11 mai 2010

Prendre le temps

Ce matin, j’étais dans le métro occupé à lire cet article du Monde. Je vais vous le résumer mais que ça ne vous empêche pas de le lire. « La première chose qui frappe l'observateur, c'est la formidable accélération du temps médiatique. Les nouvelles du jour se succèdent et effacent plus vite encore celles de la veille. » Globalement, on reçoit l’information rapidement, presque sous forme de flux, comme dans twitter. Une information chasse l’autre. Marseille est champion de France puis l’Europe trouve 750 milliards à injecter dans les tuyaux. Ce soir Raymond Domenech annonce la liste des 23 élus et l’actualité en une est l’euphorie des bourses hier.

Le phénomène est renforcé par la communication de Nicolas Sarkozy et son omniprésidence. Tout va plus vite.

J’étais donc penché sur mon iPhone à lire Le Monde quand je remarque, à côté de moi, une splendide jeune fille. Une petite vingtaine d’années, les cheveux réunies en une petite queue de cheval étaient blond et tendaient au roux. Ses joues rappelaient la douceur de l’abricot et la trique me pendait au nez. D’ailleurs, je vais arrêter immédiatement la description : des lecteurs me lisent au bureau où une érection serait mal venue. En outre, elle était trop proche de moi pour que je puisse observer toutes les parties de son corps. Aussi bien, elle avait des fesses d’une largeur telle que je n’aurais pas eu assez d’essence pour en faire le tour. Je me sens poète, moi, ce matin.

Elle était visiblement étudiante et révisait son cours, pris à l’encre bleue sur une feuille A4. Le titre était inscrit en vert : « L’UE, une puissance économique en cours de construction ».

Ca m’a laissé rêveur : je lisais un article expliquant que tout va plus vite et des étudiants apprennent que tout va lentement, l’Euro est là depuis 8 ans, l’UE se construit progressivement et nous, on apprend, dans la presse, que des réunions de crise se succèdent en haut lieu pour trouver de l’oseille pour sortir de l’impasse.

Bien sur que ce prof d’économie à raison. On est là, nous autres blogueurs observateurs de la vie politique ou simple piliers de comptoir, à se dire que la seule solution est la sortie de la Grèce de la zone Euro, une dévaluation massive ou la cessation de l’Euro. Sauf qu’on ne peut pas prévoir l’avenir. Dans un an, l’actualité d’aujourd’hui aura été oubliée. L’Europe aura explosé ou se sera renforcé et on continuera à débiter des âneries sur l’actualité du moment.

Le député socialiste Julien Dray estime que « le problème pour la gauche est de sortir du rythme sarkozien [...] Il continue comme président ce qu'il avait parfaitement réussi quand il était ministre de l'Intérieur : bouger tout le temps, ne jamais rendre de comptes, ouvrir chantier sur chantier pour épuiser l'adversaire. Ce qui compte pour lui, c'est l'apparence d'action et l'effet qu'elle suscite sur l'opinion. Avant de passer à autre chose ».

Arg ! C’était il y a tout juste un an, dans les journaux du 11 mai 2009. Qui se souvient de l'actualité du 11 mai 2009 ?

15 commentaires:

  1. J'espère que les gens en auront bientôt ras le bol des promesses d'une belle Europe, y compris sociale, mais pour plus tard !
    :-))

    [Bientôt on va nous répondre que pour le social, y'a plus d'sous dans les caisses ! :-)) ].

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  2. Je suis beaucoup moins optimiste que tout le monde. La première crise économique a été colmatée sans en avoir tiré des leçons. Les banques ont été sauvées, et les traders ont recommencé leurs conneries dilapidants sur les marchés le pognon que personne ne possédait.
    Sauver la Grèce, l'endetter et ppar la même occasion la maintenir dans la zone euro est grotesque. L'UE est un fiasco depuis le début, De Villiers dont tout le monde s'est foutu de sa gueule sur sa position contre l'Europe, doit se marrer maintenant, et c'est bien lui qui avait raison.

    Tu verras Nicolas, Sarkozy colmate les brèches encore et c'est nous qui allons couler derrière le Portugal et l'Espagne.

    750 millions d'€ ont été débloqués, magie magie, comment emprunter l'argent que personne n'a ? Crois tu que Sarkozy va se mettre lui aussi à la chanson pour sauver la France ?

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  3. Le rocrocodile,

    Ce n'est pas une question d'optimisme : on ne sait pas ce qui va arriver.

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  4. Ce n'est pas Sarko qui a accéléré l'info. Il n'est pas omnipotent à ce point. La tendance à l'accélération vient de l'offre et de la demande. Et surtout d'internet qui exige une info de plus en plus rapide.

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  5. Les prochains possibles ne sont pas tant le Portugal, trop petit ou l'Espagne, trop facile mais bien la Grande Bretagne, écroulée de dettes et hors Euro.
    C'est là que ça va tomber, d'après moi !
    :-))

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  6. Emanu124,

    Oui et non. Internet, pour l'actualité, ne concerne qu'une faible partie de la population.

    Poireau,

    Oui, mais hors Euro...

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  7. Permettez, permettez : je me souviens fort bien que, le 11 mai 2009, j'ai mangé un excellent navarin d'agneau, puis que j'ai fait un tour de jardin.

    Alors, hein...

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  8. La France avait besoin de réforme qu'il disait...

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  9. Quoi qu'il en soit, pour la majorité des personnes c'est du flou et du "floutage de g.." pour faire un vilain jeu de maux...

    ET c'est pour ça que tout va très vite, pour bien noyer le poisson.

    Je suis exaspérée.. Ce qui m'énerve encore plus est qu'on se laisse plumer avec notre bénédiction parce que ce qui est dit est trop moins de nous.

    Comment imaginer des paquets de milliards qui n'existent sans doute pas, sauf dans le discours des économistes.

    Et nous qui lisons ça, qu'est ce que cela veut dire pour nous ?

    Rien, la seule chose que je comprends est qu'il existent des gens qui manipulent tous ces chiffres et nous les balancent à la tête en nous disant que nous devons nous serrer la ceinture sur ceci et cela...

    Parce que je suppose que le nombre de personnes qui souffrent est largement supérieur à ceux qui détiennent le "pouvoir" politique ou financier et qu'il faut endormir toutes ces populations.

    Rien de tel que les mots "dettes", et autres gentillesses magiques pour que tout le monde se taisent.

    Les grands manitous ont parlé alors petit peuple se taire.

    Petit peuple pas assez évolué pour réagir...

    Le mot "dette" est devenu l'opium du peuple.

    Donnons lui assez pour qu'il reste tranquille mais pas trop pour qu'il ne cherche pas l'erreur.

    Parce que si on venait à comprendre que nous sommes dans le virtuel, ou en tout cas, ça l'est devenu au fil du temps.

    Il y a trop d'argent en jeu..
    Saint-Exupéry l'avait poétisé en décrivant le businessman et le gros Monsieur Cramoisi.
    La terre est rempli de ces "champignons-là"..

    Bon, je sors !

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  10. L'important dans tout cela, c'est que dettes il y a, mais dettes factices, sur des sommes factices, dûes à des banques privées. Et là, je dis non. Les banques d'affaires, on peut parfaitement s'en passer, en particulier la plus importante, Goldman Sachs. Mais les filiales des banques françaises pauvent parfaitement sauter à la corde, elles aussi : elles occupent très peu de monde, pour des rémunérations démentielles. Cela, on peut très bien s'en passer. Donc, il suffit (mais il faut) que les États, dont le nôtre, crachent à ces banques-là "Va-t-en qu'on ne te voie plus, on ne te dois plus rien, et basta".

    Tout cet argent est totalement inexistant, personne n'aura rien perdu en-dehors de ces traders inutiles.

    j'en choque certains ? Il faut être réaliste. Et ne pas craindre de déranger quelques "amis".

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  11. Il y a aussi l'information du 12 mai 2009 : "Ségolène Royal disserte en Grèce, à l'invitation des socialistes européens, sur la crise de la social-démocratie" c'est sur le figaro.fr

    http://www.lefigaro.fr/elections-europeennes-2009/2009/05/13/01024-20090513ARTFIG00025-royal-veut-reconcilier-la-gauche-avec-la-radicalite-.php

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  12. Tout ça me donne envie de me remettre à l'économie !

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  13. Tiens ! Je ne suis pas en avance pour répondre aux commentaires, moi !

    mtislav,

    Vas-y, c'est passionnant !

    Cerise,

    Tu vires ségolistes.

    Babelouest,

    Non, tu ne choques personne ! Et tu as raison, les filiales des banques françaises ne doivent pas être oubliées.

    Cercle,

    Oui, il y a trop d'argent en jeu. Et pas assez d'Humain.

    Stef,

    Oui, il l'a dit !

    Didier,

    C'est une tradition chez vous de manger du navarin tous les 11 mai.

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