21 février 2013

Les nouvelles classes populaires

« Des marges périurbaines des grandes villes jusqu'aux espaces ruraux en passant par les petites villes et villes moyennes, c'est désormais 60 % de la population qui vit à la périphérie des villes mondialisées et des marchés de l'emploi les plus dynamiques. » Cet article du Monde (que m’a signalé hier M. Poireau et qui est repris par Sarkofrance ce matin) est terrible.

Que résumer ?

Pendant des années, on a assimilé les classes populaires aux banlieues des grandes métropoles. Tiens ! Je faire ce résumé en mode « Partageons mon avis » (il sera donc plus long que l’article…). J’ai acheté mon appartement en 1994 en proche banlieue Parisienne. Quand je suis arrivé, nous avions une usine, l’usine Géo avec un abattoir, je crois. Mon quartier, tout près de la Nationale 7, à 500 mètres de la capitale, hébergeait plein d’ateliers divers, de vieux bistros,… L’usine a disparu, remplacée par un centre commercial. Les ateliers ont été remplacés par des immeubles d’habitation ou de bureau. Des « cadres Parisien » (comme moi) ont commencé à habiter cette petite ville. Les ouvriers ont disparu. Repoussé en banlieue. Le parc de logements sociaux est très important (37% de mémoire) et est occupé en partie par des populations issues de l’immigration, relativement bien intégrées. Dernier épisode en date : le siège de LCL s’est installé dans la commune voisine, à 300 mètres de chez moi, de la Comète.

Où sont passés les ouvriers ? Peu importe au fond. Ils ont probablement été poussés vers une banlieue plus lointaine. De toute manière, il n’y a plus d’usine, dans le coin. Quoiqu’il en soit, ils restent à une demi-heure de Paris et d’une zone de développement économique important. Les classes populaires n’ont pas disparu de la Région Parisienne. Les banlieues sont souvent au cœur des projets politiques, même s’ils paraissent souvent abandonnés.

« Depuis vingt ans, le renouvellement de ces territoires [métropoles] est en effet porté par une double dynamique : de "gentrification" [embourgeoisement urbain] et d'immigration. Dans toutes les grandes villes, les catégories supérieures et intellectuelles ont ainsi investi l'ensemble du parc privé, y compris populaire, tandis que les immigrés se sont concentrés dans le parc social ou privé dégradé. Economiquement performant, le modèle de développement métropolitain porte les germes d'une société inégalitaire puisqu'il n'intègre plus que les extrêmes de l'éventail social. »

Quand vous habitez près d’une métropole, vous êtes près d’un marché de l’emploi actif, et d’une offre sociale et scolaire importante.

60% d’exclus ?

60% de la population Française vit loin de ces métropoles. Qu’ils habitent la campagne, des petites villes ou les zones périurbaines de ces métropoles, les braves gens sont loin des centres de développement économique, au cœur des priorités. Ils subissent de plein fouet les fermetures d’usine, les plans sociaux, … Les jeunes ont moins accès à la formation, …

« L'augmentation récente du chômage dans des zones d'emploi jusqu'ici épargnées, notamment de l'Ouest, est le signe d'une précarisation durable. »

« Dans ce contexte, la baisse programmée des dépenses publiques, sur des espaces pourtant moins bien pourvus en équipements publics, contribue non seulement à renforcer la précarisation sociale mais aussi à accélérer le processus de désaffiliation politique et culturelle. »

« Pour la première fois dans l'histoire, les classes populaires ne sont pas intégrées au projet économique et social des classes dirigeantes. »

« Sur les ruines de la classe moyenne, des catégories hier opposées, ouvriers, employés, chômeurs, jeunes et retraités issus de ces catégories, petits paysans, partagent non pas une "conscience de classe" mais une perception commune des effets de la mondialisation et des choix économiques et sociétaux de la classe dirigeante. »

Terrible article qui montre une mise à l’écart de toute une population, à propos du développement économique, de l’accès à l’emploi, la formation, …

Les ouvriers étaient au cœur du système productif. Hors des grandes villes, les nouvelles classes politiques sont maintenant au cœur d’un système redistributif qui part en couilles.

Regardons l’actualité.

Avant-hier, je parlais des TGV Low cost et la critiquais fortement. Finalement, elle concerne qui ? Les habitants de quelques métropoles. Tous les autres en sont exclus. Cette offre que certains accueillent favorablement est due à la libéralisation et ceux qui en profitent sont ceux qui bénéficient des bienfaits de la mondialisation… La SNCF est une entreprise nationale mais elle concentre ses efforts sur des zones déjà favorisées.

Hier, la nouvelle Banque Publique d’Investissement était au cœur des informations. Mes amis blogueurs se réjouissaient de voir Ségolène Royal accéder à sa vice-présidence. Politeeks rappelle que le développement des régions avec le soutien public aux PME était au cœur de son projet, en 2007.

Il nous rappelle aussi un des engagements de François Hollande : « Je créerai une Banque publique d’investissement. À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME et je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire. »

C’est l’engagement numéro 1. Rediriger l’aide économique vers les régions.

Les conséquences

On peut imaginer les conséquences électorales de cette nouvelle fracture entre une France « périurbaine » et une France « métropolitaine ». Montée de l’abstention, du Front National, … Une France au cœur du développement économique, bénéficiant des effets de la mondialisation opposée à une France larguée, défavorisée, marginalisée, précarisée, …

Il faut redonner l’espoir à cette « nouvelle France populaire », réorienter le développement économique, renforcer les services publics sur le territoire, …

Au boulot !

35 commentaires:

  1. Ce qui me semble remarquable dans cet article (surtout émanant du Monde !), c'est que l'auteur rend à l'expression “classes populaires” son sens réel et non celui qu'on tente de lui faire prendre depuis une quinzaine d'années.

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    1. Z'avez raison. Ce n'est pas vraiment nouveau mais c'est la première fois que c'est exprimé aussi clairement.
      Il est clair que les politiciens de bas étages dont les blogueurs donc moi voient les classes populaires dans les banlieues et pas à Châteauroux (par exemple, je cite cette ville parce que j'y suis passé cet été).

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  2. "L’engagement numéro 1. Rediriger l’aide économique vers les régions."
    Quand il s'agit de faire couler le robinet pour un centre ville new style aggrémenté d'un palais des congrès architecturo-flamboyant à réunionite aigue de cadres (et je n'ai rien contre les cadres), qui seront bien évidemment ravis (et ils auront bien raison) de s'agiter les gambettes dans une "Ville-monde" (dixit Anne Hidalgo), t'inquiètes pas qu'elle y va directe, l'aide aux régions.

    Si j'ai bien compris, tu veux dire que la ville de Rennes (je prends un exemple), va être obligé de revoir ses prétentions mondiales pour nourrir trois ploucs qui auront été viré de Citroën La janais et qui habiteront Baulon, ou un truc dans le genre à mi-chemin de Loudéac ?
    Là tu vas faire grincer des dents...

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  3. Cet article n'est pas un article du Monde mais une tribune. Je vous conseille de vous renseigner sur son auteur, savoir qui parler et d'où il parle permet de mieux saisir les idées qu'il veut faire passer à travers cette tribune :)

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  4. MHPA,

    Ce n’est pas ce que je veux dire… Je n’ai pas la solution.

    Mais oui, il faut arrêter les « villes-monde » à la Anne Hidaldo. L’état ne doit pas aider outre mesure Paris. La Région Ile de France doit s’occuper de tout son territoire (par exemple en matière de transports ou de lycée). C’est pareil pour toutes les régions, y compris la Bretagne. La région Bretagne ne doit pas aider des projets spécifiquement Rennais mais doit s’assurer de la répartition du pognon dans le territoire et aider les PME « innovantes et tout ça » (donc capable de créer de l’emploi) dans toute la région (et arrêter de penser qu’on pourra continuer à produire des voitures près de Rennes).

    Bref, le développement économique ne doit plus être piloté par Paris mais par les régions.

    Il ne s’agit pas d’arrêter le développement de Rennes en tant que Ville tournée vers le Monde, il s’agit de permettre à Rennes d’être la capitale d’une « vraie région économique ».

    Nil,

    On peut appeler ça comme on veut. Et peut importe d’où il vient. Il a bossé pour le PS puis a eu la réputation d’avoir bossé pour Sarkozy qui n’a fait que se baser sur ses publications pour bâtir son projet de 2007 ou plutôt ses éléments de langage.

    Ses analyses sont généralement justes. Beaucoup d’analyses sont justes. Je peux être d’accord avec Marine Le Pen quand elle fait des constats (même si on ne sera pas d’accord sur les solutions).

    Quand il fait le constat que la gauche ne s’adresse pas (ou s’adresse mal) aux catégories populaires, je le sais et je suis d’accord.

    J'habite dans une ville historiquement de gauche mais qui est passée à droite dès que la gauche est arrivée au pouvoir à l'époque où les ouvriers ont été déconsidérés par la gauche. Elle est redevenue à gauche en 1995 quand elle a commencé à être habitée par des bobos (dont moi, d'ailleurs, mais je ne votais pas là, à l'époque). Depuis, elle est durablement ancrée à gauche, tout comme Paris, d'ailleurs, d'où la stratégie de la droite de mettre une bobo comme candidate (et qui pourrait bien gagner grâce à un système électoral complexe tout en ne recueillant pas plus de voix que les socialos). Beaucoup de grande ville sont à gauche (et malgré la présence de la gauche au gouvernement et le vote de protestation qui en découlera, le nombre de grande ville à gauche pourrait augmenter aux municipales).

    D'un autre côté, toutes les victoires électorales après 2002 sont attribuées à la gauche, sauf, évidemment, 2007, parce que la droite a été encore plus incapable que la gauche de s'adresser aux catégories populaires, sauf, encore une fois, Nicolas Sarkozy en 2007 (quand il promettait aux jeunes familles qu'ils pourraient acheter leur logement et qu'en travaillant plus, ils gagneront plus).

    Dans l'attente, c'est le Front National qui progresse (sauf en 2007 où il a pris une dérouillée). Et les médias, les partis politiques, et les andouilles comme moi attribuent ça à des mauvaises raisons. Par exemple, le FN s'est bien gardé de se battre contre le mariage pour tous. C'est l'UMP qui s'y est collé. Mais qu'est-ce qu'en a à foutre un type qui n'a aucune espoir ? La droitisation de l'UMP est une funeste connerie puisque cette droitisation ne se fait que sur la sécurité et la lutte contre les immigrés, sans aucun volet social, économique ou de développement qui pourrait donner de l'espoir aux gens...

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    1. J'ai la référence d'un article que j'ai trouvé extrêmement émouvant, mais c'est toi qui vois, Nicolas, s'il peut y être fait référence sur un blog de gouvernement vu que,
      comme le disent ceux qui disent qu'on est suspect si on ne peut pas aligner 2 parents et 4 grands parents 100% non à droite,
      il n'est pas politiquement correct.
      http://idiocratie2012.blogspot.fr/2013/02/les-nouveaux-exclus.html

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  5. Non, les idées d'une personne éclairent sur ce que cette personne dit. Ça n'empêche pas Marine le Pen d'avoir raison quand elle dit que le ciel est bleu, mais utilisé cette analogie pour justifier la reprise de son discours sur les immigrés, par exemple, est un tour de passe passe rhétorique qui a ses limites.

    En l'occurrence, l'idée derrière cet article (et exprimée longuement dans son livre "Fractures Françaises") est de monter une France des campagnes, blanche et vraiment populaire, à laquelle on ne s'adresse pas, qui a été relégué là sous le double effet (i) des bobos/riches (j'insiste sur bobo, dans son article il dit "catégories supérieures et intellectuelles") et (ii) des immigrés, contre une autre France des grandes villes, dont la population est composée des deux catégories susmentionnées. Et tout en travaillant sur la pauvreté et les difficultés de cette première France, l'auteur minimise celles rencontrées par les immigrés, à qui on donnerait tout.

    Classer les immigrés avec les bobos/riches, c'est typique de l’extrême droite façon Alain Soral/Front National version 2. Or dire que les immigrés sont des privilégiés du fait de la localisation des quartiers populaires en banlieue des grandes villes est quand même incroyable. Je cite la phrase la plus claire de son article: "Aveuglé par la thématique du ghetto et par les tensions inhérentes à la société multiculturelle, on ne voit d'ailleurs pas que les rares ascensions sociales en milieu populaire sont aujourd'hui le fait de jeunes issus de l'immigration. Cette bonne nouvelle a beaucoup à voir avec leur intégration métropolitaine."

    Également, dans une interview à Mediapart, on apprend que les immigrés ont chassé les de souches:
    "Les catégories populaires d’origine immigrée ne vivent plus où vivent les catégories populaires d’origine française ou européenne. Il y a eu un grand chassé-croisé lié à la métropolisation, avec des catégories populaires blanches délocalisées à l’extérieur des villes et une concentration des flux migratoires dans les grandes métropoles", expliquait Guilluy à Mediapart. Sauf que la politique de la ville n'aurait aidé que les banlieues. D'où un sentiment d'abandon : "Il existe donc une fracture culturelle au sein même des milieux populaires qui recoupe une logique territoriale. C’est potentiellement explosif". Je ne commente pas l'opposition entre d'un coté "française et européenne" et "immigrée" de l'autre...

    Alors parler de la précarité des populations habitant hors des grandes villes, excellent, mais relayer au passage ce beau message, je suis pas sur.


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  6. BRAVO pour la conclusion ! faut en effet cesser de penser "PARIS" mais aller voir ce qui se passe dans ces zones oubliées : tu cites la disparition des ateliers, moi là ou ma soeur habite à 60km de Paris ce sont des ateliers/usines qui ont fermé en nombre depuis 20 ans. Et reparer ça, ça va pendre 5 ou 10 ans, ça ne se fera pas en un claquement de doigt appellé révolution clownesque ou en lachetées soc-lib :p

    sinon euh vous êtes près d’un marché de l’emploi actif qui considère que t'es sénior à 40 ans et ne veut plus de toi ? le probleme il est là aussi , la précarisation de la société.

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    1. Je m'étais dit, naïvement sans doute, qu'en imaginant qu'il existe un moyen de réindustrialiser la France, il faudrait voir pour chaque région quelle était sa spécialité il y a 50 ans. Quel savoir-faire faisait briller chaque région? A partir de là, on aurait essayé d'influencer le retour des spécialités.
      Dentelle, métalurgie... En plus ça ferait bosser les papys et mamies qui en connaissent un rayon. Ils seraient les vecteurs de ce savoir faire, enseigneraient les techniques...
      Refaire briller la France par ce qu'elle a pu faire de mieux.

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    2. Mais la dentelle et la métallurgie n'ont aucun avenir.

      Ce n'est plus à l'état de définir ce que va faire chaque région mais aux régions d'aider les PME qui innovent.

      Il faut changer de logiciel comme disent les andouilles.

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  7. Les classes populaires... il y en a aussi à la campagne

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  8. Ce qui m'inquiète, c'est que mme Fleur Pellerin semble voir la réindustrialisation uniquement à travers les nouvelles technologies. Comme si c'était les ordinateurs et internet l'avenir. Je trouve ça curieux comme hypothèse...

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  9. Bon, je suis allé bouffer au resto avec Zep et Hip. Il me faut maintenant répondre à tout le monde.

    N’hésitez pas à m’engueuler si j’oublie du monde.



    Geneviève,

    L’article est une copie de celui que je cite dans mon billet. Mes parents et grands-parents étaient à gauche mais on s’en fout.

    Politeeks,

    Ces ateliers ne reviendront plus. La société a changé. Avant ta télé était en panne, tu trouvais un atelier pour le réparer. Maintenant, tu vas dans la zone commerciale du coin et tu prends la moins chère. Il ne faut pas être nostalgique. Il y a de nouvelles activités à créer et tu as raison, ça ne se fera pas cliquant des doigts ni en « travaillant plus pour gagner plus ».

    Jean-Pierre,

    On ne fera pas briller la France par des spécialités régionales ou en produisant de la dentelle dont tout le monde se fout. Il faut assimiler : on ne vivra plus en produisant des conneries chez nous.

    A propos d’Internet et des ordinateurs : ben oui, c’est l’avenir, comme le service et d’autres trucs. Il ne faut pas limiter les nouvelles technologies à ce qui permet de raconter des conneries dans les blogs.

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    1. Ah mais si, mais si, il a raison, le Madère : il faut réintroduire les dentellières (si je puis dire…), réactiver les petits fabricants de lampes à pétrole, relancer la production de tourbe pour le chauffage dans la Brière, etc. ! L'avenir est là, pas de doute.

      Et je propose que, dans la foulée, on oblige les braves femmes du pays bigouden à porter de nouveau leurs coiffes traditionnelles, tiens.

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    2. Ah mais laissez les bretonnes hors de votre nationalisme de bas étage. Elles porteront dorénavant des suroits comme vous et moi.

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    3. sans oublier les marinières rayées blanc et bleu

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    4. sans oublier les marinières rayées blanc et bleu

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    5. Alors ne pourrions-pas redéfinir une spécialité pour chaque région? L'électronique en Isère, le cuir où il y a des vaches, les marinières aussi, t'as raison Bob.
      il faut qu'ils arrivent à redéfinir précisément 5 ou 6 pôles économiques répartis dans tout l'hexagone. En fait on peut continuer avec l'artisanat (souffleries de verre par exemple), et l'électronique. Vers Grenoble, je crois qu'il y a un bon pôle scientifique.
      Rationalisons tout ce qu'on est capable de faire, tout ce qu'on a fait et qui nous a rapporté du fric, et tout ce qu'il y a à faire.
      Après on file le fric. Mais ne distribuons pas les 50 milliards avant d'avoir fait un plan général et rationnel.
      Bref il y a moyen de déterminer et de développer une spécialité pour chaque région.
      Je pense que l'artisanat est une composante de l'avenir, ainsi que l'électronique et tout ce qu'on appelle nouveaux médias.

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  10. Zil,

    Mon garçon (ou ma petite fille, d’ailleurs, je n’en sais rien), tu racontes n’importe quoi. L’article ne monte personne contre personne. Personne n’aura lu cet article à part quelques andouilles comme nous et surtout pas les classes populaires et les immigrés. Pour les immigrés et les bobos, je ne monte personne contre personne. Viens dans mon quartier, tu verras précisément dans les rues une société composée à 80% de bobos (ou de personnes aisées, ça se voit, ils ont une cravate en sortant du métro) et de types visiblement d’origine étrangère (Afrique noire et arabe, Inde, Europe de l’Est, ce qui se voit moins… Pas des Roumains, plus des polonais et des ukrainiens). Dans ces 80%, tu peux aussi compter pas mal de militaires (il y a un machin d’hébergement dans le quartier).

    Personne ne néglige les difficultés des immigrés. Tu connais le taux de chômage des jeunes, dans les banlieues ?

    Il faut arrêter de regarder les choses sous le prisme de la bienpensance en évitant à tout prix de passer pour l’extrême droite.

    Tu cites : « Les catégories populaires d’origine immigrée ne vivent plus où vivent les catégories populaires d’origine française ou européenne » Mais c’est pourtant la stricte vérité. Je vais être grossier parce que tu tends à me traiter de facho : c’est avec des trous du cul comme toi qu’on n’ose pas dire des vérités. Il se trouve que dans ma commune, parmi « les pauvres », il y a largement plus d’immigrés que de « pas immigrés ». L’ascension sociale en est devenue plus facile pour eux. Traverse le Kremlin-Bicêtre et fais tous les commerce : tu verras qui tient les commerces (à part les boulangeries et les fleuristes).

    C’est toi qui utilise le mot « chassé » pour dire ce qu’on fait les immigrés. Moi, je constate, les « non immigrés pauvres se sont barrés ». Je pourrais te citer des exemples parmi mes potes (ça ne vaut donc pas pour un sondage) : ils sont repartis vivre en province chez leurs parents. Les immigrés en banlieue, au moins, ils vivent avec leurs parents. Tu dis « Je ne commente pas l'opposition entre d'un coté "française et européenne" et "immigrée" de l'autre... » Mais c’est toi qui fait une opposition.

    Moi, je constate. Mon coin est infesté de bobos (dont moi) et d’immigrés. C’est ainsi. C’est un constat, on s’en fout, je ne regrette rien. La typologie du patelin fait que je suis plus copain avec des immigrés qu’avec des bobos (ce qui est d’ailleurs faux, mes principaux potes, Djibrils sont immigrés et bobos, si tant est qu’on puisse être immigrés quand on est né dans des pays qui étaient ou sont toujours français).

    « Alors parler de la précarité des populations habitant hors des grandes villes, excellent, mais relayer au passage ce beau message, je ne suis pas sur. » Tu as compris le message totalement à l’envers par ta volonté de voir le bien partout et tu devrais boire un bière. Dans le discours des politiques (ou des blogueurs) sur les classes populaires, on parle essentiellement des banlieues. C’est une grossière erreur. Parce que quand on habite à Limoges où il n’y a pas d’industrie et qu’on est smicard, on fait partie des classes populaires. Quand on est militaire en contrat à Tarbes, on fait partie des classes populaires. A la fin du contrat, plus de boulot. Quand on est militaire, en banlieue Parisienne, on bosse pour les états-majors et on a des contrats à vie.

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  11. Mon garçon, je ne t'ai pas accusé de quoi que ce soit, ayant parlé, clairement je crois, uniquement de l'auteur de l'article. Le seul moment où je parle de toi, c'est quand je dis que tu relaies cet article uniquement parce qu'il traite d'un sujet oublié dont je ne critique pas la pertinence (les classes populaires hors métropoles) sans avoir compris les intentions de son auteur, ce qui n'est pas insulte, si?

    Je repasse tout de même sur cette phrase: "Les catégories populaires d’origine immigrée ne vivent plus où vivent les catégories populaires d’origine française ou européenne". L'opposition, elle n'est pas de moi, elle est de l'auteur. D'un côté, "d'origine immigrée", de l'autre, "d'origine française ou européenne". Les catégories populaires d'origine européenne étant séparé du reste des immigrés, introduisant une séparation nette entre blanc (française et européenne) et non blanc.

    Je te conseille également cet article sur le livre de Guilluy: http://www.liberation.fr/politiques/01012399283-le-livre-de-gauche-qui-inspire-la-droite
    Mais peut être les journalistes de libération sont ils comme moi des trous du cul bienpensants?

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    1. Nil,

      Je crois que tu es mal comprenant et tu m’emmerdes. Par exemple, tu cites une phrase en parlant d’opposition or elle ne reflète aucune opposition, uniquement un constat. Ils ne sont pas opposés, ils sont différenciés. Il n’y a pas l’un contre l’autre.

      Je reviens néanmoins à ton premier paragraphe : tu dis que je diffuse relaie un machin sans avoir compris les intentions de son auteur. C’est limite insultant. D’autant que je me fous totalement des intentions de l’auteur et que tu ne les connais pas plus que moi.

      Ensuite, tu me cites un article très bien, au demeurant, pour prouver je ne sais quoi à part que tu utilises bien Google, dans lequel le terme immigration n’est pas utilisé et qui ne parle pas des banlieues mais de la méthode utilisée par Nicolas Sarkozy sur la base d’un bouquin du type. L’article est écrit avant l’élection et Nicolas Sarkozy s’est vautré.

      Enfin, l’article conclut sur Laurent Bouvet qui explique « à François Hollande » que l’élection se gagnera avec les ouvriers. François Hollande a gagné les élections mais a failli les perdre à cause de cette connerie de droit de vote des immigrés dont il ne voulait pas et qui fait hurler les classes populaires.

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  12. Concrètement j'aurai 2 pistes. Dans le nord ils ont fait de la dentelle, et bien disons-nous qu'on va y développer l'industrie textile. On reste dans le thème. On prolonge l'histoire en quelque sorte.
    Là où il y a des universités scientifiques, nous y créerons des industries pour l'électronique.
    Tout ce qui est pub, bizness et cie, on les fout dans les 30% de tours vides à la Défense.

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    1. Arrête. Le textile n'a aucun avenir. C'est aux régions de décider. Il fait par ailleurs développer les universités partout.
      On ne crée pas des industrie pour l'électronique. C'est aux industriels de les créer.

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    2. Je n'arrive pas à me dire que le textile n'a aucun avenir du fait que le marché du vêtement ne connaît pas la crise. Ca peut se tenir comme raisonnement. Pour la dentelle c'est sur que ça marchera pas, mais les vêtements pourquoi pas?

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  13. Nicolas, mon bon ami, il y a vraiment des soirs où je vous plains d'être de gauche et de devoir vous coltiner des crétins pareils. Sincèrement.

    (Cela étant, des crétins de droite, il y en a aussi…)

    Mais enfin, votre Madère, on se demande si ce n'est pas un fake, parvenu à ce point d'imbécillité aveugle.

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    1. Oh le bougre!
      Non Didier, je ne suis pas un fake. Je voulais juste faire part de ma perception des choses, et avoir l'avis de Nicolas. Il a eu raison de mes raisonnements. Je pensais à un grand plan d'ordre général, une ligne directrice rationnelle qui permettrait d'investir les 45 milliards dans quelque chose qui va nous rapporter de l'argent, et du boulot.
      J'ai toujours cru que le politique avait son mot à dire, et qu'il pouvait influencer le monde du travail et le développement économique.
      Je m'étais trompé, voilà tout.

      Un fake, non mais... Un crétin sans doute et une andouille certainement.

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  14. Merci pour cet excellent billet qui expose une problématique méconnue.

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