27 avril 2020

Revenons sur six semaines de billets de confinements


Pinson des arbres - Fringilla coelebsLe confinement a six semaines. Chaque jour, je rédige un billet de blog. En sirotant mon apéritif, je me demandais comment il a pu évoluer.

Jour 1 – 17 mars

Rentrant à la maison après une dernière soirée à la bière pression (un bar tabac à côté du bureau ayant entendu que les tabacs pouvaient rester ouvert pensait qu’il pouvait encore vendre des consommation), je mets en place le journal en me demandant s’il tiendrait.

Jour 2

Je décris la mise en place du télétravail en parlant vaguement de mes découvertes sur Teams.

Jour 3

Le billet du jour prend sa forme actuelle où je parle un peu de tout alors que j’avais pour principe de traiter un sujet par billet dans ce blog. Je parle de ma journée de travail pénible vu que mon agenda était vide. J’y écris : « j’ai commencé à réaménager mon appartement pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Il reste du boulot ! » Je n’ai quasiment rien fait depuis à part trouver une lampe de chevet pour éclairer le séjour, le soir, je préfère ça à l’halogène, et déplacer une prise multiple avec une rallonge pour être peinard à bosser dans mon salon.

Jour 4

Je parlais de ma première sortie, du fait que mon organisme qui retrouvait ses esprits, de la faim qui revenait. A posteriori, je pense que j’ai eu une période de quelques jours d’angoisse ou de stress. A partir du 20 mars, donc, ça commençait à revenir.

Jour  5, le premier samedi

Tout d’abord, je constatais un retour des blogs et j’ai rouvert mon blog bistro. Je commence déjà à douter du jour d’après, du moins de ce qu’en disaient les internautes : « vous allez voir, c’est génial, cette crise va nous permettre de changer de modèle de société » et tout ça. Tu parles ! Je commence à parler de ma vie personnelle et me rends compte que je n’ai pas fait la cuisine chez moi depuis plus de 12 ans. J’avais perdu ma passoire alors qu’elle se trouvait dans le tiroir où elle était depuis que j’ai aménagé la cuisine en 2000.

Jour 6

J’ai décidé de commencé à décrire précisément mes journées me promettant de le faire tous les jours. J’ai pris des notes dès le matin. Ca fut la dernière journée.

Jour 7, le 23 mars

Je fais le premier billet de blog « hors confinement » depuis le début de la période. J’y exprime mes forts doutes sur le jour d’après dont je parlais plus haut.

Dans le billet confiné, j’évoque les conditions de travail dans les supermarchés après avoir fait mes courses, le boulot, de la routine qui s’installe… Et le manque de motivation pour faire ma toilette, le matin, alors que je ne verrai personne de la journée ce qui ne m’a pas empêché d’aller faire des courses. Vous connaissez l’adresse d’un psy ?

Jour 8

Divers propos… Je commence à me prononcer contre les oppositions aux solutions du Professeur Raoult.

Jour 9

Je fais deux billets « non confinés », le premier sans intérêt, le second avec un tutoriel pour Microsoft Teams (que j’ai transmis aux collègues également).

Côté  billet de confiné, je parle des habitudes prises et surtout de l’urgence de sortir du confinement qui ne mène pas à grand-chose (je précise : je parle de l’urgence, pas de la nécessité d’en sortir immédiatement). Je suis revenu sur le sujet par la suite.

Jour 10

Billet pas inintéressant mais sans trucs précis à part mes problèmes de poivre.

Jour 11

Je commence par parler boulot car j’ai un client qui nous a demander de l’aider à satisfaire les besoins des siens dans le cadre de la distribution des aides sociales. C’est la première fois depuis 14 ans que je parle vraiment de mon job, ici.

Jour 12 – un samedi

Billet court pour dire qu’on a fait le premier visiokdb. J’y écris néanmoins ceci : « Il parait qu’Edouard Philippe a fait une conférence de presse et qu’il a dit que les 15 prochains jours seraient plus durs que les 15 derniers. » Notre premier ministre raconte n’importe quoi.

Jour 13

Pour la première fois, je mets franchement en cause les informations officielles. Et toujours mon doute pour « le jour d’après ».

Pendant la nuit, on a changé d’heure. Comme si un confiné pouvait s’intéresser à ces conneries.

Pour la première fois, je ne préfixe plus mon billet par #journaldeconfinement. Depuis, je me contente de « #Confiné ».

Jour 14

RAS à part le premier « visioafterwork » avec les collègues (moment que j’apprécie).

Jour 15

J’y raconte une journée de travail normal : je n’ai rien à mon agenda mais j’ai une idée ce qui fait que je bosse comme un fou. Et un pic contre les types de gauche qui parlent « du jour d’après ».

Jour 16

J’y parle des réseaux sociaux et des blogs, compare les machins…

Jour 17

Long billet de rien. J’y parle néanmoins de la rumeur de la mort de l’ancien maire de Loudéac.

Jour 18

Je raconte ma première (et seule) longue sortie pour chercher un truc précis. Tous les commerces étaient fermés ce qui fait que je me suis tapé 2,5 km. Pour la deuxième fois, j’exprime mes doutes sur l’intérêt du confinement pour l’éradication de ce virus.

Entre nous, je pense que l’avenir montrera que j’avais raison. Le confinement a été utile pour ne pas surcharger les hôpitaux et sauver des gens, pour attendre les masques, les médicaments… Mais que côté Covid, il n’aura pas eu d’effet.

Jour 19, un samedi

Mon premier rendez-vous téléphonique avec une copine connue dans les réseaux sociaux. Ma première discussion avec un voisin. Le port du masque passe du statut « inutile » à celui de « fortement recommandé ».

Jour 20

Je commence à évoquer les erreurs de communications du gouvernement. Je finis mon billet en parlant d’échalotes confites. Je me demande s’il y a un lien.

Jour 21

RAS. A part une phrase : « Il n’y a pas de fonction de sécurité : c’est simplement un formulaire « codé » pour être lu plus facilement par les forces de l’ordre. C’est très bien. Ils auraient pu le faire avant (contrairement à ce que j’ai dit) mais, si on en croit le ministre, il fallait d’abord que cette notion de formulaire rentre dans les mœurs. »

Jour 22

RAS.

Jour 23

J’y évoque des souvenirs de fermetures de bistros (c’est à partir de ce moment que bon blog bistro a vraiment redémarré dans sa fonction première).

Jour 24

Je continue les histoires de bistro. Donc RAS.

Jour 25

J’ai rencontré plein de gens mais RAS côté confinage.

J’ai fait un deuxième billet où je commence à évoquer le déconfinement avec une vision plutôt optimiste.

Jour 26

Je commence à m’énerver contre certains qui interprètent mes billets de blogs : je ne suis ni scientifique, ni politicien, ni devin, je me contente d’émettre des hypothèses.

Jour 27

J’ai commencé par un billet non confiné pour dire à quel point étaient cons les gens qui disaient qu’il fallait bosser plus pour sortir de la crise économique issue de la crise sanitaire.

Dans le billet confiné, j’y parle du KdB de la veille et d’un ressenti que j’ai eu, celui d’une différence de perception du confinement ne zone rurale et en ville. Pour résumé, à Paris, on sait pourquoi on est confiné : on ne va pas s’entasser avec d’autres connards dans le métro. A la campagne, ils se demandent.

Surtout, c’est mon premier billet comme « moi dans le temps » : je prépare le discours de Macron, le lendemain.

Jour 28

RAS. Macron doit faire un discours le soir. 

Jour 29

Je parle donc du discours de Macron et estime que ceux qui le critiquent sont des imbéciles. On sait après que ce discours était critiquable vu que rien n’a été respecté sauf, peut-être, la date de déconfinement, mais les propos des opposants, à l’époque, étaient profondément ridicules.

« Les gens disent que le discours a été nul. Pour ma part, je pense qu’il a été bon. Je n’ai plus la moindre confiance en ce président et dans son équipe mais le discours a été bon, laissant enfin entrevoir un avenir. Les internautes militants politiques s’imaginent que Macron s’adresse à eux alors qu’il s’adresse aux citoyens. Ils le jugent dans un sens uniquement à charge, sans le moindre recul. »

Dans mon billet confiné (troisième billet de la journée), je décris longuement ma journée de travail mais, côté confinage, je parle à nouveau de Raoult qui aurait les preuves que son traitement est bon.

Jour 30

Mon premier billet était hors de la série #confiné. Je reviens longuement sur le discours du Président. Nouvel extrait : « J’ai vu des gens gueuler, hier soir, parce que Macron n’avait pas annoncé la suppression de la réforme des retraites. Mais quel rapport avec le coronavirus ? Le réforme des retraites – peut-être inique – en est-elle la cause ? »

Mon billet confiné est optimiste.

Jour 31

Je raconte une dizaine d’anecdotes de ma vie de confiné.

Jour 32

Un premier billet me permet de raconter ma découverte du jour, pour les visioconférences : jitsi.
Dans le billet confiné, je critique longuement l’attestation et dis du bien des outils collaboratifs pour le télétravail.

Jour 33

RAS.

Jour 34

Je diffuse « en direct » mon avis sur la conférence de presse de Philippe. Je dis qu’il a été bon ce qui a été contredit par mes contacts sur Facebook. A posteriori, je maintiens ma position. Avec ses deux compères, il a expliqué longuement, trop longuement, la situation et n’a fait aucune annonce qu’il ne pouvait tenir. Forcément, ça ne va pas aux types qui ne pensent qu’à le casser et auraient espéré qu’il annonce la mort du virus le 10 mai à 20 heures tapantes.

Jour 35, un lundi.

RAS. J’explique pourquoi je commence à apprécier le confinement.

Jour 36

Pas grand-chose à signaler mais : « je suis effaré par l’amateurisme de ce gouvernement en terme de communication. Aujourd’hui, c’est Blanquer qui fait la une. Il a raconté des choses incohérentes avec les propos de Philippe avant-hier. Il faut qu’ils apprennent à la fermer. Philippe nous a annoncé une communication dans quinze jours. D’ici là, que le ministre travaille avec les spécialistes, les partenaires,… et arrête de nous pondre des trucs qui seront faux. S’il veut causer, il peut évoquer des hypothèses mais doit être très prudent. C’est la crédibilité du gouvernement qui est en jeu. »

C’est le premier « billet confiné » que je publie en journée et pas le soir (il y au tas d’explications, disons que ça va occuper ma pause déjeuner alors que le soir, j’ai souvent d’autres conneries à raconter).

Jour 37

RAS (à part mes problèmes techniques pour le boulot qui accaparent mon temps).

Jour 38, le 23 avril, mon anniversaire

Je critique la démarche annoncée (mais démentie ensuite) du gouvernement quant au déconfinage et « démontre » qu’ils sont les seuls fautifs pour l’absence de masques.

Jour 39

Je reviens essentiellement sur la communication désastreuse du gouvernement.

Le soir, je fais un deuxième billet où j’esquisse des pistes pour sortir de la crise.

Jour 40

Je fais un premier billet pour rigole pour montrer les bienfais du confinement.

Le billet confiné est consacré aux bistros et aux inepties des représentants du secteur.

Jour 41

Un vrai billet politique sur l’avenir de la gauche (la mienne) et ce qu’il faudrait faire pour en sortir. Comme je le disais plus haut, un vrai billet comme dans le temps.

Jour 42, ah ben c’est aujourd’hui, je ne savais pas si j’allais tenir.

De la politique politicienne comme j’aime à propos de l’intervention de Philppe devant l’Assemblée, demain.

Un deuxième billet, non confiné, avec le récapitulatif des six semaines. Vous y êtes. J’ai dû boire plusieurs Ricard pendant la rédaction de ce billet, sans doute le plus long de l’histoire de ce blog.

Le billet récapitulatif des deux dernières semaines sera plus court.

13 commentaires:

  1. C'est un peu la technique de Didier Goux, qui reprend ses billets du mois pour faire le journal du mois...

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    1. C’est pour lui montrer. Cela étant, si tu n’aimes pas nos billets tu peux aussi ne pas les lire.

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    2. De plus, c'est faux : quand cela m'arrive de "doublonner", c'est l'inverse qui se produit : je puise dans le journal pour en faire un billet.

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  2. Une bien belle rétrospective...

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  3. Chui bien incapable de faire une telle rétrospective... Bravo

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    1. Ca m'a pris deux heures et quelques Ricard...

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    2. Ce qui est bien, c'est que, si le claquemurage dure suffisamment, vous pourrez bientôt nous pondre une rétrospective des rétrospectives. C'est-à-dire un truc de faignasse au carré.

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    3. Pas du tout ! Ce n'est pas un turc de fainéasse : je suis obligé de relire mes anciens billets, ce que je ne fais jamais.

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    4. De toute façon, vous serez toujours moins faignasse que la Miss É., qui n'a rien pondu depuis trois jours…

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    5. Elle cause un peu dans Facebook. D'ailleurs moi aussi. Avec ce billet, je ne voulais pas faire un résumé mais montrer l'évolution de mon état d'esprit. C'est raté : j'en dis plus dans facebook que dans mon blog.

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    6. Pourquoi dites-vous que c'est raté ? Je ne l'ai pas lu (trop long, même pour un claquemuré), mais je suis sûr que c'est très bien !

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    7. C'est raté d'une part parce que c'est trop et d'autre part parce que ça ne montre pas l'évolution de mon état d'esprit.

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