05 février 2009

Métro, boulot, métro, bistro, dodo

Lundi, pour la première fois depuis 5 ou 6 ans, j’ai repris le métro pour venir au boulot. 5 minutes de marche. 12 stations. 3 minutes de changement. 12 stations. 10 minutes de marche. Une heure tout rond avec l’attente des rames. J’avais oublié car j’avais la chance de bosser pas trop loin de chez moi et j’y allais en voiture. Je ne prenais le métro que pour aller à des réunions ou des soirées (dont il n’aurait pas été sage de rentrer en voiture…).

C’est ce matin que j’ai compris ce sentiment que j’avais déjà connu. Un non Parisien ne peut peut-être pas le comprendre. C’est tous les jours, deux fois par jour, qu’on est tassés comme des maquereaux dans une boite de sardines, le matin à peine réveillé et le soir fatigué de la journée.

Quand on sort de la rame, le matin, et qu’on se prépare à marcher 10 minutes, un léger mal de dos se fait sentir après 50 minutes à tenter de rester debout sans planter ses coudes dans les couilles de la dame à côté. Il s’estompera vite, dès l’arrivée au boulot. Mais qu’est-ce qu’elles sont longues, ces 10 minutes de marche !

Et là. J’ai rendez vous avec Gaël dans 45 minutes. Il n’est pas venu fêter son arrivée dans le top 10 du classement Wikio, juste travailler, mais c’est mieux d’avoir un prétexte quand on va picoler.

Je vais donc les faire ces dix minutes très bientôt. Comme hier et avant hier, je vais être doublé par des gens qui marchent très vite, ne pouvant pas rater leur RER afin d’acheter du pain avant la fermeture de la boulangerie à côté de chez eux. Je me disais lundi : ils sont fous. Pourquoi gagner trente secondes sur un trajet d’une heure et en ajouter à la fatigue ? J’ai compris. C’est un réflexe.

Un non Parisien se dira : ils font tous la gueule. C’est que je me suis dit, lundi. C’est aujourd’hui, seulement, que je me suis rendu compte que je faisais probablement la gueule aussi.

Et c’est fatigant. Je me suis toujours trouvé plus optimiste que mes collègues. Non, ils sont fatigués. Cette heure matinale fait perdre la pêche. Arriver au boulot et devoir se plonger dedans sans lever la tête pour être sûr de ne pas louper le RER du soir… C’est fatigant.

Un autre truc m’a sauté aux yeux ce matin… Non seulement les gens font la gueule… mais ils sont vieux. C’est parce que je bosse dans un quartier d’affaire : pas d’école, d’université, ... Rien. Moyenne d’âge des usagers du métro : 45 ans. Presque pire que les clients de la Comète. Pas de fesses d’étudiantes à mater, c’est grave. Mais pas de gamin qui vous donnent une vague raison de travailler, donc de faire le trajet infernal, qui discutent joyeusement par groupe, ça déprime.

Que des vieux seuls…

30 commentaires:

  1. Sincère condoléances! Vous étiez ensemble depuis longtemps, Miss Insouciance et toi?

    RépondreSupprimer
  2. ne t'achetes pas de scoot, tu te casserais la gueule dans les 3 mois

    et puis ça ferait un de plus sur le periph... déjà que la file des motards commence à bouchonner aussi

    RépondreSupprimer
  3. ben c'est çà être "pharisien" - pas de choix dans les directions à prendre

    RépondreSupprimer
  4. Ca va Nicolas ?
    Cet air que prennent les gens pour ne pas qu'on leur parle, qu'on les laisse suivre le chemin quotidien de leurs habitudes de trajet, ça s'appelle faire la gueule ! Dans le métro toulousain ou dans le train du même tonneau, j'avais fini par trouver des repères et même des rapports humains !
    :-))

    RépondreSupprimer
  5. Sinon, tu as de la chance de rencontrer Gael, la star des blogs ! Moi, ça fait des années que j'essaie sans succès…
    :-))))

    RépondreSupprimer
  6. On dirait le papier d'un grand reporter, un infiltré quoi ! Ca prend aux tripes !

    Courage.

    RépondreSupprimer
  7. Ah, le metro: ici à Arras, pas de metro, pas de tram. Et pas besoin d'utiliser les transports en commun. Mes souvenirs de Paris me rappellent surtout une odeur de pisse dans les couloirs et beaucoup de sueur en sortant !

    RépondreSupprimer
  8. Pas évident oui. Mais je suis sûr qu'il y a au moins une personne intéressante que ne te fera plus la gueule. Et tu le trouveras.

    RépondreSupprimer
  9. Il n'est point besoin d'être parisien pour comprendre cela, Nicolas, et je te souhaite bien du courage, non seulement en raison de cette course frénétique pour gagner le métro et les correspondances mais surtout pour affronter le regard morose et cynique des gens en face de soi...rien de plus démoralisant mais je suis sûre que tu as le punch pour résister à cela et faire sourire au besoin... bien sûr au début il faut peut-être faire ses marques et, j'avoue, que cela ne doit pas être facile... quant aux pince-fesses, Nicolas, essayer sur une
    de 45 ans, suis pas sûre, même moins que sûre, qu'elle n'aurait ne serait-ce qu'un soupçon de sourire.... brrrr... bon je voulais te faire rire... c'est tout... et je te l'ai dit, j'aime rire, Dieu merci pour moi et surtout pour les autres... J'aime pas trop les personnes qui impriment à leur visage un air de "Mater Dolorosa" surtout que, souvent... même très souvent, je l'ai remarqué, ce ne sont pas celles-là qui ont le plus de soucis...
    @ Quant à Martin P... Hé.. hé... qu'est-ce à dire un motard de plus sur le périph... mais je le vois bien moi, Nicolas, chevaucher une moto pour se rendre au travail (même une Harley davidson à l'occasion... faut pas faire dans le détail)... d'après mes garçons c'est un assez bon moyen de transport -
    mais bon, je vais arrêter là sinon Monsieur Martin P va me fusiller du regard...Je vais tout simplement réitérer mes souhaits de "bon courage" à Nicolas... je sais qu'il saura nous raconter, avec assez d'humour, la suite de ses trajets même s'ils sont difficiles...

    RépondreSupprimer
  10. et moi qui t'obliges à faire un crochet, j'en ai honte maintenant !

    heureusement que la bière était bonne :)

    RépondreSupprimer
  11. Dis toi que ya des jeunes qui lisent ton blog si ça peut te réconforter ^^

    RépondreSupprimer
  12. Gaël,

    Ca fut un bonheur !

    Les autres,

    Je réponds demain.

    Gularu,

    Les jeunes sont cons par définitions, mais tu es le seul cité par presque tous mes blogs ! tu es un jeune sympathique, tu finiras mal !

    RépondreSupprimer
  13. Je pensais que c'était bistro, métro, boulot, métro, bistro, dodo.
    En tant que jeune provincial, je ne me sens pas concerné au quotidien mais ma visite mensuelle à la capitale me fait partager tes sentiments.

    RépondreSupprimer
  14. "Pas de fesses d’étudiantes à mater, c’est grave."

    Pas d'accord, ca dépend beaucoup de l'heure, de la rame et de la ligne.

    Je suis souvent surpris par le plaisir que peut donner le metro

    RépondreSupprimer
  15. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  16. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  17. Beau "papier" qui m'a ému. Il est grand temps de venir se ressourcer au Canton.

    RépondreSupprimer
  18. Oh, tu vas pas nous faire une déprime.

    Moi, le matin, je fous mon ipod à fond et des fois, si j'ai de la place dans la wagon, je danse...

    RépondreSupprimer
  19. Oups ! J'ai dit hier à Falconhill que je répondais à chacun des commentaires de blogs... Il faudrait que je le fasse en temps réel. Retroussons-nous les manches !

    Le Coucou,

    C'est juste un sentiment que je retrouve.

    Martin,

    Je suis venu ce matin en bagnole car je repars en Bretagne ce soir : 90 minutes... Mais aller en scoot en Bretagne, ça ne le fait pas...

    Poireau,

    Oui, ça va ! Pas de soucis, je voulais juste décrire l'ambiance, je ne déprime pas (mais ça me gonfle).

    Mtislav,

    Merci.

    Homer,

    Heureusement, l'odeur ce n'est pas en permanence !

    Didier,

    Merci !
    (Vraiment.)

    Elmone,

    Ce billet n'est pas "personnel" : je ne veux pas trouver "une" personne ! Merci !

    Jeffanne,

    Merci. Quand je dis qu'un non Parisien ne peut pas comprendre c'est dans le sens où il n'est pas lui-même acteur de ça, juste spectateur.

    Ferocias,

    Oui, il y a bien bistro le matin, mais juste un café et les titres du Parisien !

    Bambamsfr,

    Oui, il y a parfois des plaisirs, des rencontres, des gens heureux qui vous redonnent la pêche, des tags rigolos, des clochards ou musiciens sympathiques...

    La tribu,

    Oui ! Déjà que je n'ai pas eu le temps cet été !

    RépondreSupprimer
  20. Dorham,

    Non, je ne vais pas déprimer. Et arrête de danser...

    RépondreSupprimer
  21. Grosse déprime !
    J'aime bien la remarque sur la paire de fesses, finalement les hommes n'ont pas besoin de grand chose pour retrouver le sourire. Ce genre de regard, nous les filles à 20 ans ça nous gonfle, après trente ans ça nous fait marrer et je pense qu'après 50 ans ça nous manque !
    Va bosser à Londres, dans la city y a beaucoup plus de jeunes. Je ne sais pas si il y a beaucoup de filles à mater, je dois avouer que je me suis plutôt intéressée aux garçons.

    RépondreSupprimer
  22. Toutes mes compréhensives les plus compatissantes. Et encore, je ne lis qu'un seul changement.
    Jolie description du masque parisien. On n'y peut rien, au bout d'un moment, on prend le pli.

    Mes palliatifs perso : un baladeur mp3, et un bon livre. Oui je sais, pour le livre, c'est pas toujours évident, même de poche.

    RépondreSupprimer
  23. Dodue,

    Non, pas de déprime !

    Evan,

    Ouais, on prend le pli...

    RépondreSupprimer
  24. ben merci pour les "vieux" merci bien.....:)
    bon la vieille boude.

    Je n'ai pas encore 45 ans d'accord....mais presque.
    Et le presque passé un certain âge, c'est comme le 1/2 à 8 ans....primordial !!!!

    RépondreSupprimer
  25. Très très bon billet. Tu as en général un ton économe, brusque, percutant, qui va à l’essentiel sans fioriture, ici ça donne quelque chose de vraiment fort, de poignant, de flippant. Bravo.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.