13 décembre 2012

Où est la fracture numérique ?

 Les gens doivent se demander, dans le métro, ce que je fous à photographier le quotidien gratuit, le matin. Je pourrais leur répondre que je prépare l'illustration d'un billet de blog. A propos de photo, nous avons là un article qui nous dit que la CNIL appelle à la prudence pour ce qui concerne les photos qu'on publie. L'article suivant concerne l'optimisation de la confidentialité des utilisateurs par Facebook.

Page précédente, l'article était consacré à des outils en ligne pour réconcilier les élèves avec les devoirs. L'Arcep a récemment publié un lourd rapport sur le développement du numérique en France. Je l'ai repris dans mon blog geek. La fracture numérique commence réellement à se réduire. "81% de la population disposent d’au moins un ordinateur à domicile (+ 3 points par rapport à juin 2011) et 35% en ont même plusieurs (+ 4 points). Quasiment toutes les personnes disposant d’un ordinateur ont également accès à Internet : 95% de ceux qui ont un ordinateur ont accès à Internet, ce qui porte la proportion d’individus connectés à Internet à leur domicile à 78%, soit 3 points de plus par rapport à 2011.". Dans la première moitié des années 80, mon père développait des logiciels éducatifs, à la maison... J'étais chargé de les tester. La fracture numérique aura mis 30 ans avant de réellement commencer à se réduire.

Dans ce rapport de l'Arcep, il est mentionné que les gens préfèrent maintenant Internet à la presse papier et à la radio pour s'informer (la télé reste en tête, mais dans cinq ans, aura-t-on encore une différence entre la télé et Internet). Mieux ! « 23 millions de personnes en France (42% de la population) utilisent les réseaux sociaux. »

Ce matin, j’annonçais la sortie d’un nouveau portail par Orange en coopération avec quelques journaux Français, pour concurrencer Google News. On parlait récemment de ces journaux qui veulent facturer les liens à Google (on croit rêver) et ce matin, on évoque la presse Belge qui va toucher 4 million du géant Américain. Tout le paysage de l’information est en train de se réorganiser. Je lisais récemment un article qui prévoyait la fin prochaine de l’édition papier de Libération.

Si c’était l’objet du billet, je dirais que l’information devient chiante. On l’a en temps réel et on ne prend pas le temps de l’analyser à tête reposée. On passe directement au sujet suivant. A la limite, j’en sais plus avec les blogs des copains (bien vides ces jours-ci, l’actualité n’étant pas joviale) ou « des pas copains » (je sais comment ils « fonctionnent », ça m’ai plus facile à étudier les éditoriaux chiants en ligne : les informations originales et les analyses sont encore réservées à la presse papier). Quand un média en ligne sort un truc intéressant, il est immédiatement repris par les blogs et le reste de la presse. Les modèles économiques sont donc bien compromis. Pire, l’information nous arrive déjà prémâchée dans Twitter ce qui fait qu’on apporte maintenant plus d’intérêt au titre. Pire encore, elle est souvent pré-analysée par un twittos en 140 caractères. C’est n’importe quoi et tout le monde se prend au sérieux.

L’information la plus importante d’hier était le premier premier tweet envoyé par le pape. L’ami Guy Birenbaum en a fait sa chronique sur Europe 1 ce matin.

Aujourd’hui, l’information qui tournait en boucle est la sortie de l’application Google Maps pour iPhone. Je me prends au jeu : j’en ai également fait un billet car je suis tombé dessus dans les tous premiers (mon blog geek est donc un des premiers à en parler). On devient dépendant de Google (je vais donc tenter de m’habituer à utiliser autre chose, comme le portail que je présentais ce matin : http://presse.lemoteur.fr/). Moi-même, je suis devenu un grand fan du réseau social de Google, Google+, bien moins connu que Facebook et Twitter, donc bien plus calme. On y trouve plein d’informations intéressantes si on suit les bonnes personnes. Encore faut-il savoir qui suivre !

De fait, on ne sait plus trop où avoir l’information. Mon rêve serait d’avoir un portail reprenant séparément les dépêches d’information (celles qui tournent en boucle dans Twitter et qui feront un entrefilet dans le canard, le lendemain), les articles réellement originaux que tweetent des gens qui ne font que tweeter ou « googleplusser » des trucs intéressants et une sélection de billets de blogs.

Voilà ce à quoi je songeais en voyant ce matin les deux articles dans 20 minutes : la CNIL appelle à la prudence pour ce qui concerne les photos qu'on publie et l'optimisation de la confidentialité des utilisateurs par Facebook.

Je sens que ce n’est pas gagné. Google, par exemple, connaît parfaitement mes centres d’intérêts ne serait-ce qu’en sachant ce que je consulte dans Google News… Alors la confidentialité…

Mon ami et néanmoins confrère (ou vice-versa) Sarkofrance fait un billet ce matin, à propos de la guerre que se livrent Twitter et Facebook. Un commentateur écrit ceci : "Les réseaux sociaux pour les a-sociaux: toutes et tous des sociopathes et des psychopathes, des narcissiques et des exhibitionnistes, des poltrons et des lâches, des émasculés et des frigides, des pédophiles en puissance ou actifs."

J'espère qu'il plaisante. Mais imaginons que non. Ce type commente dans les blogs sous pseudonyme en ne sachant pas que les blogs sont aussi des "médias sociaux" et nous dit ce qu'il pense de ces médias sociaux. Il ne sait pas que la moitié des Français les fréquente pour s'informer. Tous des sociopathes et des psychopathes, des narcissiques et des exhibitionnistes.

La CNIL devrait surtout mettre en garde ce genre d'individus : attention, Internet et les réseaux sociaux existent.

Un autre commentateur : "Je m’étais inscrite sur FB [...], il y a longtemps, mais je ne consulte plus du tout [...]. Ce truc est même dangereux, plus aucune vie privée."

La CNIL devrait lui dire que c'est elle qui diffuse de l'information. Par contre, elle a probablement un compte Google (via Gmail, Youtube, Chrome, ...) et ne sait pas que Google la suit à la trace.

La fracture numérique n'est peut-être plus où l'on croit.

Pas facile de prendre une photo d'un journal dans le métro : ça bouge trop.

17 commentaires:

  1. Vous vous êtes trompé de blog, ou bien ?

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  2. Il est bien ce billet de blog, on dirait que baguenaudant dans la nature, il cueille de-ci de-là l'information au gré des champs qu'il traverse. Et ça donne un truc sympa, si je peux me permettre.
    Pour les photos, fais chier, quand on partage, on partage, faut juste indiquer la source.

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    1. Merci. C'est ce que je voulais faire. Accumuler les informations diverses.

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  3. Ah si, niveau Spontex (veux dire Benoit machin), t'as vu qu'il se suit lui-même au moins huit fois dans toutes les langues, ce con ? Si c'est pas le top-égocentrique, lui, je ne m'y connais plus.
    Et Allah, il fout quoi ? il attend qu'on vienne le chercher ?

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    1. Voilà. Les aristos grattent. Allah lanterne.

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    2. Ben voilà, ça au moins c'est du contenu ! Pas comme la nullité crasse d'un tas de gugusses qui n'ont de contenu qu'une boursouflure ennuyeuse camouflée sous cette actualité que tout le monde répète en boucle.
      Nicolas, je te suis complètement, et que vive longuement la connerie !

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  4. Ce qui est bizarre dans cette fracture numérique, c'est que l'on parle régulièrement de l'équipement, de la confiance (ou pas) dans l'internet, des réseaux sociaux. Mais on parle peu d'un vrai problème : l'accès à internet. C'est bien de pouvoir s'équiper (à un prix presque raisonnable) mais pour beaucoup on ne peut pas s'en servir correctement. Le haut débit est un mythe dans de nombreuses régions françaises ou correspond au bas débit des grandes villes !

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    1. Va voir le rapport de l'ARCEP au bout du lien que je cite vers mon blog geek. Ils en parlent. Mais je connais un peu le sujet : chez ma mère il y a plein d'incident et les vidéos sont souvent lentes.

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    2. Merci pour l'info ! Avec une émission sur le sujet sur France Inter, il y a peu, cela mériterai peut être un billet !

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  5. Une anecdote:
    Là où on nous met en garde contre les vols d'Iphone dans le métro, on nous annonce en même temps l'arrivée de la 4G dans le métro.
    La fracture c'est maintenant.

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  6. Ces gens qui diabolisent internet et les utilisateurs d'internet sont des cas (de la simple ignorance à la plus extrême manipulation) à étudier de près.

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  7. Ces gens qui diabolisent internet et les utilisateurs d'internet sont des cas (de la simple ignorance à la plus extrême manipulation) à étudier de près.

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    1. Trop de boulot... Mais c'est intéressant. J'ai une collègue qui refuse que ses enfants utilisent Facebook parce qu'elle ne connait pas et ne peut pas contrôler.

      Je n'arrive pas à lui expliquer que le problème est qu'elle ne connait pas.

      Le problème annexe est qu'elle ne fait pas confiance à ses enfants et ne sache pas donner des consignes de base : ne pas échanger sur des aspects personnels avec quelqu'un qu'on ne connait pas dans la vraie vie et ne pas diffuser de photos idées.

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