09 février 2008

Vive le volet "Taxis" du rapport Attali !

Ce qu’on ne souligne pas assez avec le Rapport à Attali, c’est qu’il est trop incomplet sur certains points. Je vais en souligner deux.
Le premier point marquant est l’absence de tout point obligeant les marchands de chaussures à vendre des lacets. L’autre jour, le lacet de ma chaussure gauche s’est cassé. Je l’ai donc remplacé par des lacets d’une autre chaussure. J’ai enfilé mes pompes, à défaut d’autre chose, puis me suis précipité chez les marchands de chaussure du Kremlin-Bicêtre : ils ne vendent pas de lacets. C’est un scandale.

Le deuxième point marquant est l’absence de politique de coordination entre les bistros et les transports en commun. A Loudéac, les bistros ferment à une heure et il n’y a pas de bus ce qui nous oblige à rentrer à pied ce qui est dangereux. Au Kremlin-Bicêtre, nous avons bien des bus mais les bistros ferment à 10 heures.

Ces deux exemples montrent clairement que le rapport Attali ne contient pas des mesures qui pourraient réellement relancer la croissance, notamment des chausseurs au détriment de la grande distribution, des bistros et des compagnies de bus.

Monsieur Attali et son équipe de joyeux lurons n’ont donc pas assez travaillé contrairement aux consignes du grand chef. En deux minutes, j’ai trouvé deux mesures qui seraient efficaces, eux, en six mois, ils n’ont trouvé que 300 propositions dont la moitié est bonne à jeter, l’autre pouvant être conservée pour rigoler.

Par exemple, celle sur les taxis.
Elle nous a montré à quel point le gouvernement pouvait reculer devant des lobbies d’électeurs droitiers acharnés.

En effet, les taxis sont généralement de droite, des types qui défendent la liberté d’entreprendre, l’individualisme, … Bref des libéraux. Or la mesure Attali proposait de déréglementer la profession. Elle est parfaitement libérale et devrait donc être donc être défendu par les gens de droite.

Non ! Ses Messieurs se mettent en grève, bloquent Paris… au point de prendre en otage les braves gens qui vont travailler, pour défendre leurs intérêts quand un gouvernement qu’ils ont mis en place (en votant pour la droite aux dernières élections nationales) met en oeuvre les mesures pour lesquelles ils l’ont mis en place !

Cette dernière phrase ne figurera pas dans le Panthéon de la littérature, mais la démonstration est implacable. Les taxis, comme beaucoup de professionnels largement à droite pourraient être qualifiés de trous du cul : ils préconisent le libéralisme sauf pour leur propre profession s’ils ne sont pas sûrs de gagner plus de pognon.

Ils trouvent certainement normal de payer une licence de taxi – un truc pour dire « j’ai le droit de travailler » - à peu près le même prix qu’un F2 en banlieue ! Et ils appellent à soutenir la droite qui veut remettre la France au travail. Et ils gueulent quand la G7 ou les Taxis Bleus continuent à racheter toutes les licences disponibles, faisant en sorte qu’un jeune type qui débarque dans le métier est obligé de bosser 12 heures par jour pour gagner 500 euros par mois après avoir payé la location de la licence et les charges diverses.

Voilà… Les taxis ne défendent pas le métier de taxi… mais la valeur de leur licence, ce qui aboutit à un des plus grands méfaits du capitalisme : la concentration du capital entre deux sociétés et l’esclavagisme du reste de la population.

Rassurez-vous, les gars, je n’ai pas viré libéral… Je suis toujours opposé à la déréglementation… mais je suis surtout éternellement contre la connerie et l’égoïsme des électeurs.

Et en plus, les taxis me font chier : il est impossible de commander un taxi au Kremlin-Bicêtre pour aller à Orly, la course n’est pas assez chère.

22 commentaires:

  1. Comme dirait Gaudin "Honteux..", il m'est déjà arriver devoir attendre en pleine semaine 1/2 heure un taxi a 7H du matin pour faire Paris->ORLY, en effet tous étaient à Roissy d'après le premier que j'ai eu. Et que demandent ils ces gros cons? une voie rapide réservée aux taxis entre Roissy et Paris! pour pouvoir faire cette course plus rapidement dans la journée et rien d'autre. Ils veulent donc que l'argent public finance leur profit.

    Et d'ailleurs l'économiste qui a travaillé sur le sujet des taxis proposait de racheter les rentes (ici licence). C'est expliqué sur le blog d'éconoclaste.

    Ces nuls de la commission attali ont donc merdé complètement sur le sujet.

    Moi aussi,je suis partisan de la dérèglementation des trucs où c'est rempli de dérèglementeurs en tout genre. ce que tu appelle les trous du cul. Qu'ils nous montrent le chemin en commençant par eux.

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  2. J'ai parlé de trous du cul, moi ? Ca a du m'échapper...

    Oui ! Qu'ils nous montrent le chemin en commençant par eux.

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  3. Bravo au trou du cul qui tient ce blog. L'égoïsme des électeurs soit disant de droite "taxi" est flagellé par le dit trou du cul, par contre rien à redire contre l'égoïsme des électeurs dit de gauche de la SNCF, RATP, ... qui prennent bien plus régulièrement et bien plus sauvagement leurs clients en otage.
    Forcément, un trou du cul n'est pas clairvoyant, ce n'est pas sa fonction ...

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  4. Anonyme,

    Tu peux essayer d'argumenter sur le fond du dossier. La déréglementation imposée par des libéraux quand ça ne les concerne pas.

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  5. @Nicolas: C'est un peu comme les suceurs de jetons de présence en CA qui nous donnent des leçons qu'ils ne s'appliquent pas, et dont les propres rejetons fraudent le RMI :o)

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  6. Dabrouik,

    Pinault Cul et trou du cul, ça finit pareil.

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  7. Personne pour défendre le lobby des vendeurs de lacets ? Ca chauffe, ça fume... Pourquoi la droite en a rien à foutre des grèves de la SNCF et ne veut pas de celle des taxis ? Le rapport d'Attali était à mettre à la poubelle avant même d'être avec cette idée de croissance qui a plus d'un bus de retard.

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  8. Nicolas,
    1) je peux te filer les coordonnées d'un magasin de chaussures qui vend des lacets. Le magasin est à Lille, moi en Alsace, mais tellement j'en avais marre de ne pas trouver, que j'ai opté pour cette solution et je les ai eu en 2 jours, sans bouger de chez moi, ni acheter de la merde en supermarché.
    2) quand j'étais petite, je lisais Benoît Brisefer et les taxis rouges et déjà à l'époque, les chauffeurs de taxi ils n'étaient pas gentils, bouh, les vilains.
    3) Je peux passer pour t'emmener à l'aéroport, mais ça te fera super over trop cher.

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  9. Pourquoi qu'il ne veut pas de mon lien, ton blog ?
    Bon, tu l'as dans le code source de la page, en cas de besoin. :-)

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  10. Diane,
    1. Non merci. On en trouve en Bretagne...
    2. Moi aussi (je lisais Benoit Brisefer).
    3. Non, merci.

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  11. J'aime bien ton blog it express :
    "En voulant modifier deux bricoles dans mon pavé de widget, j'ai cliqué sur "supprimer l'élément". J'ai tout perdu. Obligé de le rebatir à la main..."
    C'est une question d'habitude, non ?

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  12. @Nicolas: bien vu sur le "trou du cul", je me demande où j'ai vu ça. Ca doit être les restes de la fièvre.

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  13. Diane,

    Je n'ai pas dit le "refaire à la main", mais le rebatir.

    Dagrouik,

    Prends du vin chaud.

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  14. Et si on nationalisait les taxis ?
    Nan mais c'est juste pour lever une autre hypothèse : des services publics de transport à la place des voitures privées avec chauffeur !
    :-)

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  15. Tu n'as pas tort, Poireau ! Les taxis ont quelques privilèges que rien ne justifie. Par exemple, pourquoi ont-ils le droit de rouler dans les couloirs de bus ?

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  16. Quand je vivais à Paris, j'adorais les chauffeurs de taxi. Principalement, lorsque je tombais sur un raciste délirant : au lieu de le faire taire, je le relançais lorsque je sentais la petite baisse de régime. Avec certains, j'ai atteint des sommets de surréalisme...

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  17. Au début ça m'amusait aussi... Mais ça lasse. J'ai arrêté de prendre le taxi !

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  18. Quant à moi, les taxis au Plessis-Hébert, vous savez...

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  19. @didierGoux: idem, quand j'étais une créature de la nuit, c'était encore pire. Les taxis de nuit sont les + asociaux.

    Il m'est arrivé d'en pousser un dans ses limites, rien qu'en lui posant des questions sur les étrangers. Le cuistre voulait mettre tout le monde dans des "camps". Et après ce genre de zozos couine contre l'état. Ca tient du délire psychotique tout ça.

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  20. L'avantage (j'ai été un volatile nocturne également...), c'est qu'on peut toujours se venger d'eux en vomissant notre bière sur leurs coussins.

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  21. Ca me rappelle une histoire avec ma petite soeur qui venait me voir à Paris quand je débutais...

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