02 novembre 2011

Faisons un referendum : pour ou contre le referendum en Grèce ?

J’adore lire les commentaires de mes camarades blogueurs et twittos lors de péripéties telles que l’on voit en Grèce. Il est visiblement de bon ton d’avoir une position tranchée alors que, de toute manière, ils n’y comprennent strictement rien, tout comme moi, d’ailleurs.

Certains nous parlent de la victoire de la démocratie. Certes, il est très bien de la part de M. Papandréou de consulter son peuple avant de l’engager dans des décennies d’austérité.

Cela dit, il aurait pu le faire avant d’accepter ce plan de secours ou, au moins, l’annoncer avant. Je suis donc d’accord avec la position de Nouvel Hermès : c’est malhonnête. En outre, un pays d’une dizaine de millions d’habitants va prendre une décision « structurante » pour des centaines de millions d’autres types, dont moi. Ce n’est pas spécialement démocratique.

En deux paragraphes, je viens de donner deux points de vue opposés.

J’espère donc que la démarche de M. Papandréou est de perdre la confiance de son parlement lors d’un prochain vote et de démissionner en étant celui qui aura été viré parce qu’il voulait consulter le peuple…

En outre, comme l’explique bien que moi Romain, M. Papandréou a été élu sur un programme. Faire un referendum pour changer complètement le cap des actions a tout son sens.

Mais Romain va plus loin. L’hypothèse d’un referendum « peut être un espoir européen paradoxalement : en montrant le danger que des politiques nationales irresponsables peuvent faire peser sur l'Union Européenne, elle peut amener les Européens à réfléchir à plus de rationalité et d'intelligence dans l'émission de la monnaie et des prêts. Elle peut aussi nous pousser à faire enfin le choix d'une Europe Fédérale et démocratique, dans lequel les dirigeants seraient élus au niveau européen par des européens pour prendre des décisions européennes. Avec un vrai pouvoir politique européen et non de simples décisions interétatiques laissant la seule part belle au financier. »

Nicolas Sarkozy martèle partout que l’accord est la seule voie possible pour résoudre le problème de la dette Grecque. Je ne sais pas s’il a raison ou pas, je n’ai pas les compétences nécessaires.

Je sais juste que l’accord est juste une rustine de plus, comme toute celles qui sont mises depuis longtemps et surtout depuis la crise de 2008, où on nous promettait de mettre fin aux paradis fiscaux, de moraliser la finance, de mettre les banques au pas.

Il ne s’est rien passé, tout continue comme avant. On serre les ceintures des peuples mais on ne change rien, validant ainsi un système qui va dans le mur.

L’Europe doit bouger.

Mais je n’attends pas qu’elle bouge d’un scrutin venant de Grèce mais peut-être d’un scrutin d’une des grandes démocraties, tel celui qui se déroulera prochainement chez nous. Nicolas Sarkozy pensait avoir renforcé son image après son intervention à la télévision, jeudi soir. L’homme capable de diriger le pays, l’Europe et le Monde pendant la crise.

Trois jours après, l’accord dont il revendiquait presque la paternité est tourné en ridicule.

Je dois reconnaître que ça m’amuse.

Un commentateur (de droite), suite à mon billet d'hier (mais j'en ai vus ailleurs) disait que c'était lamentable de se prêter à de la politique politicienne dans des circonstances aussi dramatiques. J'ai envie de lui répondre que la politique politicienne est de négocier des accords sans en référer aux peuples. C'est de faire une émission de télévision pour des questions d'images personnelles, pour préparer un scrutin. La vraie politique est de le dénoncer.

Des circonstances dramatiques ?

Oui. Il est probable que si le plan d'aide est accepté par le peuple Grec, tout finira comme avant. Jusqu'à la prochaine crise.

7 commentaires:

  1. Il y a des mecs et des partis de droite qui ne peuvent plus blairer cette europe... Vous savez ces horrible souverainistes qu'on traite de gros pédo-fachos nazi immondes...

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  2. Tu fais un raccourci un peu rapide...

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  3. Tu avances un argument intérêssant: Le référendum engage les autres européens.
    A ceux qui veulent maintenant donner des leçons de démocratie parce qu'on donne enfin la parole au peupe, je leur dis que je dénie au seul peuple grec le droit de décider pour l'ensemble des peuples européens.

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  4. C'est où et et quand qu'on vote?

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  5. Plus qu'une solution pour la Grèce : des Mirages, des bombes,des prisons et des Colonels ! ...
    ça serait pas une première ! ...

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  6. @ Nouvel Hermes : Il me souvient qu'en 2005 nous avions majoritairement émi un vote. Celui-ci a-t-il été respecté ? Non, notre luciole des Carpates (assisté des "socialistes") s'est assis sur notre décision.
    Ce qui serait pertinent serait de faire un référendum européen sur l'Europe et la façon dont elle traite ses peuples.
    Mais les marchés risqueraient de ne pas apprécier et, comme le Dieu de l'Ancien Testament, de déclencher 40 jours et 40 nuits de déluge, donc l'Europe se couche, comme même les putains ukrainiennes refusent de le faire.

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  7. Oui mais c'est con parce qu'en 2005 quand nous avons voté NON au traité européen, on nous a aussi intitulés "irresponsables" parce qu'en refusant le Traité, on embêtait toute l'Europe. Ça signifiait surtout que le referendum n'avait que le OUI comme acceptable…
    Si ça fout le bordel en Europe, tant mieux, on ne peut pas dire que nos dirigeants s'occupent de nous mais bien de sauver le système financier européen qui, depuis 1992, est garanti pour protéger les rentiers !
    :-))

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