12 juillet 2013

Guerre à l'UMP : faut-il prendre parti ?

C’est incensé ! Dans cette nouvelle bataille à la tête de l’UMP, j’ai presque envie de soutenir François Fillon alors que je devrais m’en foutre. A la limite, je devrais soutenir Jean-François Copé vu que c’est celui qui aura le moins la capacité à gagner en 2012. On n’est pas rationnel.

C’est le sentiment que ça m’a fait en lisant les billets de Bembelly et de Pierre Alain et cet article du Point. D’ailleurs, ce combat est actuellement en tête de Google News, avec cet article du Parisien où Brice Hortefeux tacle l’ancien premier ministre (Patrick Balkany avait lancé les opérations).

On va résumer. Suite à son histoire de compte de campagne rejeté, Nicolas Sarkozy est revenu sur la scène parce qu’il en était probablement obligé, afin d’éviter l’UMP de couler. Il a prononcé un discours devant le bureau national du parti. François Fillon a fait la gueule. Hier, ce dernier a fait un discours pour enfoncer son ancien chef. « Je ne lie pas l'avenir de l'UMP à un homme. Le temps de l'opposition est fait pour débattre, il est fait pour réfléchir, il est fait pour susciter de nouveaux talents, il est fait pour faire des bilans, il est fait pour élaborer un projet nouveau. » « l'UMP ne peut pas vivre immobile, congelée, dans l'attente d'un homme providentiel. »

En gros, François Fillon veut torpiller Nicolas Sarkozy. Il critique les mesures prises par Nicolas Sarkozy pendant ses cinq ans à la présidence alors qu’il était lui-même chef du gouvernement. Il doit expliquer aux militants UMP que Nicolas Sarkozy est responsable de la mauvaise gestion et de la déroute électorale qui a suivi…

Ca me le rend automatiquement plus sympathique ! C’est humain… On dit à peu près la même chose… D’ailleurs, c’est assez jouissif de les voir se battre entre eux. Le duel « Copé Fillon » fait presque assez petite bite par rapport à celui « Fillon Sarkozy ».

On va essayer de foutre la merde un peu plus.

Patrick Balkany : « François Fillon a mieux à faire aujourd'hui que de faire la petite bagarre à l'intérieur du mouvement. » Hé ho ! C’est Nicolas Sarkozy qui a tiré le premier, lundi.

Brice Hortefeux : « Comme l'a dit Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, il faut unir, rassembler et mettre un terme aux querelles du passé. » Non ! L’UMP ne remontera pas la pente en vue des prochaines élections municipales tant qu’elle n’aura pas un projet, une vision d’avenir. S’unir, se rassembler et tout ça n’a aucun sens si on ne sait pas autour de quoi le faire. En revenant, Nicolas Sarkozy essaie de faire en sorte que tout se passe autour de lui, sans faire la critique des années de pouvoir.

Christine Boutin : « Une fois de plus, François Fillon pique une crise de nerfs. Je trouve que c'est un peu déplacé. La droite et l'opposition ont autre chose à faire. » Il ne fait pas une crise de nerf : il recadre des cadres (heu…) qui sont sur le mauvais chemin depuis 14 mois. Il fait de la politique. L’UMP est à l’agonie et Mme Boutin devrait se coucher sur le trottoir, elle est plus rigolote ainsi. D’autant qu’elle n’est pas à l’UMP : elle devrait fermer sa gueule, tout comme moi, d’ailleurs.

Elle rajoute qu’elle a « été très déçu par François Fillon » car « il a été très prudent sur le mariage gay. » Parfaitement, il a été très prudent. Il a bien compris que toute la droite n’était pas opposée au mariage gay et que c’est un sujet qui pouvait diviser la société. Il n’est pas intervenu parce que cela lui paraissait dangereux.

Patrick Balkany (bis) : « Personne n'a le droit de s'en prendre à son ancien président, dont on a été le Premier ministre pendant cinq ans, quand on a trouvé que c'était tout à fait bien et qu'on n'a jamais eu envie de démissionner de Matignon. » Si ! Tout le monde à le droit de s’en prendre à l’ancien président qui a enchaîné les défaites électorales aux élections locales comme nationales. Il est temps que l’UMP se pose les bonnes questions plutôt que de pleurnicher en permanence : la gauche n’a pas volé les pouvoirs dont elle dispose actuellement, c’est une droite à côté de sa plaque qui a tout perdu.

Et cette droite à côté de sa plaque est parfaitement incarnée par Madame Boutin et Messieurs Hortefeux et Balkany.

Cela étant, qu’elle reste en place, c’est la meilleure solution qu’elle a de continuer à tout perdre. On ne change surtout pas une équipe qui perd.

J’informe donc François Fillon qu’il n’aura eu mon soutien que l’espace d’un billet. L’histoire entre nous est terminée. Je vais soutenir ceux qui font perdre la droite.

Vive Nadine Morano ! Vive Nicolas Sarkozy ! Vive Christine Boutin ! Vive Brice Hortefeux ! Vive Jean-François Copé ! Vive Patrick Balkany et Madame ! Vive Marc Le Fur ! Vive Thierry Mariani ! Vive Henri Guaino ! Vive Claude Guéant !

J’ai oublié quelqu’un ?

17 commentaires:

  1. On est dans le vœu pieux, là ! Mais je comprends évidemment votre point de vue, d'une logique imparable, même si d'une vue un peu courte, il me semble.

    Non, parce que c'est bien mignon cette vision d'un "duel fratricide" Sarkozy-Fillon, mais enfin, ça revient un peu à piquer sa fronde à David avant de l'envoyer affronter Goliath équipé, lui, d'une kalachnikov.

    Et je trouve curieux que Fillon en appelle au vote des militants, ou des sympathisants, dans la mesure où, dans tous les sondages, Sarkozy l'écrase littéralement.

    Enfin : font c'qu'i' veulent, hein !

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    1. Une vue courte ? Un deuxième tour de Présidentielle se gagne au centre. Pourquoi croyez vous que Hollande ne gouverne pas franchement à gauche ? Il s'est mis à dos la gauche de la gauche ? Bah ! Il récupèrera ça... De toute manière, s'il est opposé à Sarko ils voteront pour lui au second tour. Il s'est mis à dos une partie de la droite réac ? Bah ! Ils ne voteront pour lui en aucun cas.

      Fillon n'appelle pas au vote des militants, il défend la primaire. Et il a trois ans pour démontrer que Sarko ne fera pas un bon candidat. Et Copé ira dans sons sens puisque Sarko occupe son espace politique.

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  2. Prendre partie hum non, juste rester spectateur de ce beau spectacle.
    Plus sérieusement on attend le droit d'inventaire de l'UMP;

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  3. Fillon, c'est un peu la "Gauche" de la droite non?
    Gloire à FdeBeauce! Tape encore plus fort! que ça saigne!

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  4. Pareil que El Camino, qu'ils se fassent seppuku (ou un sudoku), ça m'ira très bien.

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  5. De mon boulanger préféré : j'en rien à foutre de la gauche, de la droite, des nazis, des pov'nègres, des arabes, des us, des juifs, tant que ça ne rend pas un peu plus facile et rentable mon boulot de cuire le pain !

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  6. Personne ne répond aux commentaires, ici ? C'est le bordel.

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  7. Certains de tes copains ont un manque d’humilité qui leur perdra. Quand on pense à l'état où était le PS il y a 5 ans (Reims n'avait toujours pas eu lieu et Hollande se faisait cracher dessus), l'électeur de droite peut être extrêmement serein pour 2017.

    J'aurais du soutenir Royal, j'ai pas été bon.

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    1. L'humilité ? Bah !

      Il y a cinq ans, la gauche venait de remporter les municipales. Hollande avait annoncé son départ et je crois pouvoir dire qu'il avait quelque chose en tête qui ne lui a pas trop mal réussi.

      Il y a eu un an de bordel ! L'UMP en est à 14 mois et on n'en voit pas le bout.

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