16 octobre 2010

J'ai fait pleurer Geneviève

J’arrive de la manif ! J’étais avec une belle brochette de blogueurs tous plus zinfluents les uns que les autres. J’ai assez vite compris le principe. On s’attend dans un coin, on regarde les contre-manifestants passer (un groupe de lycéen et un groupe de gugusses au sujet desquels, même sans délit de faciès, on peut s’imaginer qu’il ne faudrait pas que les policiers leur demandent leurs papiers). On avance trois ou quatre cent mètres. On attend la manif en racontant des bêtises. La manif arrive, on attend une heure et on y rentre en attendant que @M_Le_Maire arrive pour acheter une bière.

C’était ma journée pipole. J’ai vu Méluche, Besancenot (notre illustration) et Bernard Thibault (sans Roger Pierre).

Je ne suis pas habitué. Au début, je trouvais qu’il n’y avait pas un chat. Quand les cortèges sont arrivés, j’ai compris. « Putain cette foule ! » ai-je pensé en moi-même ! Quand je pense qu’il y a des gugusses qui fanfaronnent à Draguignan, Rouen ou Guingamp… Paris, c’est quand même autre chose !

Un peu après, les cortèges de jeunes sont arrivés. Au début, j’avais un regard à la fois paternaliste et ironique. Ils pensent déjà à leurs retraites… Puis, en observant leur densité dans les rangs des manifestants, j’ai été conquis.

Il y avait une foule ! J’imagine que la police va annoncer un chiffre bidon mais si un gugusse me dit qu’il y avait moins que quelques centaines de milliers de personnes, je vais lui rire au nez. J’étais là. Avec un système de comptage parfaitement au point, issu de mes années d’études statistiques, exactement comme les journaux, notamment France Soir, suite à la dernière manif. J’ai compté. Nous étions 952 365 exactement et sans compter les mineurs, j’ai vérifié les pièces d’identité.

Arrivé à Bastille, je me suis rendu compte que j’avais mieux à faire que de la prendre, d’autant que j’avais fini la bière offerte par @M_Le_Maire, j’ai décidé d’obliquer et de rentrer à Bicêtre (cinq heures debout, ça tue son homme et la batterie de l’iPhone).

Je suis montré dans le métro. Plein à craquer, étrange pour un samedi. Je suis arrivé à la Comète, c’est sur la route.

Geneviève était au comptoir à siroter son éternel Kir à la pêche, espèce d’hérésie des temps modernes.

Elle a engagé la conversation.

Oui, Geneviève, ça va. J’étais à la manif.

Ah ! Toi, c’est normal, mais quand je vois les lycéens. Ils pensent déjà à leurs retraites

J'étais fatigué. Irrité.

Geneviève, quand on vit de l’aide sociale, on ferme sa gueule quand des jeunes essaient de sauver un modèle de société.

12 commentaires:

  1. Je retiens "j’ai été conquis"

    Bon week-end. ^^

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  2. Tu te trompes peut-être sur ce qui m'a conquis !

    Bon week !

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  3. très bon billet ! qui se termine en plus à la comète, je vais faire un voeu :-)
    pour ce qui est de ta fanfaronnade parisienne, waouf, waouf, je me marre vous êtes des millions entassés les uns sur les autres,le moins que vous puissiez faire c'est d'être au moins quelques centaines de milliers ;-)
    bon, on t'attend mardi pour la suite :-)

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  4. Isabelle,

    Un bon billet se termine toujours à la Comète !

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  5. Heureusement que tu reviens pas de la fête de l'Humanité , j'aurais dit :
    Nicolas , tu manques d'Humanité ...

    (Il s'agit de mon vécu, ce que j'ai dit à un proche ... et depuis les politiques, même avec de bonnes intentions , je n'y crois plus ... )

    Mais bravo et le courage d'écrire cet article ...

    Tu lui dois des fleurs maintenant à Geneviève, à la prochaine rencontre , OK ?

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  6. bon, enfin, t'étais là et t'as même pas testé les bistrots de mon quartier... pff....

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  7. Pas de people chez moi, me suis retrouvé coinçé entre les retraités d'un institut territorial de je-ne-sais-quoi et quelques grabataires revêches mais incompressibles. Ca a été d'un lourd.
    Néanmoins, comme toi, il y avait foule, et ça m'a tout de même sacrément protégé de cette (porosité) morosité qui me gagnait malgré tout.
    Et puis après trois tours du bourg, un bar, alors bon, quittant le cortège, j'ai été appelé à des tâches supérieures(un peu sur mon pull surtout, l'exaltation, la précipitation).

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  9. J'ai vu quelques photos de l'avancée du Twitter, c'était chouette.
    Ce dont les chiffres ne parlent jamais, c'est l'ambiance humaine des cortèges ! :-)

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  10. Anonyme,

    Non. Elle n'en mérite pas.

    Doudette,

    Pas le temps.

    MHAP,

    Quelle tâche !

    Poireau,

    Oui, elle est magnifique, cette ambiance.

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  11. ben, je t'ai pas vu !!! et moi aussi j'y étais ;) et, d'après la police, il n'y avait que 50.000 personnes... bizarre, bizarre...

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  12. Tu sais, je connais une Martine comme cela: Une vie de minimas sociaux et elle se dit de droite ... c'est une conne !

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