08 octobre 2009

Laissez venir à moi les petits enfants (blonds, comme la bière)


Un des mes joyeux follower semble scandalisé par une phrase écrite dans mon dernier billet : « S’il y avait pédophilie, d’ailleurs, ça ne m’aurait pas scandalisé en tant que tel. ». Ce genre de twit a tendance à me mettre en colère : le procédé est « limite ». La phrase est retirée de son contexte. D’ailleurs la phrase suivante est parfaitement explicite sur le fait que je condamne tout acte pédophile.

J’aime bien Betapolitique et j’aimerais bien savoir lequel des tauliers j’ai pu surprendre à un point qu’il se croit permis de laisser entendre à ses 1295 followers que je défends la pédophilie. J’espère qu’il sera à la Comète ce soir et m’offrira une bière.

Je vais néanmoins expliquer cette phrase et le fond de ma pensée. La pédophilie n’est pas un phénomène nouveau. Elle existe depuis des siècles, voire des millénaires. Elle existait probablement avant même le premier enculeur de mouche. Il parait même que Jules César était pédophile. Je dis « il parait » pour ne pas avoir d’ennuis judiciaires avec les descendants.

Donc la pédophilie ne me scandalise pas. Je serais scandalisé si un pédophile n’était pas puni, voire était maintenu dans des responsabilités ministérielles. Je serais scandalisé si un pédophile était maintenu dans la nature, libre de ses actes. Si j’avais à juger un pédophile, il est probable que je demanderais à ce qu’on lui arrache les couilles et qu’on les lui fasse bouffer. Je serais scandalisé si un candidat à la Présidence de la République suggérait que la pédophilie puisse être une maladie génétique.

Mais la pédophilie existe. Il y a des types qui ont une durit pétée dans leur tête ou dans leur bite et qui s’en prennent à des mômes. Je condamne avec tout ce qu’il faut pour condamner. Mais je ne vais pas jouer au moraliste gauchiste en criant au scandale.

Tiens ! Le fils Sarkozy devrait prochainement prendre la tête de l’EPAD, l’espèce de machin plein de pognon qui s’occupe du quartier de la Défense. S’il n’avait pas été nommé à ce poste pour sa longue expérience de la gestion de telles structures, j’aurais été scandalisé.

Re tiens ! Le fait qu’un ministre de la culture ait pu défendre Roman Polanski dans la récente affaire de pédophilie me scandalise. Mais le fait que Roman Polanski ait pu faire des conneries (s’il les a faites, mais la question n’est pas là) comme ça ne me scandalise pas : c’est humain. Qu’il ait tenté d’échapper à la justice ne me scandalise pas : c’est humain. Que des Ministres Français veuillent le laisser échapper à la justice américaine me scandalise.

On a tous un côté « moraliste de gauche » qui remplace un ancien « moraliste catholique ». En étant scandalisé par de la pédophilie, on se fait plutôt plaisir à soi-même, en se disant qu’on « n’est pas comme ça, on est normaux, nous ». Ca ne nous empêche de mater le cul des adolescentes dans le métro en pensant avec nostalgie à nos jeunes années. Ce qui est d’ailleurs une erreur : quand on est jeune, on ne sait pas la chance qu’on a de sortir avec de la chair fraiche.

Je propose donc à tout moralisateur gauchiste qui a déjà maté le cul d’une adolescente de 14 ans en se disant qu’elle semblait en avoir 17 ou d’un type de 25 ans en s’imaginant qu’il en a 15 de se couper tout seul les couilles et de les bouffer avec du gros sel.

Sinon, je crie au scandale.

Quand je prends le Parisien, le matin, et qu’une nouvelle histoire de pédophilie est déclarée, je me dis : « Ah Bordel » mais je tourne la page car je ne pratique pas la politique du fait divers. Je ne suis pas scandalisé. Je suis plutôt scandalisé par le fait qu’on puisse se sentir scandalisé par un fait divers. Quand je lis le journal, le matin, je suis plutôt à la recherche d’un sujet rigolo à mettre dans le blog en le feuilletant le plus rapidement possible pour le laisser aux autres andouilles au comptoir. D’ailleurs, j’avais fait un billet pour expliquer que j’étais scandalisé par les types qui monopolisaient le canard au bistro.

Quand je prends le Parisien, le matin, et qu’une nouvelle histoire de pédophilie est déclarée, je me dis : « Ah Merde, encore un » mais il ne me sert à rien de crier, de bondir, de gesticuler, …

Quand je prends le Parisien, le matin, et qu’une nouvelle histoire de pédophilie est déclarée avec implication avérée (ce qui n’est présentement pas le cas) d’un Ministre, je me dis : « Ah mais c’est un scandale, il n’a pas encore été émis de ses fonctions ». Je sors l’iPhone et je fais un billet dans le métro.

Aucun acte humain ne me scandalise. Ce qui me scandalise est qu’on ne tire pas une conséquence d’un acte humain. Mais ne pas tirer conséquence d’un acte humain est humain. Si on se faisait un scandale de tout ce qui est scandaleux, on ne ferait plus que ça et on n’aurait plus le temps d’aller au bistro. C’est scandaleux. Je ne suis pas une chaisière.

Quand un type extrait une partie d’un de mes billets pour tenter d’en tirer une conclusion, ça me scandalise. Ca se règlera au comptoir.

Dans l’attente, le Sage disait : « ce glissement suggestif de l'homosexualité à la pédophilie n'est pas nouveau et fait le lit de l'homophobie et des violences qui l'accompagne. » Arrêtons de faire des scandales avec n’importe quoi.

Et allons lire Suzanne qui dit pareil que moi mais en bien mieux.



14 commentaires:

  1. Merci pour le compliment (et le lien)

    "On a tous un côté « moraliste de gauche » qui remplace un ancien « moraliste catholique »."

    En pire, parce que les catholiques, avec leurs curés tripoteurs, ont toujours traîné de grosses casseroles et s'exprimaient sur la chose avec un peu plus de nuance...

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  2. 140 caractères, cela réduit forcément la pensée, c'est par définition sorti du contexte et c'est un peu le danger de ce bouton twitt this.

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  3. Je suis très heureux que tu aies pris la peine de réagir, mais je ne suis pas plus d'accord avec ton second billet, qu'avec ton premier.

    Je vais essayer de prendre le temps de rédiger une note pour te répondre, mais tu te trompes en ramenant tout ça à une banale question de populisme.

    A trop vouloir jouer avec les mots, tu dis n'importe quoi, et en plus tu insistes.

    Tu peux peut-être défendre un certain relativisme, mais c'est difficile de le faire dans un billet de quelques mots.

    Ceci dit, j'avais justement tweeté ta petite phrase pour savoir si quelqu'un d'autre l'ayant lu avait réagi comme moi. Je suis donc ravi que tu l'aies saisie au vol pour prendre la peine de préciser ton point de vue.

    Si on regarde tout ça comme une longue discussion, c'est surtout le fait d'utiliser plusieurs outils en même temps qui crée un petit décalage dans nos conversations : twitter + blog + commentaire = bazar...

    Continuons donc si tu le veux bien...

    ... mais pas ce soir à la Comète. J'ai peur de ne pas être là, mais mes congénères y seront peut-être.

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  4. "Ce qui est d’ailleurs une erreur : quand on est jeune, on ne sait pas la chance qu’on a de sortir avec de la chair fraiche."

    La lectrice que je suis se demande si cette remarque n'est pas superflue et est ravie de se sentir un peu périmée...Quel est l'âge exact de péremption, avant que je ne cris au scandale?

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  5. Je suis d'accord sur le décalage dans la conversation.

    Notons par ailleurs que tu as un avantage sur moi : je ne sais pas qui tu es. Je note que le twitter @betapolitique sert généralement à diffuser le flux des diffusions sur le site betapolitique. Cette fois, presque pour la première fois, on se retrouve avec autre chose, un commentaire sur un de mes billets avec un lien inaccessible (probablement sur un google reader quelconque, mais évidemment pas le mien). En sortant une phrase du texte (une petite phrase d'un long paragraphe), tu insinues auprès de 1295 followers que je tolère la pédophilie sans donner la possibilité à tes lecteurs de remettre la phrase dans le contexte.

    Tu excuseras ma mauvaise humeur, surtout quand tu en rebalances une tartine.

    Je ne joue pas sur les mots. C'est toi qui extrait une phrase d'un texte et tu n'as toujours pas expliqué en quoi je dis n'importe quoi.

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  6. Anonyme,

    Ca n'était qu'une plaisanterie !

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  7. C'est un peu le désordre ici... Il y a un décalage dans la conversation.

    Disp,

    En l'occurrence, s'il avait utilisé le "twitthis" j'aurais au moins eu un lien vers mon billet pour recadrer le contexte !

    Suzanne,

    De rien.

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  8. Je ne suis ni moraliste, ni homophobe, juste humaine et certaines paroles dites ou écrite me rendent nauséeuses.

    Quand on sait ce que subissent ces personnes, enfants jeunes adultes ou même plus âgés, femmes ou hommes dans la prostitution qui est plus souvent subie qu'accepter, la disccution ne peut plus se faire que dans le plus grand respect.
    La misère est un critère de prostitution.
    Qu'un homme ou une femme ait des fantasmes, ça ne regarde personne mais que cela soit dit, justifié et traduit en livre à grand tirages, cela me gène et ce n'est pas parce que c'est humain qu'il faille se taire...
    Que savons-nous nous de ce que pensent ceux qui subissent notre tourisme sexuel.. Rien de rien et ça, rien que ça devrait nous inciter à beaucoup plus d'humanité encore envers les victimes.
    Il ne s'agit même plus de morale mais d'humanisme...
    Il est vrai que j'ai eu l'occasion de discuter avec des prostituées volontaires de même que j'ai eu des témoignages de prostituées vendues par leurs propres familles et mises au tapins pour le plaisir de ces personnes comme Mittérand et autres consorts....

    ça n'a plus rien à voir avec la politique ou plutôt si, surtout avec l'immonde hypocrisie qui fait notre monde mais si c'étaient nous à la place de ces hommes, femmes et enfants vendus et exploités, que souhaiterions-nous de la part d'étrangers qui ne se mêle de rien pour telle ou telle raison ??
    je ne sais pas mais moi, ça me fait froid dans le dos...

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  9. Christie,

    Justement ! Arrêtons l'hypocrisie. La prostitution (masculine aussi) se pratique tous les jours avec des jeunes étrangers dans le bois de Vincennes. Pourquoi ça dérangerait que ça soit un ministre qui est allé voir des putes cinq ou dix ans avant d'avoir son maroquin ? Parce qu'il est de droite ?

    Tu as raison le sujet est grave, mais ce qu'il y a de plus grave c'est une accusation publique de pédophilie (ben ouais, dans l'esprit des gens, le tourisme sexuel, ce sont des mômes en Thaïlande).

    Tiens ! Le texte de FM concerné est disponible ici. Il n'y a pas de trace de pédophilie. FM a été voir un professionnel de la prostitution.

    Si les maisons closes étaient légale en France, il aurait pu lui arriver le même truc chez nous. Au pire, il aurait pu aller au bois de Vincennes. Ca n'est même pas du tourisme sexuel.

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  10. Nicolas, au moins ton approche a le mérite de ne pas se complaire dans le politiquement correct. Je n'adhère pas à tout, mais me désolidarise du procès en sorcellerie fait à Polanski et Mitterrand. Tout en condamnant de la plus forte des manières la pédophilie comme la prostitution. Putain, je viens de m'essayer à un billet sur le sujet, mais pas simple de s'échapper de la pudibonderie ambiante !... A ce soir.

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  11. Oh!91,

    Le procès entre les deux gugusses est différent : pour Mitterrand, il n'y a pas pédophilie. Il y a juste prostitution. Et c'est là que j'aime bien dépasser les limites du politiquement correct ! Tu as lâché le mot !

    A ce soir !

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  12. Bon billet,
    ce m'inspire d'alleurs

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  13. Nicolas, je comprends parfaitement ce que tu dis et j'adhère et je condamne la même personne qui va au bois de Vincennes et encore plus dans la plus part des bois de France et d'ailleurs (espagne-italie!.
    Ce qui m'insupporte c'est le contexte quel que soit l'endroit du monde et le fait que Mittérand en fasse un livre.
    Il aurait rendu publique des propos similaires sur les prostitué(e)s en europe, j'aurais réagis pareil.
    Ce n'est pas le lieu mais les faits qui me font mal pour toutes ces personnes qui souffrent de la faim, de la misère, de l'enlèvement etc...Et ce problème est dans notre pays, déjà..

    Et ça me met en colère parce que je pense à ces personnes que l'on traite comme des bêtes.
    Et les maisons closes ne résolvent pas tous les problèmes.
    Ceci dit, j'ai viré de ma bibliothèque des écrivain(e)s que j'ai entendu militer contre l'avortement ou bien pour d'autres causes restrictives à l'être humain.
    Je n'en ai pas forcément après Mittérand mais après toute cette race d'êtres humains qui se croient supérieurs et use et abusent de leur pouvoir? cela comprend aussi les néo-nazi (je regarde en même temps "envoyé spécial" sur le néo-nazisme aux USA...

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  14. Nicolas, désolée d'être aussi virulente sur ton blog.

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