07 octobre 2008

Et si la crise avait bon dos - Rapprochement Caisses d'Epargnes Banques Populaires

La rumeur d’un rapprochement entre les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires font grand bruit dans la presse. Je fais presque un rebond sur mon billet de ce matin, mais je me demande… si la crise n’a pas bon dos.

Je me demande seulement, je n’affirme pas.

Les Echos nous disent que ce rapprochement « pourrait passer par une fusion de leurs deux organes centraux, les structures qui fédèrent les 20 Banques Populaires et les 17 Caisses d'Epargnes régionales ainsi que la plupart de leurs filiales respectives ».

Il ne s’agit pas d’une fusion des banques (qui ont des structures complexes, le capital est à étudier au niveau des 37 structures annoncées, qui, par ailleurs gèrent le réseau d’agences bancaires) mais uniquement des structures centrales… Je laisse le soin à la presse d’entretenir l’amalgame…

Que sont ces structures centrales et leurs filiales ? Pour résumer, les services marketings (mais comme ils ne vont pas fusionner les marques donc les services vont rester) et des entités de « production ».

Parmi elles, on trouvera par exemple toutes les fonctions de back office (par exemple, le traitement et l’archivage des chèques, les prises d’appel client, la gestion de la fraude et un tas de bazar comme ça). On y trouvera également une partie des services informatiques (tout ce qui n’est pas fait par les « 37 » ou leurs filiales).

Le rapprochement annoncé permettra donc de vastes économies d’échelle. Par exemple, dans tel service où il fallait 2000 informaticiens, 1500 feront l’affaire…

Voilà. Si la crise n’avait pas existé, ce rapprochement aurait quand même été très juteux. La question que je me pose : la crise ne sert-elle pas de bouc émissaire. Des types en cravate (à chier, surement) se seraient réunis dans un bureau et se seraient dit entre eux : « et si on profitait du bordel qui s’annonce sur les marchés financiers pour annoncer notre truc, ça limiterait les cris des gauchistes et éviterait des grèves, les salariés se sentant forcés de fermer leurs gueules ».

Un des types (le grand avec des lunettes en écailles et du poil dans les oreilles), représentant les Caisses d'Epargnes, auraient alors dit : « Tiens, on va faire croire au Canard Enchaîné qu’il nous manque 6 milliards d’euros, pour que la rumeur qu’on est dans la merde circule »… Un beau plan de communication…

Ce n’est pas une jolie hypothèse, ça ? Mais ça n’est qu’une hypothèse…

(illustration)

24 commentaires:

  1. Je me demandais la même chose hier en entendant que les bourses continuaient de dévisser malgré les plans européen et américain.

    Genre, ça spécule à la baisse pour que les états continuent de mettre la main à nos portes monnaies...

    Qu'est-ce qu'il en dit le numero uno des blogs politiques ?

    RépondreSupprimer
  2. Jon,

    Le numéro machin est d'accord mais c'était plus l'objet de mon billet de ce matin. Je constatais d'ailleurs en réponse aux commentaires que des gens vendent leurs actions par panique !

    Mais pour vendre, il faut des acheteurs...

    RépondreSupprimer
  3. Oui pardon No 1 (très le Prisonnier) de n'avoir lu ton billet de ce matin... J'aurais paru moins con !

    RépondreSupprimer
  4. Très juste Numéro Machin, quand ça ne spécule pas à la hausse, ça spécule à la baisse. La spéculation devrait être interdite par la constitution.

    RépondreSupprimer
  5. Belle hypothèse !
    Mais le Canard Enchaîné a pour habitude de vérifier ses infos (contrairement à d'autres médias...) et je doute qu'il soit aussi facilement manipulable.
    Enfin on verra dans le Canard de demain le deuxième volet de leur dossier Caisse d'Epargne, normalement !
    :-))

    RépondreSupprimer
  6. La case, bordel !

    [Dis, m'ssieur numéro 1 tu ne peux pas demander à Blogger de cocher cette case par défaut ? Ce serait plus simple ! :-] ].

    RépondreSupprimer
  7. Trub,

    Ouais... Est-ce possible ? Quand toi tu achètes une voiture d'occasion et que par hasard tu la revends plus cher, c'est de la spéculation, non ?

    Poireau,

    L'erreur est humaine (et ça n'est qu'annexe, une deuxième hypothèse que je formule).

    RépondreSupprimer
  8. Salut;

    Selon moi, c'est pas de savoir si elle a bon dos, mais si c'est pas plutot l'opportunité que ces 2 banques attendaient depuis longtemps...

    En parlant d'opportunistes, n'oublions pas que certains traders s'en mettent plein les poches en ce moment même, en spéculant à la baisse...

    d'ailleurs, si j'avais quelque argent sous le matelas, j'hésiterais pas à les placer maintenant en bourse, le CAC a 3800pts était a +6000 il y a un an à peine...

    RépondreSupprimer
  9. David75

    Une chose est sure c'est qu'il va y avoir des demandes de recapitalistions et de capitaux de petits malins qui n'auront pas grand chose à voir avec la crise, des aubaines dirait-on.

    RépondreSupprimer
  10. oui pour vendre il faut des acheteurs, des gens qui ont de l'argent pour acheter des actions à bas prix, on en trouve toujours ah ah.
    La théorie du complot de la "haute finance" est séduisante néanmoins comme je le disais par ailleurs c'est jouer avec le feu car le système n'est pas à l'abris d'un "run bank"

    RépondreSupprimer
  11. Justement, j'avaios fait un billet où je constatais une concentration accrue dans les milieux bancaires mondiaux...
    Tu as raison, il y a de l'opportunisme dans l'air.
    ps ce sont les mecs qui sont à chier ou leur cravate ? c'est pas très clair.

    RépondreSupprimer
  12. Le rapprochement entre les deux était entamé depuis plusieurs mois déjà (filiale commune Natixis) et des réorganisations plus ou moins amorcées. C'est juste une question de timing : je pense plus à une accélération du calendrier de rapprochement de façon défensive pour éviter qu'un gros prédateur... ne vienne s'intéresser de trop près à l'une ou l'autre.

    Pour ce qui est du fait qu'il y a des acheteurs en ce moment : si j'avais acheté 100 actions à 6 000, j'en reprendrai surement 100 à 4 000 pour lisser mon prix d'achat à la baisse(5 000), ou alors je pourrais me trouver dans une zone pas ou peu touchée (genre en en Asie) pour l'instant, et ainsi mon achat serait une simple routine.

    KesJenDi

    RépondreSupprimer
  13. Bon,la migraine aidant, j'ai commenté le billet suivant à la place de celui-ci… Peut-être puis-je dire ici tout le mal que je pense d'Allègre? Il est taillé pour faire un excellent économiste qui, comme les météorologues, sont toujours plus performants dans l'analyse du temps qu'il a fait la veille que pour prévoir celui de la semaine prochaine.

    RépondreSupprimer
  14. PS, où se cache la case à cocher dont parle souvent M. Poireau? Je ne la trouve pas.

    RépondreSupprimer
  15. Seeeb,

    Elle l'attendaient surement ! Pour l'évolution du CAC, voir mon précédent billet...

    Ctoileblog,

    Je ne parle pas de "complot" et je n'en fais pas une théorie... Je parle juste d'opportunisme.

    David,

    Pas nécessairement pour nos deux banques fétiches.

    Kesjendi,

    Oui, le calendrier semble accéléré. Mais il n'est pas question de prédateur : ce sont des banques à réseau dont le capital est éparpillé...

    Le Coucou,

    Tu es sur que la migraine est passé : c'est le billet précédent qui évoquait Allègre.

    Pour la case est cocher, en principe, si tu es "loggué" chez blogger, elle est juste à côté de ton adresse email.

    RépondreSupprimer
  16. Nicolas,
    Il s'agit de 2 groupes bancaires, donc je ne comprends pas bien l'histoire de banques à réseau dont le capital est éparpillé...

    RépondreSupprimer
  17. Kesjendi,

    Je l'explique surtout dans le billet précédent, mais aussi dans celui ci. Il ne s'agit pas de "groupes bancaires" mais de filiales nationales de Banques Régionales : le capital (les actions) n'est pas "en bourse" mais propriété des structures régionales, elles mêmes souvent dépendante de structures locales (mais ce que j'explique dans le billet précédent, c'est que je connais mieux le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel). Le "capital" des structures locales ou régionales est détenu par les clients ("sociétaires") de ces structures "provinciales".

    Les "groupes bancaires", comme tu dis, ne valent pas grand chose : ce sont les structures régionales qui ont l'oseille.

    Donc les "gros prédateurs" ne représentent aucun risque, d'autant que les sociétés ne sont pas cotées.

    Il y a juste Natixis, mais plus des deux tiers sont contrôlés par les maisons mères, elle même contrôlées par les structures régionales. On voit se machin perdre des dizaines de pourcents en bourse, mais en fait, seul le tiers (un peu moins en fait, 31% si ma mémoire est bonne) est réellement en bourse. La boite a perdu mettons 90% mais uniquement sur un tiers du capital : le "volant", pour le reste, ça n'est que des conneries.

    Les prédateurs ont d'autres chats à fouetter !

    (pour le coup des 31%, je plaisante : ma mémoire n'est pas bonne, je viens de vérifier).

    RépondreSupprimer
  18. Nicolas,

    A ce que je sache le fait de ne pas être coté en bourse n'empêche pas d'être racheté par un concurrent, pas plus que l'éparpillement du capital (dans ce cas on parle de parts sociales).

    Le fait est que les 2 réseaux n'intéressent pas grand monde pour l'instant car trop gros et trop compliqués, mais que Natixis pourrait être convoitée soit parce que l'opération serait rentable ou alors pour casser la concurrence. Il s'agit donc d'une opération défensive.

    La stratégie de BNP-Paribas à ce sujet est depuis longtemps très claire : croissance externe (y a qu'à voir comment elle s'est jetée sur Fortis).

    L'autre proie de choix (Société générale) est pour l'instant un peu à l'abri suite à son augmentation de capital récente.

    KesJenDi

    RépondreSupprimer
  19. Kesjendi,

    L'éparpillement des "parts sociales" n'empêche pas un rachat mais presque !

    Natixis appartient à 70% aux maisons mères le rend difficilement convoitable : se mettre sur la défensive n'est pas nécessaire (si les banques elles-mêmes vont bien).

    Mais on peut toujours discuter : je ne fais qu'émettre des hypothèses.

    RépondreSupprimer
  20. Nicolas,

    L'aspect défensif n'est pas nécessairement en rapport avec la situation plus ou moins mauvaise de l'une ou l'autre des banques en question, mais relève à mon avis plutôt de la volonté d'essayer de se mettre à l'abri de la convoitise d'une autre grosse banque dans un avenir plus ou moins proche.

    Sur ce, et pour conclure car sinon nos échanges risquent de devenir trollesques, la structure qui est envisagée ici entre CNCE et BFBP autour de Natixis m'a l'air de ressembler pas mal à ce qu'à fait le Crédit Agricole (avec succès apparemment) avec CALYON...

    RépondreSupprimer
  21. Kesjendi,

    La différence avec CALYON est que LCL est propriété à 100% (je crois) du CA alors que les BE et les CE sont indépendantes.

    RépondreSupprimer
  22. Je parle de la structure envisagée par les 2 qui ressemblera à terme à celle de CA.
    Après, on peut toujours ergoter sur le fait que l'un détient à 100% ce que les autres n'ont échangé qu'à 50% respectifs...

    KesJenDi

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.