable de sortir et de n’acheter qu’une seule baguette. Je suppose que c’est totalement interdit et que les flics font de l’excès de zèle (et je ne les blâme pas en cette période). Ils doivent vérifier l’attestation et l’identité, c’est tout… Ils n’ont pas à juger. J’ai déjà parlé dans ce blog de la pouffe qui se fait sermonner par les keufs parce qu’elle sort d’un supermarché avec uniquement trois bouteilles de coca.

En plus, une partie des décisions des autorités est grotesque. La plus emblématique ne touche pas les zones rurales. Elle concerne Paris où le jogging est interdit de 10h à 19h avec pour résultat de voir courir tout le monde après. Sauf moi.

C’est anxiogène.

Ce n’est qu’une théorie qu’on a formulé hier soir : l’anxiété est inversement proportionnelle à la densité de la population (avec un bémol, évidemment, pour ceux qui ont des enfants en appartement). Je n’ai pas spécialement d’avis. Je m’imagine à Loudéac (ville de 10000 habitants avec une grand forêt, de la campagne, des zones industrielles ou commerciales, les chiffres dont je parlais ne sont pas vraiment significatifs, je suppose), dans une zone pavillonnaire avec une grande maison. Je serai mieux qu’à Bicêtre.

Il y a autre chose d’anxiogène, ce sont les appels à la délation. Allo, le 17, il y a un type qui promène son chien toutes les deux heures…

J’invite donc le gouvernement à changer un peu sa position. Le fait que les gens soient dehors à plus d’un kilomètre de chez soi pour un achat de première nécessité n’est pas contrôlable et tout le monde peut remplir un formulaire. Je comprends son objectif pédagogique tout comme celui des engueulades par les forces de l’ordre. Je comprends même les couvre feux mais qu’est-ce qui peut m’empêcher d’aller dîner chez mes voisins ? On ne va pas mettre un vigile à chaque étage de l’immeuble.

Les discours et décisions incohérentes n’aident pas à la pédagogie. Même moi, qui respecte les règles assez bien (je m’autorise des sorties pour marcher, c’est de première nécessité), je comprends l’objectif. Si certains ne comprennent pas les nécessité de « la distanciation », il faut faire une pédagogie ad hoc et pas boucler sur des conseils de guerre, des reportages idiots et des interviews de personnalités politiques qui sont par ailleurs déformées dans les réseaux sociaux.

J’espère qu’Emmanuel Macron aura le bon discours. « Mes chez compatriotes et les autres enculés, nous vivons une période difficile et je vous demande de poursuivre les efforts. Un début de déconfinage aura lieu, sans doute, vers fin mai. Il sera partiel. Par exemple, les gros du Kremlin-Bicêtre devront rester chez eux puisqu’ils peuvent faire du télétravail. Je ne promets rien pour la date, je vous ai déjà annoncé deux fois une période de deux semaines. Nous entamons la cinquième. Cela pourra-t-être avant comme après. Cette estimation est sur la base de la comparaison de l’évolution de l’épidémie en fonction de la date d’apparition et mesures menées. Mais, progressivement, dès la semaine prochaine, nous assouplirons progressivement les mesures. Le formulaire sera simplifié. Les contrôles des forces de l’ordre porteront plus sur les regroupements… Par contre, il n’est pas envisagé de rouvrir les écoles et les frontières avant la rentrée. Les établissements accueillant des personnes âgées ou à risque, avant l’automne. Par contre, les déplacements en France seront autorisés dès lors qu’il y aura assez de masques pour tout le monde. Vous pourrez aller dans vos résidences secondaires, en famille, pendant l’été. Mais vous comprendrez bien qu’il vous sera impossible de vous entasser sur des plages ou dans des manifestations culturelles.

Les mesures de déconfinement seront prises en fonction de certains critères, notamment la densité de la population, la possibilité de faire du télétravail, les conditions de transport, la disponibilité de masques, l’aménagement des locaux professionnels… Elles ne seront pas les mêmes pour tout le monde.

Surtout, nous avons compris les craintes de beaucoup pour ce qui concerne leurs cas personnels ou leurs entreprises en matière économique. Par contre, je lis beaucoup de choses fausses : les décisions définitives ne sont pas prises. Nous avons traité les cas d’urgence comme on l’a pu mais pas la totalité du dossier. Certaines d’entre elles, les décisions, doivent être l’objet de négociation à l’échelle européenne et au niveau de la loi, pas uniquement lors d’un sommet en visioconférence pour décider d’une ligne de crédit. Nous ne vous laisserons pas tomber et nous aiderons tous les particuliers et les entreprises, quelle que soit leurs tailles.

Enfin, la situation est aussi grave qu’il y a un mois même si nous comprenons mieux les processus de diffusion du virus et que le confinement à empêcher une explosion des hôpitaux. C’était son seul but même si des journalistes européistes de Libération sortent des chiffre idiots : la mortalité aurait été affreuse et rien n’aurait été contrôlé, tout le système de soin serait tombé. Je veux néanmoins apporter un message d’espoir. Il y a beaucoup de polémiques sur les masques et les traitements, notamment celui du professeur Raoult. Il y a eu des polémiques par ce qu’il y a eu des erreurs, parce que tout le monde n’a pas toute l’information, par les médias ont besoin d’alimenter leurs clients. La production de masques à l’échelle mondiale s’organise. Nous en aurons suffisamment bientôt. Le médicament arrive. Je suis allé rencontrer le professeur Raoult pour entendre ce qu’il avait à dire mais ce sont des dizaines ou des centaines d’équipes qui y travaillent. Le bon médicament sera disponible dans les prochaines mois même si produire un vaccin ne sera sans doute pas possible avant 18 mois mais il nous faut penser aux personnes à risque, dont les personnes âgées, et poursuivre les mesures.

Il nous faut penser qux pays du monde qui ne sont pas des puissances économiques comme la France et qui n’ont ni notre système de soin ni la capacité à organiser le confinement, par exemple, en Afrique ou en Amérique du sud. Ils auront besoin de plus de masques que nous.

Les bistros du Kremlin-Bicêtre seront rouverts mais ne pourront accepter que les gros chevelus à lunette, les petits  tout rouges, les chauves et les noirs qui picolent, surtout deux.

Surtout, n’oubliez pas les gestes importants, n’approchez pas à moins d’un mètre les gens qui ne sont pas de votre foyer. Lavez-vous les mains aussi souvent que possible, notamment avant et après chaque sortie.

Messieurs, lavez-vous aussi la bite avant et après, on ne sait jamais.

Et bien le bonjour chez vous. »

Ça sera tout pour aujourd’hui.

18 commentaires:

  1. nous procéderons au déconfinement quand il n y aura aucun mort comptabilisé nulle part en France ! on y arrive...

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    1. Ils ne peuvent pas. Le virus va rester sur les gens peu fragiles.

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    2. Alors, confinement chaque année en automne-hiver ? ( rappel: chaque grippe hivernale annuelle = entre 9 et 13 000 morts, malgré les vaccins).

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    3. Je me suis trompé : le virus va rester sur les gens fragiles.

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  2. Je disais donc que c'est beaucoup plus clair quand c'est toi qui fais les discours plutôt que Brigitte ! :) Bisous

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  3. Je suis soufflé par le commentaire hebdomadaire de Juansarkofrance d'aujourd'hui, on ne peut pas imaginer plus de mauvaise foi ( notamment sur les tests sérologiques) et de paranoïa, il ne pense qu'à faire des procès à tous les ministres : c'est franchement irresponsable.

    http://sarkofrance.blogspot.com/2020/04/macronistan674.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed:+Sarkofrance+(Macronista)&m=1

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  4. Se connecter avec des confinés… pour parler du confinement : c'est pas demain la veille qu'on m'y verra (même si Catherine se charge de la connexion) !

    Deux autres choses :

    1) Les gens que je puis croiser ici ou "en ville", c'est-à-dire à Pacy-sur-Eure, ne me paraissent nullement anxieux. En tout cas beaucoup moins que certains "diaristes de confinement" que je lis avec beaucoup d'amusement tous les jours (non, Élodie, je ne parle pas de vous : inutile de m'agonir d'injures !).

    2) en quatre semaines, ou presque, je n'ai pas encore vu UN SEUL gendarme.

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    1. 1. C’est Denis, le maire de la petite commune qui en parlait. Il fait le tour des administrés pour recueillir les besoins comme des PC pour que les gamins puissent faire leurs devoirs.

      2. Il y en a pourtant.

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  5. Ouf ! On ne verra pas Didier Goux !

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  6. C'était chouette d'entrechoquer virtuellement nos chopes de bière, verres de vin.

    Si Manu nous pondait un discours comme le tien, on se marrerait un peu, au moins.

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