18 février 2013

Livre Blanc et inquiétude dans les états-majors

Parmi mes nouveaux copains, à la Comète, il y a un militaire d'une trentaine d'années, qui bosse à l'état major de la Marine. Je discute parfois "boulot" avec lui, ce qui fait que je commence à m'intéresser un peu à l'armée.

En fait, il est sous-officier et encadre une petite équipe. Bien que beaucoup plus jeune que nous, il est peu dans la même position que Tonnégrande et moi. Ainsi, tous les trois, nous avons un bon public pour évoquer nos problèmes professionnels.

Depuis quelques temps, il est énervé par le taux d'encadrement. Il a au dessus de lui cinq officiers, y compris des amiraux. Ils n'ont que de son équipe à s'occuper et c'est lui qui se tape tout le boulot d'encadrement. Cela étant, ce n'est pas le premier type que j'entends dire que sa hiérarchie n'en glande pas une.

Ces propos m'ont néanmoins intéressé car j'ai lu un article à ce sujet récemment (dans l'avant dernier Canard Enchaîné, je crois). Il évoquait aussi le fameux livre blanc de la Défense, sujet de notre discussion de vendredi soir.

A noter que j'en sais beaucoup plus maintenant que vendredi grâce à la lecture de cet article (merci à Melclalex !).

Ce que j'ai retenu des propos de mon pote marin à Paris : l'Armée s'attend à une grosse baisse de budget. Étalement des achats d'armement, baisse des effectifs, réorganisation, précision des missions,...

Avec l'intervention au Mali, l'Armée de terre a montré son efficacité et sa nécessité. Tout le monde pensait que c'était elle qui allait faire les frais des préconisations du livre blanc mais la parution de ce dernier aurait été retardée en urgence, suite à l'intervention au Mali. La Marine et l'Armée de l'air sont très inquiètes.

Voilà l'ambiance qui règne dans les états major. Vous pouvez lire l'article en lien.

14 commentaires:

  1. C'est clairement une armée mexicaine

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    1. Des clous. Paris=Etat major=officier. Rien d anormal

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    2. Si. C'est déraisonnable. Dans les sièges d'entreprises, à Paris, il y a bien une concentration de cadres mais chaque directeur a plusieurs services...

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  2. Je pense qu'il faut arrêter de faire la lutte des classes dans les armées. On choisi quelqu'un qui semble mécontent de son statut, qui travaille plus que les autres (soit disant) et qui malheureusement n'a pas une place dans sa hiérarchie... Dans le privé c'est pareil, ceux du bas ne sont pas contents de leur sort et estiment qu'il y a trop de chef. L'armée est l'un des meilleurs ascenceurs social qui existe. On peut y rentrer homme de troupe et finalement finir gradé. Alors quand on est pas content, on a toujours le choix de prétendre à autre chose....pas dans le privé. Alors au boulot....

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    1. Ce n'est pas une lutte des classes. L'armée a une organisation délirante que n'a pas le privé avec une importante hiérarchisation des postes qui date d'un temps où l'on encadrait des appelés. Dans le privé, j'ai une haute position hiérarchique mais aucune personne dessous et ne suis présent dans aucun organigramme.

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  3. Ascenceur social ce n'est plus le cas depuis longtemps, le constat est le même partout dans les armées beaucoup trop d'encadrement ça en devient grotesque... Montrons dans la hiérarchie les bêtes à concours en d'autres termes ce qui ne foutent pas grand chose sur leurs heures de boulot et qui donc révisent, et évidemment les fayots de la première heure. Les responsabilités c'est sous-off qui les supportent plus haut, les autres regardent et commentent. La réalité c'est que les 3/4 des cadres des armées, seraient des peintres dans le civil car personne pour faire le boulot à leur place. A bon entendeur!

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    1. Je sais. J'ai fait mon service militaire en 88 comme secrétaire dans un service informatique. Parmi les officiers, un seul (une lieutenant) bossait. J'arrivais à faire le boulot de tous les autres (pas beaucoup, je ne sais plus, 3 ou 4) tout seul (sauf évidemment pour ce qui concernait la gestion des carrières du personnel et la représentation). Et je le faisais pour m'occuper.

      J'ai même fait un rapport de 70 pages pour un capitaine dans le cadre d'un concours qu'il passait. J'ai pris des décisions à leur place en matière d'équipement informatique...

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  4. Armée française 1 rameur, 10 barreurs

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  5. Ascenceur social ce n'est plus le cas depuis longtemps, le constat est le même partout dans les armées beaucoup trop d'encadrement ça en devient grotesque... Montrons dans la hiérarchie les bêtes à concours en d'autres termes ce qui ne foutent pas grand chose sur leurs heures de boulot et qui donc révisent, et évidemment les fayots de la première heure. Les responsabilités c'est sous-off qui les supportent plus haut, les autres regardent et commentent. La réalité c'est que les 3/4 des cadres des armées, seraient des peintres dans le civil car personne pour faire le boulot à leur place. A bon entendeur!

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  6. Officiers à diviser par 3 au minimum. Le constat est le même chez tous les militaires... C'est au mieux risible mais surtout grotesque! L'ascenceur social c'est du flan pour les imbéciles, ou pour les bêtes à concours d'une nullité absolue dans leur travail quotidien. Amusez-vous bien hiérarchie, la grogne monte dans les rangs, j'ai vu un tas de gens compétents s'en aller déjà, dégoutés, ne restera plus que vous et quelques bonhommes à qui on bourra le c.l de paille.

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  7. avec le livre blanc c'est tout l'armée qui va ramasser ! déjà plus de moyens, des mutations arbitraires sans aucune concertation, des gens virés à 10, 11 ans de service, des sous off sous contrats, des pécules mal répartis, etc. etc... pourtant les beaux discours sont toujours là ! difficile d'encourager les jeunes !

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  8. Je crois que c'est plutôt l'évolution normale d'un mammouth. Ceux que je connaisse qui travaille dans d'autres ministères ont le même phénomène, il y a bientôt plus de chefs que de personnes à encadrer dans un MEME service(et ce ne sont pas les chefs qui vont faire la basse besogne). La phénomène est accrue par la structure des générations, les babybommers sont rentrés en masse à moins de 20 ans sans diplôme, et ils sont remplacés par des bêtes à concours diplômés dont le salaire d'embauche est déjà plus élevé que le salaire de départ de la majorité des babyboomers (supprimer un fonctionnaire sur deux ne signifie pas baisser la masse salariale globale) et qui ne vont pas faire de basses besognes.
    Mais comment sélectionner les fonctionnaires hors concours sans système inégalitaire? Donc on se retrouve qu'avec des sur-diplômés.
    Le problème de la bureaucratie est récurrent, les Chinois ont connu de nombreux cycles "mammouth centralisé qui grossit grossit puis explose d'inefficacité en petits états puis on recommence".
    En banque c'est pareil, mon service avait 4 directeurs généraux, 5 directeurs, 3 responsables, 6 cadres et 6 employés (et 10 stagiaires). Ils avaient tant de mal à s'occuper qu'ils ont passé une après-midi pour définir une procédure de commandes des agendas à 0.5 euros (devant l'abus des commerciaux à en commander 3 pour certains de leurs clients). Oui vous avez bien lu, nous avons pu faire 10 euros d'économies, ce qui a mobilisé 4 directeurs généraux à 200K€ de masse salariale chacun.

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  9. Des économies peuvent être faites.
    -moins de coquetel.
    -moins de "macarons alimentaires"(avantage de 50% de solde en plus tous les mois pour certains officiers qui font 25 heures de vol en tant que passager un livre à la main pour faire passer le temps)
    Ensuite du côté des parlementaires...
    Imaginez 1500 euro de pension par mois au bout de 5 ans de mandat d'un député soit disant lié à son emploi précaire.
    Un fantassin de retour du front n'en a pas autant!

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