13 mai 2020

Miconfinement jour 58 - une journée de (kéké) travail ordinaire

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Allégorie

En ce cinquante-huitième jour de miconfinement, je vais simplement raconter ma journée de travail car nous sommes bien entrés dans une nouvelle phase, celle du retour à un (télé) travail normal alors que les conditions de reprises de certains ont été abominables.  On en parlait d’ailleurs avec des collègues en visioafterworks, à l’instant : pourquoi se faire manger à n’importe quelle sauce alors qu’on pourrait continuer le télétravail ad vitam machin ?

Hier et avant-hier, je m’étais réveillé abominablement tôt, vers quatre ou cinq heures, aujourd’hui retour au standard, vers sept heures, avec glandage au lit pendant deux heures possible mais à huit heure cinq, j’ai eu deux idées. La première est sans conséquence : l’adjoint de ma chef n’avait pas répondu à un de mes mails d’il y a trois semaines mais il me fallait une réponse pour demain midi. La seconde est du même métal : j’ai envoyé un mail à l’homologue de ma chef mais dans une autre direction hier soir et, le connaissant, il me répondrait forcément ce matin en arrivant au télébureau. Je me lève et relance l’adjoint en privé puis consulte mon agenda de la journée : l’après-midi était vide. En télétravail, ça m’énerve (je ne vais pas avoir de contact) et me réjouis (je vais pouvoir travailler sur des sujets de fond). A huit heure quinze, les deux me répondent en me proposant une réunion l’après-midi.

Je fais mes réunions du matin puis commence le travail de fond sur dossier que je m’étais réservé et à 13h15, je me rends compte que je n’ai pas déjeuné.

Je prépare donc mes pommes grenailles surgelées (j’ai trouvé une excellente recette : alors qu’il est préconisé de les faire chauffer à la poêle sans matière grasse quinze minutes encore surgelées, je les mets dégelées dans un poêle avec pas mal de beurre) et ma bavette, le tout précédé d’une tranche de pâté en croute.

A 13h45 alors que j’enfournais la dernière bouchée, l’adjoint me dit qu’il est disponible qu’on peut faire la réunion maintenant. J’accepte. Pendant ce temps, une collègue demande à me parler et je prends rendez-vous pour 15 heures (le bonheur du télétravail : on prend rendez-vous pour s’appeler). Finissant avec l’adjoint on dit qu’il serait bien d’organiser une réunion sur un autre sujet avec un autre collègue, ce qui est lancé pour 16h et l’homologue me dit qu’il sera disponible à 17h30. Heureusement qu’on a des machins électroniques pour gérer les agendas…

Je finis la réunion avec l’adjoint, commence celle avec la collègue et on termine au bout d’une quinzaine de minutes. Je me dis que je n’ai plus le temps de faire des courses avant le prochain rendez-vous d’autant que je n’avais pas encore fait ma toilette (je dois reconnaitre qu’en confinement, ce n’est pas vraiment tous les jours mais, avant de sortir, c’est un minimum). J’aime bien faire mes courses l’après-midi, il y a peu de monde, et c’est ce que j’avais prévu le matin. Ayant trois quart d’heures, je décide de prendre un bain. Oui, à trois heure quinze au milieu d’une journée de travail… Evidemment, au bout de dix minutes dans l’eau, j’en ai eu marre, ce n’était pas le moment.

Je reprends mes dossiers de fond et la réunion de seize heures arrive avec l’adjoint et un autre collègue. Elle dure trente-cinq minutes, j’hésite à aller faire les courses. Je mets mes chaussettes et mon pantalon quand l’homologue m’envoie un message pour dire qu’il est disponible et peut commencer plus tôt. Je comprends qu’il veut dire qu’il le souhaite pour éviter de terminer trop tard alors j’accepte (en bougonnant, j’allais avoir à faire les courses à la pire heure). On bosse une quarantaine de minutes.

Je sors donc faire les courses non sans oublier de remplir l’attestation qui n’est plus utile mais au lieu de prendre mon téléphone personnel, je prends le professionnel, celui qui me sert à accéder à internet en 4G. Arrivé à la caisse de Leclerc vers dix-sept heures quarante, je me rends compte qu’il y avait trop de queue et que je ne pourrai pas téléphoner à ma mère vers dix-huit heures. Je lui envoie donc un mail (avec mon téléphone pro) pour pas qu’elle n’attende (sinon elle reste figée devant le combiné ce qui est bien naturel : il ne faudrait jamais avoir de tels rituels).

Je précise que chez Leclerc, ils avaient enfin supprimé le rayon des soldes sur les chocolats de Pâques, les ayant remplacés par différentes promotions. J’ai pris du Porto blanc. Un seul de mes lecteurs devrait comprendre pour quoi. Ca fut une erreur, ça se boit bien…

La caisse s’est débloquée en un temps record et j’étais à moins dix à la maison. Je ne pouvais pas appeler ma mère, je venais de lui envoyer un mail pour dire que je n’étais pas disponible. Je replonge dans mes dossiers mais la batterie de mon téléphone était déchargée (il est comme ça, parfois, il faut que je l’éteigne pour le recharger, mais il ne se décharge pas plus et peut continuer à fonctionner plusieurs jours à 1% s’il est branché). Je bosse donc « off line » jusqu’à dix-huit heures trente et j’appelle ma mère. Ca dure 25 minutes que j’ai mis à profit pour remettre en route le téléphone pro et je vais pour boucler les dossiers en profitant d’Internet…

A dix-neuf heures, mon agenda m’informe que j’ai un visioafterworks avec les collègues. Très sympathique. On a d’ailleurs évoqué un sujet politique : comment vont faire les gens pour écluser leurs tickets restaurant accumulés pendant deux mois de confinement ?

On termine à vingt heures, douze après le début, dont une demi-heure de pause déjeuner, un quart d’heure de bain, un autre de course et une heure de visiobistro. Dix heures de boulot alors que le matin je me demandais ce que j’allais glanger.

Le bonheur.

Je n’ai évidemment pas traîné sur les réseaux sociaux aujourd’hui et l’actualité est vide ce coronarderies intéressantes.

5 commentaires:

  1. ( pas hors sujet,à mon avis)

    En fait, je découvre qu'il faut quand même des conditions pour vous refuser de rester en télétravail.

    Dans son guide du télétravail, le ministère du travail indique que "si votre employeur estime que les conditions de reprise d’activité sont conformes aux consignes sanitaires sur votre lieu de travail", alors il peut vous refuser le télétravail.

    En revanche, il est précisé que "dans tous les cas votre employeur doit motiver le refus. Depuis le 17 mars et  jusqu’à nouvel ordre, le télétravail doit être systématiquement privilégié. L’employeur doit donc démontrer que la présence sur le lieu de travail est indispensable au fonctionnement de l’activité"

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    1. C'est hors sujet : je parle de travail, pas nécessairement de télétravail.

      Ce genre de texte est crétin : un employeur ne va pas mettre votre vie en danger s'il y a une autre solution car il prend des risques au niveau du pénal.

      En début de billet, je cite celui d'un copain. On sent que son patron a fait un gros rétropédalage.

      Mais c'est hors sujet. Totalement. Mon billet ne porte pas sur un point de droit.

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    2. J'arrête là la contradiction, mais je vous fais remarquer que votre 1er paragraphe se termine par " pourquoi se faire manger à n’importe quelle sauce alors qu’on pourrait continuer le télétravail ad vitam machin ?", et que je vous ai répondu qu'il faut que l'employeur justifie ses raisons s'il veut vous l'imposer.

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    3. Je suis en train de mener le débat dans Facebook.

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  2. Et le bilan (quantitatif et qualitatif) de cette journée de télétravail en déconfinement ?

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