27 septembre 2011

Débâcle

Quand mon pote est arrivé à la Comète, hier soir, je lui ai demandé : « Alors, une belle victoire au Sénat, ça s’arrose ? » « Oui, tiens ! Putain, ça sent le sapin pour la droite ! Avec la perte du Sénat et l’affaire Karachi qui prend de l’ampleur… » « Oui, hein ! » « En plus, il y a la grève dans les écoles, demain, le public plus le privé, même ma femme fait grève ! C’est la première fois de sa vie ! » « Bah ! Tu me dis ça à chaque fois ! Qu’est-ce qui la motive ? » « Oui, heu… Ben, elle a 34 mômes, en grande section de maternelle, dans sa classe et elle est toute seule pour s’en occuper, elle ne s’en sort pas. » « Ben t’as qu’à aller au bistro, le soir, pour la laisser se reposer. » « Abruti ! Paye ta tournée. » « Patron ! »

J’aime bien aller au bistro, le soir, rencontrer des gens, le lendemain d’un fait politique important. On a passé une partie de la journée dans la presse, dans les blogs, … à lire des braves gens (dont moi) qui y vont de leurs explications, de leurs conseils politiques, … Ils nous expliquent que les sondages ne sont pas représentatifs, qu’on ne sait pas ce qu’attendent les classes populaires, que ce n’est pas la gauche qui a gagné, enfin, pas la vraie, hein !

Ce qui m’a frappé, hier soir et ce matin, c’est de voir les électeurs de droite non engagés rigoler de cette débâcle, comme s’il voyait avec joie cette période de cinq ans se terminer, quitte à se taper un gouvernement de gauche pendant cinq ans.

Par contre, les électeurs de droite plus engagés font la gueule, réellement. Des pingouins avec qui je discute et rigole tous les lendemains d’élection, parce qu’il faut bien rire de tout ça, boudent. Comme s’ils se rendaient compte que la perte du Sénat était significative de leur échec, de leur plantage, au cours des 10 dernières années de discussion de comptoir. Il y en avait un, ce matin, avec qui je discutais tous les jours du temps de l’ancienne Comète (il a pris sa retraite et vient plus tard maintenant, je ne le croise plus que deux ou trois fois par mois), un type bien à droite, celle qui se lève tôt pour gagner des sous sur le dos des autres. Il en pleurait presque. « Ben oui, tu t’es planté, mon gars » lui disais-je pour lui remonter le moral « ça fait quinze ans que tu nous casses les couilles avec ta propagande idiote, tu as vu dans quel état est le pays ? Même les élus locaux ne veulent plus de TA droite…, celle qui a cassé le « tissus social », celle qui a vidé les caisses, celle qui arrive à battre des records de chômages, celle qui a oublié les élus locaux, qui a fait une réforme des « territoires » sans se préoccuper des territoires… » « Ta gueule. » « Bon, faut que j’y aille, j’ai un billet de blog à faire. »

Un autre truc marquant, c’est qu’alors qu’on attendait avec impatience le résultat de cette élection, la plupart de gens ont appris hier qu’il y avait des élections la veille. Quasiment personne ne connaît le rôle du sénat. Il a fallu que j’explique une fois le truc des grands électeurs et deux fois le fonctionnement parallèle du Sénat et de l’Assemblée Nationale. Hier, je me souciais de la représentation des Français de l’étranger. Nos concitoyens en sont bien loin.

Il nous faut donc continuer à parler de politique au bistro, à la cantine, …Informer, toujours informer,…

Tenter de convaincre.

2 commentaires:

  1. Oui, hein, primesautière, l'atmosphère !
    (pareil pour la constatation, savais à peine pour les élections. C'et volontairement qu'on nous enfume où c'est de l'étourderie ? Je connais des étourderies qui vous ramènent de la Le Pen au second tour, hein ?)

    RépondreSupprimer
  2. Ce qui m'amuse c'est de constater combien nos analyses de gauchisses, par exemple sur la nature du sarkozisme qu'on a posées dès 2006/2007, finissent par être vues enfin par le camp de la droite. Ils sont lents ou bien ?
    :-))

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.