17 octobre 2008

La bourse ou l'avis

Voilà ! Il est temps que je fasse mon billet gauchiste du vendredi. On lit de ces conneries dans les blogs. Vers 17 heures, avant d’aller au bistro du vendredi, je suis tombé sur un blog avec un gugusse qui défendait l’existence même de la bourse sous prétexte qu’être en bourse permet aux entreprises de lever des capitaux.

C’est faux. C’est un mensonge complètement crétin utilisé pour justifier des pratiques débiles.

Ce qui permet aux entreprises de lever des capitaux c’est d’entrer en bourse (trouver des actionnaires qui ont confiance…) ou d’augmenter le capital, pas du tout le fait d’y être.

Une fois qu’elle est en bourse, l’entreprise ne reçoit plus de pognon pour investir ou autre. C’est alors qu’elle subit une spéculation de la part de gogos qui espèrent plumer des types encore plus gogos qu’eux. Alors des gugusses - des cadres, on appelle ça - arrivent pour monter un tas de ratios pour faire croire aux boursicoteurs que l'entreprise marche bien alors que heu bof. Le patron de l'entreprise qui a des stock options et un tas de bazar à moitié louche, est bien content. Les gugusses des bourses ont vu des jolis ratios et ont acheté des nouvelles actions à d'autres gugusses qui n'avaient pas vu les mêmes ratios ou avaient plumés d'autres andouilles auparavant. Le patron de l'entreprise est content : il va gagner encore plus de pognon avec ses stock trucs. Le Conseil d'Administration va être content et va octroyer une belle prime au patron en question, voire une augmentation conséquente s'il est en forme.

Pendant ce temps là, les ratios débiles auront empêché que l'entreprise investisse où elle en aurait besoin pour gagner plus d'argent en bénéfice (par opposition à la spéculation) et ainsi donner des augmentations voire des salaires à ses salariés qui auraient été content de travailler utilement et de dépenser leur pognon sans compter dans des biens issus de notre brillante industrie nationale.

Hop.

Ainsi, on peut sans complexe se foutre de la gueule des types qui perdent 10 ou 20% de pognon par semaine : ils espéraient gagner plein d’oseille sans rien glander, sans bouger les oreilles, sans même mettre la main dans la culotte de la jeune fille assise à côté d’eux dans le métro, ce qui est contraire à toutes les convenances.

Aujourd’hui, le CAC a gagné. Près de 5%. Vous placez 100 000 euros, ça vous en rapporte 5000 dans la journée. C’est bien. Mais ne venez pas chialer quand vous en perdez un peu.

Hop. Crétins de libéraux.

15 commentaires:

  1. Tu vas faire une série de leçons de bourse pour blogueurs? ;-)

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  2. Encore une fois bravo !
    On ne peut pas faire mieux comme cours sur la théorie du libéralisme !
    Evidemment, au plus on rémunère les dirigeants (connus aussi sous le nom de "patrons") et au plus on engraisse lesactionnaires, au moins les salaires suivent les gains de l'entreprise !
    C'est même parfois devenu l'inverse : une entreprise qui gagne de la thune (et c'est sa fonction) mais qui licencie !
    :-)))

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  3. Je fais un message de plus pour signaler que ça y est, tout le monde a pris l'habitude de cocher la case et que deviennent plus rares les commentaires créés uniquement pour se permettre de poser la petite croix dans la petite case !

    [Cela dit, Over-blog fait plus fort : la case est cochée par défaut, impossible de l'oulier en route !!!].

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  4. J'aime bien quand tu t'énerves :-) Pif paf pouf ! Mieux vaut pas être en face :-D

    monsieur poireau > je n'ai rien compris à votre dernier commentaire...

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  5. J'ai pas bien compris le lien entre le billet et sa chute "cretins de liberaux".
    Encore une fois, la bourse n'est pas la vitrine du liberalisme.

    Sur le sujet, il est vrai que c'est uniquement l'entree en bourse qui fournit des fonds aux entreprises. Un systeme ou les actions ne peuvent pas etre revendu a t il deja ete tente ? Est il simplement possible sans etre contourne ? Le fait d'avoir son investissement impossible a revendre ne bloquerait il pas les investisseurs ?
    Par exemple, acheteriez vous une maison aussi facilement si vous saviez que vous ne pourriez pas la revendre ?

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  6. Le Coucou,

    Qui sait ?

    Poireau,

    Merci. N'oublie pas de cocher.

    Sia,

    Je ne m'énerve pas.

    Ptibulbe,

    Faudrait que les libéraux arrêtent de se faire leur propre définition du libéralisme quand ça les arrange.

    Et je répète ce que je dis dans le billet : je ne remets pas à en cause la bourse mais la cotation qui favorise la spéculation : on s'en fout du bénéfice de l'entreprise, de sa capacité de production, ... tout ce qu'il faut c'est "faire croire que" pour améliorer la cotation.

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  7. @ptitbulbe:ne fait pas dire à nicolas ce qui n'a pas dit...Et je suis d'accord avec lui les libéraux changent de définition quand ça les arrange...


    @Nicolas J:c'est vrai que cette histoire de bourse, c'est un moyen de faire de la corruption généralisée:on corrompt les cadres, les dirigeants pour faire croire au dieu bourse et qu'ils en fassent la propagande.

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  8. Entièrement d'accord avec ce billet. C'est bien pour cela qu'on ne réussira pas à me faire pleurnicher sur les "petits actionnaires", comme on dit : eux aussi aspiraient à se faire du fric sans rien branler. Et aussi à devenir de gros actionnaires, si la chose était possible.

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  9. Romain,

    Ouais... S'il y avait un truc à réformer dans le capitalisme, c'est bien ce truc là (ne me demandez pas comment...).

    Didier,

    Gauchiste !

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  10. miam un peu de rage sur PMA...que du bonheur

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  11. Très intéressant billet. Je peux donc continuer à me foutre d'eux ? Tant mieux !
    (Quant à la jeune fille du métro, c'est en effet dommage, elle aurait pu ensuite coller son genou dans les bourses du gars. Action-réaction...)

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  12. Il n'y a pas plus de definition fixe et definitive du liberalisme qu'il y en a pour le socialisme. Il existe de nombreux courants assez differents a l'interieur de ces deux philosophies politiques.

    En tout cas je crois que la majorite des liberaux ne se retrouve pas du tout dans les decriptions qui sont faites de leur idees a travers les medias (et les blogs).

    Et je n'ai toujours pas compris le rapport entre ce billet et le fait que les liberaux soient des cretins. Les actionnaires sont forcement liberaux ? Les patrons aussi ? (les grands patrons ne le sont presque jamais d'apres mon experience)

    Ma question: pourquoi suis je un cretin exactement ?
    (Attention je ne suis pas vexe du tout, je sais deja que je suis parfois cretin. Je pose juste la question pour comprendre ce qui est reproche ici)

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  13. Peuples,

    Le bonheur ! Quand je pense que j'ai pondu ça en moins de 10 minutes...

    MGP,

    Pas de violence, que diable !

    Ptitbulbe,

    "je crois que la majorite des liberaux ne se retrouve pas du tout dans les decriptions qui sont faites de leur idees a travers les medias" Heu heu... Parce qu'ils ont honte ?

    Pour ce qui est des crétins, je te renvoie au préambule de mon billet : "e suis tombé sur un blog avec un gugusse qui défendait l’existence même de la bourse sous prétexte qu’être en bourse permet aux entreprises de lever des capitaux".

    Et ils sont aussi crétins (c'est affectif, pas méchant, te fâche pas") dans la mesure où ils croient vraiment que ça peut marcher alors que tout individu normal qui a travaillé en entreprise sais que l'on ne travaille pas pour l'intérêt de l'entreprise mais pour faire plaisir au chef pour avoir une augmentation.

    Le grand chef ayant pour propre chef les actionnaires...

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  14. je pense quand meme que la bourse facilite grandement la levee de capitaux, car on hesite a faire un investissement impossible a revendre.
    quel autre systeme propose tu ? donner tout pouvoir aux banques en tant qu'unique preteurs ? ou bien un credit gratuit organise par l'etat ?

    non je ne suis pas fache du tout, mais il est vrai que c'est le mot "cretin" qui m'a fait reagir :)

    que l'individu travail pour lui meme et pas pour l'entreprise, c'est au contraire un fondement de l'economie liberale. le travail pour la gloire de la collectivite, le stakhanovisme, ne sont pas vraiment d'origine liberale hein :)

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  15. Tu viens encore une fois de me donner l'occasion d'utiliser le mot crétin.

    Un "collectiviste" tel que moi travaille pour gagner de l'argent (un maximum dans la mesure du possible) en participant à la bonne marche d'une entreprise...

    Un "libéral" travaille uniquement pour lui.

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