01 octobre 2012

60% ? Mon Dieu !

Je n’aime pas devoir reprendre un billet mais celui que j’ai fait a midi génère des réactions bizarres (dans Twitter et dans les commentaires) parce qu’il n’a pas été compris. Je n’avais qu’à pas prendre un exemple idiot (mais ça justifiait mon joli titre...), ça fait toujours réagir des pseudos spécialistes à deux balles. J’évoquais l’évolution de la fiscalité qui fait que les propriétaires de startups allaient être fortement taxés en cas de revente, jusqu’à 60%.

En fait, un de mes commentateurs résume la situation en quelques mots : « la plupart des entrepreneurs ne veulent pour rien au monde vendre leur boîte. » Tout est dit. Au moment de créer une boite, l’entrepreneur n’est pas nécessairement obnubilé par le prix qu’il va pouvoir en vendre mais par le fait de savoir si elle va marcher, s’il va pouvoir en tirer des revenus,…

Comme le dit Antoine, le débat est ailleurs… Lisez son billet. « Jamais je n'ai entendu un entrepreneur dire : « j'ai monté ce projet, parce que si j'arrive à le revendre dans 7 ans, avec tel taux d'imposition et tel montage fiscal, je peux en tirer telle somme ». On ne monte pas une entreprise par pure philanthropie, évidemment. L'objectif est bien sûr que le projet réussisse et d'en tirer profit. C'est normal. Mais le taux d'imposition en cas de réussite et de sortie n'est pas ce qui motive un entrepreneur à se lancer. »

« Dire qu'équilibrer l'imposition du capital et du travail va tuer l'innovation semble donc un peu réducteur et alarmiste. »

En faisant quelques recherches, sur le net, je suis tombé sur cet article de l’Usine Nouvelle, qui nous dit que : « A noter toutefois que la mesure ne concernera pas les dirigeants de PME partant à la retraite, ni les "actionnaires réinvestissant une part substantielle de leur gain dans une entreprise", selon le PLF 2013. A priori, le cas d’une star du numérique qui a 35 ans aurait touché le gros lot et qui réinvestirait sa fortune dans des entreprises  passerait entre les gouttes. »

Ca relativise… En gros, la mesure ne concernerait que ceux qui auront fait fortune et voudraient partir « au soleil ».

Je me demande si les « pigeons » qui braillent depuis l’annonce par le gouvernement en montrant du doigt des pertes d’emploi ne pensent pas plutôt à défendre une fortune qu’ils ont déjà acquise ?

C’est vilain.

Sans compter qu’ils ne font en plus que rebondir sur la la polémique qui enfle à propos des auto-entrepreneurs qui n’est aussi qu’une tempête dans un verre d’eau…

Quelqu'un va-t-il, oui ou non, monter une entreprise en fonction des impôts qu'il paiera s'il veut la vendre au bout de 5 ou 10 ans ?

21 commentaires:

  1. Mise au point pertinente.
    Bz

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    1. Tout à fait.

      La propension qu'ont certains à se mettre à flipper avant même d'avoir compris ce qui est annoncé et à se lancer dans l'hyperbole est vraiment déplorable. Ça doit être une des séquelles du sarkozisme et de son agitation frénétique qui a contaminé une quantité de gens.

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    2. Ouais. Ou ils s'enfoncent dans une porte ouverte pour communiquer pour des conneries.

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  2. Tu décris des vrais entrepreneurs, là. Des gens qui montent une coquille pour la revendre, j'en ai connu, et pour ceux-là, 60%, sans hésiter.

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    1. Oui. D'ailleurs entrepreneur n'est pas un métier.

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    2. Si :)

      (vous avez vu, j'ai fait court !)

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    3. Bravo mais non. On est plombier, informaticien, investisseur,...

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    4. Dans cette optique oui. Mais il y a bien des gens qui ne font que créer et gérer des boîtes. Un type qui a créé et géré une boîte d'info, de chimie, de distribution, c'est quoi son métier ? (D'ailleurs les trois ont coulé en l'espace d'un an et là il en est à restauration... parce qu'il sait rien faire d'autre qu'avoir des idées et essayer d'en faire des boîtes)

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    5. Bon, il est pas doué (enfin, on parle d'un cas particulier, les boîtes on tenu 15 ans et l'une d'entre elle a été rachetée d'ailleurs par un bureau d'étude, qui a coulé après. Mais c'est vrai, aujourd'hui, ce type là n'est pas vraiment touché par les 60%). Mais c'est un entrepreneur, c'est sa compétence, son domaine d'activité.

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    6. Oui mais il ne sert à rien pour autant... (bon, je vais me coucher, tout salarié que je suis, j'ai école demain).

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  3. La revente d'une boîte n'est jamais l'objectif, mais je ne connais aucun entrepreneur qui ne se soit pas fait du mouron coté financement. Alors assécher le financement pour des raisons purement idéologique, c'est vilain.

    Le problème avec le type de raisonnement franchouillard à deux balles qui semblent avoir présidé aux décisions dans la nouvelle loi de finances, c'est qu'ils sont toujours tellement enrobés de "bon sens", genre "il faut taxer le capital comme on taxe le travail". Mais ces raisonnements sont tellement faux, voir https://grenouillebouillie.wordpress.com/2012/10/01/dix-raisons-de-ne-pas-taxer-le-capital-comme-les-salaires.

    Après ça, on s'étonne que le BASIC ait lancé Microsoft alors que le LSE français politisé n'a au fond servi à rien. Que l'Apple II ait lancé une boîte qui a su se reconvertir 3 ou 4 fois, alors que les Thomson TO7 et autres Alice, Micral et Goupil pourrissent au fond des poubelles de l'histoire. Qu'Internet ait conquis la planète pendant que le Minitel centralisé mourait tranquillement d'obsolescence. Qu'Infogrames a disparu pendant qu'Activision ou d'Electronic Arts se développaient. Que l'Etat tape à boulets rouges sur la famille Peugeot pendant que les US sortent GM du trou.

    Bref, cette haine larvée du patron et du succès financier ne nous rend pas trop service à long terme.

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    1. Quelle haine larvée ? Le fait que tu parles du Minitet montre que tu ne comprends rien à l'économie. Ce machin permettait de facturer à l'utilisation sans que le consommateur ne sente rien. Xavier Niel a fait fortune...

      Pour le reste est-ce entrepreneur est un métier ? Se faire du mouron pour un financement a-t-il le moindre rapport avec le taux d'impôt qu'il devra payer lorsqu'il vendra sa boîte ?

      Non. À l'évidence.

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    2. Ta réponse sur le Minitel: que Xavier Niel ait fait fortune ne change rien au fait que le Minitel est mort, que les emplois du Minitel ont disparu, que les rentrées d'argent causées aujourd'hui par le Minitel sont de zéro. En quoi ces remarques montrent que je n'ai rien compris à l'économie?

      Le financement a-t-il un rapport avec le taux d'imposition pour les investisseurs qui viendront financer? À l'évidence oui. Obvious...

      Et l'argument "entrepreneur" vs. "métier", pas compris non plus l'argument. Mais dans la mesure où les entrepreneurs passent en général plusieurs années à monter une boîte en travaillant nuit et week-ends, je pense qu'on peut dire que c'est un métier, oui.

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    3. Niel est la cinquième fortune de France si ma mémoire est bonne. Peu importé la technologie qu'il a employée.

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  4. Vu la vitesse à laquelle se créent ou s'augmentent et se suppriment ou se ratatinent les niches fiscales et autres "avantages comparatifs fiscaux" (pas tout à fait une fois par loi de finances, mais pas très loin), l'entrepreneur qui créerait une boîte avec pour moteur les économies d'impôt qu'il fera sur sa revente dans sept ans ne serait pas très avisé... En tous cas il serait de l'espèce des parieurs.

    Merci Jegoun, j'aime bien quand tu t'énerves, tu n'en es que plus éloquent...

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    1. Ca, on avait remarqué.
      L'UMP étant un parti épuisé, ce qu'il dit n'a plus beaucoup d'importance. Les grosses ordures du PS perdront les élections si elles font exploser le chômage et la pauvreté. Le PS est son propre ennemi.
      Jard

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    2. Pas tant que les cons péremptoires.

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  5. être un Pigeon ou un Mouton : il faut choisir

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