03 mars 2013

L'interview du dimanche : Copé

Jean-François Copé est interviewé par le Parisien. L'heure est venue de le corriger et de rappeler quelques faits.

Tout d'abord, il critique la nomination de Ségolène Royal à la vice-présidence de la BPI. « Cette proposition [...] vient à la suite de la nomination incroyable de Ségolène Royal comme vice-présidente de la Banque publique d’investissement. » Il a oublié de dire pourquoi c'était incroyable, c'est ballot.

François Hollande avait dans ses propositions : « Je créerai une Banque publique d'investissement. À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME et je permettrai aux régions, pivots de l'animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l'économie sociale et solidaire. » Jean-François Copé aurait du les lire : la BPI est un truc orienté vers les régions. C'est un machin public. Je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant à ce que les vice-présidences soient assurées par des présidents de régions emblématiques, notamment celle qui fut la précédente candidate des socialos à la présidence et qui avait un truc comme ça dans son projet...

Le président de l'UMP dit ensuite « Derrière les leçons de morale, ce qui se met en place, c’est un véritable système de nominations partisanes dans toutes les institutions de l’Etat. » Les blogueurs et la presse ont fait le tour du sujet, il y a trois semaines ou un mois : ceci est faux. « Non, car Nicolas Sarkozy, lui, avait ouvert à des personnalités de gauche, que ce soit à la Cour des comptes, à la commission des Finances de l’Assemblée ou au gouvernement. » Et remplacé les préfets, viré les patrons des boîtes publiques, fait en sorte que le Président désigne lui-même les patrons de chaînes publiques et j'en passe...

A propos des retraites : « C’est cocasse! En 2010, le président Hollande était parmi les manifestants de la CGT à Tulle contre la réforme des retraites. L’une de ses premières décisions a été d’élargir le nombre d’ayants droit à la retraite à 60 ans. Il est aujourd’hui rattrapé par la réalité, mais je m’étonne qu’il faille encore une commission. Le diagnostic est connu. La clé de voûte de la réforme, c’est l’allongement de la durée de cotisation et sans doute la fusion des régimes. » Jean-François Copé refait l'histoire ! Rattrapé par la réalité ? Ben oui, on apprend que la réforme de 2010 était insuffisante, inefficace, … Le diagnostic connu ? Heu... Tout ce que la droite a fait et qui n'a pas fonctionné... Bravo...

« L’aggravation du chômage est la conséquence directe de sa politique dans un contexte de crise que François Hollande a toujours nié pendant sa campagne. » Non, c'est la conséquence directe d'une mauvaise politique industrielle pendant 10 ans.

A propos de la politique : « Oui, il faut un changement immédiat et radical de politique, proposer aux Français un big bang économique et social pour qu’ils redeviennent acteurs des transformations économiques et non plus victimes. » On ne sait pas trop ce que ça veut dire et on notera que 10 mois après l'élection et 10 ans au pouvoir, la droite fait une proposition...

« La France a d’immenses ressources. Bougeons-nous à fond pour l’emploi! Nous avons tort de ne regarder que le déficit budgétaire. » Allons bon ! Joli changement de discours... Il faudrait qu'on augmente encore la dette, qu'on perde le deuxième A, que nos taux de crédit augmentent, ...

« Le bon indicateur, c’est aussi le déficit du commerce extérieur. Nous sommes à 67 Mds€ de déficit fin 2012 quand les Allemands ont 188 Mds€ d’excédents! » Il peut nous rappeler la tronche des déficits extérieurs avant que la droite ne prenne le pouvoir en 2002 ?

« Alors que notre économie fonde son modèle sur la consommation, donc les importations, le mot d’ordre qui doit mobiliser les Français c’est : produire plus et mieux pour créer des emplois. » Et qu'est-ce qu'on fait de ce qu'on produit ? Encore un qui a tout compris à l'économie...

« Cela veut dire réduire toutes les charges et réglementations qui freinent le travail, mettre le paquet sur les PME et revoir le système éducatif en parlant plus métiers que diplômes. » Oui ! C'est ce qu'on fait... Les PME...

A la question : « Peut-on mettre à son crédit l’intervention militaire au Mali ? », Jean-François Copé réponde : « Oui, sans hésitation, l’esprit d’union nationale doit l’emporter tout en posant quelques questions légitimes. » C'est heureux mais assez peu en français.. L'union nationale doit poser des questions légitimes ?

A propos de l'UMP : «  Cela fait trois mois qu’il n’y a pas eu un couac, pas le moindre problème entre nous. » Ah ! Et mardi dernier, la réunion des dirigeants de l'UMP organisée pendant le meeting de François Fillon ?

A propos de sa désastreuse popularité : « Je me suis retrouvé piégé dans de médiocres calculs. » Ses propres médiocres calculs...

Les médiocres calculs de Jean-François Copé ?

Heu... Dans chaque interview, une phrase sur deux est à revoir et contient une contrevérité exaspérante...

6 commentaires:

  1. Ah! Copé! C'est pas bien de déserter la messe du dimanche pour raconter des conneries dans la presse...

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  2. Ah le pauvre garçon ! Comme toute la droite il oublie 10 ans de la politique qu'il a soutenue ardemment pour venir nous dire des contrevérités.

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  3. Marine Le Pen et Christine Lagarde arriveraient en tête d'un sondage sur les femmes politiques préférées des français.
    La différence avec Ségolène Royal ?
    Elles valent beaucoup mieux qu'elle ?
    La différence c'est que leur propre camp ne les dézingue pas, donnant ainsi aux opposants la permission de se lâcher ignominieusement. Et tout en étant ce qu'elles sont elles peuvent garder une image forte.

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    1. Ces sondages ne veulent pas dire grand chose. La question posée est en gros : pensez vous qu'il ou elle jouera un rôle important ?

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