09 février 2011

Twitter et la politique

Le sujet du jour dans le quotidien gratuit Métro est la politique et Twitter. Les optimistes journalistes ont l’air de penser que les 2 millions de comptes Twitter, en France, feront l’élection présidentielle. Ca me fait penser aux blogs qui devaient faire l’élection en 2007.

Je ne voudrais pas casser Twitter ; j’aime bien ce truc, il me permet de franches parties de rigolade et d’avoir les informations importantes avant les autres.

Tiens ! C’est avec ce machin que j’ai appris l’affaire des vacances de la famille Fillon en Egypte mais je dois reconnaître que ça me fait une belle jambe de le savoir avant les autres. Le seul intérêt est que je peux donner des nouvelles fraiches de la politique à mes potes de comptoir, vers 19h30 tous les soirs. Cela dit, le vieux Joël et Tonnégrande sont d’irrémédiables gauchistes : je peux toujours leur annoncer oralement les informations que j’ai avant les autres, cela ne va pas faire bouger leurs choix électoraux. Ca nous permet juste quelques parties de rigolades pour nous moquer des personnalités épinglées.

Nous n’avions d’ailleurs aucun avis sur « l’affaire Fillon » sauf qu’ils ont complètement raté la communication. Ils auraient du « avouer » leurs vacances au moment de l’affaire « #MAM » pour éviter de se prendre une nouvelle baffe dans la gueule et déguiser ces vacances en voyage officiel plus facilement.

On dirait des débutants.

Du coup, je suppose que ces vacances feront la une de la presse aujourd’hui, que les journalistes ne sauront pas quoi dire donc seront bêtement factuels. Je vais leur donner une piste : ils n’ont qu’à dire que ce monsieur payé environ 20 000 euros par mois avec nos impôts pourrait éviter ce genre d’escapade, surtout avec sa famille. Je rejoints donc Martine Aubry « On voit jour après jour combien le gouvernement a perdu le sens de l'esprit public. »

Je crois qu’il faut le marteler auprès du public, rappeler aux citoyens combien le gouvernement est loin de nos préoccupations. Alors que pour les vacances de Noël, j’étais préoccupé par le fait de pouvoir rentrer chez ma mère (avec toute la neige qu’on a eue) pour le réveillon, notre Premier Ministre s’offre (ou se fait offrir…) des vacances en Egypte.

Par contre, je ne vois pas en quoi voir l’information fourmiller dans Twitter changera quoi que ce soit à la donne. Twitter ne fournit pas l’information, il permet juste de la faire circuler plus rapidement, voire de mettre en une certains faits qui auraient pu passer à la trappe. J’imagine d’ailleurs qu’une partie des « journalistes » passe leurs journées à regarder les twits passer. Ils feraient mieux d’enquêter sur le terrain. Heureusement qu’on a encore les gugusses du Canard Enchaîné pour bosser !

Métro parlait de deux millions de twittos. J’ai un doute mais absolument pas les moyens de vérifier. Toujours est-il qu’il faudrait étudier la sociologie des twittos et surtout ne pas oublier qu’il y a environ 42 millions d’électeurs qui n’ont pas de compte Twitter. Ca me rappelle un récent billet que j’ai fait dans mon annexe pour expliquer que 99,9946% des électeurs ne lisaient pas le présent blog.

Twitter a un gros avantage pour les gourmands d’information. Il permet, par exemple, à des gens comme Dadavidov, Melclalex, Ménilmuche ou Poireau de me signaler des dépêches d’information sur lesquelles ils sont tombés, par hasard ou pas, dans des domaines qui m’intéressent, y compris pour alimenter mon blog bistro, pas uniquement mes blogs politiques. Sans eux, je n’aurais pas eu l’information.

Mais, à part la possibilité de me permettre de faire des billets de blogs, quel est l’intérêt de ses informations ? Le fait de ne pas être courant aurait-il changé quelque chose pour moi ? Non. Rien.

Aussi, je crois que Twitter a un intérêt individuel mais ne sert à rien collectivement.

Il sera peut-être utile, à des personnalités comme Arnaud Montebourg (cité par Métro) en lui permettant de dialoguer avec les twittos de son « courant ».

Par ailleurs, il faudrait rappeler aux journalistes enquêtant sous Twitter que seul quelques Twittos ont une vague influence. Je vais illustrer ce billet par une copie d’un machin que j’utilise par fois, bit.ly, qui me permet de savoir combien de gens cliquent sur les liens que je propose. Je vous propose de l’observer. Le truc le plus cliqué (20 fois) est un lien que je mettais vers le blog d’un copain qui a cherche un coup de main pour son blog Wordpress. Rien à voir avec politique. Cette copie d’écran ne permet pas de faire des statistiques fiables, mais, a priori, chaque lien que je poste apporte en moyenne 10 visites aux sites concernés alors que j’ai 1900 followers (d’ailleurs, il faudrait vous bouger un peu pour que j’arrive à 2000). En fait, j’ai constaté que j’avais beaucoup plus de visites avec les liens vers mes propres blogs ce qui laisserait à penser que les gens sont abonnés à mon compte Twitter pour être informés des conneries que je sors dans mon blog, pas pour tout le reste…

Mais je suppose que les journalistes ne connaissent pas Twitter, comme ils ne connaissaient pas les blogs en 2006. Ils n’ont pas les moyens de se renseigner, à part auprès de quelques communicants qui gagnent de l’argent en disant que Twitter est influent.

Twitter fait peut-être le buzz, mais le buzz ne sert à rien, par rapport à un 20 heures de TF1 ou une une du Parisien.

10 commentaires:

  1. je serai méchant je dirais que les politiques ont trouvé dans twitter la quintessence de la vacuité du discours actuel : une idée = 140 caractères maxi et on passe à la suivante :)

    RépondreSupprimer
  2. Twitter, c'est comme la perm au lycée. Tu bosses dans ton coin mais tu suis ce que disent les autres et tu te marres, c'est super chouette pour agrémenter une journée de travail solitaire...

    RépondreSupprimer
  3. (J'ai commenté un vieux billet ???? Celui de la semaine dernière ? )

    RépondreSupprimer
  4. c'est vrai que twitter permet de réagir et diffuser rapidement une info.
    C'est un bel outil très pratique

    RépondreSupprimer
  5. Ouais enfin les gus du Canard ils savent aussi se contenter de recevoir, tout cuits dans le bec prêts à publier, les scuds que les politicards s'envoient entre eux...
    (dsl pas de commentaire sur twitter, connais pas, vis très bien sans)

    RépondreSupprimer
  6. Encore heureux que tu peux faire tex blogues sans Dadavidov, Melclalex, Ménilmuche ou Poireau.
    Mais c'est plus sympa quand on a du choix. La différence entre l'embarras du choix et l'embarras tout court…

    RépondreSupprimer
  7. Fabien,

    Mais oui. On ne peut pas être partout. Je ne peux pas "bloguer" et chercher de l'information, trop de temps.

    Florent,

    Oui, mais ils ont un don...

    Melclalex,

    C'est pratique mais à un niveau individuel.

    Fanette,

    Oui, il m'arrive de rigoler tout seul...

    Gaël,

    Il y a un peu de ça...

    RépondreSupprimer
  8. Tiens, en 1987, dans son album Radio KAOS, Roger Waters se posait déjà la question Who needs informations !
    Ça reste une question philsophiquement ouverte !
    Twitter a quand même une énorme utilité , l'information circule beaucoup plus vite et on peut supposer qu'il est plus difficile qu'avant d'essayer de cacher quelque chose. :-))

    RépondreSupprimer
  9. Oui, c'est ce que je dis : Twitter a de l'utilité pour que celui qui veuille de l'information l'obtienne.

    Mais qui veut obtenir de l'information ?

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.