16 novembre 2012

Vive The Economist !

« La menace de l'effondrement de l'euro a diminué pour le moment, mais sortir la monnaie unique du bordel implique des années de douleur. » Oui, moi aussi, je lis The Economist que je traduits à ma sauce. C’est de la faute de mon confrère Sarkofrance qui remercie cet honorable torchon libéral pour avoir rappelé en conclusion les mesures de gauche prise par François Hollande.

Je vais à mon tour remercier ce canard pour son introduction qui rappelle que l’Euro nous oblige à suivre la politique de l’Allemagne vu que seuls nos sympathiques voisins buveurs de bière sont les seuls à avoir du pognon. Je résume l’introduction : les financiers Allemands s’en foutent plein les poches pendant que le peuple Européen en chie.

Vous avez vu ? Je comprends drôlement bien l’anglais, hein ! Ne me remerciez pas, ça ne m’arrive que les lendemains d’abus de Beaujolais nouveau qui, comme toujours, provoquent chez moi une certaine somnolence et des effets secondaires assez spéciaux (je suis arrivé au travail avec 45 minutes de retard mais j’avais fini en un quart d’heure la présentation Powerpoint de 10 pages au lieu des 2 heures prévues…).

« La pression pour des réformes et des coupes budgétaires est très féroce, surtout en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie, qui ont tous vu des grèves de masse et des affrontements avec la police cette semaine. » nous dit aussi le truc. Un de ces jours, les policiers ne seront plus payés et descendront dans la rue. Le journal a oublié certains détails.

« Mais un problème plus grave qui pourrait cacher ces pays se prépare : la France. » Allons bon ! Notre pays est un problème, maintenant ?

Je résume le paragraphe suivant : la France a toujours été au cœur de l’Euro, Mitterrand, les taux d’intérêts faibles et tout ça. « Pourtant, quand François Hollande est devenu le premier président socialiste du pays depuis Mitterrand, la France avait cédé le leadership dans la crise de l'euro en Allemagne. » Nous pouvons donc remercier les deux braves gens qui ont présidé entre François Mitterrand et François Hollande tout comme cette honorable canard de nous rappeler qui sont les fautifs, les seuls fautifs pour tous les maux qui touchent les peuples européens : la droite Française.

« […] la France dispose encore de nombreux atouts, mais ses faiblesses ont été mises à nu par la crise de l'euro. » Je le remercie de rappeler que nous ne sommes pas à la rue et qu’il est urgent d’en terminer avec les politiques menées pendant les dix dernières années. Le changement, c’est maintenant et tout ça.

« Pendant des années, il y a eu une perte de compétitivité vis-à-vis de l'Allemagne et la tendance s'est accélérée lorsque les Allemands ont réduit leurs coûts et fait de grandes réformes. » Ma traduction n’est pas entre les lignes. Je vais donc reprendre : les Allemands ont fait des réformes qui ont abouti à l’augmentation du nombre de pauvres chez eux et à foutre la merde dans la plupart des grands pays de la zone euro.

« Sans la possibilité de dévaluation de la monnaie, la France a eu recours à des dépenses publiques et à la dette. » Louons ce journal ! Effectivement, les règles de l’Euro ont été faites contre l’intérêt des pays… Et, vous pouvez vérifier les chiffres, c’est la droite Française qui a eu recours à des dépenses publiques et à de la dette. Sans vérifier les chiffres, même, la droite a été au pouvoir au cours de 10 des 14 années d’existence de l’Euro (créé le 1er janvier 1999 avec l’apparition des pièces et billets début 2002).

« Même si d'autres pays de l'UE ont freiné la portée de l'État, elle a grandi en France de consommer près de 57% du PIB, la proportion la plus élevée dans la zone euro. En raison de l'échec d'équilibrer un budget unique depuis 1981, la dette publique est passée de 22% du PIB alors à plus de 90% aujourd'hui. » Rappelons que dans la portée de l’état, nous avons les retraites et la sécu, ce qui n’est pas le cas d’autres pays. Compte tenu du nombre « de séniors » (ou de vieux) que nous avons dans ce pays, ce n’est pas étonnant. Sinon, nous avons des écoles, des policiers, des hôpitaux, des militaires, des routes, … On se fout un peu du 57%. Privatisons les retraites et ça retombe à 40 (je plaisante, je dis ça pour exciter les andouilles libérales, ce qui n’empêche pas un peu d’objectivité).

Par ailleurs, sur le magnifique schéma qui illustre la page que Wikipedia a bien voulu consacrer à notre dette, on voit que ce n’est pas depuis 1981 que le budget n’a pas été excédentaire depuis 73 ou 74, années au cours desquels Giscard a mis en place pour le Franc les règles qui ont été utilisées ensuite pour l’Euro (l’impossible pour l’Etat d’emprunter à sa banque centrale). The Economist pourrait lire Wikipedia. Ils pourraient même être plus précis et montrer, avec ce schéma, que les déficits ont plus augmenté sous les Gouvernements de droite.

The Economist a oublié de dire qu’il était tant que la gauche revienne.

Je vous passe les paragraphes qui sont un réquisitoire libéral abruti : ils auraient voulu qu’on fasse encore plus que les réformes de la droite qui nous ont foutu dans la merde. J’adore la logique des libéraux avec du poil dans les oreilles.

« Avec audace, M. Hollande pourrait maintenant réformer la France. Son parti détient le pouvoir à l'Assemblée législative et dans presque toutes les régions. La gauche doit être mieux à même que la droite de persuader les syndicats à accepter le changement. » Si j’étais un blogueur du Front de Gauche, j’aurais traduit : « il sera plus facile pour le PS que pour l’UMP d’enculer les syndicats. » Ils se prennent pour qui, chez Economist. Cela étant, le Gouvernement a bien tendu la perche aux syndicats pour qu’ils puissent négocier avec le patronat. Ils ont raison de « rappeler » qu’avec Sarkozy, la loi était pondue avant la négociation…

Ensuite, il y a le passage cité par Sarkofrance. The Economist critique les réformes de gauche faites par Hollande. C’est con, il a été élu par le peuple pour ça.

Continuons à rigoler avec le passage suivant… « Les gouvernements européens qui ont entrepris de grandes réformes l’ont fait parce qu'il y avait un sens profond à la crise, parce que les électeurs croyaient qu'il y avait pas d'alternative et parce que les dirigeants politiques ont eu la conviction que le changement était inévitable. » Tout est dans une partie « les électeurs croyaient qu'il y avait pas d'alternative. » On donc FAIT CROIRE aux électeurs qu’il est nécessaire qu’ils baissent leur culotte !

« Pendant la campagne électorale, M. Hollande a à peine mentionné la nécessité de la réforme favorable aux entreprises, se concentrant plutôt sur la fin de l'austérité. » Ah bon ! Il n’a pas dit qu’il fallait réduire les déficits ? Il n’a pas fait 60 propositions pour faire évoluer le système ? « Son Parti socialiste reste peu moderne et hostile au capitalisme » : merci de le rappeler et de vous interroger sur ce que veut dire moderne ! Enrichir les spéculateurs ?

Après, The Economist constate que Sarkozy a fait passer en force un traité qui a été ratifié à contrecœur par le pays parce que la France n’est pas prête à transférer sa souveraineté à Bruxelles. Ben non. Merci de le rappeler. Le passage suivant explique que France doit se soumettre aux marchés financiers. Et enfin :

« M. Hollande n'a pas beaucoup de temps pour désamorcer la bombe à retardement au cœur de l'Europe. »

Effectivement, Madame Merkel sera prochainement foutue dehors.


7 commentaires:

  1. Le peuple européen ? Qu'est-ce que c'est encore que cet artefact, le peuple européen ?

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  2. Avec ou sans beaujolais ; c'est excellent comme d'hab... A+ JBL1960

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  3. Sinon, vous avez bien fait de vous essayer au billet humoristique, voire loufoque : celui-ci est une parfaite réussite, dans le genre.

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    1. Hé ho ! Quand je fais un billet sérieux, vous faites la gueule.

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  4. Certains britanniques sont incorrigibles : ils s'imaginent être le mètre étalon de la démocratie ou de l'économie.
    Pourtant l'IDH 2011 place la GB derrière la France : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_IDH
    Par ailleurs si l'on compare le classement IDH 2005 de la France avec son classement en 2011 on constate que la France a reculé sur cette période de 10 places.

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